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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
rer b
27 février 2016

RER : la rénovation des gares parisiennes a commencé

Mise en service en 1980,  trois ans après la gare RATP du RER A située juste en dessous, la gare souterraine de Paris-Lyon, desservie par le RER D depuis 1995, va bénéficier d'une heureuse cure de jouvence qui lui fera perdre son ambiance très typée des années 1980. Les travaux ont débuté mi-janvier par le retrait du carrelage orange devenu obsolète. L'opération coûtera 4 M€ et se concentrent principalement sur la rénovation des murs et plafonds ainsi que l'amélioration de la signalétique avec un nouveau dispositif à quai pour annoncer le positionnement d'un train court à l'approche.

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La rénovation de Paris-Lyon RER fait suite à la rénovation de la gare RER de Paris-Nord, constituant la première étape de transformation de la gare du Nord, achevée juste avant la COP21. Le parti pris adopté fut celui de la clarté avec une prédominance du blanc (ou du gris très clair), un peu à l'image de la rénovation du métro. Seul élément saillant, la signalétique directionnelle pour orienter plus rapidement les voyageurs. Le désuet saumon de la premuère rénovation (dans les années 1990) a heureusement disparu...

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Paris Nord Banlieue - La salle d'échanges a été nettement éclaircie par des murs, un plafond, des piliers un éclairage blancs ponctué, focalisant l'attention du voyageur sur les nouvelles plaques signalétiques très visibles et les écrans d'information. Un peu de couleurs tout de même avec la myriade de diodes au plafond. (cliché X)

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Paris Nord RER - Même traitement sur les quais, avec un résultat réussi quant à l'amélioration de la clarté dans une gare très fréquentée. Les murs centraux ajourés donnent une touche de couleur.  (cliché X)

Enfin, le plus gros chantier actuellement en cours est évidemment celui de Châtelet les Halles intégré au programme de transformation du Forum et la création de la Canopée. Voici quelques images présentant la situation à la fin des travaux prévus en fin d'année. Au total, pas moins de 164 M€ auront été investis pour cette opération qui intègre également un nouvel accès place Marguerite de Navarre, en lien direct avec la gare du RER mais aussi les lignes 4 et 14 (dont la correspondance a été rétablie cette semaine).

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Vue de la salle d'échanges avec un nouvel éclairage, un nouvelle signalétique et surtout de nouveaux cheminements plus fluides !

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Même coup de jeune sur les quais de ce qui reste une des plus grandes gares souterraines du monde. Eclairage contemporain et signalétique épurée pour faciliter la gestion des flux de voyageurs.

 

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23 novembre 2015

Massy Palaiseau : une passerelle au coeur de la ville

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Massy Palaiseau - 11 février 2015 - La nouvelle passerelle, vue côté Ouest, permet la desserte de la nouvelle ZAC Vilmorin. © transportparis

Ouverte à partir de mars 2012, la nouvelle passerelle de Massy Palaiseau est un exemple d'ouvrage franchissant des emprises ferroviaires et répondant à la fois aux besoins d'une gare, d'un pôle d'échanges et d'un quartier de ville.

Les emprises ferroviaires constituent une véritable rupture urbaine, fruit de l'histoire du développement du chemin de fer. La gare de Massy Palaiseau se caractérise par son éclatement en 4 pôles :

  • la gare RATP, côté Est, desservie par le RER B ;
  • la gare TGV, également côté Est, en retrait de la précédente ;
  • la gare SNCF desservie par le RER C, côté ouest ;
  • au centre, les installations de remisage et de maintenance du RER B.

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Massy Palaiseau - 11 février 2015 - Si l'entrée de la gare RATP se situe côté Est, la régie utilise les deux terminaux d'autobus situés de part et d'autre des emprises ferroviaires. Le terminus de la ligne 119 se situe ainsi avenue Raymond Aron. © transportparis

Lors de la création de la ligne Paris - Massy - Gallardon - Chartres dans les années 1920, le site a été restructuré en séparant les installations de la ligne de Sceaux (RER B actuel) de celles de la Grande Ceinture. A la reprise de la ligne de Sceaux par la CMP, celle-ci construisit un nouveau bâtiment voyageur et une passerelle en béton. La construction de l'atelier de maintenance RATP puis de la LGV Atlantique ont renforcé la présence ferroviaire et le morcellement du site.

La nouvelle passerelle constitue le pilier du pôle d'échanges multimodal de Massy Palaiseau, lui-même éclaté en deux parties Est et Ouest. Le parc-relais est installé côté SNCF et la principale gare routière se situe côté RATP.

Le mouvement de rénovation urbaine de Massy a pris forme autour de la gare SNCF avec le nouveau quartier Vilmorin situé sur les 13 hectares des anciennes pépinières du même nom :  13000 m² de bureaux ont été construits et la capacité des logements atteint 3700 habitants. Côté RATP, le projet Atlantis concerne plus de 100 hectares dans le parc d'activités des Champs Ronds. La passerelle historique, non couverte et étroite, n'était donc plus suffisante pour assurer la liaison entre deux quartiers en pleine transformation.

La nouvelle passerelle, d'un coût de 67 M€, n'a pas entraîné la suppression de l'ouvrage ancien car la ville souhaite conserver une fonction de passage urbain en dehors des heures d'ouverture du pôle d'échanges. La nouvelle passerelle ferme en effet à la fin du service. En revanche, l'accès au quai sur l'ouvrage historique est désormais impossible.

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Massy Palaiseau - 11 février 2015 - La nouvelle passerelle, à l'intérieur : un ouvrage élégant, lumineux et généreusement dimensionné pour faire face aux enjeux de mobilité dans un territoire en renouvellement. © transportparis

A l'avenir, dans la perspective de la ligne 18 du Grand Paris Express, la station du métro sera perpendiculaire aux RER et située entre les deux passerelles, ce qui pourrait éventuellement rendre une capacité de correspondance complémentaire au passage par dessus les voies, afin de rééquilibrer le positionnement des cheminements sur les quais du RER, notamment sur le RER B.

30 avril 2015

RER B : le commandement unique

Le poste de commandement centralisé du RER B - côté RATP - s'est mué en centre de commandement unique avec l'arrivée d'opérateurs SNCF à Denfert-Rochereau. Ainsi désormais, toute la ligne est supervisé depuis ce seul site, ainsi que la ligne K Paris Nord - Crépy en Valois. C'est le parachèvement d'une démarche engagée depuis plus de 6 ans et qui avait débuté par l'intégration au PCC de correspondants SNCF en lien avec le poste 1 bis de la gare du Nord et la suppression de la relève de conducteurs entre les deux entreprises. Ensuite, la réalisation des travaux sur la section nord et la nouvelle desserte RER B Nord+ ont permis de simplifier l'exploitation.

Les premières statistiques sont positives puisque la ponctualité du RER B est en hausse depuis l'application du nouvel horaire et frôle désormais les 90% contre 83% il y a encore deux ans, ce qui ne veut pas dire que tous les problèmes sont résolus... mais c'est déjà mieux.

1 avril 2015

MI84 : 31 à 41 éléments rénovés

La RATP a publié hier l'appel à candidatures pour la rénovation de 31 à 41 rames MI84 circulant sur le RER B, dont 31 en tranche ferme et jusqu'à 10 en option. Les termes de cet avis précisent que l'opération pourra diverger du programme MI79 puisque la ventilation réfrigérée et la mise au diagramme des MI79 constituent des prestations complémentaires. La rénovation a pour objectif de supprimer la différence flagrante d'allure des rames du RER B, et notamment leur état de confort et de propreté. La rénovation des MI79 a considérablement changé l'allure des rames, même si les gravages et autres dégradations sont tout de même revenues très rapidement.

Il est donc probable que ces rames sortiront de rénovation entre 2017 et 2020 et que, par conséquent, le renouvellement du parc du RER B soit différé, et vraisemblablement repoussé au moins à 2030 le temps d'amortir la rénovation des MI84.

25 février 2015

CPER Ile de France : le compte n'y est pas

Adopté mi-février, le Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020 programme 7,5 MM€ d'investissements dans le domaine des transports en commun tous modes confondus. La négociation fut serrée, tendue et au final, le compromis trouvé suscite déjà critiques - comment n'en serait-il pas autrement dans une année d'élections locales - et il faut bien admettre que le programme souffre d'un manque de lucidité typique des contractualisations favorisant la tactique électorale au détriment de la cohérence de l'action publique.

Au chapitre "modernisation du réseau existant", figurent 3,135 MM€ fléchés vers :

  • les schémas directeurs des RER A, B, C et D avec 1,074 MM€, incluant toujours la réalisation du barreau de Gonesse quand bien même son bilan socio-économique est négatif !
  • les schémas de secteur du réseau Transilien (notamment Est, Saint Lazare et Montparnasse) avec 90 M€,
  • la modernisation des gares RER avec 221 M€,
  • le prolongement du RER E à l'ouest, projet phare pour le groupe SNCF, mais qui n'est financé qu'à hauteur de 1,75 MM€ soit la moitié du coût réel du projet. Face à cette situation, la SNCF a proposé d'avancer la trésorerie aux financeurs, bref de faire de la dette, pour maintenir le cap d'EOLE, faute de quoi, le projet aurait été en très fâcheuse posture...

On s'étonnera d'ailleurs de voir EOLE dans le seul chapitre de modernisation du réseau car si le prolongement du RER E à Mantes la Jolie couvre bien une bonne partie du renouvellement de l'infrastructure de l'axe Paris - Mantes, le tunnel Haussmann - Nanterre constitue évidemment un investissement de développement.

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Haussmann Saint Lazare - 4 avril 2012 - En 2020, les trains du RER E ne devraient plus faire terminus à Haussmann Saint Lazare : ils rejoindront Nanterre La Folie en desservant les nouvelles gares de la Porte Maillot et de La Défense. Objectif : délester le RER A et accessoirement le RER B en offrant une liaison directe Gare du Nord - La Défense. © transportparis

Au chapitre "développement du réseau", figurent 3,875 MM€ avec :

  • 475 M€ pour le tram-train Versailles - Massy - Evry,
  • 284 M€ pour la tangentielle ouest, alors même que le tracé est en cours de réexamen en profondeur avec la décision de passer dans le centre de Poissy,
  • 142 M€ pour l'antenne de T4 de Gargan à l'hôpital de Montfermeil,
  • 900 M€ pour le prolongement de la ligne 11 du Métro de la mairie des Lilas à Rosny Bois Perrier qui constitue la deuxième opération majeure de ce CPER,
  • 400 M€ pour l'extension de T1 de Noisy le Sec à Val de Fontenay,
  • 152 M€ pour l'extension de T1 de Gennevilliers à Colombes,
  • 265 M€ pour l'extension de T3 de la porte de La Chapelle à la porte d'Asnières,
  • 200 M€ pour la seconde phade de T7 qui l'emmènera à la gare de Juvisy,
  • 256 M€ pour la création de T9 Porte de Choisy - Orly ville
  • 194 M€ pour la création de T10 Croix de Berny - Clamart place du Garde
  • 420 M€ regroupant les contributions en faveur de la création des lignes TZen et autres sites propres pour autobus,
  • 65 M€ de contribution du CPER au titre de l'aménagement de voies réservées aux bus sur les voies rapides et autoroutes d'Ile de France, sachant que cette opération bénéficie également de crédits spécifiques de l'Etat,
  • 119 M€ pour l'aménagement des grands pôles d'échanges comme Saint Denis, Marne la Vallée Chessy...

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Pyrénées - Ligne 11 - 14 septembre 2012 - Programmé depuis 1927, le prolongement de la ligne 11 au-delà des Lilas connaît donc déjà un certain retard. L'amélioration des dessertes de l'est parisien est une priorité du CPER et l'arrivée de la ligne 11 à Rosny sous Bois constituera l'opération phare pour le réseau Métro existant. En complément, les MP14 remplaceront les MP59 désormais quinquagénaires ! © transportparis

Une troisième enveloppe de 176 M€ est destinée aux interconnexions entre la ligne 15 du Grand Paris Express et les réseaux existants, budget dont on sait qu'il est notoirement insuffisant compte tenu du coût réel de l'aménagement des correspondances dans les gares et stations de métro concernées, mais aussi avec la création de la fameuse gare "Trois Communes" Bry / Villiers sur Marne / Champigny sur le RER E et dont le coût promet assurément d'exploser à elle seule cette enveloppe.

Enfin, 330M€ sont réservés pour l'ensemble des projets au titre d'études, d'acquisitions foncières et de provisions pour travaux liés pour partie au tuilage avec les autres contractualisations sur les projets.

Par ailleurs, le ferroviaire bénéficie de 250 M€ de crédits supplémentaires au titre des grands projets interrégionaux :

  • 30 M€ pour les études de rénovation de la gare de Lyon et surtout la recomposition du plan de voies entre Paris et Villeneuve Saint Georges,
  • 8 M€ pour l'achèvement des études de la liaison Creil - Roissy,
  • 12 M€ pour les études relatives à l'interconnexion sud TGV et au POCL,
  • 50 M€ pour l'électrification de Gretz à Troyes et Provins (en dépit d'un bilan socio-économique au mieux nul mais plutôt négatif),
  • 150 M€ pour les aménagements de la Grande Ceinture entre Massy et Valenton destinés à donner de la fluidité et de la régularité non seulement aux TGV Intersecteurs mais aussi et surtout au RER C qui pourrait bénéficier d'une desserte au quart d'heure jusqu'à Massy (alors qu'aujourd'hui, la mission Z5 n'envoie qu'un train toutes les 30 min au-delà de Pont de Rungis),
  • 33,9 M€ au titre de la 1ère phase de LNPN entre Paris et Mantes la Jolie, incluant les réservations prises par EOLE pour la 4ème voie entre Epône et Mantes.

En conclusion, si les projets de tramway et de métro s'en sortent relativement bien, le ferroviaire est quelque peu malmené à la fois par le manque de ressources et l'absence de véritable hiérarchisation. On peut s'interroger sur la pertinence du maintien d'opérations telles le barreau de Gonesse (300 M€ à lui seul), l'électrification Paris - Troyes. Le devenir de la tangentielle ouest reste incertain car avec la décision de passer dans Poissy prise par le Département des Yvelines et la Ville de Poissy, il est peut-être temps de s'interroger sur les vrais besoins de transport (voir notre dossier TGO).

On notera aussi que le CPER passe sous silence les extensions de la tangentielle nord à Noisy le Sec et Sartrouville, repoussées au-delà de 2020.

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3 juillet 2014

Dossier RER B

Le nouveau dossier de transportparis est consacré à la deuxième ligne de RER par sa fréquentation, le RER B. La genèse de cette ligne donne l'occasion de rappeler que sa section sud, comptant parmi les premières lignes de chemin de fer de France (1846) fut aussi un terrain d'expérimentation avec des fortunes diverses : le système de trains articulés Arnoux témoigne des recherches d'ingénieurs audacieux - parfois un peu trop - dans le domaine ferroviaire ; en revanche, la modernisation lors de la reprise de la ligne par la Compagnie du Métropolitain de Paris constitue le premier pas vers la constitution de ce qu'on appelait le Métro Régional, pas encore le RER.

La réalisation de la jonction entre le terminus "historique" (et non primitif) de Luxembourg et la nouvelle plaque tournante du RER (Châtelet les Halles) donna lieu à la mise en oeuvre de modalités d'exploitation peu envisageables aujourd'hui, mais qui permirent une exploitation - certes très tendue - pendant les 3 ans précédant l'inauguration officielle du RER en 1977.

L'arrivée des MI79 précéda l'interconnexion avec le réseau SNCF, ce qui n'était pas vraiment une première, puisque la section Massy - Saint Rémy ne fut réellement transférée à la RATP qu'en 1964 soit 25 ans après le déclassement. L'interconnexion avec le réseau Nord fut progressive et totalement achevée en février 1987 lors du retrait des dernières automotrices Z, matériel pionnier du RER.

Ce nouveau dossier intègre la page consacrée au projet RER B Nord+, enrichie d'un volet historique synthétique sur le développement des lignes empruntées par le RER B.

A vos commentaires !

 

26 mars 2014

Exploitation ferroviaire en Ile de France : 2 articles pertinents

A lire durant vos voyages quotidiens sur le réseau, le dernier numéro de la revue spécialisée Le Rail qui propose deux intéressants articles sur les transports en Ile de France, prolongeant - coïncidence heureuse - notre précédent article sur le RER B.

  • Ile de France : faire rouler des trains ? transporter des voyageurs ?
  • RER B : un second tunnel ? Non merci !

Tous deux mettent en évidence la question de l'exploitation quotidienne du réseau ferroviaire en Ile de France, et les marges de progression existantes sans pour autant renvoyer à de lourds et lointains investissements.

Dans le premier, le sujet abordé est celui de la prise en compte de l'intérêt du voyageur dans les décisions relatives à l'organisation des circulations, pour laquelle on a souvent l'impression que l'exploitant s'occupe de gérer des mobiles, sans intégrer le fait que des milliers de voyageurs sont impactés par les décisions. Le RER n'est pas un gigantesque train miniature.

Le second constitue une étude extrêmement détaillée sur le fonctionnement du tunnel Châtelet - Gare du Nord, et plus globalement des pratiques quotidiennes sur les RER B et D. Il considère qu'une exploitation plus rigoureuse des deux lignes aboutiraient à une amélioration équivalente à celle du doublement du tunnel, qui n'est pas prêt de voir le jour, puisque les installations existantes sont capables de gérer des intervalles très réduits, offrant un débit potentiel de 36 voire 40 trains par heure, pour 32 aujourd'hui prévus à l'horaire. De quoi faire réfléchir ceux qui considèrent qu'en dehors d'investissements colossaux, il n'y aurait point d'amélioration possible.

21 mars 2014

RER B Nord+ : des critiques toutes justifiées ?

La mise en service de la nouvelle exploitation du RER B en septembre dernier a permis de fonder quelques espoirs d'amélioration de la deuxième ligne de transport en Ile de France, transportant quotidiennement 900 000 voyageurs. Malheureusement, en dépit de quelques signaux positifs au cours du mois de septembre, le bilan après 6 mois d'exploitation n'est guère glorieux : la situation ne s'est pas améliorée et la régularité reste très inférieure à ce qu'elle devrait être puisqu'elle plafonne autour de 80%, à 13 points de l'objectif défini par le STIF à la RATP et à la SNCF.

L'incident survenu en janvier dernier a défrayé la chronique au travers d'articles assez véhéments. Pour le Président de la Région, les centaines de millions d'euros investies pour moderniser la section nord de la ligne n'ont pas porté leurs fruits. La nouvelle desserte omnibus sur 2 voies dédiées focalise les critiques.

Un programme d'infrastructure inadapté ?

Pour autant, l'incident du 15 janvier dernier n'est pas lié à un défaut d'investissement dans le projet RER B Nord+ mais à une procédure inadaptée lors de la découverte d'un colis suspect dans une gare, provoquant la mise à l'arrêt de tous les trains du secteur suite à une alerte radio. A la reprise du trafic, une rupture de la caténaire, probablement due à l'échauffement due aux stationnements prolongés de trains, est venue bloquer la reprise du trafic.

A ces événements "sporadiques" s'ajoute un mouvement de fond contre la nouvelle desserte. Les trains ne circulent que sur les voies bis dédiées au seul RER B qui ne doit plus composer avec les TER Picardie (Paris - Laon), les Transilien de l'axe Paris - Crépy et le fret gravitant autour du triage du Bourget. En conséquence, tous les trains sont omnibus de Paris à Aulnay sous Bois, ce qui permet d'offrir un train toutes les 3 minutes - en théorie - à toutes les gares et de mieux répartir la charge, puisque dans l'ancienne desserte, on constatait un fort déséquilibre de l'usage de la capacité des trains, avec des missions directes utilisant parfois 10 à 15 % seulement des places disponibles.

Or l'exploitation continue d'être plus qu'aléatoire et la promesse d'un train toutes les 3 minutes n'est pas tenue, pas plus que l'alternance des destinations entre Mitry et Roissy. Le programme d'infrastructures n'est pas intrinsèquement en cause : il fallait relever les quais pour permettre un accès de plain-pied plus rapide, plus sûr et plus accessible et il fallait modifier la signalisation pour gérer 20 trains par heure et par sens sur chaque voie. Le problème vient plutôt des modalités quotidiennes d'exploitation par les 2 entreprises qui ne permet pas de tenir les engagements annoncés.

Enfin, on peut noter que le second volet de modernisation du RER B, qui concernera principalement le sud, prévoit également des investissements au nord pour créer des terminus intermédiaires. Il zurait été évidemment bénéfique que ces installations soit intégrée au programme RER B Nord+... mais ils n'entraient pas dans l'enveloppe définie par les financeurs.

Des trains à 2 niveaux sur le RER B... ou comment amplifier les difficultés d'exploitation !

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Le Bourget - 25 septembre 2013 - Gares et matériel rénovés : c'est la face visible du projet RER B Nord+, mais les critiques continuent de fuser. Pour autant, les solutions les plus efficaces ne sont certainement pas les plus évidentes ! © transportparis

On entend déjà de nombreuses voix, notamment parmi les organisations syndicales, réclamer l'arrivée de trains à 2 niveaux sur le RER B. Le message de transportparis est simple : surtout pas ! 

En effet, la RER B se caractérise, notamment dans Paris et sur la section sud, par une densité de stations importantes avec une faible distance intergare. Dans Paris, l'effet Métro du RER B est nettement plus important que sur le RER A. Par conséquent, les effets du surstationnement lié aux rames à 2 niveaux (écart de 10 à 15 secondes par arrêt constaté en heures de pointe sur le RER A par rapport aux MS61) amplifierait les difficultés d'exploitation.

Deuxième argument contre les rames à 2 niveaux sur le RER B : les nombreuses gares en très forte courbe sur la section sud génèreraient des lacunes entre le quai et le train considérable avec une architecture de matériel type MI2N avec la porte centrale bien au centre de la voiture, ce qui, avec un quai en extérieur de courbe, entrainerait un vide de l'ordre de 50 cm entre le quai et le train.

Troisième argument : les MI09 font 112 m de long, pour la desserte du RER A dotés de quais de 225 m. Ceux du RER B ne font que 208 m. Aussi, l'architecture de ce matériel ne peut être reproduite pour le RER B, sauf à retirer une voiture, mais en perdant dans ce cas tout le bénéfice capacitaire du train à 2 niveaux.

Quatrième argument : en essayant de concevoir une rame de 104 m de long, on peut constituer une rame de 4 voitures longues (26,4 m comme le MI79), mais avec un problème sur la porte centrale beaucoup trop éloignée du quai en courbe (voir point 2) et une caisse étroite (2,82 m, comme le MI79) donc peu confortable et peu commode pour la circulation des voyageurs dans le train.  Avec une rame de 5  voitures, les caisses feraient environ 20,5 m, soit 1,50 m de moins que celles des MI09. Dans ce cas, c'est le principe d'une caisse à 3 portes par face qui serait mis en cause puisqu'il n'y aurait plus assez d'espace entre les portes pour insérer escaliers et salles voyageurs. Il faudrait alors revenir à une disposition à 2 portes par face, mais il n'y aurait pas assez de portes pour gérer des temps d'arrêts compatibles avec une exploitation RER à arrêts fréquents. Un train de 10 voitures comprenant chacune 2 portes de 2 m par face ne proposerait que 60 flux par train contre 64 flux sur un UM MI79. Or un nombre élevé de flux par train est essentiel pour assurer de bonnes conditions d'exploitation sur le RER B.

Conclusion, le remplacement des MI79 doit être assuré par du matériel à un seul niveau, comme le MI79, mais en s'insipirant du Francilien pour constituer des rames de 104 m en partant de la version 94 m de ce dernier et en lui ajoutant une seconde caisse courte de 9 m. Les voitures de 13,2 m comprendraient 2 portes à 3 flux, les caisses courtes une seule évidemment. L'aménagement intérieur passerait en 2+2 pour dégager de vastes couloirs. La performance d'échanges d'un train double atteindrait 84 flux (contre 64 sur les MI79, soit un gain de 30%) et la capacité totale avoisinerait les 2000 places contre 1680 avec les MI79. Au total, 20% de capacité supplémentaire à offre constante.

Moralité : le pseudo-remède peut être pire que le mal...

10 février 2014

Inspection ministérielle sur le RER B

La nouvelle desserte du RER B en vigueur depuis septembre dernier, RER B Nord+, continue de faire grincer des dents puisque les améliorations promises en matière de fiabilité et de ponctualité n'apparaissent pas flagrantes aux usagers. Si la simplification de la desserte a bien été réalisée, la fréquence d'un train toutes les 3 minutes dans toutes les gares de Paris à Aulnay sous Bois et l'alternance systématique des destinations Roissy / Mitry ne sont pas encore tout à fait devenues des réalités quotidiennes.

En outre, l'incident du 15 janvier dernier, qui a provoqué 9 heures d'interruption de l'exploitation au nord de La Plaine Saint Denis n'a pas été digéré. Rappelons que suite à un colis suspect, le trafic a été interrompu et qu'une des rames s'est retrouvé à assurer la continuité électrique entre 2 points d'alimentation électrique, entraînant surchauffe et chute de la caténaire. Le contenu du projet RER B Nord+ semble complètement extérieur à cet événement.

Néanmoins, dans un contexte quelque peu tendu sur le RER B, le ministre des transports a commandité à ses services une mission d'expertise auprès de RFF et de la SNCF d'une part sur le contenu du projet RER B Nord+, sur les conditions de réalisation et d'exploitation de la ligne reconfigurée.

24 octobre 2013

RER B : premiers chiffres encourageants

Les premières statistiques du RER B nouvelle formule sont plutôt positifs. Si la situation est encore loin d'être compatible avec les attentes des usagers et de l'autorité organisatrice, les résultats de ce premier mois vont dans le bon sens. La ponctualité des voyageurs est passée de 82,2 à 86,5% et le taux de satisfaction des clients de 46 à 64%.

Toutefois, il faut rappeler que ces chiffres ne s'appliquent que sur les trains ayant effectivement circulé et ne prennent pas en compte les effets des trains supprimés. Il serait a minima logique d'appliquer forfaitairement un "malus" équivalent un intervalle aux voyageurs subissant les effets de la suppression d'un train, ce qui donnerait une image moins déformée de ces résultats.

Pourtant, l'affaire n'était pas gagnée d'avance car le nouveau schéma de desserte omnibus entre Paris et Aulnay sous Bois avait fait grincer des dents nombre d'élus locaux et d'association d'usagers. Reste maintenant à suivre la tendance jusqu'à la fin de l'année pour mesurer dans la durée ses effets, et le cas échéant confirmer une évidence connue de nombre de réseaux suburbains : voies dédiées et desserte uniforme sont les deux leviers majeurs de la robustesse du service. A méditer pour le RER C et le RER D ?

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