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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
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11 juin 2019

RER D : ça va - un peu - mieux !

La refonte de desserte du RER D opérée en décembre dernier allait évidemment être très surveillée, tant elle a suscité de commentaires et de crispations. Le premier bilan au bout de 6 mois, récemment présenté par Transilien à Ile-de-France Mobilités, donne un premier éclairage et mesure ce qui reste encore à améliorer.

La période janvier – avril 2019 présente une progression globale de la ponctualité de 4,4 points par rapport à 2018, avec un taux de 87,7 % sur les missions interconnectées. Pour les branches de la vallée de la Seine et de Malesherbes, la progression est encore plus nette avec un taux de 92,6 %.

La progression de la ponctualité est surtout manifeste en pointe de soirée avec un gain de 6 points (79 à 85 %) contre 3 en journée (92 % au lieu de 89 %) et 4 points le matin (84 % au lieu de 80 %). Le bénéfice rejaillit aussi sur la branche Melun via Combs la Ville, qui progresse en moyenne de 7 points, et sur la gestion du tronc commun avec le RER B : les trains se présentent à Châtelet et Gare du Nord avec un meilleur respect de l’horaire. Ce serait certes encore mieux avec une gestion par alternat de la succession des trains RER BRER D à Paris-Nord, mais c'est déjà mieux que rien...

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Yerres - L'amélioration du RER D depuis décembre 2018 est réelle. Mais il ne faudra pas relâcher les efforts et l'amplification des travaux de modernisation, comme ceux des chantiers périphériques, va donner du fil à retordre à Transilien pour maintenir le cap... © transportparis

On notera également la division par 4 du nombre de suppressions de trains au sud de Corbeil vers Melun et Malesherbes, avec un taux réduit à 2 % contre 10 % l’an passé. Sur l’ensemble de la ligne, 7,1 % des trains ont été supprimés contre 8,7 % en 2018... un chiffre qui reste tout de même très perfectible...

Au final, la part des journées avec plus de 90 % de ponctualité est passée de 12 à 33 % alors que la part des journées à moins de 80 % a été divisée par deux.

La SNCF souligne que ces résultats ont été obtenus alors que les facteurs externes d’irrégularité (malaises, suicides, malveillance) ont encore augmenté. En outre, le parc de Z2N reste tendu compte tenu du retard pris dans l’engagement des Régio2N... et des difficultés récurrentes dans la maintenance de ce parc. Pourtant, la coupure à Juvisy entraine l’exploitation des missions Malesherbes en rame simple, y compris en pointe, libérant automatiquement plusieurs rames.  En revanche, on notera que le premier trimestre 2019 a bénéficié d’une météo plutôt clémente : cela a aussi joué…

En revanche, le taux de correspondance assuré en 5 minutes à Juvisy, Viry-Châtillon et Corbeil-Essonnes, pour les voyageurs des branches « déconnectées » n’est que de 84,6 %. Pour absorber les petits retards, une rétention maximale de 3 minutes a déjà été instaurée, avec un effet sensible. Il faudra encore améliorer la rigueur dans la tenue de l’horaire pour maximiser le taux de correspondances en 5 minutes, faute de quoi la clientèle des gares de la vallée entre Juvisy et Corbeil ainsi bien entendu que celle de la ligne de Malesherbes (et celle de la section Corbeil – Melun aux heures creuses) aura l'impression de s'être fait gruger : ses trains sont devenus ponctuels... mais on a remplacé un train en retard par une correspondance manquée, ce qui équivaut  à un retard de 15 mn... Un peu cher payé !

Tout cela est tout de même à situer dans un contexte de hausse assez notable du trafic : le RER D transporte entre 620 000 et 650 000 voyageurs par jour avec une croissance de l’ordre de 1,5% par an depuis 2015, et rien n'indique aujourd'hui que l'on doive s'attendre à une pause dans cette progression.

Il reste donc encore du chemin à parcourir… mais il semble que le RER D soit déjà sur la bonne voie. L’information des voyageurs est encore le domaine le plus délicat, avec parfois des affichages étonnants ou des informations contradictoires telles que l’annonce d’un train sans arrêt, à Juvisy, lorsqu’une mission pour Melun ou Malesherbes se met à quai. Un correctif de logiciel est tout de même censé être mis en place ces jours-ci...

Du côté de l'horaire, on observe aussi un point indiscutablement perfectible : le manque de logique dans la desserte de Viry-Châtillon. Cette gare est « vendue » comme point de correspondance privilégié de/vers les missions Juvisy – Melun ou Juvisy – Malesherbes, de manière très logique puisque ni Juvisy ni Corbeil ne peuvent garantir la correspondance quai à quai : à Corbeil, la proportion de correspondances quai à quai est réputée être d'un cas sur 3 aux heures de pointe. Très bien, et bien accompagné en plus par une certaine extension des zones abritées à Viry-Châtillon. Mais pourquoi diable subsiste-t-il des missions interconnectées pour Corbeil qui, aux heures creuses, ne desservent pas Viry-Châtillon ? Comprenne qui pourra...

Autre évolution : l’arrivée des Régio2N sur les missions au départ de Juvisy entre septembre et décembre 2019. Les performances du matériel seront peu différentes, mais le gain de confort (climatisation, plancher bas, prises 220 V...) sera plus qu'un baume au cœur dans la vallée de l'Essonne...

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Montereau - 8 décembre 2018 - Les Régio2N vont prochainement être engagés sur les dessertes de Malesherbes et de la vallée de la Seine. Un matériel neuf avec plus de commodités à bord pour montrer que ces dessertes de grande couronne ne sont pas délaissées par Ile de France Mobilités. © transportparis

Au-delà, le principal enjeu pour le bon fonctionnement du RER D reste l’amélioration de la régulation du trafic dans le tunnel Châtelet – Gare du Nord et la poursuite des démarches de sensibilisation à la conduite en zone dense, afin de réduire une dispersion des comportements de conduite qui est un vrai problème aujourd'hui, et contraint à introduire des marges de régularité excédant sensiblement le besoin réel.

On notera enfin que la poursuit du programme de rehaussement des quais à 920 mm (ou au moins à 760 mm dans les gares devant gérer des trains à plancher haut et d'autres à plancher bas) devrait aussi affecter positivement l’exploitation (via une réduction des temps de stationnement) : les travaux ont débuté à la gare de Lyon, où les 2 marches d’accès s’avèrent très pénalisantes, compte tenu de l’ampleur des échanges de voyageurs.

A plus long terme, pour espérer revoir un jour des trains Malesherbes – Paris (si tant est que la conviction de l'exploitant aille dans ce sens...), il faudrait aux dernières nouvelles des aménagements importants en avant-gare de Paris-Lyon, une ardoise à 200 M€ minimum. On voit mal Ile de France Mobilités promouvoir seule une telle opération… sauf à la mutualiser avec des aménagements envisagés pour les entrées-sorties de la gare de Bercy…  

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4 mai 2019

RERng : une réponse aux défis de la zone dense ?

Au commencement du projet RERng était le besoin de compléter le parc de MI2N du RER E du fait du prolongement de la ligne à Mantes la Jolie. Puis, au cours des études EOLE, la question du devenir du MI2N a été soulevée du fait de ses piètres performances et de son impact sur le débit. Au final, le RER E devrait à terme n'être assurée que par le nouveau fleuron francilien de la SNCF : le RERng.

Parallèlement, la réflexion sur l'évolution des systèmes de signalisation sur le coeur du réseau francilien et les faiblesses structurelles des Z2N ont suscité l'intérêt d'une déclinaison du RERng pour le RER D.

C'est ainsi qu'est né, non sans difficultés et coups de théâtre, ce projet de nouveau matériel pour les RER exploités par la SNCF. A force d'en parler, il méritait bien que transportparis lui consacre un dossier, avant même la production de la première voiture de cette nouvelle série.

Ce sera aussi l'occasion de clarifier - encore une fois mais la pédagogie est l'art de la répétition - pourquoi ce train a retenu une architecture avec des voitures à un seul niveau aux extrémités, pourquoi il n'est structurellement pas possible de dupliquer le principe d'une caisse à 3 portes par face comme sur le MI09 et bien d'autres sujets qui ont déjà animé notre site depuis plusieurs années.

Bref, commençons par la genèse du RERng, en attendant la suite dans les prochaines années...

27 avril 2019

RER D : notre dossier mis à jour

Avec les évolutions du service annuel 2019, il était temps de mettre à jour le dossier de transportparis consacré au RER D, cette ligne qui fait toujours autant parler d'elle. Outre la recomposition de la desserte au sud, avec l'arrivée de Régio2N, la perspective d'arrivée du RERng et l'équipement en NExTEO de sa partie centrale se confirment, ouvrant peut-être la voie à des améliorations plus profondes de cette ligne encore fragile. Nous reviendrons prochainement sur cette nouvelle desserte pour en dresser un premier bilan.

15 avril 2019

Saint Denis : 5 ans de travaux pour une nouvelle gare

5 ans... et 71 M€ pour une opération de grande envergure : avec 90 000 voyageurs par jour, Saint Denis est une des gares les plus fréquentées hors Paris et La Défense. C'est la 5ème gare de banlieue parisienne. Ce n'est pas fini car les perspectives à horizon 2030 tablent sur 150 000 voyageurs transitant au quotidien dans ce pôle d'échanges connectant le RER D, la ligne Transilien H, mais aussi les tramways T1 et T8, ainsi que plusieurs lignes d'autobus. Les projets urbains développés par la Ville de Saint Denis prévoient une augmentation de 70% du nombre d'habitants dans un rayon de 500 m autour de la gare.

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Saint Denis - 2 mars 2018 - Matériel moderne mais une gare dépassée, sous-dimensionnée, avec des accès aux quais étriqués et saturés. Les quais seront rehaussés pour accélérer les échanges et améliorer l'accessibillité des trains. © transportparis

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Saint Denis - Rue du Port - 8 juillet 2018 - C'est ici que sera aménagée la nouvelle station du T1, pour disperser les flux autour de la gare. La correspondance avec T8 va être sérieusement dégradée mais le site n'offre guère de latitudes. © transportparis

Le projet dont les travaux vont débuter comporte plusieurs volets :

  • d'abord, le traitement des accès aux quais, transitant par des souterrains de largeur ridicule par rapport à la densité de trafic ;
  • ensuite, le réaménagement des quais, avec leur rehaussement à 920 mm et l'installations d'ascenseurs ;
  • enfin, l'interface avec la ville, notamment la reconquête du parvis Est, aujourd'hui occupé par des vendeurs à la sauvette, mais aussi la création d'un nouveau parvis Ouest, qui intègrera la nouvelle station du T1.

En effet, l'exiguïté avérée de l'actuelle station n'est plus compatible avec la densité de voyageurs. Sa situation sur le pont du canal Saint Denis limite les possibilités d'évolution. Ile de France Mobilités a préféré traiter la correspondance entre T1 et la gare, avec le déplacement de la station, au détriment de la correspondance T1T8 qui se retrouve dégradée avec un cheminement d'environ 350 m entre les deux lignes.

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14 février 2019

Le RER B ne peut pas attendre CDG Express

Le débat prend de l’ampleur. D’un côté, il y a les affichages, notamment l’échéance des Jeux Olympiques de 2024 et plus globalement l’effet vitrine d’une liaison rapide vers l’aéroport de Roissy, dont le contrat de concession est désormais signé. De l’autre, il y a la gestion du quotidien, rarement de tout repos.

L’Etat conforte donc CDG Express, tout en continuant de clamer sa priorité aux transports du quotidien (qu’on aimerait voir concrétiser par des engagements financiers d’abord respectés et si possibles augmentés).  Il se retrouve « mis dans un coin » fort peu confortable. L’Etat depuis plus de 10 ans n’a jamais voulu prendre le temps de la réflexion afin de s’interroger sur la pertinence de l’engagement parallèle de deux projets que nous considérons largement concurrents (CDG Express et la ligne 17) pour la desserte de l’aéroport de Roissy. A ne pas choisir, l’Etat court le risque de la gabegie financière.

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Villeparisis Mitry le Neuf - 25 septembre 2013 - Les travaux réalisés au titre de RER B Nord+ étaient nécessaires (mais certaines modalités discutables comme la réduction de vitesse à 80 km/h entre Paris et Aulnay sous Bois), mais elles n'étaient pas suffisantes pour redresser significativement le fonctionnement de la ligne. © transportparis

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Goussainville - 26 novembre 2015 - Le RER D reste en tête des critiques sur son fonctionnement : offre limitée, matériel inadaptée, desserte complexe, installations fatiguées. Comme sur le RER B, il va falloir rattraper le retard... © transportparis

L’accumulation de travaux à réaliser d’ici 2024 donne le tournis : le Grand Paris Express (lignes 15, 16, 17 et nouveau pont de Pleyel), CDG Express, la modernisation des RER B et RER D, l’adaptation de l’infrastructure pour l’arrivée des nouveaux matériels sur ces lignes, la transformation de la Gare du Nord, le prolongement de T11 à Noisy le Sec (qui n’est donc pas tombé aux oubliettes). La mission du Préfet d’Ile de France est semée d’embûches car ses préconisations ne pourront faire que des mécontents, un peu trop crédules, croyant aux belles promesses (notamment de l’Etat et de la SGP) sur les coûts et les délais de réalisation. Petit à petit, certains se font une raison, notamment sur l’échéance des Jeux Olympiques.

A refuser l’évident besoin de hiérarchiser et rationaliser les multiples projets, l’Etat, très fortement impliqué dans ces dossiers, faire courir le risque d’une thrombose du nord parisien avec des travaux durant de longues périodes et avec des impacts assurément importants sur le quotidien des usagers.

Pendant ce temps, la fréquentation du RER B n’en finit plus d’augmenter, atteignant désormais 950 000 voyageurs par jour. La situation est donc au moins aussi difficile que sur le RER A, car ce résultat est atteint avec – en théorie – 20 trains par heure et par sens à l’heure de pointe pour 27 sur l'axe est-ouest. Les élus du RER B, notamment au sud, où la ligne est le seul axe radial à grand débit du sud parisien, se mobilisent pour que les investissements sur cette ligne soient prioritaires et leur programmation sanctuarisée.

Par ordre de priorité, la modernisation des RER B et RER D se partagent sans discussion possible la première place du podium. Sans nier l’utilité de ce qui a été fait jusqu’à présent, notamment avec RER B Nord+, il va falloir changer de dimension et engager des moyens conséquents pour mettre ces lignes au diapason des besoins. Ces lignes sont la colonne vertébrale des transports du nord parisien

Soyons objectifs. La ligne 15 est assurément en deuxième position… ce qui renforce l’impérieuse nécessité de RER B et RER D réellement fiabilisés car la rocade de métro aura un effet sur le fonctionnement de ces radiales en amont de la correspondance. Bref, pas de Grand Paris Express efficace sans montée en puissance préalable des RER.

Quant à CDG Express, le pire des scénarios serait celui de l’aveuglement devant le risque de concurrence de fait entre un RER B qui n’a pas dit son dernier mot, une ligne 17 fragilisée par le blocage (heureux) du projet Europacity mais qui reste dans la course pour l’accès à l’aéroport et un CDG Express endossant le rôle de vitrine française pour le monde.

Une issue ? CDG Express serait moins en apesanteur avec un arrêt à La Plaine Stade de France pour assurer la correspondance avec la ligne 15. Sans cela, la ligne 17 pourrait mettre la concession en difficultés du fait du moindre coût, de la fréquence et du maillage francilien... Qui sera capable d'un peu de sagesse ?

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10 décembre 2018

RER D : au sud, ça change

Depuis hier, la desserte au sud de Paris du RER D est restructurée, comme nous l'annoncions dans un précédent article. La refonte a été vivement contestée, comme à chaque fois que ses principes ont été énoncés, ce qui est le cas depuis une dizaine d'années. La SNCF et Ile de France Mobilités espère que la limitation du RER D aux branches de Melun par le val d'Yerres et de Corbeil par le plateau aura un effet positif sur la régularité avec l'exploitation autonome de la vallée de la Seine et de la branche de Malesherbes.

Sur ces 3 sections du RER D, on constatait un déséquilibre assez considérable entre la capacité offerte et la fréquentation réelle :

  • 7160 voyageurs par jour entre Corbeil et Malesherbes, pour une capacité de 10 400 places par heure en pointe, une journée complète représentant seulement 3 trains dans la journée ;
  • 5272 voyageurs sur la section Ris Orangis - Corbeil de la vallée de la Seine, également calibrée à 10 400 places par heure en pointe (une journée = 2 trains) ;
  • 2600 voyageurs entre Corbeil et Melun, pour une capacité de 3440 places par heure en pointe.

La nouvelle desserte cherche donc à concentrer le service à grande capacité sur les sections les plus fréquentées et à proposer une nouvelle offre sur les branches éloignées, avec d'abord un nouveau matériel, le Régio2N, mais avec une correspondance pour rejoindre Paris, qui n'est pas la destination majoritaire des voyageurs. Les missions Malesherbes sont limitées à Juvisy, tandis que les missions Melun sont limitées à une navette pour Corbeil.

La nouvelle offre repose donc sur la qualité des correspondances à Corbeil-Essonnes pour les voyageurs voulant rejoindre le RER D, ne serait-ce que pour atteindre la ville nouvelle, ou les gares du centre de Paris, avec un transit privilégié à Viry-Châtillon où la correspondance s'effectue sur le même quai. Le transit à Juvisy restera aussi largement mis à contribution, puisque nombre de voyageurs avaient de toute façon l'habitude de rejoindre le RER C.

Nous reviendrons prochainement dans transportparis sur l'évolution de cette desserte, vue du terrain.

 

16 novembre 2018

Paris-Nord : une mission pour hiérarchiser les travaux

Jeux Olympiques, Grand Paris Express, CDG Express, modernisation du RER B, du RER D... N'en jetez plus, la cour est pleine ! Le réseau Paris-Nord se retrouve confronté à une situation technique et politique assez inédite. La date couperet, c'est le 31 décembre 2023, à laquelle la liaison CDG Express doit être mise en service, faute de quoi le concessionnaire sera en droit d'exiger des pénalités pour cause d'infrastructure non disponible pour assurer la prestation. En ligne de mire, les JO parisiens en 2024.

Mais quand on fait la somme de tous les travaux liés à ces projets, ça ne rentre pas ! En exagérant à peine, il y a plus de journées de chantier que de jours calendaires nous séparant de cette échéance, et les imbrications sont telles que des opérations coup de poing n'y suffiront probablement pas, même en supprimant tous les trains à partir de 21 heures 365 jours par an (et même 366 en 2020) voire au cours des week-ends !

Le Préfet d'Ile de France est chargé de cette mission - impossible diront certains - et d'amener RATP, SNCF, SGP, Ile de France Mobilités et les collectivités sur un chemin convergent. On lui souhaite bon courage car la tâche s'annonce rude. Faut-il reculer la mise en accessibilité du RER D à l'occasion de l'arrivée du RERng ? le renouvellement de la caténaire du RER B ? l'adaptation des infrastructures pour les nouveaux matériels roulants ? On a tout de même l'impression que le calendrier du Grand Paris Express d'une part et de CDG Express d'autre part tiennent le raisonnement par les deux bouts de la ficelle, et que le reste risque de devenir une variable d'ajustement. Polémiques assurées... y compris avec le Comité International Olympique, qui commence à trouver que la France a quelque peu caché certains éléments de sa candidature.

22 octobre 2018

Z2N : une nouvelle rénovation pour 133 rames

137 M€ pour 133 rames, soit 1,03 M€ par rame : c'est le coût de l'opération confort-esthétique décidée par Ile de France Mobilités au début de ce mois pour les Z2N actuellement engagées sur le RER D et la ligne Transilien P (quelques Paris - Meaux et les Paris - Château-Thierry). Les voyageurs bénéficieront de ports USB pour leur smartphone et de filtres athermiques sur les vitres pour diminuer en été la température à bord de ces voitures non climatisées. Mais ce qui se verra le plus, c'est le changement de décoration intérieure, avec de nouveaux tissus sur les sièges et surtout, l'application de la nouvelle livrée Ile de France Mobilités en remplacement de la livrée surnommée Berlingots.

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Une nouvelle livrée dans la veine du Francilien (deuxième version) et du Régio2N, et toujours autant de noir en bas de caisse. A l'intérieur, plus de sobriété que la livrée Berlingots... (document Ile de France Mobilités)

L'opération surprend un peu car on sent poindre un souci de visibilité de la nouvelle livrée francilienne, alors même que les programmes de rénovation précédents viennent à peine de s'achever. Qui plus est, les intérieurs ont plutôt bien vieilli et auraient besoin d'abord d'un entretien régulier. Elle n'est cependant pas totalement dépourvue de sens puisque ces automotrices seront réutilisées dans le cadre de l'arrivée des RERng sur le RER D, en remplacement des premières générations de Z2N circulant sur le RER C.

11 octobre 2018

Créteil Pompadour : un deuxième quai

C'était une revendication des associations d'usagers dès le début du projet. La gare de Créteil Pompadour a été conçue avec un seul quai commun aux deux directions du RER D, ce qui avait suscité de nombreux commentaires sur le sous-dimensionnement des espaces et les difficultés d'exploitation du tronc commun Paris - Villeneuve Saint Georges.

Finalement, un deuxième quai va bien être construit pour le sens Paris - Villeneuve, le long de la voie 2M, qui devra changer de sens pour accueillir les trains vers la banlieue. L'actuelle voie 1bis sera utilisée alternativement dans les deux sens, le matin vers Paris et le soir vers la banlieue. La mesure est présentée dans un souci de fluidification du trafic, manifestement en visant un principe d'alternat des circulations dans le sens de la pointe.

Elle est aussi justifiée par le succès de fréquentation : 11 000 voyageurs l'empruntent si bien que l'unique quai sature tout comme ses accès. La correspondance avec le TVM et la ligne 393 joue pleinement son effet. La création du second quai permettra de répartir les flux et d'éviter les phénomènes d'engorgement. Les travaux d'un montant de 26 M€ (modification des voies de service, création du quai, prolongement de la passerelle, ascenseurs, escalators, reprise de la signalisation) débuteront en 2020 et devraient être achevés en fin d'année 2022.

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9 octobre 2018

RER D sud : pour les bénéficies, prière d'attendre septembre 2019

En Ile de France, l'une des évolutions horaires les plus notables du Service Annuel 2019 sera la réduction opérée sur le RER D Sud par « débranchement » des branches Juvisy - Corbeil par la vallée, Corbeil – Melun et Corbeil – Malesherbes. Evolution notable... et polémique, car la perte de l'accès direct à Paris pour les résidents de la branche Malesherbes (ceux de la branche Melun n'atteignent que Juvisy aux heures de pointe) est assez mal vécue par les résidents de cette vallée de l'Essonne, dont la population augmente régulièrement... et qui ne connaissent que trop bien la gestion des incidents sur la ligne, comme une nette tendance à tout fermer au sud de Corbeil au moindre dérangement de passage à niveau. Les mêmes se souviennent également que la création d'un quai supplémentaire à Corbeil, il y a peu d'années, devait améliorer notablement les choses dans ce secteur, ce qui ne s'est pas franchement vu par la suite...

Donc, au sud de Paris, la desserte du RER D sera concentrée sur la branche de Melun via le val d'Yerres et la branche de Corbeil-Essonnes par la ville nouvelle d'Evry (branche du plateau).

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Juvisy - 22 novembre 2010 vers 19h00 - Effet de la désorganisation du service en période automnale avec un service allégé et des intervalles irréguliers. © J.J. Socrate

A y regarder de plus près, la situation est tout de même à nuancer. On trouvera ici le détail des nouveaux horaires en semaine entre Juvisy et Malesherbes, en notant que ces trains circulent désormais par la Vallée entre Corbeil et Juvisy, ce qui explique le décalage d'environ 5 mn par rapport aux horaires actuels (ils empruntent un sillon différent au nord de Corbeil).

Les grands perdants sont évidemment les clients des gares de Moulin-Galant, Mennecy et Ballancourt, les plus fréquentées de la ligne : que leur objectif soit Paris via le RER D ou Evry-Centre, ils sont contraints à Corbeil à un changement de train qui leur était auparavant épargné. Et qui dit changement de train dit aléas et perte de temps... On espère au moins que les correspondances à Corbeil seront pour l'essentiel quai à quai : entre un souterrain étroit et une passerelle haute et excentrée, la rapidité du transfert de quelques centaines de voyageurs risque d'être toute relative...

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Fréquentation des gares et destination des voyageurs sur les branches de Malesherbes et de la vallée de la Seine : on comprend tout l'enjeu de la réussite des correspondances à Corbeil sur l'acceptabilité de la recomposition de l'offre. (document Transilien)

2011-04-22 19h36 Buno-Gironville (500 m N BV) Z2N v Malesherbes

Buno-Gironville - 22 avril 2011 - Fin de journée pour cet UM2 de Z2N, proposant une capacité de 2600 places dont 1600 assises, qui approche de Malesherbes, aux confins de la Seine-et-Marne et du Loiret. © J.J. Socrate

Pour autant, il ne faut pas négliger les réelles améliorations qui accompagnent ou accompagneront cette (r)évolution des horaires :

  • l'extension matin et soir de la période de pointe, soit par prolongement à Malesherbes de missions précédemment terminus à La Ferté-Alais, soit par création de nouvelles missions ; dans les deux cas, l'utilisation de rames simples et non doubles pour toute cette desserte permet cette densification, dont une heureuse et très visible conséquence est la fin de l'infâme passage d'une fréquence de 15 mn à une fréquence horaire en fin de pointe du soir...
  • la mise en service annoncé du nouveau matériel Régio2N, climatisé (enfin !) et doté de prises de courant 220 V pour septembre 2019. Un progrès considérable... si le délai annoncé est tenu, car il se chuchote aujourd'hui parmi les initiés que certains quais de la ligne ne seraient pas conformes, ce qui pourrait exiger un « rabotage » d'urgence... Pour mémoire, il ne s'agit pas de matériel roulant « trop large » mais utilisant la totalité du gabarit auquel il a droit, ce qui impose de connaître bien mieux qu'avant la position d'obstacles de toute sorte, en voie ou en bordure de quais : un sujet déjà connu avec le Francilien !

2011-04-22 18h23 Maisse (Z 20792 v Malesherbes)

Maisse - 22 avril 2011 - 18h23 - La Z20791/2 assure en solo cette circulation vers Malesherbes pourtant en pointe un vendredi soir : sur la section nord et la traversée de Paris, le confort des voyageurs a dû être sérieusement altérée... © J.J. Socrate

2011-03-06 13h02 Boigneville (Z 20696-695 v Malesherbes)

Boigneville - 6 mars 2011 - 13h02 - Fréquentation plus que claisemée en plein milieu de journée... © J.J. Socrate

Au passage, on espère que la circulation des Regio2N se traduira par un véritable gain de performance, car pour l'heure le compte n'y est pas. Le passage à une circulation en unité simple pour les actuelles Z2N, levant donc les restrictions liées à une alimentation électrique plutôt quelconque sur cette ligne, ne se traduit par aucune amélioration : on parcourt Juvisy – Malesherbes en 61mn30 / 60mn00 selon le sens, avec un passage par la Vallée pourtant censé être plus rapide que par le Plateau, même avec l'arrêt de Viry-Châtillon...

Quant à savoir si la régularité du RER D va vraiment progresser, il faudra bien d'autres améliorations ailleurs pour y parvenir, et en particulier un gros programme de fiabilisation de l'infrastructure dans et aux abords de Paris : les incidents sérieux sont aujourd'hui rares entre Corbeil et Malesherbes, et la ponctualité des trains du matin vers Paris excellente... jusqu'à Moulin-Galant. Les gros problèmes viennent surtout d'incidents majeurs au nord de Corbeil : défaillance de l'infrastructure, panne du matériel roulant, colis suspect, voyageur malade, signal d'alarme, pour ne citer que les causes les plus fréquentes.

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