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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens

12 décembre 2020

IDFM – SNCF : dernier contrat avant la mise en concurrence

Avec presque un an de retard, en raison de désaccords d’abord puis de la crise sanitaire ensuite, le nouveau contrat entre Ile de France Mobilités et la SNCF a été approuvé hier. Il couvre la période 2020-2023. L’exploitant proposait initialement une réévaluation de l’offre existante pour 200 M€ de plus. L’autorité organisatrice a obtenu un élargissement du mécanisme de bonus-malus qui pourra atteindre 100 M€ (c’est deux fois plus que le précédent contrat) selon le niveau de qualité du service. La SNCF remboursera automatiquement, et par paliers successifs, les abonnés lorsque la régularité sur une branche est inférieure à 80% pendant au moins 3 mois consécutifs. L’évaluation ne se fera plus sur la globalité d’une ligne, mais bien sur chaque antenne.

Autre évolution de la mesure du service : le respect de la desserte de chaque gare : c’est évidemment plus facile maintenant que plusieurs lignes ont été restructurées et rendues quasiment omnibus, mais cette pirouette pour la remise à l’heure des trains sera un peu plus difficile à utiliser. Il faut aussi souligner que le plafond de 15 M€ qui existait jusqu’à présent pour les services non réalisés a été supprimé : désormais, même en cas de grève, chaque km-train non assuré devra être remboursé.

Dans les grandes nouveautés du contrat, il y aura évidemment la mise en service de la première phase du prolongement du RER E vers Nanterre La Folie et le lancement des trams-trains T12 et T13… même si des appels d’offres vont être lancés dans le cours de l’exécution du contrat pour attribuer l’exploitation de ces lignes au-delà de 2023.

Le volet relatif aux investissements prévoit 8,1 MM€ sur la période 2020-2023, principalement sur le matériel roulant et la modernisation des gares. Il n’est pas prévu de contrat avec SNCF Réseau, malgré les 800 M€ d’investissements annuels de renouvellement en Ile de France, financés en grande partie par les péages des Transilien. Il apparaît un peu trop complexe de démailler la pelote de laine compte tenu de la diversité des trafics sur de nombreuses lignes. En revanche, la difficulté à tenir le rythme nominal des travaux (hors effets de la crise sanitaire) devient de plus en plus réel, sans compter certaines pressions politiques (Valérie Pécresse chatouillant au passage Xavier Bertrand à propos de l’accélération de Roissy-Picardie… quoique utile à la desserte de Roissy) et l’accident politico-administratif de CDG Express dont les conséquences débordent sur tous les projets du nord francilien. Enfin, la Région Ile de France aimerait bien serrer un peu plus la bride sur SNCF Réseau, soulignant l’incertitude de fond sur le calendrier de mise en service complète d’EOLE et de NExTEO… et l’augmentation d’un tiers du coût de réalisation de ces projets… Mais le passage du gestionnaire d’infrastructures en Société Anonyme le 1er janvier dernier semble avoir quelque peu modifié l’ambiance…

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11 décembre 2020

Ile de France Mobilités : au moins 1 milliard à trouver en 2021

Le trou est encore un peu plus profond…

L’autorité organisatrice des transports franciliens a fait ses comptes. Pour 2021, le manque à gagner lié aux conséquences de la crise sanitaire et des confinements de 2020 devrait atteindre 1 MM€ du fait de la perte d’une partie des recettes voyageurs et surtout de la chute des contributions par le Versement Mobilités.

Sa présidente fait évidemment un appel du pied à l’Etat (toujours le « quoi qu’il en coûte »), tout en essayant d’emmener dans son sillage les autres autorités organisatrices qui, pour l’instant, n’ont pas droit au même traitement compensatoire, encore que celui-ci soit essentiellement constitué de prêts à long terme et non de prises en charge directes.

Evidemment, cette estimation n’est pas figée et dépend de la réalité de la situation en 2021 sur le retour à un volume de déplacements un peu plus normal, la réapparition des touristes étrangers, même si le télétravail aura un effet – pas forcément négatif – sur l’écrêtement des pointes. Ile de France Mobilités semble miser sur le fait que la capacité libérée par des déplacements moins fréquents par individus pourrait accueillir de nouveaux utilisateurs dans une logique de report modal. Rien ne serait pire qu’une sortie de cette crise, inédite par son origine, son ampleur et ses conséquences économiques et sociales, qu’un retour en grâce de la voiture : c’est déjà un peu trop le cas....

De la bonne productivité pour améliorer les comptes ?

Les transports publics, en Ile de France comme ailleurs, vont devoir plus que jamais renforcer leur efficacité en maîtrisant les coûts d’exploitation mais aussi les recettes. Cela passe évidemment par un renforcement des contrôles pour lutter contre la fraude, mais aussi – surtout ? – par des mesures facilitant la production du service. On ne cesse de le répéter : augmenter la vitesse commerciale est une source majeure d’efficacité de l’euro dépensé dans les services de transport en commun.

Combien de dizaines de millions d’euros pourraient être économisés, sans rogner sur le service, si la vitesse des bus et tramways franciliens augmentait de 30% sur 3 ans, par le développement d’aménagements favorisant leur circulation ? Des voies de bus bien conçus et protégées, une priorité aux carrefours plus efficaces sur les tramways, développée sur les lignes de bus en commençant par les axes à fort trafic… et pourquoi pas une étape de plus vers la suppression de la vente de titres de transport dans les bus, qui a déjà connu une avancée fulgurante – grâce au confinement – avec le ticket sur le téléphone ?

Une belle épée de Damoclès au-dessus de la tête

Et pendant ce temps, le financement de l’exploitation du Grand Paris Express n’est toujours pas assuré : le besoin est estimé à 1 MM€ en année pleine lorsque les 4 lignes seront totalement en service, mais la ligne 15 est déjà bien avancée sur la section sud et il va bien falloir anticiper le besoin d’une ressource supplémentaire. Mais pour l’instant, c’est silence radio du côté de l’Etat (qui est quand même largement à l’origine de la situation)… alors que cela représente quand même 10% d’augmentation des dépenses d’exploitation.

La mission confiée par l'Etat à Philippe Duron - une fois de plus - sur le financement des transports publics sera donc particulièrement attendue, d'autant qu'elle mérite assurément un chapitre particulier pour le cas francilien...

10 décembre 2020

CDG Express, ligne 17 : l'horizon se brouille

CDG Express : un jugement aux conséquences lourdes pour le nord parisien

Les espèces protégées font pour l'instant trébucher CDG Express. Après la requête en juin 2019 de la commune de Mitry-Mory, le jugement du Tribunal Administratif de Montreuil a partiellement annulé l'autorisation environnementale et l'arrêté autorisant les travaux de la liaison rapide Paris - Roissy, avec effet suspensif. Les conséquences sont évidemment lourdes, et vont bien au-delà de ce seul projet puisque ce verdict impacte l'ensemble des travaux ferroviaires au nord de Paris.

Le Tribunal a considéré que la « raison impérative d’intérêt public majeur » ne pouvait être retenue pour passer outre la réglementation sur les espèces protégées. En outre, et cela semble plus préoccupant pour les projets de transport, le verdict semble fonder son argumentation sur une analyse du dossier par rapport à la conjoncture actuelle et non - comme c'est en principe le cas - en vérifiant la cohérence du dossier dans la situation de référence. Appliqué à d'autres projets, tous seraient potentiellement retoqués étant donné que le trafic actuel est très inférieur à celui qui est pris comme socle de l'évaluation socio-économique.

Il y aura certainement des suites, compte tenu de la forte sensibilité des projets ferroviaires du nord parisien, car il est essentiel de préserver les travaux prévus, notamment sur le RER B. Il faudra aussi évaluer les conséquences sur le coût du projet.

Triangle de Gonesse et ligne 17 : destins croisés

Les conclusions de la mission confiée au préfet Francis Rol-Tanguy sur le devenir des projets d'aménagement du Triangle de Gonesse, dont la ligne 17 du Grand Paris Express, identifient, d'après Le Parisien,  3 scénarios théoriques :

  • la poursuite du projet initial, qui dispose d'autorisations administratives mais dont la viabilité économique n'est pas avérée ;
  • la reconfiguration du projet qui ne porterait plus que sur 110 des 280 hectares envisagés, et qui pourrait justifier la création de la station de la ligne 17 ;
  • l'abandon complet et le maintien de la vocation agricole du site.

M. Rol-Tanguy esquisse par ailleurs une réorientation du projet de la ligne 17 vers la gare de Villiers le Bel, qui n'est absolument pas compatible avec le tracé défini par la loi et avec les premières travaux en cours de réalisation dans le secteur du Bourget.

Le fait est que la ligne 17 soit assez largement motivée par l'urbanisation du Triangle de Gonesse, qui devait générer 40% de la fréquentation de cette ligne, pose inévitablement la question de la poursuite de ce projet évalué à 2,7 MM€ (conditions économiques de 2012) pour 60 à 80 000 voyageurs par jour.

Desserte de Roissy : on fait quoi ?

Les deux dossiers ne sont certes pas liés mais ils ont assurément 3 points communs :

  • un rôle fort de l'Etat dans leur émergence et leur portage ;
  • la desserte de Roissy et une concurrence entre les 2 projets (territoires desservis, tarification, fréquence) ;
  • le fort clivage parmi la population, les associations et les élus locaux.

Cette situation est aussi la conséquence d'un déficit de vision d'ensemble sur ce territoire, déjà soulevé par transportparis dans le dossier consacré à la desserte de Roissy. L'urgence est donc bien à sécuriser les chantiers ferroviaires essentiels à la desserte du nord parisien, tant pour d'évidentes raisons industrielles (programmation des travaux) que pour limiter dans la mesure du possible une crispation déjà vive sur CDG Express.

Pour autant, étant donné l'avancement des travaux, l'heure des choix sans frais est assurément dépassée.

8 décembre 2020

Premiers rails sur T12

Ils sont arrivés au début du mois de novembre à Evry-Courcouronnes et à Viry-Châtillon : les premiers rails ont été posés sur la section urbaine de T12 sont apparus sur 2 carrefours d'abord. La voie d'abord composée de traverses en béton bi-bloc, posées sur une dalle, qui sont ensuite noyées dans du béton, sur laquelle sera posé le revêtement final, minéral ou végétalisé. La constitution est donc assez similaire à celle des tramways urbains en voirie, avec une méthode assez lourde et rigide, y compris sur les sections en site propre intégral hors voirie.

rails-T12

Premiers rails sur T2 à Viry-Châtillon : des dispositions classiques pour constituer une voie sur dalle, à la maintenance en principe plus économique si elle ne révèle pas a posteriori des malfaçons ou une usure prématurée. (cliché Ile de France Mobilités)

8 décembre 2020

Première rame Dualis pour T13

Arrivée en 2 parties comme d'habitude pour les tramways longs, la première des 11 rames Dualis de T13 est arrivée au centre de maintenance de Versailles Matelots, en cours d'achèvement.

premier-Dualis-T13

En voilà un premier bout : alors que les travaux de T13 se poursuivent, les livraisons de matériel commencent. Mais pour monter à bord, il faut encore être patient... (cliché Ile de France Mobilités)

Si les travaux sont très largement avancés, il faudra attendre encore 18 mois pour que les voyageurs puissent emprunter ce nouveau tram-train entre Saint Germain en Laye et Saint Cyr, qui aura la particularité (dont on se passerait bien...) de comprendre une section ferroviaire classique encadrée par des sections urbaines. Encore une ligne sur laquelle on risque d'avoir des regrets de ne pas avoir engagé un choc de simplification pour en améliorer l'efficacité...

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30 novembre 2020

T9 : effectif au complet

L'autre nouveauté des prochains mois, le tramway T9, vient de recevoir sa 22ème rame Citadis. Les essais de vérification des installations ont débuté sur la section Orly Gaston Viens - Choisy le Roi Rouget de Lisle... à toute petite vitesse évidemment. Ils débuteront en janvier prochain sur la section Paris - Choisy le Roi.

Keolis se prépare donc à l'exploitation de cette ligne de tramway pas tout à fait comme les autres, puisque c'est la première dont l'exploitation n'a pas été attribuée d'office à la RATP mais confiée à un opérateur après appel d'offres. Pour la filiale du groupe SNCF, c'est évidemment une vitrine qu'il s'agira de soigner car les regards ne manqueront pas, surtout pour pointer les moindres failles. On pourra aussi - reconnaissons que c'est un peu perfide - dresser quelques comparaisons avec d'autres lignes, au hasard T4 et T11, dont les difficultés de fonctionnement ne cessent d'augmenter.

Comme sur tous les autres tramways franciliens, il ne vous échappera pas qu'il faudra surveiller la qualité de fonctionnement de la priorité aux carrefours, car ce sera l'un des éléments déterminants dans la qualité de l'exploitation et la régularité. En la matière, les autres lignes sont plutôt à la traîne avec un niveau de priorité encore insuffisant, même si on a pu constater quelques progrès (à confirmer dans les prochains mois).

Rendez-vous au printemps...

depot-T9

Les Citadis 405 de T9 sur leur atelier de maintenance et de remisage. (cliché Ile de France Mobilités)

30 novembre 2020

Prolongement de la ligne 14 du métro : des bus adaptés

C'est donc le 14 décembre prochain que la ligne 14 du métro sera prolongée de la gare Saint Lazare à la mairie de Saint Ouen, à l'exception de la station de la porte de Clichy qui ouvrira dans le courant du mois de janvier. Cette opération est attendue de longue date tant elle est liée à un sujet qui occupe depuis près de 20 ans le haut du panier des préoccupations dans les transports franciliens : la congestion de la ligne 13. Mais ce n'est pas tout, car ce prolongement suit le développement du quartier des Batignolles, la réalisation du nouveau tribunal de Paris à la porte de Clichy et l'installation de la Région Ile de France à Saint Ouen.

Avant même d'aller faire un tour sur cette extension, parlons de l'évolution du réseau de bus à Paris, Clichy, Levallois et Saint Ouen, communes directement concernées par le projet.

RRS-metro14-paris

A Paris, hormis quelques petits ajustements de tracé, il faut surtout retenir le prolongement de la ligne 28, absorbant la ligne 528, pour former une liaison Gare Montparnasse - Porte de Clichy, et le prolongement de la ligne 163 à la porte de Clichy, abandonnant le terminus Pont Cardinet qui posait des problèmes avec des riverains appréciant peu les autobus.

RRS-metro14-clichy

A Clichy la Garenne et Levallois-Perret, les évolutions sont un peu plus conséquentes. La ligne 138 est limitée à la gare de Saint Ouen. La 173 abandonne sa boucle d'accès à la porte de Clichy. Les lignes 174 et 274 sont en partie décroisées, et la ligne 274 est prolongée de Levallois Voltaire-Villiers à la porte des Ternes (en attendant probablement d'atteindre la porte Maillot à l'issue des travaux EOLE et T3). Ces deux lignes conservent un tracé complexe du fait du plan de circulation comprenant de nombreuses rues étroites en sens unique.

RRS-metro14-st-ouen

A Saint Ouen, les modifications sont plus nombreuses. Outre le parcours rendu bien plus lisible de la ligne 173, on note l'extension de la ligne 66 aux Docks, le prolongement de la ligne 140 de Gabriel Péri à la mairie de Saint Ouen par les quais de Seine, le prolongement de la ligne 237 de la mairie de Saint Ouen à la porte de Saint Ouen et la limitation de la ligne 340 à Gabriel Péri, au lieu de son terminus de la mairie de Clichy.

27 novembre 2020

Z6400 : c'est fini

Dans le relatif anonymat de cette période si étrange, les Z6400 sont donc parties sur la pointe des pieds. Les Z50000 étant désormais en nombre suffisant (144 mi-novembre 2020) sur le réseau Saint Lazare, les derniers éléments ont été retirés du service. Avec elles, s'éteignent les dernières automotrices de banlieue en acier inoxydable, et indiscutablement les plus réussies. Composées de 4 caisses dont 2 motrices, leurs performances et leur adhérence était bien meilleure que les séries inox précédentes, Z5100, Z6100, Z6300 et Z5300. Honnêtes besogneuses, elles étaient depuis 25 ans assez peu sollicitées puisque leurs prestations sur les groupes II et III de Saint Lazare ne les faisaient plus dépasser les 90 km/h... alors qu'elles avaient été conçues pour rouler à 120, vitesse qu'elles ont pratiqué à leurs débuts en 1976 sur Paris Nord - Roissy, tandis que certaines sections du groupe II autorisaient jusqu'à 110 km/h...

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Bécon les Bruyères - 8 mai 2008 - La Z6463/4 dans son jardin : le groupe II, filant vers Paris avec les tours de La Défense en arrière-plan. Un matériel qui aura fait date dans l'histoire - moins connue - du matériel de banlieue. © transportparis

Bonne retraite aux Z6400 !

16 novembre 2020

T4 : bientôt 100% Dualis

Cela se confirme : les Avanto vont quitter T4 puisque le financement, pour environ 70 M€, de 13 rames Dualis par Ile de France Mobilités a été acté. Pourtant, les trams-trains de Siemens ont été mis en service voici 14 ans à la création de la ligne Bondy - Aulnay. Avec les 15 rames livrées pour la desserte de l'antenne de Montfermeil et les 15 rames de T11, les 15 Avanto posaient quelques questions sur la gestion de 2 parcs auxquelles s'ajoutaient des critiques sur la fiabilité de ce matériel.

Ainsi, l'atelier tram-train de Noisy le Sec se retrouvera avec un parc de 43 rames Dualis aptes au 750 V continu et au 25 kV 50 Hz, avec attention : si les rames de T4 ont des roues à profil mixite urbain-ferroviaire, celles de T11 ont des roues à profil purement ferroviaire... Si les rames de l'une peuvent aller sur l'autre, l'inverse ne fonctionne pas. Les outils d'exploitation diffèrent également, tout comme les logiques de billettique, avec validation à bord sur T4.

Certes, la gestion d'une flotte homogène est un facteur facilitant, surtout que les Avanto ne sont pas autorisés entre Gargan et Montfermeil, mais on peut aussi s'interroger sur ce renouvellement précoce qui a tout de même un coût : depuis 14 ans, ces rames ont souvent connu des problèmes de disponibilité, ce qui n'a guère plaidé en leur faveur. Pour autant, les multiples plantages de T4 et T11 interpellent aussi sur le fonctionnement de ces lignes même si pour l'instant, il semble encore trop tôt pour déterminer l'origine de ces tracas, qui ne donnent pas bonne presse à ces lignes.

Le ministère des supputations est ouvert quant au sort de ces rames... sachant que l'horizon est quelque peu bouché en Ile de France, et que Mulhouse a aussi un sureffectif pour la desserte de la vallée de la Thur.

Voir aussi le dossier de transportrail sur les trams-trains français

 

9 novembre 2020

Ligne 18 : comme une fuite en avant

La polémique sur cette ligne ne va pas s'éteindre... au contraire. Le rapport de l'enquête publique modificative recèle quelques petites pepites. Contentons-nous des conclusions.

Ainsi, le coût de réalisation de la ligne 18 du Grand Paris Express entre Orly et Versailles Chantiers a augmenté de 50% en 2 ans, passant de 3,1 à 4,45 MM€ : dans ces 1,3 MM€, près de la moitié - 685 M€ - sont dus aux provisions pour risques sur la seule station CEA Saint Aubin, près du carrefour du Christ de Saclay. La SGP va donc devoir reprendre l'évaluation socio-économique du projet, mais manifestement, la commission semble peu inquiète par cette dérive... et joue la carte de la fuite en avant en ressortant du formol la section Versailles - Nanterre.

« En conclusion, la commission estime nécessaire de recommander que tout soit mis en œuvre pour respecter le nouveau calendrier de mise en service du tronçon entre l’aéroport d’Orly et la gare CEA Saint-Aubin; elle considère que la rentabilité globale du projet est démontrée par les trafics attendus, mais que la rentabilité du tronçon Saclay-Versailles serait mieux assurée par la mise en service dès 2035 du tronçon entre Versailles-Chantiers et Nanterre-La Folie. »

Section dont plus personne - heureusement - ne parle, car avec pour unique arrêt une gare à Rueil-Malmaison pas du tout connectée au RER A, cette section apparaît complètement inutile et redondante avec le réseau ferroviaire dans l'objectif de relier Versailles à La Défense.

Le plus surprenant, c'est l'unique réserve. Sur un tel projet, on pourrait considérer que la réserve d'une commission d'enquête publique - qui, si elle n'est pas levée, rendrait négatif l'avis qu'elle émet - porte sur des sujets sérieux, liés à l'intérêt du projet. Non, pas du tout. Dans le cas présent, la réserve porte sur des sujets complètement anodins liés aux nuisances sonores et vibratoires du passage des rames et à leurs impacts sur la santé des riverains.

On a l'impression de revenir en 1837, quand certains médecins affirmaient le plus sérieusement du monde la dangerosité du chemin de fer pour l'équilibre mental des voyageurs, sans compter la perturbation des riverains et du bétail voyant des locomotives rouler à 40 km/h. On a donc affaire à un projet contesté quant à son utilité et à sa viabilité économique et la seule réserve porte sur la prévention de risques psycho-sociaux liés à la circulation du métro !

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