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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens

16 mars 2019

Bus: le biogaz surtout, l'électrique un peu

Pour l'année 2019, le programme de transformation de la motorisation des autobus en Ile de France fait la part belle au biogaz. Les livraisons de véhicules hybrides vont nettement décliner. Derrière l'étendard que constitue l'autobus électrique, qui reste encore ultra-minoritaire dans les dépôts, le biogaz a au moins quatre avantages : il est rapidement disponible, il a fait ses preuves sur le plan technique, il est économiquement maîtrisé et permet donc d'avancer rapidement sur l'objectif de verdissement du parc. Le biogaz est une évolution des motorisations au gaz naturel bien connu, avec une énergie renouvelable issus de résidus ménagers, industriels ou de l'agriculture et non plus d'origine fossile.

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Paris - Quai d'Austerlitz - 9 avril 2017 - Pour l'instant, les effectifs au biogaz de la RATP se limitent aux derniers Agora S en fin de carrière et aux Lion's City qui ont en grande partie pris leur succession. La filière va prendre de l'ampleur avec la conversion de plusieurs dépôts. © transportparis

Trois dépôts de la RATP vont convertis cette année, rejoignant celui de Créteil équipé depuis plus de 20 ans : Nanterre, Bussy Saint Georges et Massy. Le développement du parc de véhicules au biogaz devrait démarrer cette année puisqu'une première tranche de GX337 est attendue. Les premiers Scania Citywide LFA devraient apparaître sur la ligne 208, tandis que les Solaris Urbino 18 devraient prendre possession de la ligne 393. Chez Iveco Bus, on a engrangé la commande de 200 Urbanway 12 (standards) et de 150 Urbanway 18 (articulés) sur une durée de 4 ans.

En grande couronne, 9 sites seront également adaptés : Villepinte, Saint Ouen, Lieusaint, Génicourt, Limeil-Brevannes, Bailly-Romainvilliers, Conflans Sainte Honorine et Magny. Sur ces territoires avec des lignes plus longues, la perspective de véhicules électriques est peu adaptée aux caractéristiques des dessertes incompatibles avec l'autonomie limitée des bus et cars à batteries.

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Meaux - Quai Victor Hugo - 6 avril 2018 - Le réseau de Meaux est de longue date équipé de bus au gaz. La longévité des véhicules apparaît supérieure à celle des autobus Diesel. Les Urbanway sont venus remplacer les Agora après environ 18 ans de service. © transportparis

En revanche, deux dépôts vont être convertis pour accueillir des véhicules électriques à Vélizy et Argenteuil. Du côté de la RATP, la situation actuelle est plus éparpillée avec des installations pour une seule ligne dans les centres de Lagny (ligne 69), Les Lilas (ligne 115), Malakoff (ligne 126) et Belliard (ligne 341). Actuellement, 46 Bluebus SE du constructeur Bolloré sont dans les effectifs de la RATP. Heuliez devrait livrer 36 GX337 électriques cette année tandis que 43 Bluebus sont encore attendus.

Et pendant ce temps, les Agora S GNV de la ligne 103 vont bientôt fêter leurs 16 ans !

Retrouvez notre dossier sur le projet Bus 2025 de la RATP.

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13 mars 2019

Nouveau réseau de bus parisiens : affluence Quai de la Gare

Dans un peu plus d'un mois, sera mis en place le nouveau réseau d'autobus parisiens. Déjà, le voyageur à l'oeil averti aura remarqué que de nombreux arrêts ont adopté une configuration provisoire : les totems des abris de nouvelle génération sont progressivement équipés des nouveaux cartouches, recouverts provisoirement d'un adhésif, au demeurant peu lisible. Les chantiers sont menés à un rythme assez inégal pour préparer l'aménagement des nouveaux arrêts et des nouvelles voies réservées.

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Paris - Avenue de France - 9 mars 2012 - L'avenue de France est en travaux permanents, les chantiers de couverture des voies ferrées se déplaçant vers la gare d'Austerlitz. La ligne 89 a été prolongée à la porte de France et la demi-chaussée sud est ouverte à la circulation entre les rues Emile Durkheim et de Tolbiac. A terme, la ligne retrouvera-t-elle un itinéraire direct sur l'avenue de France ? © transportparis

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Paris - Rue de Tolbiac - 5 février 2019 - Ayant dû céder ses Citaro C2 à moteur Euro6 contre des Omnicity Euro5 venus de la ligne 64, la ligne 325 abandonnera son stationnement de départ ici illustré pour un terminus au métro Quai de la Gare. Deux lignes devraient le réutiliser (25 et 71). Quant au terminus du 325, l'espace visé est plus exigu... et surtout bien plus encombré ! © transportparis

Focus sur un des secteurs où les évolutions vont être les plus nombreuses sur un territoire restreint : celui de la bibliothèque François Mitterrand, dans le 13ème arrondissement.

Pas de changement pour les lignes 62, 64, 89 et 132 sur ce périmètre. Les nouveautés portent, rappelons-le, sur :

  • le prolongement de la ligne 61 de la gare d'Austerlitz vers la place d'Italie ;
  • le prolongement de la ligne 325 de la bibliothèque François Mitterrand à la station de métro Quai de la Gare ;
  • le prolongement de la ligne 215 de la porte de Montreuil à la gare d'Austerlitz ;
  • la création de la ligne 25 Bibliothèque François Mitterrand - Vitry Port aux Anglais
  • la création de la ligne 71 Bibliothèque François Mitterrand - Porte de La Villette

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On peut pointer quelques curiosités et interrogations :

  • le crochet du 89 par les rues Raymond Aron, le quai François Mitterrand et le boulevard Vincent Auriol pour assurer une correspondance avec la ligne 6 du métro, qui pourrait être assurée en restant sur l'avenue de France : cependant, les travaux de couverture des voies ferrées de la gare d'Austerlitz occupent la chaussée vers le périphérique, obligeant à réaliser ce crochet en direction de la porte de France ;
  • la ligne 61 empruntera le quai d'Austelitz entre le pont Charles de Gaulle et le pont de Bercy, alors que les lignes 89 et 215 sont prévues par l'avenue de France : conséquence, la ligne 61 devra composer avec les encombrements du carrefour du pont de Bercy et de l'amorce du boulevard Vincent Auriol pour assurer une correspondance avec le métro qui pourrait être assurée de façon comparable par l'avenue de France ;
  • la ligne 325 va nécessiter une zone de régulation assez conséquente sur le boulevard Vincent Auriol au pied de la station de métro Quai de la Gare : il suffit de constater l'empilement des voitures sur l'avenue de France pour avoir quelques craintes ;
  • même hypothèse pour la ligne 71 dont on pressent qu'elle va réutiliser le stationnement de départ actuel du 325 sur la rue de Tolbiac... également utilisé par la nouvelle ligne 25 qui doit épauler le 325 en attendant la réalisation du TZen5.

Bref, il ne faut pas écarter quelques ajustements à l'usage...

28 février 2019

Grand Paris Express : La Défense fait de la résistance

Avec le Grand Paris Express, on ne risque pas de sentir la transpiration compte tenu du rythme des douches écossaises. Le nouveau président du directoire, M. Thierry Dallard, a la désagréable mission de mettre au jour toute la poussière accumulée sous le tapis depus 10 ans. Et cette fois-ci, ce n'est pas de la poussière, mais un obstacle majeur qui semble être révélé.

A La Défense, le tracé de la ligne 15 est censé utiliser la réservation aménagée sous le dernier niveau du parking du centre commercial des Quatre Temps, à l'époque en préfiguration du prolongement de la ligne 1 depuis le pont de Neuilly. L'annonce d'un délai de 200 mois (17 ans) pour réaliser la station de métro sans interrompre l'activité du centre commercial viendrait faire voler en éclats l'ensemble du calendrier de mise en service du Grand Paris Express, sur lequel l'actuel gouvernement s'est lui aussi engagé.

Il est tout de même surprenant de découvrir ce gros caillou dans la chaussure aussi tardivement et on peut rester pantois à l'annonce du délai de construction. De l'autre côté du parvis de La Défense, SNCF Réseau construit la gare du RER E sous le CNIT dont l'exploitation commerciale est maintenue en grande majorité et le délai de réalisation n'est pas aussi démesuré dans un environnement souterrain difficile entre les différents réseaux et les fondations du CNIT et des tours avoisinantes.

Mais voilà, l'emplacement des stations du Grand Paris Express a été défini par la loi. Par conséquent, soit la Société du Grand Paris reprend le dossier pour trouver une autre méthode de réalisation de la station de La Défense telle qu'actuellement prévue, soit elle négocie avec l'exploitant des Quatre Temps, mais on imagine d'emblée l'ampleur des indemnités.

Reste une troisième hypothèse, qui ramènerait la ligne 15 encore un peu plus dans le sillage d'Arc Express : ne pas desservir La Défense mais se contenter d'une station à Nanterre La Folie. Entre une déconcentration nécessaire de la desserte parce que La Défense aujourd'hui va bien au-delà de son boulevard circulaire et l'attraction d'un maximum de voyageurs, le choix n'est pas simple... d'autant qu'un scénario Arc Express occasionnerait des effets de bords conséquents (nouvelles études, nouvelles procédures, amendement législatif) pour rejoindre le tracé en amont de Bécon les Bruyères.

Post-Scriptum : l'hypothèse d'un déplacement de la gare de La Défense n'est pas écartée par la SGP... Reste à trouver où : sous le bouevard circulaire, mais plutôt au nord de La Défense, de l'autre côté du CNIT ? Plus à l'est encore, en se rapprochant l'avenue Gambetta (où EOLE s'implante déjà) ? Les marges de manoeuvre semblent limitées, sauf à casser durement les correspondances.

25 février 2019

RER A : le pilotage automatique complètement déployé

Depuis le 18 janvier dernier, tous les trains du RER A sont équipés de la fonction pilotage automatique sur SACEM. La RATP annonce que cette mesure permet d'accroître la régularité de 4,3 points et la vitesse commerciale dans le tronçon central de 5 km/h. C'est cependant passer sous silence les effets de la nouvelle grille horaire, comprenant 27 trains par heure en pointe du matin et 24 en pointe du soir. D'ailleurs, il vaudrait mieux que la diminution du nombre de trains se traduise effectivement par une accélération des trains.

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Nanterre Ville - 9 février 2019 - Les rames à deux niveaux ont été généralisées sur le RER A, mais l'augmentation de capacité procurée a été en partie consommée par l'allègement de desserte. Le pilotage automatique a été désormais complètement implémenté sur l'ensemble du parc. © transportparis

Cependant, l'exploitation du RER A est marquée au quotidien par de fréquentes régulations en station, malgré la diminution du nombre de trains. La généralisation des rames à deux niveaux (MI2N et MI09), l'allègement de la grille et le pilotage automatique ne sont donc pas des mesures suffisantes pour fluidifier réellement le trafic sur la première ligne ferroviaire d'Europe... sur laquelle on constate la persistance de circulations à vide en pleine pointe, ce qui pose toujours autant de questions...

L'étalement des flux est une piste explorée : plusieurs entreprises du quartier d'affaires de La Défense s'engagent dans cette démarche, reposant largement sur le volontariat et la souplesse des emplois du temps des salariés, mais aussi sur une évolution des mentalités pour sortir des habitudes ancestrales du rythme métro-boulot-dodo et les a priori sur les tire-au-flanc qui arrivent à leur bureau à 10 heures... ou qui partent à 16 heures. C'est évidemment plus facile pour les métiers de service, mais il y a matière à alléger la période d'hyperpointe, notamment le matin... Ce serait encore mieux si on arrêtait de construire des tours à La Défense, justifiant la fuite en avant en matière d'infrastructures...

23 février 2019

RATP : les bus articulés continuent leur - lente - progression

Deux nouvelles lignes ont été converties à l'autobus articulé en fin d'année 2018 : la ligne 180 Villejuif (Louis Aragon) - Charenton (Ecoles) et la ligne 275 La Défense - Pont de Levallois, respectivement en remplacement de Citaro C2, mutés sur les lignes, 297 et 299 principalement et d'Agora S V3 partant à la réforme. Dans les deux cas, l'exploitation est désormais assurée par des Urbanway 18 hybrides.

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Courbevoie - Place Hérold - La ligne 275 bénéficie de l'augmentation de capacité uniquement en semaine, le service des samedis et dimanches demeurant assuré en autobus standards. Première affectation pour les voitures de la ligne 275, qui arborent la nouvelle livrée Ile de France Mobilités. © transportparis

Le rythme d'équipement reste lent, tributaire de l'augmentation de capacité de remisage des dépôts et des aménagements de la voirie pour faciliter l'insertion de ces véhicules. La prochaine conversion concernera une ligne parisienne très attendue : la ligne 38 Gare du Nord - Porte d'Orléans.

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15 février 2019

Trilport - La Ferté Milon : le retour de l'électrification ?

Projet revenant de façon cyclique depuis plus de 10 ans, l'électrification de la section Trilport - La Ferté Milon a peut-être bénéficié d'un coup d'accélérateur avec la déclaration de la présidente de la Région Ile de France. Alors que les travaux préparatoires ont débuté entre Gretz et Provins dans le cadre du projet Paris - Troyes, la dernière ligne non-électrifiée d'Ile de France était dans l'incertitude, malgré sa réapparition en 2009 dans le Schéma Directeur du Matériel Roulant.

Outre réduire l'usage d'énergies fossiles, ce projet pourrait améliorer la régularité du réseau Est à condition de repenser la desserte, comme nous l'avions déjà suggéré, en prolongeant la moitié des missions Paris - Meaux (desservant Chelles, Vaires-Torcy, Lagny et Esbly). Les cisaillements des AGC effectuant aujourd'hui la navette Meaux - La Ferté Milon seraient supprimé, tandis que seuls 2 trains par heure en pointe (1 en journée) continueraient à faire terminus à Meaux sur la voie centrale. La perte de temps liée aux 4 arrêts supplémentaires serait compensée par la suppression de la correspondance et de son délai minimum de 7 minutes entre une mission directe Meaux (relation Paris - Château-Thierry) et la navette pour La Ferté Milon.

La Région demande - déjà - l'inscription de l'électrification de Trilport - La Ferté Milon au prochain CPER : les premières estimations tablent sur 70 M€, ce qui semble relativement élevé. SNCF Réseau pourrait tirer profit de cette annonce pour trouver dans ce projet un terrain d'application pour une caténaire économique afin de limiter la facture...

14 février 2019

Le RER B ne peut pas attendre CDG Express

Le débat prend de l’ampleur. D’un côté, il y a les affichages, notamment l’échéance des Jeux Olympiques de 2024 et plus globalement l’effet vitrine d’une liaison rapide vers l’aéroport de Roissy, dont le contrat de concession est désormais signé. De l’autre, il y a la gestion du quotidien, rarement de tout repos.

L’Etat conforte donc CDG Express, tout en continuant de clamer sa priorité aux transports du quotidien (qu’on aimerait voir concrétiser par des engagements financiers d’abord respectés et si possibles augmentés).  Il se retrouve « mis dans un coin » fort peu confortable. L’Etat depuis plus de 10 ans n’a jamais voulu prendre le temps de la réflexion afin de s’interroger sur la pertinence de l’engagement parallèle de deux projets que nous considérons largement concurrents (CDG Express et la ligne 17) pour la desserte de l’aéroport de Roissy. A ne pas choisir, l’Etat court le risque de la gabegie financière.

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Villeparisis Mitry le Neuf - 25 septembre 2013 - Les travaux réalisés au titre de RER B Nord+ étaient nécessaires (mais certaines modalités discutables comme la réduction de vitesse à 80 km/h entre Paris et Aulnay sous Bois), mais elles n'étaient pas suffisantes pour redresser significativement le fonctionnement de la ligne. © transportparis

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Goussainville - 26 novembre 2015 - Le RER D reste en tête des critiques sur son fonctionnement : offre limitée, matériel inadaptée, desserte complexe, installations fatiguées. Comme sur le RER B, il va falloir rattraper le retard... © transportparis

L’accumulation de travaux à réaliser d’ici 2024 donne le tournis : le Grand Paris Express (lignes 15, 16, 17 et nouveau pont de Pleyel), CDG Express, la modernisation des RER B et RER D, l’adaptation de l’infrastructure pour l’arrivée des nouveaux matériels sur ces lignes, la transformation de la Gare du Nord, le prolongement de T11 à Noisy le Sec (qui n’est donc pas tombé aux oubliettes). La mission du Préfet d’Ile de France est semée d’embûches car ses préconisations ne pourront faire que des mécontents, un peu trop crédules, croyant aux belles promesses (notamment de l’Etat et de la SGP) sur les coûts et les délais de réalisation. Petit à petit, certains se font une raison, notamment sur l’échéance des Jeux Olympiques.

A refuser l’évident besoin de hiérarchiser et rationaliser les multiples projets, l’Etat, très fortement impliqué dans ces dossiers, faire courir le risque d’une thrombose du nord parisien avec des travaux durant de longues périodes et avec des impacts assurément importants sur le quotidien des usagers.

Pendant ce temps, la fréquentation du RER B n’en finit plus d’augmenter, atteignant désormais 950 000 voyageurs par jour. La situation est donc au moins aussi difficile que sur le RER A, car ce résultat est atteint avec – en théorie – 20 trains par heure et par sens à l’heure de pointe pour 27 sur l'axe est-ouest. Les élus du RER B, notamment au sud, où la ligne est le seul axe radial à grand débit du sud parisien, se mobilisent pour que les investissements sur cette ligne soient prioritaires et leur programmation sanctuarisée.

Par ordre de priorité, la modernisation des RER B et RER D se partagent sans discussion possible la première place du podium. Sans nier l’utilité de ce qui a été fait jusqu’à présent, notamment avec RER B Nord+, il va falloir changer de dimension et engager des moyens conséquents pour mettre ces lignes au diapason des besoins. Ces lignes sont la colonne vertébrale des transports du nord parisien

Soyons objectifs. La ligne 15 est assurément en deuxième position… ce qui renforce l’impérieuse nécessité de RER B et RER D réellement fiabilisés car la rocade de métro aura un effet sur le fonctionnement de ces radiales en amont de la correspondance. Bref, pas de Grand Paris Express efficace sans montée en puissance préalable des RER.

Quant à CDG Express, le pire des scénarios serait celui de l’aveuglement devant le risque de concurrence de fait entre un RER B qui n’a pas dit son dernier mot, une ligne 17 fragilisée par le blocage (heureux) du projet Europacity mais qui reste dans la course pour l’accès à l’aéroport et un CDG Express endossant le rôle de vitrine française pour le monde.

Une issue ? CDG Express serait moins en apesanteur avec un arrêt à La Plaine Stade de France pour assurer la correspondance avec la ligne 15. Sans cela, la ligne 17 pourrait mettre la concession en difficultés du fait du moindre coût, de la fréquence et du maillage francilien... Qui sera capable d'un peu de sagesse ?

14 février 2019

Premiers essais pour les MP14

Pour l'instant, il se fait discret : arrivé en décembre dernier aux ateliers de Fontenay, le premier train MP14 effectue durant la nuit ses premiers essais. Pour l'instant, il s'agit de vérifier la compatibilité avec le gabarit, tester la chaîne de traction, la climatisation, les portes... Ces parcours s'effectuent sur la ligne 1 qui permet de tester le matériel dans des conditions difficiles, notamment avec le passage de la Bastille et la rampe de 55 / 1000 pour franchir le pont de Neuilly. La deuxième partie des essais sera réalisée sur la ligne 14 avec le déverminage des automatismes d'exploitation.

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Il n'est pas encore terminé mais subit déjà ses premiers tests de compatibilité avec le réseau parisien : le MP14 sera une des nouveautés de l'année 2019. (document Alstom)

La première mise en exploitation d'un MP14 sur la ligne 14 est prévue à la fin de cette année. Alstom annonce une réduction de 20% de la consommation d'énergie par rapport au MP05, mais aussi une diminution du niveau sonore de 40%  : les oreilles des voyageurs, lassées de subir le vacarme des MP89 et MP05 mal (pas ?) insonorisés jugeront sur pièces !

13 février 2019

Réduire le coût du Grand Paris Express : quelles économies ?

Réduire le coût du projet de 10%, c’était l’engagement de Matignon après l’actualisation du coût du projet du Grand Paris Express à 38 MM€, qui avait suscité la stupéfaction d’élus franciliens dont certains croyaient aux effets d’annonce initiaux d’un Grand Paris de 200 km à 20 MM€.

10%, c’est peu, alors que le volet financier du projet suscite des inquiétudes, étayées par la Cour des Comptes en janvier 2018. Un premier lot d’économies de 2,6 MM€ a été présenté par la SGP pour répondre à la demande du gouvernement.

Plus de 1200 pistes d’économies ont été identifiées mais 770 seulement ont été retenues. Dans le lot, certaines ont déjà provoqué de fortes réactions, comme la suppression du raccordement entre la ligne 15 Est et Sud à Champigny, alors que les travaux de cet ouvrage ont déjà débuté.

La SGP a déjà acté la réduction du nombre de tunneliers pour le percement des tunnels, concernant les ligne 15 Est, 17 et 18. Il est également proposé de modifié le tracé de la ligne 18 pour en raccourcir la longueur sur le plateau de Saclay. Certaines mesures nécessiteraient une nouvelle enquête publique, retardant la réalisation des chantiers.

Inquiétude des élus concernés par ces sections, puisque les chantiers ne sont pas engagés : ils craignent que ces propositions ne se traduisent par un nouveau report de « leur » projet… sinon plus…

Au-delà, la SGP propose de réduire la voilure sur les gares avec la suppression de certains accès, des aménagements urbains plus réduits, la réduction du nombre d’escaliers mécaniques et d’ascenseurs ainsi que des surfaces commerciales en gares.

Ile de France Mobilités se montre très réservé sur ces suggestions et la Région considère qu’il faut d’abord tempérer les ardeurs des architectes sur les gares, sachant qu’outre les coûts de construction, les coûts d’exploitation et de maintenance sont généralement passés sous silence. Réduire le nombre d’escaliers mécaniques et d’ascenseurs est à manier avec précaution compte tenu de gares souvent situées à forte profondeur.

L’autorité organisatrice souligne aussi que les projets de gares ont souvent omis d’aborder le volet intermodal : les pôles d’échanges ne figurent pas dans le projet de la SGP. S’ils ne sont pas systématiques, notamment sur la partie la plus dense (et donc principalement sur les prolongements de la ligne 14 et la création de la ligne 15). La Région a également dû annoncer une contribution de 100 M€ pour débloquer la question du traitement des correspondances entre les lignes du Grand Paris Express et les lignes existantes.

De façon surprenante, la suppression des emplacements pour le stationnement des vélos semble tourner le dos à l’évolution des pratiques, d’autant plus que la SGP explique par ailleurs que les deux tiers des utilisateurs de ces lignes seront situés à moins de 2 km d’une station : une distance totalement compatible avec un parcours d’approche en vélo…

Cette situation résulte d’une forme de crédulité des élus franciliens, séduits par l’estimation de 2008 à 20 MM€ mais aussi d’une stratégie politique de la SGP, qui a ancré fortement le projet dans les territoires au point qu’aujourd’hui, des leviers de réduction du coût du projet par une sélection des sections les plus utiles et la remise en cause de fond des tronçons dont les prévisions de trafic sont assez loin de justifier un mode de transport lourd.

En ligne de mire, assurément, la ligne 17 figure en bonne position mais l’Etat semble incapable de faire un choix entre celle-ci et CDG Express sur la desserte de l'aéroport de Roissy, courant le risque du fiasco sur au moins une des deux infrastructures. La ligne 18 est de longue date contestée par son coût élevé et ses prévisions de trafic qui ne justifient pas le métro, même en réduisant la taille des rames.

Et puis il semblerait qu’une économie soit de fait en train d’être dégagée puisque le prolongement de la ligne 11 de Rosny Bois Perier à Noisy-Champs semble de plus en plus incertain…

12 février 2019

Premier accident sérieux sur un tramway francilien

Hier soir, une collision impliquant 2 tramways est survenue à hauteur du dépôt d'Issy les Moulineaux sur la ligne T2. Une rame était arrêtée en pleine voie, son itinéraire étant cisaillée par une autre rame rentrant au dépôt. C'est à ce moment qu'une troisième rame est venue tamponner par l'arrière celle qui attendait la réouverture de son itinéraire. Le choc a été violent provoquant le déraillement des 2 convois. Le bilan fait état de 12 blessés.

Il s'agit du premier accident ferroviaire concernant les tramways franciliens depuis leur réintroduction en 1992. Une enquête a été diligentée par la RATP pour déterminer les causes de ce tamponnement survenu dans le cadre ordinaire d'une conduite à vue des tramways, sans signaux d'espacement. 

Post scriptum : le service a été rétabli le 13 février. L'enquête se poursuit.

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