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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
grand paris
19 septembre 2018

La desserte du plateau de Saclay

En voilà un sujet irritant. L'aménagement de ce territoire du sud francilien ne remonte pas au discours sur le Grand Paris, mais ce dernier est assuré le fait générateur d'une longue série de débats et de polémiques qui se résument aisément par la question suivante : la ligne 18 du Grand Paris Express est-elle justifiée ? Elle renvoie à l'évolution du domaine universitaire et de recherche, dont l'installation a débuté à la fin des années 1940, et surtout au choix d'amplifier ce mouvement en faveur d'un site très excentré, dont la position naturelle le rend assez peu commode d'accès, dans une vision classiquement extensive de l'aménagement urbain.

Jusqu'à présent, la desserte du plateau de Saclay était vue au travers du projet d'aménagement, en partie réalisé, d'un site propre pour les autobus, au demeurant efficace sur la partie déjà réalisée entre la gare de Massy-Palaiseau et le carrefour du Christ de Saclay. La fréquentation est soutenue, élevée même, avec des cohortes d'autobus à l'heure de pointe, mais la justification du métro sort du champ de la rationalité technique pour entrer dans le domaine politique, plus subjectif et parfois irrationnel. La tentative de négociation intermédiaire en 2011 autour d'un tramway express, bien plus modulaire et évolutif et surtout plus économique, a été remise au placard à peine évoquée. C'est dommage, mais le lobbying industriel a été plus fort que la tentative d'accostage autour d'un projet équitable. Néanmoins, on ne parle plus guère de l'extension de la ligne 18 de Versailles à Nanterre, ce qui laisse une chance pour le réseau Transilien...

Le nouveau dossier de transportparis consacré à la desserte du plateau de Saclay est en ligne !

 

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19 juillet 2018

Grand Paris : des recettes supplémentaires ?

Après le rapport de la Cour des Comptes, le député Gilles Carrez a été chargé d'examiner les possibilités de financement supplémentaires pour éviter au Grand Paris une spirale d'endettement dangereuse. Sa principale proposition consiste en une dotation augmentée de 250 M€ par an, provenant pour 150 M€ de l'augmentation de la taxe sur les bureaux et locaux commerciaux et d'un remaniement de la taxe spéciale d'équipement. La taxe de séjour serait elle aussi mise à contribution. D'autre part, les effectifs de la SGP devraient être déplafonnés pour renforcer une maîtrise d'ouvrage jugée trop faible voire parfois défaillante.

Néanmoins, l'accostage du coût du projet reste un sujet prudemment mis sous le tapis, tout comme le calendrier réel de mises en service des différentes sections : les dérives actuelles constatées sur les lignes 4, 12 et 14 incitent à la plus grande prudence...

En attendant, un second tunnelier est entré en action. Après Steffie-Orbival pour la section Champigny - Villiers sur Marne, Malala a été descendu pour attaquer la section Noisy-Champs - Bry-Villiers-Champigny.

Enfin, le projet de pont urbain enjambant le faisceau ferroviaire de Paris Nord, à hauteur de la gare du RER D Stade de France - Saint Denis, a été réévalué à 188 M€, impliquant un relèvement des participations des financeurs : 20 M€ supplémentaires de l'Etat, 5 M€ de la Métropole du Grand Paris, 3,3 M€ de la SGP. La première partie destinée aux piétons et aux cyclistes, sera livrée en 2024, à temps pour les Jeux Olympiques. La partie routière sera réalisée ultérieurement. Ce pont devra relier la station Saint Denis Pleyel, sur les lignes 14, 15, 16 et 17, implantée à l'ouest des voies ferrées, à l'actuelle gare du RER D, à l'est du faisceau.

14 juillet 2018

Première commande de matériel pour le Grand Paris Express

Au cours du même conseil d’administration, Ile de France Mobilités a validé l’attribution à Alstom du marché de fourniture du matériel roulant du Grand Paris Express, soit 183 rames dont 133 éléments longs (108 m, 1000 places, pour la ligne 15) et 50 éléments courts (54 m, 500 places, pour les lignes 16 et 17), sachant que la ligne 18 devrait faire l’objet d’un marché spécifique. Ce marché représente un montant total de 1,3 MM€ soit en moyenne 7,1 M€ par rame.

La tranche ferme comprend 53 rames pour un montant de 680 M€ dont 30 longues pour la première section de la ligne 15 (Pont de Sèvres – Noisy-Champs) et 23 courtes pour les lignes 16 et 17.

Pas de commandes pour l’instant pour la ligne 18, qui au passage, vient d’être confirmée par le Conseil d’Etat qui a rejeté les recours en annulation de la Déclaration d’Utilité Publique.

3 juillet 2018

Prospective Transilien Paris Est : quelles évolutions ?

Suite aux échanges à la suite de la parution de notre dossier sur la desserte de Marne la Vallée, il était apparu utile de toiletter le dossier de transportparis concernant les évolutions de desserte sur le réseau Paris Est, bref sur le RER E et la ligne P. C'est désormais chose faite.

Par principe, nous avons maintenu notre proposition décalée sur la correspondance entre le RER E et la ligne 15 du Grand Paris Express à Villiers sur Marne. On l'a bien compris, sa probabilité est désormais quasiment nulle. Mais c'est un peu pour l'histoire... et le principal risque, c'est de ne pas avoir de correspondance entre les deux.

En revanche, nous avons fait évoluer quelques éléments de réflexion :

  • si nous maintenons le prolongement de la moitié des Paris - Meaux à La Ferté Milon par l'électrification de la section à partir de Trilport, nous propons désormais de réutiliser le sillon entre Paris et Trilport pour créer une mission La Ferté sous Jouarre qui augmenterait la capacité de cette branche ;
  • nous intégrons la desserte de Chelles sur les missions Château Thierry pour la correspondance avec la ligne 16, sujet qui doit également être examiné à la lumière du déploiement de l'ERTMS niveau 2 sur la ligne Paris - Strasbourg, maillon du corridor européen Allemagne - Espagne.

A retrouver donc ici...

 

24 juin 2018

Transformer les autoroutes franciliennes ?

L'Ile de France est couverte de nombreuses voies rapides et autoroutes accueillant des trafics considérables mais constituant autant de saignées urbaines. L'Etat, la Région, le Département de Seine-Saint-Denis, la Métropole du Grand Paris, les Maires d'Ile de France et 3 intercommunalités (Est Ensemble, Terre d'Envol et Roissy Pays de France) ont lancé une consultation internationale évaluée à 2,7 M€ pour envisager la transformation des grands axes routiers (pas loin de 4000 km tout de même en Ile de France) en poursuivant plusieurs objectifs :

  • réduire la congestion, optimiser la régulation du trafic,
  • réduire la pollution et le bruit générés par la circulation,
  • améliorer l'intégration urbaine de ces axes, réduire les effets de coupure,
  • intégrer des aménagements pour les transports en commun.

L'Ile de France lorgne sur l'expérience lyonnaise du déclassement partiel des autoroutes A6 et A7 dans la traversée de la Métropole, concerné par un projet de réaménagement progressif évoqué sur notre site transporturbain. Plusieurs grandes villes dans le monde ont déjà tourné la page de la grande pénétrante autoroutière au profit d'aménagements routiers plus urbains, redonnant au passage un peu de place aux piétons et à la végétation : l'Institut d'Aménagement Urbain de la Région Ile de France s'est penché sur leurs cas. L'objectif est de pouvoir définir d'ici un an les grands principes et les premiers aménagements souhaités prioritairement sur l'axe Paris - Roissy à l'horizon des Jeux Olympiques de 2024, et d'aller au-delà de simples aménagements ponctuels de voies réservées ou d'arrêts aménagés en lisière des autoroutes. La question centrale est donc celle de la réappropriation progressive de faisceaux routiers conservant leur fonction première d'axe à grand trafic.

Un sujet qui ne devrait pas manquer de relancer de vifs débats sur la place de la voiture, alors qu'il s'agit majoritairement d'envisager une meilleure intégration de ces voiries et, dans quelques cas, d'envisager une reconversion en franche rupture.

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25 mai 2018

Ligne 11 : inquiétudes sur Rosny - Noisy-Champs

Les élus locaux s'interrogent sur la réalité du prolongement de la ligne 11 du métro de Rosny Bois-Perrier à Noisy-Champs. Issu de la révision du projet du Grand Paris en 2013 , initialement confiée à la boucle Arc Express, cette section a été muée en un prolongement d'une ligne classique du métro parisien, pour former une radiale Châtelet - Les Lilas - Romainville - Montreuil - Rosny sous Bois - Villemomble - Neuilly-Plaisance - Noisy-Champs. Annoncé par l'Etat en 2025 (« Les promesses n’engagent que ceux qui les croient »), il semblerait que le projet soit au point mort. Quelques études techniques pour le tracé et l'insertion des stations mais pas plus. Le site Internet du projet est lui-même réduit à sa plus simple expression : la preuve !

Il est peut-être encore un peu tôt pour imaginer des plans alternatifs. Mais on notera tout de même que le chantier en cours à Noisy-Champs n'intègre que les besoins de la ligne 15 et de la ligne 16.

9 mai 2018

Grand Paris Express : Alstom évidemment

Quelle surprise ! Alstom est déclaré candidat préféré par la Société du Grand Paris pour fournir les 183 rames nécessaires à l’exploitation des lignes 15, 16 et 17. Selon les informations de Ville, Rail et Transports, seul CAF avait déposé une offre concurrente, Bombardier et Siemens n’ayant pas répondu à l’appel à candidatures du Grand Paris Express.

Le marché d'un peu plus d'un milliard d'euros comprend 133 rames de 6 voitures pour la ligne 15, d’une longueur de 108 m offrant 1000 places, et 50 rames de 3 voitures, longues de 54 m avec 500 places pour les lignes 16 et 17. Toutes ces rames au gabarit 2,80 m seront alimentées en 1500 V par caténaire. Elles comprendront 3 portes par face.

Ile de France Mobilités a été associé à l'élaboration des caractéristiques de ce matériel : l'appel d'offres a été piloté par la SGP, mais c'est bien l'autorité organisatrice qui devra financer l'intégralité du coût d'acquisition de ces rames, dans ce jeu à acteurs multiples pas forcément des plus transparents...

Post-Scriptum : l'appel d'offres ne concerne pas la ligne 18 qui sera bien exploitée avec des rames au gabarit 2,40 m, d'une longueur de 45 m.

28 avril 2018

Marne la Vallée, parc Disneyland : au-delà du RER ?

La récente annonce d'importants investissements de développement du parc Disneyland, dans l'agglomération de Marne la Vallée, amène transportparis à poser quelques questions sur la desserte de ce secteur sous plusieurs angles d'approche complémentaires. En lien avec cette actualité, il s'agit évidemment d'améliorer les conditions d'accès à ce parc d'attractions qui concentre le plus grand nombre de salariés sur un site unique en France (16000 personnes). Elargissons progressivement le cercle, ce qui nous amène à envisager :

  • l'amélioration de l'accès à la gare TGV de Marne la Vallée Chessy pour les habitants de l'est parisien ;
  • la structuration des connexions entre les réseaux ferroviaires, c'est à dire les lignes A, E et P ;
  • une desserte de cabotage parallèle au RER A sur lequel 45% des voyageurs de la branche Marne la Vallée l'utilisent comme le métro de la ville nouvelle entre Noisy le Grand Mont d'Est et Chessy.

Marne la Vallée, agglomération d'un peu plus de 310 000 habitants, est certes concernée par le Grand Paris Express, mais sur la frange occidentale de l'agglomération (Noisy-Champs) : au-delà, la desserte relève exclusivement des autobus avec plusieurs réseaux dont les lignes de la RATP et Peps sur la partie orientale.

transportparis a commencé à plancher sur le secteur... et vous propose de contribuer à l'achèvement de nos réflexions qui, pour l'instant, nous conduisent à ceci :

  • relier Chessy au réseau Paris-Est, par exemple par une branche au tram-train Esbly-Crécy transformé en tramway ;
  • créer une ligne de tramway entre Neuilly-Plaisance et Torcy desservant au passage les gares du RER A de Noisy-Champs et Torcy pour améliorer la desserte de cabotage dans l'agglomération de Marne la Vallée ;
  • développer un réseau a minima de BHNS entre améliorant l'efficacité des liaisons entre le RER A, RER E et la ligne P.

Alors à vous de plancher et de nous faire part de vos idées pour compléter ce dossier.

11 avril 2018

Vers un audit sur le Grand Paris Express

Position unanime de la Région et des Départements : les collectivités franciliennes demandent à la SGP de lancer un audit indépendant sur l'intégralité du projet, technique et financier. Ne digérant pas le nouveau rebrassage du calendrier du projet par l'Etat, les Département ont en outre voté contre - par principe - la nomination du nouveau président du directoire présenté par l'Etat. Manifestement, la posture reste politique et l'amorce d'un discours-vérité sur le coût et l'horizon de réalisation du projet leur reste en travers de la gorge. A trop croire en de belles promesses sur papier glacé, le retour à la réalité n'en est que plus douloureux. Le retard sur le calendrier politique est toujours considéré inacceptable. Mais au final, les élus locaux ne seraient-ils pas en train de comprendre qu'il est tout aussi inacceptable que des représentants élus des citoyens se soient autant fait bernés ? La route du pragmatisme est encore longue et semée d'embûches.

15 mars 2018

Les secrets du Grand Paris : notre lecture

S'il est un personnage clé du projet du Grand Paris, c'est bien Pascal Auzannet. Homme de cabinets ministériels d'abord, classé à gauche, c'est alors qu'il est en charge du développement et de l'action territoriale qu'émerge au sein de sa direction le premier projet baptisé Métrophérique, qui encore aujourd'hui constitue le socle du Grand Paris Express. Il fut une des chevilles ouvrières du dossier, y compris lorsqu'il fallut monter la première mouture du Réseau de Transport du Grand Paris, au sein même de la RATP pour le compte de ce qui n'était pas encore la Société du Grand Paris, jusqu'au processus de convergence (on devrait dire accumulation) des projets de l'Etat et de la Région après son départ (quelque peu forcé) de la RATP par un Pierre Mongin pas forcément des plus reconnaissants à l'égard du travail accompli pour l'entreprise.

Auteur d'un livre baptisé Les secrets du Grand Paris : Pascal Auzannet réalise une description de l'intérieur de ce processus engagé voici près de 15 ans, passionnante tant pour ce qu'il écrit que pour ce qui n'est pas dit explicitement... mais qu'on peut assez rapidement décrypter.

En résumé, le Grand Paris, surtout à ses débuts, a utilisé un enjeu réel de l'Ile de France (les déplacements en rocade) comme un instrument politique pour la conquête de la Région (ça n'a pas marché du premier coup), dans une vision bien plus centrée sur la compétitivité entre grandes capitales mondiales que sur les besoins locaux. Ce fut aussi une tentative de recentralisation des transports parisiens organisée par un Président de la République qui, auparavant ministre de l'intérieur, avait signé leur décentralisation. C'est aussi une RATP, acteur pivot du projet, qui joua une mi-temps avec sa tutelle contre son principal client, essayant au passage de s'assurer l'ingénierie et l'exploitation en jouant la carte de la continuité avec le métro existant (la ligne 14 de Roissy à Orly, c'était surtout pour cela). Ce sont enfin des élus locaux séduits par un projet flatteur, répondant souvent à de réelles problématiques, mais en leur cachant quelques évidences (coûts et délais) de sorte à rendre le processus irréversible.

Bref, un témoignage à verser au dossier : Les secrets du Grand Paris, zoom sur un processus de décision publique, par Pascal Auzannet, aux éditions Hermann

 

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