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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens

9 avril 2018

Gratuité des transports : une étude de la Région

La Région Ile de France n'a pas tardé à réagir à la prise de position de la Ville de Paris sur une éventuelle gratuité des transports franciliens. Pour ne pas laisser le terrain libre à Anne Hidalgo sur ce domaine qui n'est pas de sa prérogative, Valérie Pécresse a institué un comité d'experts de spécialistes du transport urbain, d'économistes et de représentants d'usagers, présidé par Jacques Rapoport, ancien Président de SNCF Réseau. Cependant, Ile de France Mobilités souligne que l'étude devra être neutre pour la collectivité, c'est à dire trouver le moyen de compenser la perte de recettes de 3 MM€ annuels, sans considérer les coûts supplémentaires liées à l'exploitation du Grand Paris Express, du prolongement du RER E et des autres projets de métro, tramway et bus. Pour mémoire, le coût annuel des transports en commun franciliens atteint actuellement 10 MM€.

Mais au fait, dans une telle perspective, bien peu réaliste il faut bien le dire, à quoi vont servir les portillons dans le métro et le RER, hormis couvrir d'ecchymoses les voyageurs (même s'ils sont en règle) du fait de leurs dysfonctionnements chroniques ?

Et même avec le maintien d'un système tarifaire, quel qu'il soit, il n'est pas forcément délirant d'interroger l'intérêt des portillons qui, outre leur coût de maintenance (plus ou moins bien assurée, et plutôt moins que plus d'ailleurs), génèrent des coûts de renouvellement mais impactent également le dimensionnement des stations étant donné leur encombrement. L'évolution technologique ne pourrait-elle pas aboutir à une solution de dispositif de validation dématérialisée ? Alors évidemment, cela n'empêcherait plus le fraudeur de pénétrer sur le réseau... si tant est que les dispositifs actuels aient une quelconque valeur dissuasive ! Tout usager en règle peut constater à quel point la France serait assurée d'une médaille aux JO si l'escalade de portillons était une discipline olympique (une idée pour 2024 ?)...

Alors, à défaut de répondre à la question posée à l'occasion de cette nouvelle joute politique Hidalgo / Pécresse, ce serait une moindre perte s'il était possible d'élargir le champ de cette commission à des considérations intéressant un peu plus l'usager au quotidien... qui, sauf une petite frange déconnectée des réalités, se doute bien que la gratuité des transports en Ile de France est un attrape-gogo électoral : si l'usager peut y croire (furtivement), le contribuable qui sommeille en chacun d'eux, sera lui bien plus réactif !

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2 avril 2018

Argenteuil - Bezons - Sartrouville : un BHNS insuffisant

Ile de France Mobilités lance la concertation, jusqu'au 21 avril prochain, sur un projet d'amélioration de l'exploitation des bus sur les axes Gare d'Argenteuil - Pont de Bezons et Pont de Bezons - Val Notre Dame, avec deux branches vers les gares de Sartrouville et de Cormeilles en Parisis. Il s'appuie notamment sur une section de 8,5 km qui devrait bénéficier d'un maximum de sections en site propre avec priorité aux feux, en tenant compte des projets d'urbanisme du secteur, notamment la porte Saint Germain à Argenteuil (face au pont de Colombes), le centre-ville de Bezons, la Cité des Indes à Sartrouville et la ZAC des Bois-Rochefort à Cormeilles en Parisis.

Les deux principales lignes bénéficiaires de ces aménagements seront la ligne 272 de la RATP (Gare d'Argenteuil - Pont de Bezons - Gare de Sartrouville) et la ligne 3 de R'Bus (Pont de Bezons - Gare de La Frette). Dans le centre d'Argenteuil, le traitement de l'axe Berteaux - Feix bénéficiera également aux nombreuses lignes R'Bus du secteur ainsi qu'à la ligne 140 de la RATP (Asnières Gabriel Péri - Gare d'Argenteuil).

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Tracé des aménagements avec identification des principaux points durs subsistants malgré les investissements.

Si bénéfique soit-il, ce projet reste cependant notablement insuffisant par rapport aux besoins de ce territoire, qui dut attendre 2012 pour voir arriver T2 (mais avec un terminus au pont de Bezons), qui attend toujours la Tangentielle Nord, à qui on a fait croire que le prolongement de la ligne 13 du métro depuis Gennevilliers était possible (en matière de génie civil oui, mais pour l'exploitation, on doute...), et qui regarde passer le train du Grand Paris Express, dont il bénéficiera tout de même indirectement par les correspondances à La Défense et à Bois-Colombes. Pourtant, il suffit de constater le nombre de chantiers de construction de logements et la densité déjà importante du bâti pour comprendre que des solutions par bus seront de toute façon court-termiste et insuffisante : les études tablent sur 48 000 voyageurs par jour, contre 32 000 actuellement sur le corridor, avec des autobus déjà en limite de capacité.

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Bezons - Rue de Pontoise - 13 juillet 2013 - Un premier tronçon en site propre a été aménagé à Bezons dans le prolongement du terminus du T2. Pour faciliter certaines correspondances quai-à-quai, les bus roulent en partie "à gauche" mais certains conducteurs prennent au large... Ce Citélis 18 de la ligne 272 circule en direction d'Argenteuil. © transportparis

Le territoire allant d'Enghien à Houilles est d'autant plus intéressant qu'il faut examiner le champ des possibles en matière d'insertion de voies réservées, alors que la politique d'urbanisme de ces 40 dernières années n'a pas permis de dégager d'axes naturels se prêtant à des aménagements lourds de transport en commun : on peut parler de mitage avec des sections larges ou pouvant être aisément élargies mais pincées par des rétrecissements non modifiables sauf à démolir ce qui vient d'être construit et faire abstraction de toute contrainte de financement.

Le nouveau dossier de transportparis vous présente une analyse critique de ce projet d'aménagement.

29 mars 2018

Métro, tramway : des prolongements à la dérive

Wegener avait théorisé la dérive des continents. Il va falloir envisager la même réflexion scientifique pour la dérive des calendriers de réalisation des prolongement du métro.

Outre la ligne 14 à Saint Ouen, qui aurait dû être mise en service cette année et qui ne devrait finalement être prolongée qu'en 2021 pour cause de transformation du cadre d'une des stations en piscine géante, l'arrivée de la ligne 12 à la mairie d'Aubervillers est une nouvelle fois reportée : le calendrier initial prévoyait une ouverture en 2017, reportée à fin 2019 et il est désormais question de 12 à 18 mois supplémentaires de retard. En cause, la méthode de congélation du sous-sol s'est avérée insuffisamment efficace pour consolider le sol dans le secteur de la station Mairie d'Aubervilliers, et probablement des sondages géologiques insuffisants pour évaluer la difficulté du chantier.

Le prolongement de la ligne 4 à Bagneux accuse désormais 6 mois de retard, en raison de difficultés d'acquisitions foncières.

Et pour couronner le tout, sur la ligne 15, la ville de Saint Maur des Fossés a bloqué l'accès aux installations de chantier suite à un désaccord avec la SGP sur les méthodes de réalisation des travaux. La SGP envisage un recours en justice afin de faire endosser la responsabilité des retards à cette municipalité, qui n'en est pas à son premier coup d'éclat pour retarder ou torpiller des projets de transports en commun !

Sur le tramway, ce n'est pas forcément mieux. L'extension du T1 Est entre Noisy le Sec et Val de Fontenay ne sera probablement pas effective en 2024 : ce projet est en train de battre tous les records de dérive, mais il faut bien admettre que la responsabilité est surtout le fait d'une commune qui aura à elle seule réussi à bloquer le projet pendant près de 18 ans...

Dure dure, la vie de maître d'ouvrage !

22 mars 2018

Bus électriques : Bolloré et Heuliez retenus

Pour l'instant, le parc d'autobus électriques standards de la RATP est composé de 48 Bluebus 12m fournis par Bolloré, équipant les lignes 115, 126 et 341. Il reste à ce jour 5 véhicules à livrer pour honorer les premières commandes.

La RATP a signé le 13 mars dernier deux marchés portant sur la fourniture de 10 à 43 autobus chacun, attribués à Bolloré et son Bluebus d'une part et à Heuliez avec son GX337 ELEC. Le constructeur des Deux-Sèvres confirme sa percée, après la fourniture de 237 GX337, 14 GX427 et 2 GX437 hybrides et une récente commande de 34 GX337 au GNV.

19 mars 2018

Vanves-Malakoff : des façades de quai bientôt à l'essai

Le métro a ses façades de quai sur les lignes 1, 13 (en partie) et 14 et il est probable qu'il y en aura sur les lignes du Grand Paris Express. Transilien va expérimenter à partir de juin un autre dispositif en gare de Vanves-Malakoff. Compte tenu de la diversité du parc de matériel roulant avec des dispositions de portes spécifiques, les façades de quai telles qu'on les connait dans le métro ne sont pas adaptées.

Transilien s'est intéressé à un dispositif de l'industriel sud-coréen Hyundai et expérimenté sur le métro de Stockhölm (merci à notre lecteur de nous avoir mis sur la piste). L'objectif pour la SNCF est de réduire les intrusions et accroitre la sécurité des circulations et des voyageurs en réduisant le risque de chute sur les voies. Sur cette vidéo, sont comparées les solutions conventionnelles qu'on connait à Paris et ces stores qui s'effacent vers le haut. Comme le montre l'image ci-dessous, Transilien étudie un dispositif de verre et d'accier, conservant le principe d'un effacement vers le haut.

L'expérience illustrée n'est franchement pas convaincante car il s'écoule 10 secondes entre l'arrêt du train et le début de l'ouverture des portes et 13 secondes entre l'arrêt du train et la possibilité pour les voyageurs d'entrer ou de descendre.

Pour qui veut être la référence en matière de « mass transit » ferroviaire, il y a d'abord intérêt à ce que le dispositif soit fiable pour éviter le galopage de voyageurs vers des portes accessibles : or quand on voit la disponibilité des équipements tels que les ascenseurs et les escaliers mécaniques, il y a lieu de s'inquiéter. Autre vigilance : que cet équipement à l'essai ne se traduise pas par un allongement du temps de stationnement, un élément capital pour maximiser le débit de l'infrastructure. Or en Ile de France, la durée des arrêts est déjà assez largement dimensionnée, notamment sur les lignes exploitées par la SNCF : la norme fixe une durée minimale de 40 secondes, et la tendance est plutôt  à un allongement à 50 secondes voire 1 minute, sous couvert de robustesse, mais souvent pour créer une marge déguisée et freiner la dégradation de la régularité...

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19 mars 2018

Voies sur berges : contre-feux de la Ville de Paris

Après l'annulation de l'arrêté de fermeture des voies sur berge en rive droite, suite à la requête de la Région Ile de France devant le Tribunal Administratif, la Ville de Paris cherche ostensiblement à ouvrir des contre-feux stratégiques pour faire diversion.

D'après Les Echos, demain, le conseil de Paris examine la proposition d'accorder la gratuité à environ 220 000 parisiens de plus de 65 ans sous condition de ressources, ce qui l'amènera à compenser la perte de recettes à Ile de France Mobilités. A cette occasion, la Ville de Paris devrait lancer une étude portant sur la gratuité des transports à différentes échelles de l'Ile de France. Du côté de la rue de Châteaudun, les oreilles ont dû bouillir car la politique tarifaire est du ressort de l'autorité organisatrice, dont fait partie la Ville de Paris, contribuant à environ 32% au budget d'Ile de France Mobilités. Histoire d'améliorer les relations déjà passablement délicates entre la maire de Paris et la présidente de la Région, il serait question de verser ce sujet dans la campagne d'Anne Hidalgo pour les élections municipales de 2020. Y compris la compensation de la perte de recettes ? Le pas Navigo à tarif unique a déjà fait un trou dans le bas de laine et il faudrait l'agrandir ? Avec l'incertitude sur les modalités de financement de l'exploitation du Grand Paris Express, c'est assurément la bonne voie pour aller dans le mur...

La Ville de Paris cherche à surfer sur la vague de la gratuité, qui fait l'objet d'un débat dans plusieurs agglomérations en Allemagne compte tenu du dépassement des seuils de pollution définis par l'Union Européenne. Cependant, l'analogie s'arrête là car il faut prendre la mesure de l'écart entre la situation parisienne et celle des villes allemandes considérées : quoique très utilisés, les réseaux urbains allemands disposent d'une capacité résiduelle encore conséquente, par une offre importante, avec de nombreux réseaux de tramways maillés. Il suffit de parcourir le réseau d'autobus, le tramway des Maréchaux et les lignes de métro (mettons à part les "bis" et la ligne 10) pour devenir dubitatif...

Les incitations au report modal sont assez difficiles à entendre de la part de la population qui constate - et subit - l'engorgement des transports franciliens et le déficit d'efficacité du réseau de surface. Néanmoins, rappelons que 58% des trajets en voiture en Ile de France se font sur une distance inférieure à un kilomètre, qui ne relèvent donc pas vraiment des transports publics mais plutôt de la marche ou du vélo. La capacité des franciliens à admettre ce changement dépendra évidemment de l'amélioration des conditions de transport et de l'aménagement urbain en faveur des piétons et cyclistes. Bref, tout est affaire de subtilité pour obtenir l'adhésion du plus grand nombre.

Autre contre-proposition, s'inspirant de la récente décision de déclasser l'autoroute dans le coeur de l'agglomération lyonnaise (section Limonest - Lyon sur l'A6 et Lyon - Pierre-Bénite sur l'A7), la transformation du boulevard périphérique en avenue urbaine, également révélée par Les Echos. Il y est même question de tramways, de pistes cyclables, de voies réservées au co-voiturage et aux véhicules propres... et de premières réalisations à l'occasion des Jeux Olympiques de 2024 !

Dans les deux cas, la Ville de Paris semble fonctionner de façon insulaire. Sur le fond, il ne s'agit pas de nier la pertinence d'une trajectoire de réduction de la place accordée à la voiture dans les déplacements, mais de la méthode et des arguments employés, faisant manifestement fi de certaines réalités, de la nécessité d'une coordination à l'échelle de la Région et de s'assurer que les transports en commun ne pâtissent pas des mesures prises pour contraindre le transport routier individuel. On ne réduira pas le trafic automobile sans s'assurer de l'efficacité et de l'acceptabilité des alternatives... ni avec des effets de manche...

16 mars 2018

La norme, c'est la norme...

Dans la série Appliquons sans réfléchir l'arsenal normatif du système ferroviaire, le pancartage des points d'arrêt des trains illustre le manque de pragmatisme qui peut frapper dame SNCF. Illustration en quelques images glanées sur le réseau Saint Lazare, au gré de nos observations ferroviaires, qui nous semble être particulièrement atteint par l'étrange virus de la pancartite aiguë !

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Nanterre Université - 3 mars 2018 - Pour la voie centrale en impasse, 2 pancartes différentes. Le repère 8V est applicable aux Z6400 en UM2, alors que la pancarte Z50-2 s'applique aux UM2 de Francilien. Outre l'application tâtillonne des règles, la différence de longueur du matériel et le cône de visibilité plus faible en cabine du Francilien motive cet écart de moins de 3 m. Il aurait été probablement possible d'aligner l'arrêt des Z6400 (plus courtes et au pare-brise plus vaste) sur celui du Francilien. © transportparis

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La Défense - 25 février 2018 - On monte d'un cran sur les deux voies centrales du groupe II : par ordre d'apparition, une pancarte pour le rebroussement de trains de 8 voitures (Z8800 UM2) et de Z6400, puis une pancarte pour le rebroussement des Francilien en UM2... et pour embellir le tout (à moins que cela ne soit par dépit de celui qui a conçu le schéma de signalisation) une pancarte TT (tous trains), le tout en moins de 10 mètres. La pancarte TT n'aurait-elle pas suffi ? © transportparis

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Bécon les Bruyères - 5 novembre 2017 - Encore mieux. Cette fois-ci, tout le monde sur la même ligne. Mais pour être certain que le conducteur ne soit pas plongé dans un doute abyssal, on a visé large. Jugez plutôt : les trois pancartes juxtaposées matérialisent l'arrêt des trains sur voie centrale pour les rames de 4 voitures, les Z6400, les Francilien en rame simple ou double et tous les trains de 6 à 8 voitures. Si vous voulez rire, à gauche du train depuis lequel est prise la photo, il y a une pancarte TT (tous trains) qui s'applique sur la voie 2 ! © transportparis

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Haussmann Saint Lazare - 5 novembre 2017 - Même les gars de l'Est, réputés rigoureux ont leur moment de faiblesse : MI2N et Francilien font la même longueur. Mais on a quand même mis une pancarte 5V pour les MI2N et une pancarte Z50-1 pour les Francilien en US. Evidemment, la même chose en bout de quai avec une pancarte 10V et une pancarte Z50-2 pour les trains longs. © transportparis

Tout ceci donne quand même l'impression qu'on évite de faire appel au pragmatisme et, de surcroît, qu'on sous-estime la connaissance du matériel roulant par les conducteurs pour qu'on en arrive à ce pancartage exhaustif et quelque peu infantilisant. Les Z6400 font 92,43 m de long, les Francilien 94,3 m, les Z8800 98,47 m : trouver un dénominateur commun était donc si impossible ?

Heureusement, le pragmatisme reste de mise chez l'autre opérateur ferroviaire qui a récemment revu son repérage des points d'arrêt avec la disparition des mentions relatives aux compositions MS61 et MI84 sur le RER A, au profit de repères TC (trains courts) et TL (trains longs) applicables aux MI2N et aux MI09. D'accord, c'est de la triche, les deux matériels font la même longueur... 

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La Défense - 13 mars 2018 - Repérage des points d'arrêt sur le RER A. TC pour les trains courts et TL pour les trains longs. Simple et efficace. A comparer avec la situation précédente avec 2 matériels certes différents mais de longueur identique. © transportparis

15 mars 2018

Les secrets du Grand Paris : notre lecture

S'il est un personnage clé du projet du Grand Paris, c'est bien Pascal Auzannet. Homme de cabinets ministériels d'abord, classé à gauche, c'est alors qu'il est en charge du développement et de l'action territoriale qu'émerge au sein de sa direction le premier projet baptisé Métrophérique, qui encore aujourd'hui constitue le socle du Grand Paris Express. Il fut une des chevilles ouvrières du dossier, y compris lorsqu'il fallut monter la première mouture du Réseau de Transport du Grand Paris, au sein même de la RATP pour le compte de ce qui n'était pas encore la Société du Grand Paris, jusqu'au processus de convergence (on devrait dire accumulation) des projets de l'Etat et de la Région après son départ (quelque peu forcé) de la RATP par un Pierre Mongin pas forcément des plus reconnaissants à l'égard du travail accompli pour l'entreprise.

Auteur d'un livre baptisé Les secrets du Grand Paris : Pascal Auzannet réalise une description de l'intérieur de ce processus engagé voici près de 15 ans, passionnante tant pour ce qu'il écrit que pour ce qui n'est pas dit explicitement... mais qu'on peut assez rapidement décrypter.

En résumé, le Grand Paris, surtout à ses débuts, a utilisé un enjeu réel de l'Ile de France (les déplacements en rocade) comme un instrument politique pour la conquête de la Région (ça n'a pas marché du premier coup), dans une vision bien plus centrée sur la compétitivité entre grandes capitales mondiales que sur les besoins locaux. Ce fut aussi une tentative de recentralisation des transports parisiens organisée par un Président de la République qui, auparavant ministre de l'intérieur, avait signé leur décentralisation. C'est aussi une RATP, acteur pivot du projet, qui joua une mi-temps avec sa tutelle contre son principal client, essayant au passage de s'assurer l'ingénierie et l'exploitation en jouant la carte de la continuité avec le métro existant (la ligne 14 de Roissy à Orly, c'était surtout pour cela). Ce sont enfin des élus locaux séduits par un projet flatteur, répondant souvent à de réelles problématiques, mais en leur cachant quelques évidences (coûts et délais) de sorte à rendre le processus irréversible.

Bref, un témoignage à verser au dossier : Les secrets du Grand Paris, zoom sur un processus de décision publique, par Pascal Auzannet, aux éditions Hermann

 

13 mars 2018

Proposition pour un BHNS Rueil - Versailles - Viroflay

Le développement des rocades franciliennes est aujourd'hui dominé par le Grand Paris Express et les trams-trains sur une partie de la Grande Ceinture (T11 dont la première phase a été mise en service en juillet 2017, T12 et T13 en construction). Cependant, ces projets à - très - haute visibilité politico-médiatique ne doivent pas occulter d'autres besoins adoptant une maille plus fine, mais qui peuvent être développés plus rapidement dans un schéma global empreint de complémentarité.

transportparis examine dans ce dossier l'opportunité d'une liaison qui ne semble pas devoir relever de modes lourds. Au départ de cette réflexion, l'amélioration du réseau de bus de Versailles, qui avait fait voici un peu plus de 10 ans l'objet d'une étude pour la création d'un BHNS, mais qui n'a pas abouti. En examinant le tracé, il nous a semblé que ce projet était un peu trop "versaillo-versaillais" et qu'en élargissant la zone d'étude, il serait possible de constituer une ligne d'orientation nord-sud entre le RER A (Rueil-Malmaison), la ligne L (La Celle Saint Cloud), les gares versaillaises (lignes C, L, N, U) et le plateau de Vélizy (T6), bénéficiant d'aménagements réservés sur la quasi totalité du parcours.

Certains y verront une allusion au tracé en pointillés de la ligne 18 Ouest, entre Versailles et Nanterre La Folie avec un seul arrêt à Rueil-Malmaison, dont la justification semble être plus politique que technique, ce que confirme d'ailleurs Pascal Auzannet dans Les secrets du Grand Paris (dont nous recommandons la lecture). Plutôt qu'un métro hypothétique à l'intérêt ô combien discutable (la preuve, on n'en parle plus dans la dernière mouture du projet), engageons cette démarche pragmatique, d'autant qu'améliorer la desserte fine de ce secteur résidentiel assez mal connecté aux zones d'emploi pourtant assez proches n'est guère discutable.

11 mars 2018

Quand le tramway parcourait Fontainebleau

Après Versailles, reprenons notre petit tour d'horizon des anciens tramways en région parisienne, hors du réseau historique de la STCRP, dont, au passage, transportparis vous indique qu'il fait désormais l'objet d'une cartographie précise sur l'excellent site carto.metro

Mettons donc le cap sur Fontainebleau, dont la gare excentrée suscita la demande locale d'une amélioration de l'accès depuis le centre assez commerçant et notamment le château, qui génère de longue date une activité touristique conséquente évidemment amplifiée par l'arrivée du chemin de fer. Dans notre dossier, nous en profitons pour rappeler qu'un ancêtre du trolleybus a circulé sur la ligne de Samois, faisant de cette localité une des pionnières du genre.

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Fontainebleau - Grande rue - 1er novembre 2017 - C'est à peu près à cet emplacement que le tramway faisait jadis son terminus. Aujourd'hui, la grande rue accueille plusiueurs lignes de bus urbaines et interurbaines. © transportparis

Les tramways ont disparu des rues de Fontainebleau le 31 décembre 1953, voici donc bientôt 65 ans. La desserte a été reprise par des autocars, et l'actuel réseau urbain Aérial, centré sur la gare de Fontainebleau-Avon, reste d'abord organisé autour de la ligne 1 qui reprend le tracé du tramway disparu.

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