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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
3 octobre 2023

NExTEO : sortie de crise ?

Le projet de pilotage automatique sur le RER B et sur le tronçon central du RER D a connu des hauts (un peu) et des bas (beaucoup) avec un protocole de financement porté à 70 % par la Région et 30 % par l'Etat. L'objectif serait une mise en service complète dans 10 ans. Un délai d'autant plus long que beaucoup de temps a été perdu, notamment lorsque l'ancien président de SNCF Réseau, Luc Lallemand, avait décidé, sans prévenir la RATP ni la Région, d'abandonner le projet : une posture qui a probablement été la goutte d'eau faisant déborder le vase et conduisant à son limogeage (salutaire).

Il n'en demeure pas moins que NExTEO devra confirmer qu'il est capable d'écouler au moins 36 trains par heure entre Châtelet et Gare du Nord, de sorte à pouvoir assurer a minima les 20 trains du RER B, les 12 trains du RER D... et permettre l'ajout d'au moins une mission a minima sur une des deux lignes, qui d'ici là, auront bénéficié d'un nouveau matériel. Les RERng devraient commencer à circuler sur le RER D au printemps 2024. En revanche, les premiers MI20 accuseraient déjà 13 mois de retard sur un calendrier il est vrai assez tendu, mais Alstom pense possible de pouvoir tenir l'échéance de fin 2030 pour achever la livraison des 146 éléments commandés. Les MI84 auront peut-être été rénovés d'ici là...

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16 septembre 2023

RER B : un été riche en travaux

Cet été, le RER B a été exploité en pointillés du fait de plusieurs opérations.

La plus impressionnante avait lieu au sud, à Massy, avec l'opération dite Chagall, avec le remplacement des ponts dits de Chartres et de Gallardon. Ces deux ouvrages métalliques parallèles, l'un sur le RER B, l'autre sur le RER C (Grande Ceinture) passent sur le cadre dans lequel passent les TGV, sur l'emprise de la ligne de Chartres via Massy, Limours et Gallardon. D'où la dénomination du projet.

Quelques chiffres : les tabliers remplacés affichaient 460 tonnes chacun sur la balance mais les nouveaux sont d'une toute autre envergure avec 1375 tonnes pour le premier er 960 tonnes pour le second, sans oublier les 4544 tonnes de la la grue de chantier, d'une hauteur de 100 mètres.

Le trafic a été interrompu, selon que les phases de chantier emportaient ou non les installations de signalisation et d'alimentation, le tronçon entre Bourg-la-Reine (ou Fontaine-Michalon) et Massy-Palaiseau entre le 14 juillet et le 20 août.

Au sud encore, la branche de Robinson a fait relâche pendant un mois, en lien avec la modernisation du poste d'aiguillages de Bourg-la-Reine et la préparation des infrastructures au futur MI20.

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Bourg-la-Reine - 15 septembre 2023 - Rehaussement partiel sur le quai en direction de Robinson, illustrant l'une des facettes des adaptations des gares au futur MI20. Deux bosses ont été réalisées correspondant aux points d'arrêt en unité simple (malheureusement toujours effectives en soirée sur la ligne) et double. © Babskwal

A cela s'ajoutait la fermeture de la gare de Bagneux pour travaux et 3 semaines d'interception en fin de soirée entre Denfert-Rochereau et Gare du Nord.

Au nord, les responsables de la SNCF, les élus régionaux et même le gouvernement étaient sur leurs gardes face à l'interception du RER B entre le 12 et le 14 août. Il s'agissait de la création d'installations de retournement en aval de la gare de La Plaine - Stade de France afin d'améliorer la gestion de perturbations. L'année dernière, une opération similaire avait été réalisée au Bourget. Désormais, le RER B dispose de terminus de secours à la gare du Nord (situation qui prévalait depuis les origines de l'interconnexion), à La Plaine, au Bourget et à Aulnay-sous-Bois. Cependant, il ne s'agit que de permettre le retournement des trains, en ligne, avec l'ajout de communications entre les voies, de la signalisation afférente et des escabelles permettant aux conducteurs de changer de cabine. Il reste maintenant à évaluer l'efficacité réelle de ces installations. Le risque est d'avoir ajouté des appareils de voie et de la signalisation, générant des coûts de maintenance supplémentaires, pour un avantage tributaire de leur appropriation réelle par l'exploitant, en fonction de leur praticité.

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La Plaine - Stade de France - 22 août 2023 - Compte tenu de la configuration des voies, il n'était pas possible d'en ajouter pour créer des installations de terminus. Aussi, les aménagements réalisés permettront un retournement en pleine voie. © transportparis

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Le Bourget - 22 août 2023 - Outre le fait qu'on peut toujours voyager sur le RER B dans une ambiance vintage à bord de MI84 non rénovés, la gare du Bourget est devenue en 2022 l'autre point de retournement de repli sur le tronc commun entre Paris et Aulnay, mais là aussi avec des installations en pleine voie. © transportparis

En outre, les trains n'ont pas dépassé Gare du Nord à partir de 22h45 durant 10 semaines pour des travaux de maintenance.

Et ce n'est évidemment pas fini puisque, avec la rentrée, réapparaissent les interceptions en soirée, notamment pendant 3 semaines en octobre entre Aulnay et Roissy pour cause de renouvellement de la voie. Il faut espérer que ces opérations finiront par porter leurs fruits, même s'il ne faut pas négliger le fait qu'une partie de l'irrégularité des trains est plutôt la conséquence de certains comportements de voyageurs, ou de procédures de sécurité publique en cas de bagage oublié dont le dimensionnement par rapport à la réalité de la situation semble exagéré...

2 septembre 2023

RER A : où en est la rénovation des MI2N ?

Si le retard dans le programme de rénovation des MI84 du RER B connaît un certain succès médiatique en raison de la situation particulièrement critique de cette ligne, de la croissance de sa fréquentation et des difficultés récurrentes de l'exploitation, il ne faudrait pas oublier qu'une autre opération de rénovation d'un matériel d'une ligne de RER principalement exploitée par la RATP continue aussi de faire du quasi-surplace.

Pour l'instant, une seule rame MI2N est allée respirer le bon air des Pyrénées (CAF est titulaire du marché), mais n'est toujours pas revenue en service commercial. Les essais ont débuté depuis plusieurs semaines. On peut avoir l'impression que ces 43 rames sont victimes du même syndrome que leurs aînées. Pourtant, le processus a été engagé à peu près au bon moment, alors que le parc était dans la tranche 20-25 ans. Et il y en avait besoin. Les rames sont passablement défraîchies, les sièges usés à la corde (déjà que leur confort est assez précaire), les portes parfois capricieuses et les fenêtres de plus en plus encrassées.

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Sartrouville - 14 juin 2020 - Si l'extérieur des rames n'est pas trop dégradé, c'est l'effet de leur pelliculage remis à neuf dans les années 2010. Cependant, à l'intérieur les rames ont quand même subi les effets d'une exploitation très intensive et d'une fréquentation record. Il va donc falloir sérieusement accélérer la cadence de rénovation des 42 autres rames ! © transportparis

23 juillet 2023

RER E : plein trafic en novembre 2024

Si le prolongement du RER E à Nanterre La Folie débutera très prudemment le premier avril 2024 avec un train tous les quarts d'heure en heures creuses seulement (10h - 16h), on connaît désormais la date de mise en service d'une exploitation plus normale : ce sera le 4 novembre 2024. A cette date, les 16 trains par heure et par sens en pointe emprunteront la section nouvelle. En heures creuses, la desserte de référence comprend 10 trains par heure.

C'est tout de même peu et il serait souhaitable de compléter ce service au moins en heures creuses pour maintenir 16 trains par heure toute la journée, avec des navettes Nanterre La Folie - Rosa Parks (toutes les 15 minutes) et Nanterre La Folie - Magenta (toutes les 30 minutes) puisque les tiroirs situés en aval de la gare Rosa Parks ont une capacité limitée à 4 trains par heure.

Reste donc à savoir quand ces installations de retournement seront livrées... et combien de rames seront disponibles pour l'exploitation. Il en faut 83 pour assurer le service de la phase 1 telle qu'elle figurait dans le projet adopté en 2012, sachant que les MI2N - et les Franciliens - ne seront pas à l'aise dans la rampe de 37 ‰ entre La Défense et La Folie. Bref, le calendrier de livraison des RERng est lui aussi déterminant.

Rappelons quand même que dans le scénario initial, le service de base de la première phase du prolongement du RER E prévoyait :

  • 22 trains par heure dans le sens de la pointe avec les 16 des missions de l'est renforcés de 6 navettes La Folie - Rosa Parks (4) ou Magenta (2) ;
  • 16 trains par heure en journée et en contrepointe avec les 10 missions de l'est et les 6 navettes.

 

14 juillet 2023

RER E : jonction assurée avec Nanterre

La section nouvelle entre Haussmann - Saint-Lazare et Nanterre La Folie du RER E est désormais raccordée physiquement et techniquement (voie, signalisation, alimentation électrique) à la section actuellement exploitée. Les circulations destinées à vérifier la conformité des nouvelles installations ont également débuté.

Le nouveau Centre de Commandement Unifié de Pantin sera pleinement opérationnel à l'automne. Jusqu'à l'automne, il prend  progressivement la mains le trafic local et national du réseau Est mais aussi du réseau Saint-Lazare. Ce choix est fondé sur la priorité accordée à l'unicité de la supervision du trafic sur le RER E, ce qui est une nouveauté dans un schéma de télécommande des installations et de gestion du trafic conçu selon un schéma très radial.

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Nanterre - 14 juillet 2023 - La gare de La Folie prend forme. Surtout, elle est désormais raccordée à l'infrastructure exploitée du RER E. La passerelle reliera à terme l'entrée de la gare, à droite, donnant sur le boulevard de La Défense, et la future entrée de la station du Grand Paris Express accueillant dans un premier temps la ligne 15. © transportparis

Il faut ajouter que le nouvel atelier de maintenance de Mantes-la-Jolie, autre pièce maîtresse du projet EOLE, est désormais en travaux : la première pierre (enfin, le premier parpaing) a été scellé le 15 juin dernier. Il est essentiel pour la future exploitation de bout en bout, complétant les installations existantes de Noisy-le-Sec dont la capacité ne permet pas de gérer la totalité du matériel nécessaire sur la ligne. En complément, un nouveau site de remisage du matériel est également en construction à Nanterre, sur le site des anciens ateliers de La Folie, qui renoueront donc avec une activité disparue en 1993. Il sera en quelque sorte l'équivalent de celui de Vaires, au-delà du terminus de Chelles.

Cependant, la mise en exploitation du RER E se fera de façon extrêmement progressive avec une phase 1 jusqu'à Nanterre La Folie qui sera quasiment invisible puisque les trains ne circuleront qu'en heures creuses et seulement tous les quarts d'heure sur la section nouvelle. Le régime nominal avec 22 trains par heure dans le tronçon central est prévu... ultérieurement.

A plus court terme, les premiers RERng (série Z58000) devraient être mis en service cet automne : il est temps, car les MI2N série 22500 sont dans un état assez dégradé. C'est aussi à cette échéance que débuteront les premières circulations d'essais avec le matériel commercial, en tablant sur 20 rames RERng disponibles à cette échéance.

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Gagny - 9 juin 2023 - Les MI2N du RER E présentent des signes de vieillissement évidents, qu'on repère d'abord à l'état de la peinture. Compte tenu de l'impossibilté de les réutiliser après l'arrivée des RERng, ces rames ne sont pas concernées par un programme de rénovation. De toute façon, vus les problèmes rencontrés sur l'opération concernant les 43 rames de la RATP, ce n'est probablement pas plus mal... D'ici la fin d'année, il faut donc espérer que les RERng soient assez nombreux pour bien entamer le retrait du service de cette série. © transportparis

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7 juin 2023

RERng : première homologation

L'Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire a délivré le feu vert à la mise en exploitation des RERng (série Z58000) en version 6 caisses, pour le RER E. Ce sera l'une des principales nouveautés de la rentrée de septembre. L'autre bonne nouvelle (il y en a quand même), c'est la démolition du mur en fond de gare Haussmann Saint-Lazare. La continuité est donc assurée d'est en ouest. L'organisation de l'exploitation et de la maintenance se met aussi au diapason en vue de la mise en service (très progressive) du RER E jusqu'à Nanterre La Folie à partir d'avril prochain.

Pendant ce temps, les essais préalables à l'homologation de la version 7 caisses (Z58500) pour le RER D se poursuivent : les premières circulations commerciales sont attendues au printemps 2024.

Il va falloir aller faire un tour à l'est pour quelques photos de cette nouvelle génération de matériel !

22 mai 2023

MI84 : une rénovation finalement a minima

Le feuilleton de la rénovation du matériel du RER B connaît un nouvel épisode. Le programme sur les MI79 avait déjà été riches en péripéties, notamment autour de l'amiante dans certaines parties non exposées et dans les apprêts de peinture. Pour les MI84, le déclenchement très - trop ! - tardif de l'opération a nécessité des adaptations compte tenu des quelques différences dans la constitution des caisses entre les deux générations. On les repère par exemple au choix de conserver les plafonds d'origine, rénovés et non changés comme dans les MI79. Cependant, le rythme de traitement des rames est beaucoup trop lent. Ile-de-France Mobilités a donc finalement décidé de poursuivre la rénovation des MI84 de façon minimaliste puisque de toute façon, le calendrier de retour en ligne de ces rames allait quasiment coïncider avec l'arrivée des MI20.

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Bourg-la-Reine - 16 février 2023 - La livrée tricolore définie en 1979 par la RATP et la SNCF pour le RER fait de la résistance sur les MI84. La rénovation de ces rames est beaucoup trop lente et il n'est pas certain que tous les voyageurs soient sensibles à leur ambiance vintage... © transportparis

Dans cette affaire, il ressort donc un handicap originel : la rénovation des MI79 a débuté beaucoup trop tard. Pour une durée de vie nominale de 40 ans, déjà bien dépassée par une partie du parc, un tel processus débute en général à mi-vie. Il aurait donc fallu l'engager en 2000 et non pas en 2007. Les MI84 auraient dû être traitées dans la foulée.

Il reste maintenant à espérer que les MI20 arrivent en temps voulu et avec le niveau de fiabilité suffisant pour une exploitation sans encombres.

Le propos vaut également pour les MI2N du RER A : la première rame n'est toujours pas revenue en exploitation. Autant dire qu'il est permis d'être dubitatif sur le délai de traitement des 42 autres unités.

4 mai 2023

RER C : les évolutions avec T12

La mise en service en décembre prochain de T12 entre Massy-Palaiseau et Ervy-Courcouronnes entrainera une première série de modifications de la desserte du RER C avec la suppression de la mission circulaire Versailles Rive Gauche - Versailles Chantiers. On devrait perdre un peu moins de touristes dans la vallée de la Bièvre.

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Gravigny-Balizy - 21 avril 2023 - Les Z2N laisseront la section Massy-Palaiseau - Petit-Vaux aux Dualis à la fin de l'année. Les travaux d'adaptation de la gare de Gravigny-Balizy ont débuté, avec l'adaptation des quais, dont on note qu'ils s'approchent un peu plus de la voie, positionnée pour procurer un accès de plain-pied dans un matériel dont le plancher se situe à 34 cm au-dessus du rail. © transportparis

Ainsi, l'horaire 2024 mariera la branche Versailles Rive Gauche avec celle d'Etampes, tandis que celle de Saint-Quentin-en-Yvelines sera limitée à Juvisy. La mission Pontoise restera orientée vers Brétigny, celle de Montigny vers Massy-Palaiseau via Pont-de-Rungis et celle de Dourdan vers Chaville-Vélizy.

La mission de renfort en heure de pointe Brétigny - Paris Austerlitz (surface) sera rendue omnibus entre Paris et Choisy-le-Roi.

Des arrêts supplémentaires sont prévus en heure de pointe aux Ardoines, en préfiguration de la future correspondance avec la ligne 15. Les gares de Savigny-sur-Orge et Epinay-sur-Orge gagnent des arrêts en heure de pointe du matin vers Paris, effectués par la mission Dourdan, directe de Juvisy à Bibliothèque François Mitterrand. C'est un peu surprenant, car non symétrique, et probablement justifié par le fait que la pointe du matin est plus concentrée que celle du soir. Néanmoins, on s'éloigne un peu plus des principes de séparation des dessertes de la zone dense et de la grande couronne.

Enfin, une navette Massy-Palaiseau - Versailles Chantiers sera maintenue en attendant le prolongement de T12, dont on attend encore la confirmation au travers du prochain Contrat de Plan Etat-Région.

Dans ce schéma, le RER C amorce timidement une simplification nécessaire mais il reste au milieu du gué. Il reste 5 missions au quart d'heure dans le tronçon central, soit 20 trains par heure, mais les missions de grande couronne ne sont pas dissociées du système de proche et moyenne banlieue. Enfin, le val d'Orge reste desservi par 2 missions au quart d'heure et non 3.

3 mai 2023

RERng : première levée d'option

Jusqu'à présent, seules 71 rames RERng (qui seront numérotées Z58000 en version 6 caisses et Z58500 en version 7 caisses) avaient été commandées à la signature du contrat-cadre. Une première option de 60 rames a été levée, représentant un milliard d'euros d'investissement. Cependant, il ne s'agit que de l'étalement comptable des commandes puisque l'objectif est bien de renouveler la totalité du parc du RER D (en version 130 m) et d'équiper complètement le RER E (en version 112 m) prolongé à l'ouest et débarrassé de ses MI2N.

A priori, les premières mises en circulation sont prévues pour le mois de septembre, en principe sur le RER E afin de libérer les Franciliens et préparer l'augmentation du parc afin de couvrir l'exploitation de la ligne prolongée à Nanterre. Pour le RER D, la mise en service aura lieu au premier semestre 2024 en commençant par les missions vers Corbeil.

16 mars 2023

RER B : un audit avant les remèdes ?

Dans la première décennie de ce siècle, le RER A était sous les feux de la rampe, car son exploitation pâtissait d'un trafic en hausse continue. Le renouvellement du matériel roulant avec l'arrivée des MI09, la mise en place du pilotage automatique sur SACEM dans le tronçon central, l'évolution du plan de transport et un relatif tassement de la fréquentation du fait d'une dose accrue de télétravail parmi une partie des voyageurs et une incitation au décalage des horaires de travail ont quand même porté leurs fruits.

C'est plus difficile sur le RER B, où les effets de l'opération RER B Nord+ ont été pour le moins limités : si la ponctualité avait finalement réussi à atteindre 90 % , le bénéfice fut de courte durée et l'année 2022 s'est terminée avec un résultat plafonnant autour de 85 %.

La fréquentation de la ligne continue d'augmenter et tangente véritablement le million de voyageurs quotidiens, mais avec au mieux 20 trains par heure et par sens, d'une capacité de 1680 places. Les MI79 ont largement passé le seuil des 40 ans. Les MI84, à peine plus jeunes, sont d'autant plus défraîchis que leur rénovation n'en finit pas de prendre du retard : les rames sortent au compte-gouttes et il devient difficile d'esquisser une hypothèse sur la fin de ce processus dont il faudra bien un jour admettre qu'il a été engagé beaucoup trop tardivement, plus encore que pour les MI79. En attendant, il est toujours possible de voyager dans l'ambiance du milieu des années 1980 sur des sièges usés jusqu'à la corde...

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Bourg-la-Reine - 16 février 2023 - Les années passent et la livrée tricolore du RER fait de la résistance du fait de l'extrême lenteur du programme de rénovation - structurellement bien trop tardif - des MI84. Cette situation participe à l'image très dégradé de la ligne B, dont la capacité est de moins en moins adapté à l'augmentation du trafic. © transportparis

Il faut aussi ajouter à ce rapide et sombre portrait que les travaux sur la section nord donnent l'impression de ne jamais se terminer, comme en attestent les affiches collées sur les fenêtres des portes du matériel (et dont la lisibilité reste somme toute relative), et de ne pas avoir beaucoup d'effets au quotidien sur la fiabilité du service.

Un audit, un de plus serait-on tenté de dire, près de 10 ans après celui sur l'exploitation francilienne : c'est la demande d'Ile-de-France Mobillités adressée à un ancien directeur général de la RATP (Yves Ramette) et à deux ingénieries ferroviaires (Rail Concept et Setec). L'objectif est de trouver des solutions pour redresser la situation et gagner un point de régularité par an et revenir à 90 % en 2027.

Dans ce contexte, évidemment, il faudra miser sur la fiabilité et l'amélioration des échanges de voyageurs en station avec le nouveau matériel MI20, mais il ne pourra à lui seul être le remède miracle. Le déploiement de NExTEO concentre bien des attentions : le projet semble remis sur les rails après la sortie de piste infligée par l'ancien président de SNCF Réseau... avant que lui-même ne soit expédié sur une voie de garage. Néanmoins, il reste encore à confirmer la capacité réelle atteignable : il faudrait au moins garantir les 32 trains existants et si possible viser 36 trains. Rappelons quand même que le schéma de signalisation entre Châtelet - Les Halles et Gare du Nord autorise un retour à voie libre en un peu plus de 85 secondes soit une capacité théorique de 40 trains. Sur ce cas précis, le triptyque NExTEO - RERng (pour le RER D) - MI20 (pour le RER B) sera donc essentiel... mais non suffisant.

Il faudra probablement réexaminer certains principes d'exploitaiton, notamment sur cette section : la spécialisation des voies à Gare du Nord est une mesure dont la rigidité peut faire question dès lors que 2 trains du RER B passent entre chaque train du RER D (20 d'un côté, 12 de l'autre). Réceptionner des trains du RER B sur la voie affectée au RER D pourrait éviter d'arrêter un train dans le tunnel : l'arrêt en pleine voie n'est-il pas une mesure à bannir par principe en zone (hyper-)dense ?

Le RER B est tout particulièrement sensible aux malaises voyageurs, dont les sources sont probablement multiples et pas uniquement le fait de la charge importante des trains, et aux bagages oubliés... mais surtout à la méthode de traitement de ces situations. 

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