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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
7 juillet 2020

Bus RATP : une transition très progressive

L'abandon de l'autobus Diesel dans le parc de la RATP est très progressif. L'objectif initial d'un parc composé à 80% de bus électriques en 2025 apparaît de moins en moins réaliste et il n'y est plus véritablement fait référence.

En ce début d'été, la situation du trio hybride - gaz naturel - électrique est la suivante :

  • 1093 autobus hybrides type Citélis 12, Urbanway 12, Urbanway 18, GX337, GX427, GX437 et Lion's City ;
  • 307 autobus au gaz naturel : Lion's City, GX337, Urbino 18 et Citywide ;
  • 107 autobus électriques : Bluebus et GX337.

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Paris - Place Raoul Dautry - 6 juin 2020 - Urbanway 12 hybride à droite sur la ligne 96, GX337 électrique sur la ligne 28 à gauche : tous deux avec la tristounette livrée du moment de l'autorité organisatrice. Seule la petite mention à l'arrière du véhicule indique le type de motorisation. Les GX337 électriques se révèlent un peu plus nerveux que les Bluebus : il faudra néanmoins évaluer ces véhicules à l'aune de leur autonomie. En revanche, toutes ces nouvelles livraisons sont en configuration à 2 portes. © transportparis

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Pont de Choisy - 20 mai 2020 - Une première à la RATP : les Solaris Urbino 18 équipent la ligne 393, avec une motorisation au gaz. Sur ce cliché, on remarque aussi la piste cyclable temporaire qui prend une voie de circulation de chaque sens... mais heureusement sans dommage sur le site propre pour les autobus ! © H. Sorel

Dans les commandes notifiées restant à honorer, on compte :

  • 50 Aptis électriques ;
  • 110 Bluebus ;
  • 54 GX337 électriques ;
  • 37 GX437 hybrides ;
  • 38 GX337 au gaz ;
  • 73 Urbanway 12 au gaz ;
  • 9 Urbino 18 au gaz.

Ce qui porterait les effectifs à 321 autobus électriques, 1130 autobus hybrides et 427 autobus au gaz. A leur livraison, qu'on peut envisager dans le meilleur des cas pour la fin d'année, le parc d'autobus électrique ne représenterait encore que 6% de la flotte de la RATP. Autant dire que l'objectif de 80%, qui représenterait plus de 3700 voitures, semble assez peu réaliste. 

On notera aussi que la configuration à 3 portes n'a pas été généralisée : seuls les Urbanway 12 affectés à la ligne 122 ont dérogé à la règle des 2 portes sur les véhicules de 12 mètres. Etrange...

Côté Optile, c'est plus difficile (du fait de la multiplicité des réseaux : si quelqu'un se sent le courage de consulter la base TC Infos, équivalent de Siloé qui concerne la RATP), l'autobus électrique est pour l'instant rare sinon rarissime : les motorisation hybrides et au gaz sont les deux seules solutions alternatives mais les livraisons de véhicules Diesel Euro6 ne se sont pas totalement éteintes.

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Saint Germain en Laye - Rue de la Surintendance - 8 septembre 2018 - Transition des motorisations aussi dans la galaxie Optile avec pour illustration ici un Volvo 7900 hybride, constructeur peu présent en Ile de France. Ce véhicule de Transdev circule ici sur la ligne 5 Saint Germain - Poissy - Conflans et l'affluence est importante en raison des reports de trafic générés par les travaux EOLE. © transportparis

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14 juin 2020

Science-fiction sur le trolleybus en région parisienne

La barre des 100 autobus électriques standards a été franchie dans les effectifs de la RATP et une deuxième série est apparue. Après les Bluebus de Bolloré, Heuliez a débuté la livraison de GX337 dotés de batteries. A ce jour, on compte 107 véhicules : 73 Bluebus et 34 GX337.

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Paris - Place Raoul Dautry - 6 juin 2020 - Hybride, au gaz et maintenant électrique : la troisième motorisation des GX337 a fait son apparition. En revanche, tous ces véhicules ont conservé la disposition à 2 portes alors que les derniers véhicules thermiques (des Urbanway 12) avaient été reçus avec 3 portes. © transportparis

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Issy les Moulineaux - Boulevard Rouget de l'Isle - 28 mai 2020 - Les Bluebus essaiment en équipant plusieurs lignes de façon partielle : c'est notamment le cas de la ligne 126 Porte d'Orléans - Parc de Saint Cloud, où ils composent avec des GX337 hybrides. Notez la nuance de bleu différente entre les deux véhicules : qu'en pense Ile de France Mobilités ? © transportparis

Le rythme des livraisons est tout de même assez lent, même si on fait abstraction du printemps 2020. L'objectif d'atteindre 80% de véhicules électriques en 2025 devient de moins en moins atteignable. Les commandes en cours devraient porter l'effectif à 275 autobus (139 Bluebus, 50 Aptis et 86 GX337) soit 6% du parc de la RATP, probablement à horizon de l'été 2021 si on en juge par le rythme des livraisons jusqu'en mars dernier. Autant dire que pour multiplier par 13 cette part en moins de 5 ans, il va falloir que les industriels augmentent leur capacirté de production (d'autant que la RATP n'est pas le seul client).

Il n'en reste pas moins que l'autobus électrique est un véhicule onéreux et que la génération actuelle a encore des progrès à accomplir en matière d'autonomie afin d'atteindre le niveau d'une journée de service, été comme hiver, sur des lignes de plaine comme sur des parcours vallonnés. L'enjeu réside évidemment dans la performance des batteries... mais aussi dans le rythme de production de cet équipement essentiel.

Allons plus loin : on peut quand même s'interroger sur le principe d'une électrification de la motorisation des autobus reposant uniquement sur des batteries, ce qui entraîne une augmentation de la masse des véhicules qu'il faut compenser sur la caisse et dans les aménagements intérieurs puisque le poids total en charge lui n'a réglementairement pas évolué. D'autre part, l'autobus électrique à batterie, s'il récupère l'énergie au freinage, ne la récupère que pour lui-même : l'intérêt d'installations fixes est de pouvoir mutualiser l'énergie récupérée entre les véhicules, notamment sur les parcours vallonnés et de s'affranchir d'un dimensionnement des équipements de recharge nocturne au dépôt.

Bref, et si on pensait au trolleybus, disparu en région parisienne en 1966 ? Ce nouveau dossier de transportparis est effectivement digne de la science-fiction (parce qu'on pourrait repeindre le Sacré Coeur en rose bonbon que cela passerait plus inaperçu...), mais il essaie d'identifier des territoires où ce mode de transport pourrait le plus aisément faire ses preuves. Certains secteurs s'y prêtent, avec la possibilité de concentrer l'équipement à certains dépôts. Alors, faisons un rêve...

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Zurich - Bucheggplatz - 1er avril 2020 - Le réseau de Zurich a été choisi pour ce dernier cliché car la couleur du réseau est le bleu (pas dans la même nuance qu'en Ile de France mais c'est l'intention qui compte). Ce Light Tram 18 (nouvelle dénomination du Swisstrolley) est à recharge dynamique : il peut effectuer environ 35% de son parcours hors lignes aériennes avec ses batteries moins nombreuses que pour un véhicule totalement indépendant d'installations fixes. © A. Knoerr

17 mai 2020

Nanterre : repenser la desserte d'un territoire complexe

Connue des gourmands pour sa brioche, la commune de Nanterre compte 95 000 habitants sur un territoire des plus variés : des bords de Seine au mont Valérien, de La Défense à un centre ancien aux allures de village, c'est cependant une ville morcelée entre différents quartiers qui entretiennent finalement assez peu de relations. On peut même dire que, bien qu'accueillant une des plus importantes universités d'Ile de France, Nanterre n'est pas à proprement parlé une ville étudiante.

Sa desserte se révèle assez complexe. Outre les 3 gares du RER A (dont une en commun avec la ligne Transilien L), le réseau d'autobus doit composer avec une organisation de la voirie pas toujours très fluide et un urbanisme qui a éparpillé les grands équipements sans créer de véritable continuité naturelle.

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Nanterre - Place Plainchamp - 16 août 2014 - Sur cette place où convergent pas moins de 7 artères, un Citélis Line de la ligne 157 vient de traverser le centre-ville en direction du pont de Neuilly. © transportparis

Pourtant, Nanterre est bien lotie en projets : le prolongement du RER E, le Grand Paris Express, et le T1 Ouest. Trois projets, trois modes de transport sur un même territoire : c'est pour le moins inédit et mérite que transportparis s'y intéresse dans un dossier consacré au maillage de cette ville par les différentes lignes de bus, un des moyens d'intégration des différents quartiers dans la commune.

4 avril 2020

Bus RATP : un printemps de plus pour les derniers Agora

Ils jouent les prolongations et affichent 16 à 18 ans d'activité : la famille des autobus Agora à moteur vertical, avec la version Euro3, est toujours en service puisqu'on compte encore 26 Agora S dans les effectifs des dépôts de Nanterre et Aubervilliers, et 12 Agora L principalement au dépôt Belliard.

L'occasion pour eux de voir un printemps de plus, même si le nombre de véhicules en service ces temps-ci est pour le moins réduit... Ils vont peut-être encore bénéficier d'un répit avant radiation étant donné le tarissement des approvisionnements en véhicules neufs lié au confinement, d'autant que la stratégie initiale de recours aux autobus électriques à batteries (des accubus) se trouve quelque peu bousculée par le rythme des livraisons, le coût des véhicules et leurs performances sur les journées de service.

L'occasion de réviser notre dossier sur l'évolution du parc bus de la RATP. et ceux de transporturbain sur les autobus à plancher bas et les autobus articulés.

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Nanterre - Rue de la gare - 1er avril 2020 - Un printemps de plus pour les Agora V3. Le calme régnant dans les rues permet de repérer de loin les rares autobus encore en service dans cette période d'offre réduite, surtout que la motorisation de ces autobus n'est pas particulièrement discrète. © transportparis

6 mars 2020

Moins de bus électriques à la RATP ?

Au 29 février dernier, la RATP disposait de 73 Bluebus SE 12 m, 12 GX337 SE et 16 Oreos 4X. Les premiers GX337 électriques ont été engagés sur la ligne 67 Palais Royal - Stade Charléty.

Le plan Bus 2025 de la RATP prévoyait le recours massif aux autobus électriques, puisqu'ils devraient à cette date 80% de sa flotte. Or l'appel d'offres de 1000 véhicules s'est soldé par une réduction de voilure à 780 unités compte tenu du maintien de prix élévés. Une première tranche de 50 Aptis a été commandée à Alstom. Il reste encore 66 Bluebus à livrer ainsi que 74 GX337.

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Paris - Place des Ternes - 16 février 2020 - La ligne 341 Etoile - Porte de Clignancourt a été la première ligne de la RATP équipée de Bluebus. Ce modèle est pour l'instant le plus répandu avec 73 exemplaires. A ce jour, 139 véhicules ont été commandés. © transportparis

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Paris - Rue Etienne Marcel - 18 février 2020 - La ligne 29 Gare Saint Lazare - Porte de Montempoivre a également reçu des Bluebus : la motorisation électrique s'avère particulièrement adaptée sur ce type de parcours très urbain. © transportparis

Ile de France Mobilités souhaite revoir le mixage des motorisations et renforcer la part du biogaz, qui s'avère plus économique et ne présente pas de contraintes d'exploitation liées à l'autonomie des véhicules. Cependant, tous les dépôts ne sont pas aisément migrables du fait des règles de sécurité de telles installations. Ainsi, 13 dépôts devraient être équipés pour les bus électriques contre 17 dans le schéma initial, mais ils ne seront pas nécessairement intégralement convertis aux bus à batteries.

Pour autant, certains projets se poursuivent : ainsi, les 2 projets TZen 3 et TZen 4 seront bien équipés de bus électriques bi-articulés sur batteries, mais à ce jour le matériel n'est toujours pas connu. Les constructeurs de tels véhicules sont cependant en nombre limités : Van Hool et son Exquicity, Solaris avec son Urbino et Hess avec le Light Tram dérivé du Swisstrolley.

Le tout-batteries confirme chaque jour un peu plus ses limites. Pour autant, faut-il renoncer à la traction électrique ? La réponse est évidemment négative, mais il va probablement falloir réexaminer les solutions d'électrification. Vous l'aurez compris, transporturbain suggère d'étudier le trolleybus avec un peu moins d'ostracisme qu'actuellement. Nous y reviendrons prochainement.

 

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15 novembre 2019

Nouvelles dessertes dans le bois de Boulogne

A l'automne, les feuilles mortes font leur apparition... tout comme les arrêts d'autobus dans le bois de Boulogne. C'était une des nouveautés du plan de restructuration du réseau d'autobus. Jusqu'à présent, seule la ligne 244 Porte Maillot - Gare de Rueil-Malmaison le traversait. Les autres lignes ne faisaient que le tangenter, au nord ou au sud.

Ainsi, désormais, la ligne 43 Gare du Nord - Neuilly Bagatelle est prolongée le week-end de son terminus de Bagatelle jusqu'à l'hippodrome de Longchamp... mais ce n'est pas une raison pour aller y perdre vos sous ! Cette ligne traverse donc le Bois dans le sens nord-sud. La ligne 63 Gare de Lyon - Porte de La Muette est prolongée le week-end au Jardin d'Acclimatation, selon une diagonale est-nord. Enfin, la ligne 70 Hôtel de Ville - Radio France abandonne son terminus situé entre la maison de la radio et la gare de l'avenue du Président Kennedy pour rejoindre Suresnes D Gaulle. La desserte n'est cependant assurée qu'en semaine car l'allée de l'hippodrome est fermée à la circulation le week-end.

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Paris - Rue du Ranelagh - 21 juin 2014 - La ligne 70 a donc abandonné son terminus situé au pied de la gare du RER C pour rejoindre Suresnes via le bois de Boulogne. La Ville de Paris pense que les parisiens iront plus facilement se promener dans les allées du Bois de Boulogne. © transportparis

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 Paris - Rue de Sèvres - 23 novembre 2019 - Ajoutons cette vue de cet Omnicity de la ligne 63 prolongée au Jardin d'Acclimation même si les bandeaux d'itinéraire, toujours présents sur le côté droit du véhicule, mentionnent toujours le terminus à la porte de La Muette... © transportparis

9 novembre 2019

Bus électriques : des arrivées au compte-goutte

Fer de lance de la nouvelle génération d'autobus, les véhicules électriques standards font cependant leur apparition au compte-goutte. Les Bluebus de Bolloré ont d'abord investi la ligne 341 Porte de Clignancourt - Mairie de Clichy - Place de l'Etoile (23 voitures), puis sont venues équiper en partie les lignes 69 Champ de Mars - Place Gambetta (5 voitures), 72 Gare de Lyon - Parc de Saint Cloud (5 voitures), 115 Porte des Lilas - Château de Vincennes (10 voitures) et 126 Porte d'Orlénans - Parc de Saint Cloud (10 voitures). La ligne 29 Gare Saint Lazare - Porte de Montempoivre reçoit à son tour ces autobus avec pour l'instant 10 voitures. En revanche, la ligne 69 est repassée à l'autobus Diesel avec des Urbanway et des Citélis.

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Paris - Place Gabriel Péri - 8 novembre 2019 - Nouveau visage pour la ligne 29 qui abandonne l'autobus hybride pour le véhicule à batteries. © transportparis

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Paris - Rue de Bercy - 22 mai 2019 - La livrée austère d'Ile de France Mobilités progresse avec les réceptions de matériel neuf. Outre l'un des 5 Bluebus de la ligne 72 (avec un bleu plus soutenu), les livraisons d'autobus hybrides commandés avant le changement d'orientation les concernant continuent de renouveler le parc, avec ici un Urbanway sur la ligne 87. © transportparis

5 novembre 2019

Plus c’est long et plus c’est … efficace !

Nous entrons à Paris comme ailleurs en France, dans cette période agitée que l’on nomme « électorale » en vue des prochaines élections municipales. Les candidats y vont de leurs idées et nous entendons de tout. Libre à chacun évidemment d’exprimer son programme, nous sommes en démocratie et c’est le propre de nos pays libres. Mais il nous arrive d’entendre certaines assertions pour le moins curieuses et, soyons-en certains, qui vont à l’encontre de l’intérêt collectif ou, à tout le moins, montrent une forme de méconnaissance qui frise le passéisme borné.

Il y a quelques jours, un des candidats aux élections parisiennes évoquant le sujet des encombrements dans la capitale se piqua de trouver un des fautifs (nous disons bien « un des fautifs », il y en avait d’autres). Attaquant la municipalité actuelle qui ne lui semble pas faire le nécessaire, voilà que ce candidat énonce que les « autobus à soufflet » sont parmi les responsables de ces encombrements ; que lorsque ces autobus qui lui paraissent trop longs, stoppent à un carrefour, ils engendrent des embouteillages et que ce monsieur serait favorable à des autobus plus petits avec plus de fréquence. Cette envolée naïve a eu pour effet une bronca assez sèche de la part des associations d’usagers et des usagers eux-mêmes. Ledit candidat a tenté de se rattraper comme il pouvait en affirmant qu’il ne supprimerait pas les « autobus à soufflet » et qu’il était favorable sur les avenues larges. Mais le mal était fait.

« Autobus à soufflet », image naïve de ce qui est, chacun l’aura compris, l’autobus articulé. Voilà ce malheureux véhicule accusé d’être parmi les fauteurs de trouble de la circulation parisienne. Ce ne serait pas si bête à entendre qu’il nous faudrait en rire tant l’argument est spécieux. Allons, Monsieur le Candidat, serions-nous revenus à la belle époque des années 1965-67 où la Préfecture de Police affolée par l’arrivée d’autobus de onze mètres (SC10 et PCMR) craignait une augmentation des encombrements et imposait de fait la mise en service d’autobus à gabarit réduit de neuf mètres (PGR) qui étaient censés se faufiler dans lesdits encombrements (on n’a jamais compris comment ils se faufilaient du reste) ? Serions-nous revenus en 1928-30 lorsque les journaux acquis aux idées du lobby automobile, hurlaient avec une minorité que les tramways bloquaient les carrefours de leur barrière à roulettes ? Et pour faire bonne figure, Monsieur le Candidat propose de généraliser la voiture électrique partout. Allons-y de bon cœur, la solution est toute trouvée : moins de véhicules thermiques individuels et plus de véhicules individuels électriques ! Mais où les mettre ? Il n’y a pas de réponse. Sans doute, la réduction du nombre « d’autobus à soufflet » sera la solution …

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Paris - Boulevard de Port-Royal - 9 février 2014 - Très contestés car parfois perfectibles, les aménagements du site propre de la ligne 91 entre la place du 18 juin 1940 et le quai de la Rapée ont permis aux autobus de s'extraire en partie du trafic automobile. Restent les taxis et les vélos... © transporturbain

Mais enfin, revenons dans le monde présent et bien réel que Monsieur le Candidat ne semble pas connaître. Les transports parisiens traversent actuellement une période passablement mauvaise avec une municipalité qui s’ingénie à complexifier leur exploitation, voire à supprimer des couloirs qui leur étaient réservés. Les réaménagements urbains plus ou moins heureux, loin de réduire la circulation automobile, vont jusqu’à créer des encombrements là où il n’y en avait pas ou plus. De fait, les autobus se retrouvent englués dans ces débordements et la vitesse commerciale en pâtit, les usagers devant prendre leur mal en patience dans des conditions de plus en plus difficiles. Pensons aussi aux machinistes qui y perdent des heures et leur calme.

Sur un parc de près de six milles voitures, le nombre d’autobus articulés représentent à peine 5% de ce parc, nombre nettement insuffisant pour un réseau comme celui de la capitale dont la capacité de transport est trop réduite. Il devrait à tout le moins y avoir un millier de voitures articulées et plus de la moitié des lignes dite « intra muros » devrait en être équipées, ceci en attendant mieux car il sera obligatoire – nous n’en sommes plus à une éventualité – de remplacer les autobus par des tramways sur les dix ou douze grosses lignes de l’intérieur de Paris à commencer par la circulaire intérieure (« Tramway des Gares ») et la grande artère nord-sud le 38.

Ah évidemment, il ne s’agit plus de petits autobus de dix-huit mètres de long mais bien de motrices de quarante mètres ou plus … Eh ! oui Monsieur le Candidat, des véhicules de cette longueur, il y en a partout en Europe et, au risque de vous surprendre, qui passent dans des rues dont vous n’imaginez pas l’étroitesse.

Mais revenons à ce fauteur supposé d’encombrement : « l’autobus à soufflet ». Est-il venu à l’idée de Monsieur le Candidat que lorsqu’un autobus se trouve immobilisé à un endroit ou à un autre, il y a plusieurs raisons possibles ?

  • Il est à un arrêt pour charger et décharger les voyageurs et l’autobus est prioritaire ;
  • Il est bloqué par un feu de circulation, parfois mal à propos, non régulé sur le feu précédent, obligeant le machiniste à stopper son véhicule au beau milieu d’un carrefour … Encombré par des automobiles individuelles ;
  • Il est bloqué … par un encombrement.

Mais quel est cet encombrement ? Une horde de véhicules individuels prenant une place considérable de voirie et envahissant une longueur de chaussée qui, avec un seul autobus articulé serait réduit des deux-tiers car – Eh ! oui, Monsieur le Candidat – « un autobus à soufflet » peut transporter environ cent-vingt personnes et prend de fait moins de place que les automobiles.

Alors quoi ? Devrons-nous entendre encore ces incongruités d’un autre âge qui ont fait les beaux jours du tout-automobile que nous payons très cher aujourd’hui au point d’étouffer notre capitale ? L’auteur ne le pense pas.

Nous aimerions beaucoup, toute étiquette politique mise à part, que nos candidats prennent conscience du retard accumulé et de l’effort nécessaire pour améliorer les transports urbains dans la ville ; de mettre au point un véritable plan de développement d’un réseau de tramways cohérents au sens large ; d’un plan de priorité des transports sur la circulation générale et, par-dessus tout, de cesser de considérer que le transport urbain est un mal nécessaire pour des captifs. Ce discours est suranné et sans fondement. A raisonner au plan individuel au détriment de la collectivité, Monsieur le Candidat va contre l’individu même. Il serait bon que les transports en marche ne sous-entendent pas … A pieds …

Prague, une des plus belles capitales d’Europe ! 30 mètres de long dans les petites rues prestigieuses de la cité, le centre n’est pas asphyxié, loin s’en faut puisque c’est le tramway qui est le principal véhicule. La circulation automobile est maîtrisé au nécessaire. Paris ne serait-elle pas au même niveau que la capitale de la République tchèque ?

Prague - Karmelitská - 30 janvier 2016- Prague est une des plus belles capitales d’Europe ! 30 mètres de long dans les petites rues prestigieuses de la cité, le centre n’est pas asphyxié, loin s’en faut puisque c’est le tramway qui est le principal véhicule. La circulation automobile est maîtrisée au nécessaire. Paris ne serait-elle pas au même niveau que la capitale de la République tchèque ? © Th. Assa

Vienne, capitale impériale, capitale de l’Autriche. Une des plus visitées du monde à l’égal de Paris. Les motrices modernes longues de près de trente-cinq mètres assurent un service efficace et là aussi dans les petites rues du centre. La circulation automobile est contrôlée afin de ne pas envahir les quartiers historiques à la voirie étroite pour le plus grand confort des habitants dont la qualité de vie est améliorée. Les candidats aux élections municipales seraient-ils aveugles pour ne pas savoir que leurs idées sont dépassées ?

Vienne - Skodagasse - 17 mai 2017 - Vienne, capitale impériale, capitale de l’Autriche. Une des plus visitées du monde à l’égal de Paris. Les motrices modernes longues de près de trente-cinq mètres assurent un service efficace et là aussi dans les petites rues du centre. La circulation automobile est contrôlée afin de ne pas envahir les quartiers historiques à la voirie étroite pour le plus grand confort des habitants dont la qualité de vie est améliorée. Les candidats aux élections municipales parisiennes seraient-ils aveugles pour ne pas savoir que leurs idées sont dépassées ? © Th. Assa

12 septembre 2019

Versailles expérimente 2 bus à l'hydrogène

Hydrogène : un mot qui devient récurrent dans les discussions sur l'évolution de la motorisation des transports en commun. A titre expérimental, 2 autobus Van Hool A330 sont arrivés chez SAVAC et sont essayés sur la ligne 264 entre Versailles et Jouy en Josas. La pile à combustible fonctionnant donc à l'hydrogène produit de l'électricité, en partie stockée dans des batteries. Bus électrique autonome, certes, mais se pose d'une part la question de la production d'hydrogène, dont le rendement final est de l'ordre de 30% de l'énergie nécessaire à sa production, et des batteries, utilisant des terres rares importées. 

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Reconnaissable à son imposant capot en toiture accueillant les batteries et les réservoirs d'hydrogène, cet A330 se distingue aussi par son troisième essieu sur un véhicule de longueur pourtant conventionnelle (12 mètres) afin d'équilibrer les charges, avec l'important report de masse en toiture. (cliché SAVAC)

31 août 2019

Nouveau réseau de bus à Versailles

Je déchiffre ses lettres : ce 45 tours à succès (au singulier) de Patrice Laffont et Bénédicte Galey (animateurs du jeu à l'époque sur Antenne 2) pourrait résumer ce billet plus sérieusement consacré à la restructuration du réseau d'autobus versaillais, mise en service lundi 26 août.

Keolis Versailles a donc abandonné les lettres, qui étaient utilisées sur le réseau Phebus depuis l'origine du réseau de tramways, au profit de chiffres classiques. La refonte du réseau a largement brassé les lignes au point qu'il a fallu jouer les Champollion et créer une table de traduction.

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Versailles - Place du Marché Notre Dame - 27 août 2008 - Le réseau versaillais a fait de la résistance à plusieurs titres : les lettres pour désigner les lignes, les bandeaux métalliques d'itinéraires, les 3 portes sur les autobus standards (ici un Agora S) en libre accès... © transportparis

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Globalement, le résultat est plus clair, toujours structuré sur l'alignement des gares Rive Droite, Rive Gauche et Chantiers, avec la place de l'Europe au coeur du dispositif mais on note aussi l'émergence d'un important point de correspondance au centre commercial Parly 2.

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Versailles - Square Houdon - 30 août 2019 - Les chiffres ont remplacé les lettres et la livrée unifiée des autobus franciliens progresse sensiblement au gré du renouvellement du parc. La nouvelle ligne 3 relie l'hopital Mignot à Satory. © transportparis

Cette refonte du réseau a nécessité 2,36 M€ d'investissements pour adapter la voirie et évidemment remplacer la signalétique à bord des autobus comme aux arrêts et l'information des voyageurs, hors aménagement de la nouvelle gare routière de Versailles Chantiers, qui constitue l'une des pierres angulaires de cette refonte, parachevant - enfin - le pôle multimodal.

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Versailles Chantiers - 30 août 2019 - La nouvelle gre routière est généreusement dimensionnée et d'intègre à une vaste opération d'urbanisme, intégrant - ce n'est pas anodin - une amélioration de l'itinéraire piétonnier vers le château. Sur ce cliché, trois Citaro : sur l'allée centrale, les lignes 1 et 4 (avec un Citaro facelift toujours ne livrée Phebus) et sur l'allée du fond la ligne 439 du réseau Sqybus. © transportparis

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