Depuis 2019, c'est un sujet de crispation entre la SNCF, Ile de France Mobilités, les élus et utilisateurs du train dans le sud de l'Essonne. Les dessertes des sections Juvisy - Corbeil - Melun et Corbeil - Malesherbes ont été dissociées du RER D pour plusieurs raisons : trafic beaucoup plus faible, parcours trop longs pour des missions venant du nord de l'Ile-de-France, propension à l'irrégularité accrue par de nombreux passages à niveau, mais aussi la perspective d'arrivée du RERng sur le RER D. En effet, ce dernier est conçu pour la desserte de quais hauts de 920 mm, alors que les quais de ces branches sont au mieux à 550 mm. Compte tenu d'un trafic limité, le rehaussement des quais représentait une dépense élevée. L'addition de ces critères a alors amené à proposer une desserte avec correspondance à Juvisy, terminus des missions venant de Malesherbes et Melun, avec le remplacement des Z2N par des Régio2N, offrant un accès bien plus commode (puisque les plateformes sont à 600 mm au-dessus du rail) et un niveau de confort accru, ce qui n'est pas rien sur des trajets longs (1h par exemple de Juvisy à Malesherbes).

Cependant, même si près des deux tiers des voyageurs de ces branches terminent leur trajet au plus tard à Juvisy, l'attachement à la liaison directe vers Paris reste fort et sa suppression perçue comme une injustice.

Une étude réalisée par les experts de SMA identifierait la possibilité d'envoyer au maximum 2 trains par heure en pointe, sans arrêt de Juvisy à la gare de Lyon, alors que les dessertes sont cadencées au quart d'heure en pointe sur Juvisy - Malesherbes et Juvisy - Melun. L'intérêt d'une desserte directe à l'heure sur chacune des branches est donc assez modeste, sinon symbolique puisque la majorité des trains continuerait de faire terminus à Juvisy. Elle nécessiterait en outre l'acquisition de rames supplémentaires.

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Paris gare de Lyon - 23 juin 2019 - L'hypothèse d'une desserte vers Paris depuis Malesherbes et la vallée de la Seine semble possible mais il reste encore plusieurs points à clarifier, notamment en gare de Lyon, comme cela était le cas pour les précédentes études en réponse à des questions similaires, par exemple la liaison Montereau - Paris via Héricy. Autre point sensible : la fréquence limitée à 2 trains par heure pourrait se traduire par une fort déséquilibre de l'occupation des trains, avec une sur-sollicitation des missions directes pour Paris... © transportparis

Autre élément à prendre en compte, les conséquences de l'évolution de l'offre sur la ligne R, puisque la Région Bourgogne - Franche-Comté souhaite mettre fin à sa contribution à la desserte au sud de Melun. Ile-de-France Mobilités devra compenser avec une desserte à la demi-heure de Paris à Montereau, mais se pose tout de même la question de la consistance de l'offre entre Paris et le nord de la Bourgogne, que ce soit vers Auxerre, Dijon et Lyon. Ces trains arrivant à la gare de Bercy, ils transitent par les voies 1M et 2M entre Paris et Villeneuve, qui ne sont pas les plus commodes d'usage en l'absence de saut-de-mouton pour décongestionner l'accès à Bercy. Si on considère une desserte toutes les 2 heures sur Paris - Auxerre et Paris - Dijon

En attendant, baptiser Ligne S les missions Juvisy - Corbeil - Malesherbes / Melun aurait au moins l'avantage de clarifier le plan du réseau...