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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens

3 janvier 2023

Quelles nouveautés en 2023 ?

Cette nouvelle année sera marquée dans les transports franciliens par plusieurs nouveautés, encore que certaines soient conditionnelles compte tenu d'un calendrier encore flottant.

Ainsi, au chapitre des certitudes, le tramway T10 ouvrira à l'été entre Antony (Croix-de-Berny) et Clamart (Jardin Parisien). En décembre, sera mise en service la première phase du tram-train T12 entre Massy-Palaiseau et Evry-Courcouronnes. Le prolongement de T3 à la porte Dauphine devrait voir circuler ses premières rames, mais en essai, les voyageurs devront patienter jusqu'au début de l'année 2024.

Le prolongement de la ligne 11 du métro à Rosny Bois-Perrier, avec les nouvelles rames MP14 à 5 voitures en conduite classique, a passablement dérivé dans le temps mais le rendre-vous n'est pas encore totalement stabilisé, variant de décembre 2023 à avril 2024. Pour l'instant, les essais ont lieu non seulement sur la section nouvelle mais aussi sur la section exploitée : jusqu'au 28 septembre, la ligne sera fermée en soirée du mardi au jeudi pour effectuer les essais sur la totalité du parcours.

Toujours au chapitre du métro, la ligne 4 sera complètement automatisée dès lors que les MP14 auront achevé d'équiper la ligne 14. Pour autant, le programme de modernisation est encore loin d'être achevé car les stations demeurent dans un état intermédiaire, notamment au niveau des éclairages avec la persistance des néons de chantier. L'habillage prévu pour cacher les câbles courant le long de la voûte reste à réaliser.

Par décalage, la ligne 6 sera convertie au MP89 en formation 5 voitures : en 2023, devraient donc disparaître la première génération de matériel sur pneus (MP59 et MP73).

Enfin, sur le réseau ferroviaire, depuis la fin de la livraison des Z50000, il reste encore des Régio2N à réceptionner, mais la grande nouveauté devrait être - enfin ! - la mise en service des premiers RERng sur le RER D et sur le RER E. En revanche, le chantier de rénovation de la gare Saint-Michel Notre Dame est en retard, la réouverture ayant été reportée de 5 mois.

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2 janvier 2023

Petit coup de jeune pour les MP89

Les MP89 sont un peu les vagabonds du métro parisien puisque les rames avec cabine de conduite vont cette année quitter la ligne 4 pour la ligne 6, tandis que les rames automatiques de la ligne 14 sont déjà en partie arrivées sur la ligne 4. Arrivées voici 25 ans sur le réseau, ces mouvements sont l'occasion d'opérer un toilettage, sous des formes pour l'instant variées.

Ainsi, les rames automatiques reçoivent un nouveau pelliculage arborant la livrée Ile-de-France Mobilités mais l'intérieur n'a pas changé. En revanche, les rames à conduite classique bénéficient d'un renouvellement des tissus sur les sièges et d'un nettoyage de l'intérieur et de l'extérieur, tout en conservant la livrée RATP d'origine, simplement rehaussée de logos de l'autorité organisatrice. Une situation transitoire ?

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A l'intérieur des MP89CC, avec les nouveaux tissus remplaçant les revêtements d'origine. Le sol, les plafonds et les parois latérales ont été simplement nettoyées. Une opération salutaire après 25 années passées sur les deux lignes les plus fréquentées du réseau. (cliché Ile-de-France Mobilités)

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Aux ateliers d'Italie, adaptés en conséquence, les MP89CC font leur apparition. La rame n°48 a aussi bénéficié d'un sérieux nettoyage extérieur, mais la livrée reste celle d'origine, alors que ses cousines automatiques de la ligne 4 adoptent les couleurs de l'autorité organisatrice. (cliché Ile-de-France Mobilités)

27 décembre 2022

Gare du Nord – Gare de l’Est : il faudra être patient !

La nouvelle liaison piétonne entre les gares du Nord et de l'Est devait être prête pour les Jeux Olympiques de 2024. Elle s’ajoute à la liste – qui s’allonge – des opérations qui ne seront pas réalisées à cette échéance. Il faudra attendre au mieux 2028 puisque les travaux ne débuteront qu’en 2025, au plus tôt ! Seule la mécanisation au sud de la rue d’Alsace sera effective pour l’échéance politico-sportive. C’est déjà ça. La jonction par le prolongement du souterrain entre les quais de la gare de l’Est et la station Château-Landon de la ligne 7 semble en outre rencontrer plus de difficultés depuis la création de l’hôtel en surplomb des voies ferrées.

21 décembre 2022

Ligne H - Grand Paris Express : quel coût pour la correspondance ?

Souhaitée par nombre d'élus de Seine-Saint-Denis et du Val d'Oise, la création d'une gare sur les voies de la ligne H du réseau Transilien à Stade de France - Saint-Denis, aujourd'hui desservie uniquement par le RER D, a fait l'objet d'une première étude de faisabilité. Sans surprise, ajouter des quais sur le faisceau ferroviaire n'est pas une mince affaire, coincé entre les immeubles (dont ceux de la SNCF) et le technicentre du Landy, et au droit d'un ouvrage reclassant les voies. Dans les hypothèses prises en référence, la création d'une 4ème voie à quai pour le RER D vient ajouter une dose de complexité à ce remaniement.

Le schéma envisagé prévoit de riper les voies de celui-ci vers l'est, de sorte à pouvoir gagner de la largeur avant le saut-de-mouton et pouvoir insérer des quais. Il est probable qu'ils seront dimensionnés au plus juste pour répondre aux normes d'accessibilité requises pour toute nouvelle construction. Sur le RER D, faudra aussi en passer par la réduction de la largeur des quais, ce qui pourrait être tendu pour la gestion des flux lors des événements au Stade de France, même en misant sur l'appoint de la desserte de la ligne H.

gare-H-SDF-st-denis

Autre conséquence, prévisible, d'un tel projet : la vitesse sur les 4 voies empruntées par la ligne H sera abaissée de 100 à 80 km/h du fait de l'arrêt supplémentaire et des contraintes de conception de la signalisation pour assurer l'espacement nécessaire à l'écoulement du même nombre de trains.

Pour la gestion des flux, l'étude considère le remplacement des passerelles actuelles d'accès aux quais du RER D pour pouvoir installer un tablier plus long : l'option d'extension n'avait pas été considérée à la création de la gare qui ne devait être desservie que par cette ligne. Est aussi envisagée la liaison entre ces passerelles et le grand pont urbain rejoignant la station Saint-Denis Pleyel (lignes 13, 14, 15, 16 et 17) : la structure du Franchissement Urbain de Pleyel ne permet pas l'installation a posteriori d'escaliers (fixes, mécaniques) et d'ascenseurs pour une liaison directe depuis les quais. Ilfaudra donc passer par la place aux Etoiles pour faire demi-tour et rejoindre cet ouvrage.

La première estimation chiffre le coût de l'opération entre 400 et 500 M€. C'est beaucoup et cette somme ne révèle pas l'ampleur des conséquences des travaux sur l'exploitation des lignes D et H. Bref, l'intention est louable mais le passage à la réalité est un parcours semé d'embûches. A commencer par le plan de financement d'un tel projet, qu'on peut à ce stade jugé peu probable.

17 décembre 2022

Ligne 1 à Val de Fontenay : non, mais...

Avis négatif à l'enquête publique, de l'Autorité Environnementale et du Secrétariat Général à l'Investissement : sans surprise, l'Etat ne se mouille pas et ne signe pas la déclaration d'utilité publique du prolongement de la ligne 1 du château de Vincennes au Val de Fontenay. Bref, cela sent le coup d'arrêt - temporaire - pour ce projet maintes fois évoqué mais qui n'a jamais réussi à être concrétisé. L'enquête publique, qui a donné pourtant un avis positif, s'est déroulé dans une ambiance particulière, avec pour point de crispation l'insertion du chantier en lisière du bois de Vincennes, à hauteur de l'arrière-gare du terminus actuel.

Néanmoins, il existe encore une lueur d'espoir car le ministre des Transports a demandé aux préfets concernés d'organiser avec les collectivités locales la poursuite des études, de maintenir les réservations pour la correspondance ligne 1 - ligne 15 à Val de Fontenay et de procéder aux premières acquisitions foncières. Mais il faudrait trouver une solution de consensus avant le 2 mars prochain, faute de quoi, retour à la cas départ.

Pour l'instant, on assiste plutôt à une bataille entre associations à qui va le plus défendre la planète (entre ceux qui s'opposent à un projet qualifié d'écocide et ceux qui le soutiennent pour améliorer le réseau de transports en commun), et entre les collectivités locales et l'Etat...

 

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16 décembre 2022

Une étude sur le potentiel des tramways franciliens

Elle était passée sous nos radars mais un lecteur assidu de Tramways & Urban Transit nous a fait parvenir cette information du mois de septembre. Ile-de-France Mobilités a missionné TTK en septembre dernier pour une mission prospective concernant les tramways et trams-trains franciliens. Voici le communiqué sur le site de TTK :

« Face au constat de la forte disparité entre les technologies, spécifications techniques et modalités d’exploitation des différentes lignes de tramway et de tram-train en Île-de-France depuis la réintroduction de ce mode au milieu des années 1990, IDFM souhaite, dans le cadre de la mise en concurrence tramway projetée pour 2030, se doter d’un schéma directeur des infrastructures de tramway.
Plus concrètement, TTK produira un benchmark sur les limites du système tramway en France et dans le monde en termes de fréquence, capacité, franchissement de carrefours, vitesse commerciale, etc. En parallèle, un diagnostic des lignes existantes (et des extensions programmées) est réalisé afin de permettre à IDFM d’avoir un état des lieux précis de la situation actuelle, des points forts et des points faibles de chaque ligne en exploitation.
Dans un second temps, TTK mènera des réflexions afin d’établir des propositions pour l’avenir de chaque ligne, ainsi que sur plusieurs sujets transverses. »

Le propos est assez général, mais il faut comprendre dès l'introduction que l'hétérogénéité technique (longueur, largeur, type de roulement, alimentation, signalisation) a été identifiée comme une contrainte. TTK aura donc d'abord à produire en quelque sorte un audit de l'exploitation des lignes avec des propositions d'amélioration, dont on peut supposer qu'elles porteront principalement sur la régularité et l'adaptation du service à la fréquentation sur celles qui connaissent des problèmes importants de charge (T1, T2, T3 principalement). La suite de la mission est un peu plus ouverte et il n'est pas impossible que TTK propose des évolutions de consistance du réseau, mais le coeur de la mission portera bien sur la fiabilisation du service et les modalités techniques d'organisation des marchés relatifs à l'exploitation des lignes après appel d'offres.

Nos différents dossiers sur les tramways franciliens trouvent donc un écho, qu'il s'agisse de notre proposition de schéma directeur de développement du réseau ou de notre étude sur l'amélioration de l'exploitation. Une saine lecture pendant les fêtes !

13 décembre 2022

Vers le retour d'une liaison directe Paris - Malesherbes ?

Depuis 2019, c'est un sujet de crispation entre la SNCF, Ile de France Mobilités, les élus et utilisateurs du train dans le sud de l'Essonne. Les dessertes des sections Juvisy - Corbeil - Melun et Corbeil - Malesherbes ont été dissociées du RER D pour plusieurs raisons : trafic beaucoup plus faible, parcours trop longs pour des missions venant du nord de l'Ile-de-France, propension à l'irrégularité accrue par de nombreux passages à niveau, mais aussi la perspective d'arrivée du RERng sur le RER D. En effet, ce dernier est conçu pour la desserte de quais hauts de 920 mm, alors que les quais de ces branches sont au mieux à 550 mm. Compte tenu d'un trafic limité, le rehaussement des quais représentait une dépense élevée. L'addition de ces critères a alors amené à proposer une desserte avec correspondance à Juvisy, terminus des missions venant de Malesherbes et Melun, avec le remplacement des Z2N par des Régio2N, offrant un accès bien plus commode (puisque les plateformes sont à 600 mm au-dessus du rail) et un niveau de confort accru, ce qui n'est pas rien sur des trajets longs (1h par exemple de Juvisy à Malesherbes).

Cependant, même si près des deux tiers des voyageurs de ces branches terminent leur trajet au plus tard à Juvisy, l'attachement à la liaison directe vers Paris reste fort et sa suppression perçue comme une injustice.

Une étude réalisée par les experts de SMA identifierait la possibilité d'envoyer au maximum 2 trains par heure en pointe, sans arrêt de Juvisy à la gare de Lyon, alors que les dessertes sont cadencées au quart d'heure en pointe sur Juvisy - Malesherbes et Juvisy - Melun. L'intérêt d'une desserte directe à l'heure sur chacune des branches est donc assez modeste, sinon symbolique puisque la majorité des trains continuerait de faire terminus à Juvisy. Elle nécessiterait en outre l'acquisition de rames supplémentaires.

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Paris gare de Lyon - 23 juin 2019 - L'hypothèse d'une desserte vers Paris depuis Malesherbes et la vallée de la Seine semble possible mais il reste encore plusieurs points à clarifier, notamment en gare de Lyon, comme cela était le cas pour les précédentes études en réponse à des questions similaires, par exemple la liaison Montereau - Paris via Héricy. Autre point sensible : la fréquence limitée à 2 trains par heure pourrait se traduire par une fort déséquilibre de l'occupation des trains, avec une sur-sollicitation des missions directes pour Paris... © transportparis

Autre élément à prendre en compte, les conséquences de l'évolution de l'offre sur la ligne R, puisque la Région Bourgogne - Franche-Comté souhaite mettre fin à sa contribution à la desserte au sud de Melun. Ile-de-France Mobilités devra compenser avec une desserte à la demi-heure de Paris à Montereau, mais se pose tout de même la question de la consistance de l'offre entre Paris et le nord de la Bourgogne, que ce soit vers Auxerre, Dijon et Lyon. Ces trains arrivant à la gare de Bercy, ils transitent par les voies 1M et 2M entre Paris et Villeneuve, qui ne sont pas les plus commodes d'usage en l'absence de saut-de-mouton pour décongestionner l'accès à Bercy. Si on considère une desserte toutes les 2 heures sur Paris - Auxerre et Paris - Dijon

En attendant, baptiser Ligne S les missions Juvisy - Corbeil - Malesherbes / Melun aurait au moins l'avantage de clarifier le plan du réseau...

9 décembre 2022

Francilien dernière !

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Technicentre de Joncherolles - 4 novembre 2009 - En attendant de mettre en boîte la rame n°360, souvenir de la présentation avant la mise en exploitation des premières rames, alors en livrée arborant la teinte carmillon de la SNCF et les feux blancs et rouges dissociés. © transportparis

Elles sont 360 et donc désormais au complet. La dernière Z50000, série également appelée Francilien, est sortie de l'usine de Crespin et saluée comme il se doit, après avoir largement rythmé ses activités durant 16 ans, depuis l'attribution du marché à l'époque à Bombardier. Cette série, la plus nombreuse de l'histoire du matériel de la banlieue parisienne, a largement renouvelé les effectifs, mettant au rebut, directement ou par décalage, les automotrices en acier inoxydable séries 5300, 6100 et 6400, les RIB de même conception, une partie des VB2N et, pour les locomotives, une partie des BB17000. Egalement concernées, même si elles ne sont pas en fin de vie, une partie des BB27300. Bref, une rationalisation franche et massive, pilier du schéma directeur du matériel roulant Transilien, et la disparition des rames tractées (exception faite du groupe V de Saint-Lazare en attendant EOLE).

Sous le feu des critiques à leur mise en service, pour des raisons tenant essentiellement à une décision politique de mise en service un peu trop précipitée, ces rames présentent désormais de très bonnes statistiques de fiabilité. Leurs performances sont honorables... mais sans plus : en cause, des installations de traction électrique pas toujours à la hauteur des besoins et une conception de l'exploitation, notamment de l'horaire, qui se veut très prudente (pour limiter le niveau des pénalités à l'autorité organisatrice). Transilien pratique en effet des temps de stationnement très généreux, recourt à des coefficients d'accélération et de freinage assez inférieurs à leurs aptitudes et des hypothèses d'occupation des trains (et donc de masse à des convois) quelque peu surdimensionnées (capacité maximale assise + 4 voyageurs debout par m² d'un bout à l'autre de la ligne).

Il y a eu aussi l'affaire des quais et les accusations d'inadéquation des nouvelles rames : en réalité, le problème était d'abord celui de la non-conformité de l'infrastructure aux valeurs de référence, notamment pour le positionnement de la voie par rapport aux quais, invisible avec des rames à caisses longues donc étroites, mais plus critique avec des rames optimisant l'enveloppe officiellement admise. Toujours en matière de quais, la hauteur : l'arrivée des Z50000 à plancher haut, couplé à la mise en accessibilité du réseau, a donné un coup d'accélérateur aux opérations de rehaussement des quais dans les gares les plus fréquentées. Les Franciliens ont été les dernières rames produites dans un esprit d'adaptation par principe de l'infrastructure au matériel roulant : la commande des Régio2N pour la grande couronne a été le résultat d'une approche plus pragmatique, mais les marges de manoeuvres sur les 3 réseaux retenus pour le Francilien étaient relativement limitées et tendaient à imposer - sauf peut-être sur la ligne H ? - une logique de quais hauts.

La comparaison avec les Z6400 sur les groupes II et III de Saint-Lazare s'annonçait délicate, notamment en matière de performance des échanges, en passant de 12 portes de 1,30 m à 7 portes de 1,95 m : l'étalement accru des pointes a joué en faveur des nouvelles automotrices, qui se montrent relativement résilientes même en cas de situation modérément perturbée. La dose de télétravail accrue depuis 2020 joue également en leur faveur.

Seule entorse au programme initial, leur engagement inattendu sur le RER E, pour couvrir les besoins liés à la généralisation de l'arrêt de Pantin et la création de la gare Rosa Parks, est aux limites de leurs possibilités, du fait d'une capacité nettement inférieure aux MI2N et d'une performance d'échanges réduite (8 portes contre 15 sur 112 m). Il n'y avait pas d'autres solutions, surtout pour une mesure transitoire (qui durera tout de même au final plus de 10 ans) en attendant les RERng.

L'arrivée des Z50000 a fortement réduit la part de l'irrégularité lié au matériel roulant : les voyageurs ne s'en rendent pas forcément compte car les autres facteurs peuvent, eux, être à la hausse depuis leur arrivée, d'abord sur la ligne H en novembre 2009. Même chose sur les autres lignes sur lesquelles elles ont été déployées. Dans certains cas, en lien avec quelques investissements sur l'alimentation électrique, leur arrivée a permis de retendre les marches horaires, surtout par l'effet de l'exploitation homogène avec un seul type de rames et des aptitudes évidemment supérieures, surtout par rapport aux RIB et aux Z6100 sur le Nord. Situation un peu différente sur Saint-Lazare où l'offre a été également recomposée pour tenir compte des évolutions d'usage : les comparaisons entre les horaires sont donc à manier avec d'évidentes réserves de pertinence.

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Rosny-sous-Bois - 17 novembre 2021 - Les Z50000 ont récemment pris la relève des AGC sur la relation Paris - Provins après l'électrification du parcours. C'est la plus importante série en Ile-de-France, et la première série de matériel en France allant chercher les limites du gabarit (3,06 m) avec des caisses courtes (13,24 m), ce qui lui valut des accusations injustifiées... © transportparis

Leur intérieur, coloré mais pas trop agressif, a bien résisté à plus de 10 ans de carrière, et il faut reconnaître que ce matériel assez silencieux contribue à améliorer l'ambiance de voyage.

Pas encore à la mi-temps de leur carrière, les Z50000 auront inéluctablement à composer avec une nouvelle perspective en Ile-de-France, concernant les systèmes d'exploitation : pour gagner encore en régularité et en capacité, les solutions NExTEO (sur lignes dédiées) et ERTMS niveau 2 avec pilotage automatique (sur lignes mixtes) s'imposeront (moyennant finances). Initialement, les rames avaient été conçues sans prédisposition pour ERTMS (la SNCF étant frileuse à l'époque sur ce sujet), finalement imposée à partir de 2019.

Enfin, on notera une particularité : bien que bicourant 1500 V - 25 kV, la Z50000 n'est utilisée en service commercial que sous 25 kV : l'aptitude au courant continu n'est mise à profit que pour rejoindre Saint-Pierre-des-Corps, atelier directeur des automotrices de banlieue.

8 décembre 2022

Finalement, la ligne 13 sera automatisée

Alors que les rames automatiques montent régulièrement en régime sur la ligne 4, avec au passage un net effort sur le confort au freinage des MP89 et MP05, Ile-de-France Mobilités confirme l'orientation en faveur de l'automatisation de la ligne 13. Ce sera donc une première, en France, pour une ligne à roulement classique fer sur fer.

Celle-ci a profité d'un délestage assez perceptible au nord de la station Saint-Lazare grâce au prolongement de la ligne 14 vers Saint-Ouen : c'est tout particulièrement le cas sur la branche de Saint-Denis, avec un recul du taux de charge d'environ 25 %, un peu moins sur la branche de Gennevilliers, affichant une baisse de 17 %. Pour autant, la ligne 13 reste dans le groupe des lignes les plus chargées, évidemment après les lignes 1 et 4, avec cependant une disparité persistante selon les sections, qui la classe dans le milieu de tableau lorsqu'on rapporte sa fréquentation à sa longueur.

L'autorité organisatrice a donc approuvé l'avant-projet de modernisation de la ligne comprenant l'arrivée des MF19 à partir de l'été 2027 (en principe) et un processus d'automatisation qui ne serait achevé qu'en 2035 : un tel délai a de quoi suprendre car il est bien plus long que celui qui a permis d'automatiser la ligne 1. La ligne 4 accuse déjà 2 ans de retard, pas totalement imputables à l'ingénierie du projet, sans compter la modernisation des stations, marquée notamment par la lenteur d'avancement de la réalisation de la nouvelle rampe lumineuse (confirmant que la structure en aluminium galvanisé qui accueille les néons provisoires est bien définitive puisqu'elle intègre la fixation du nouvel habillage).

Pourtant, les opérations à conduire en préalable sont à peu près identiques : on en profitera pour rehausser les quais de sorte à supprimer la marche d'accès actuelle et améliorer l'accessibilité des trains et bien évidemment pour généraliser les façades de quai qui équipent pour l'instant la section Montparnasse-Bienvenuë - Saint-Lazare ainsi que les stations Châtillon-Montrouge (en lien avec le retournement automatisé des rames au terminus), Saint-Denis Porte de Paris (proximité du Stade de France) et Saint-Denis Basilique (du fait de sa fréquentation).

Les MF19 seront donc conçus avec des postes de conduite escamotables de sorte à pouvoir circuler selon les deux configurations.

L'investissement est estimé à 837 M€, incluant évidemment le matériel roulant remplaçant les MF77. Il est tout de même espéré une optimisation du calendrier de réalisation pour ne pas avoir à récolter la médaille du projet le plus lent... et qui devra faire oublier les déboires d'Ouragan !

La RATP annonce un bénéfice de 5 passages par heure et par sens, qui semble tout de même assez ambitieux, étant donné que le système actuel permet déjà des intervalles de 90 secondes. Certes, les trains ne font que 77 mètres et pas 90 m comme sur les lignes 1 et 4, ce qui pourrait réduire un peu l'intervalle minimal, mais il faudra quand même assurer les distances de freinage en roulement classique fer-fer, surtout avec un matériel à adhérence partielle (3 motrices er 2 remorques). C'est peut-être ce qui contribuerait à expliquer un délai d'études bien plus long que d'habitude...

7 décembre 2022

MF77 : prolongement partiel des rénovations

Quand ça commence mal... La rénovation des MF77 avait débuté il y a plus de 10 ans avec les rames de la ligne 13. Une opération assez poussée, avec une évolution de l'aménagement intérieur et l'implémentation d'Ouragan : les déboires industriels rencontrés avec Thales sur ce projet avaient fait prendre beaucoup de retard au processus de rénovation des rames. Mais ce n'est pas tout : les opérations, confiées à CLBI (Cannes La Bocca Industrie), avaient suscité de nombreuses non-conformités. L'affaire s'est soldée devant les tribunaux, contre CLBI, qui a ensuite mis la clé sous la porte. De ce fait, le programme de rénovation des MF77, pour les lignes 7 et 8, avait été suspendu.

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Station Porte de Vanves - Ligne 13 - 4 novembre 2022 - Les MF77 rénovées de la ligne 13 se distinguent extérieurement par la girouette avec écrans à cristaux liquides et la disparition des indicateurs latéraux de destination pour les branches (ce qui est un peu dommage). © transportparis

Il a finalement été relancé : il fallait bien s'y résoudre, car outre leur aspect démodé, les rames avaient quand même besoin d'opérations de maintenance patrimoniale, elles-mêmes légitimées par l'éloignement de l'horizon de renouvellement et l'hésitation entre une stratégie à un seul marché (couvrant l'élimination des MF67 et des MF77) ou à deux marchés (un pour chaque série). Finalement, les MF67 étant appelés à jouer les prolongations, l'horizon de renouvellement a été clarifié, du moins en principe, avec le MF19. Au regard de l'état des rames, une rénovation légère a été engagée sur le parc de la ligne 7 pour commencer. Elle n'est pas encore terminée. Si les sièges sont les mêmes que sur les rames de la ligne 13 (mais en configuration 2+2), cette deuxième tranche n'intègre pas le nouvel habillage du plafond, ni le nouvel éclairage, ni les plans lumineux dynamiques.

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Station Place d'Italie - Ligne 7 - 12 mai 2020 - Retour au bleu sur les MF77 avec la dernière livée concoctée par l'autorité organisatrice. La rénovation, même plus - très ? - simplifiée a au moins le mérite d'améliorer l'état de présentation et les conditions de transport. © transportparis

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Station Boucicault -  Ligne 8 - 19 mai 2012 - Hormis le passage à la livrée verte au cours des années 1990, les MF77 de la ligne 8 sont toujours dans leur état d'origine et l'opération décidée ne concernera que les trois quarts de l'effectif de cette ligne. Elle intervient quand même très tardivement, alors que la ligne souffre d'une irrégularité croissante et de conditions de transport de plus en plus dégradées, dans un matériel plus que défraîchi. © transportparis

Ile-de-France Mobilités confirme l'engagement d'une troisième phase, portant sur les rames de la ligne 8, d'un montant de 40 M€... et qui ne concernera que 44 rames sur les 58 affectées. Les 14 autres rames ont bénéficié préalablement d'opérations d'ordre technique qui, selon la RATP, suffisent à assurer en principe leur exploitation jusqu'à leur remplacement par des MF19. Cependant, les voyageurs devront encore voyager dans des rames passablement défraîchies avec leur intérieurs d'origine et dont la fiabilité reste à peine suffisante, comme en attestent les nombreux incidents d'exploitation émaillant cette ligne.

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