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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
1 août 2019

Le Grand Paris passe aussi par les autobus (et les autocars)

Dites « Grand Paris » à quelqu'un que vous croisez dans la rue, il pensera évidemment d'abord aux nouvelles lignes de métro. S'il vous parle de la métropole, c'est déjà quelqu'un d'averti. Il faut bien reconnaitre que derrière les intentions initiales d'un grand plan d'urbanisme, il n'y a pas grand chose et d'une certaine façon, ce n'est peut-être pas plus mal car les schémas esquissés voici une dizaine d'années n'étaient probablement pas à la hauteur des défis sociétaux et environnementaux qui sont face à nous.

Plus que jamais, transport et urbanisme sont deux ingrédients qu'il faut urgemment coordonner pour maîtriser les flux et la consommation d'énergie. Cependant, il est évidemment illusoire de penser - ne serait-ce qu'une seconde - que le Grand Paris Express suffira à résoudre tous les problèmes de transport en Ile de France. C'est tourner le dos à la réalité des flux dans la Région.

C'est la raison pour laquelle transportparis ouvre un dossier consacré au rôle des autobus et des autocars. On compte en 2019 plus de 1500 lignes et 10 000 véhicules envron, soit une moyenne de 6 à 7 véhicules par ligne mais de très forts contrastes puisque certaines lignes en zone dense, notamment celles exploitées par la RATP, peuvent engager plusieurs dizaines d'autobus en ligne. Ce sont à la fois des maillons de proximité, pour la desserte fine des différents bassins de vie qui constituent la Région Ile de France, mais aussi un complément aux infrastructures ferroviaires pour assurer des liaisons, souvent en rocade, particulièrement en grande couronne où 80% des trajets ne sont pas liés au coeur de la métropole.

150415_gare-routiere-cesson

Cesson - Rue de la gare - 15 avril 2015 - Devant la gare de Cesson, une batterie d'autobus attend les voyageurs du RER D. La coordination des réseaux, routiers et ferroviaires, est un élément essentiel de l'attractivité des transports en commun, surtout en grande couronne, sur des territoires de moindre densité où la fréquence est moindre. © transportparis

C'est aussi (d'abord ?) par la poursuite et l'amplification de la politique de renforcement de l'offre sur ces réseaux, par une lisibilité accrue de leur organisation, par des gains de performances grâce à des aménagements de voirie et, évidemment, par une capacité accrue, que les lignes d'autobus et d'autocars en Ile de France pourront capter au fil du temps un trafic plus nombreux pour essayer d'endiguer un trafic automobile qui n'a pas été réellement maîtrisé jusqu'à présent. Mais évidemment, sans action croisée entre les réseaux de transport et les choix d'urbanisme, les efforts sur les transports en commun risquent d'être de faible portée... même avec les milliards investis sur les grands projets à haute visibilité médiatique.

Notre nouveau dossier est en ligne et attend évidemment vos commentaires.

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Commentaires
P
excellent article
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Z
On en saura prochainement davantage au sujet de la volonté d'IDFM de développer (ou pas) l'offre bus en grande couronne : les DCE détaillés des 7 premiers lots bus devraient être transmis aux entreprises candidates courant septembre. Évidemment, si la demande est de rester à kilomètres constants (voire pire), il sera difficile d'aller vraiment très loin une fois les doublons traités.
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J
Les réseaux urbains "autonomes" de banlieue souffrent apparemment des mêmes maux que ceux des villes moyennes en dehors de la mégapole : le manque d'attractivité, donc de fréquentation, donc de dessertes, donc d'attractivité etc... en plus d'une polarisation spécifique des déplacements et de problèmes de circulation routière plus graves que dans les autres régions.<br /> <br /> Il serait intéressant de comparer les réseaux de Versailles, Meaux, Melun, etc... à des agglomérations comparables mais hors banlieue pour voir l'impact de cette spécificité sur les réseaux locaux.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Au fait, puisque "La majorité des flux s’effectue donc au sein de la banlieue, et majoritairement au sein de la commune ou d’un groupe de communes limitrophes.", y a-t-il vraiment un problème de distance des trajets ?<br /> <br /> N'est-ce pas plutôt révélateur de l'incapacité de nos TC - en Île-de-France et ailleurs - à capter les trajets courts (hors zone très denses que constituent les centres-villes) ? <br /> <br /> J'enfonce des portes ouvertes en disant qu'il n'y a que les modes lourds (métro, train à forte fréquence et tram dans certains cas) qui atteignent des parts modales vraiment intéressantes, mais je ne comprends pas bien l'objectif de la "réflexion sur des logiques d’urbanisme fondées sur la réduction de la distance parcourue" : viserait-elle à rendre les trajets assez courts pour être faisable sans voiture mais plutôt à pieds, ou juste à y rendre les TC locaux plus attractifs ? Dans le second cas pas sûr que ce soit à cause des distances trop grandes...
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I
"Rue de la gare - 15 avril 2015 - Devant la gare de Cenon, une batterie d'autobus attend les voyageurs du RER D"<br /> <br /> <br /> <br /> Quel très très Grand Paris ; le RER D s'est sacrément étendu ! ;)
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T
Petit commentaire sur la situation parisienne intra-muros<br /> <br /> <br /> <br /> Les feux tricolores <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai du mal à comprendre en quoi ils ne sont pas coordonnés...<br /> <br /> Les grands axes bénéficient toujours d'ondes vertes, parfois trop rapides (plus de 50 km/h sur St-Germain), ou a minima des "blocs de verts" par sections (Opéra, Champs-Elysées).<br /> <br /> De manière plus "juste", on pourrait à la rigueur dire que le timing n'est pas prévu pour les bus...<br /> <br /> <br /> <br /> Sur leur nombre, j'aimerais connaître votre source, pour bien avoir le détail : certains ajouts peuvent être liées à l'apparition de feux "dédoublés" côté droit le long des couloirs de bus protégés (rue de Rivoli "ancienne mouture", rue du Renard), sans pour autant augmenter le nombre de carrefours contrôlés par feux ;<br /> <br /> de même avec l'apparition d'îlots en milieu de chaussée pour sécuriser les traversées piétonnes<br /> <br /> Par ailleurs il s'agit d'une philosophie parisienne : c'est le feu ou la priorité à droite...la renverser nécessitera de gros changements de comportement (respect de la priorité piétonne, déploiement de cédez-le-passage, etc.) et de modifier plan de circulation et de nombreux carrefours (géométrie trop "généreuse"/dangereuse).<br /> <br /> <br /> <br /> Les pistes cyclables<br /> <br /> <br /> <br /> On en a déjà un peu parlé, mais les pistes déployées en cours de mandature sont bien nécessaires...les supprimer revient à restreindre la part modale vélo à 3%, alors que le potentiel est bien supérieur.<br /> <br /> Evidemment on peut discuter de leur implémentation, conduisant parfois à des situations en apparence ubuesques...<br /> <br /> Il est à rappeler aussi les contraintes imposés par les institutions de l'Etat, en premier lieu la Préfecture de Police, qui a obligé au choix entre piste et couloir bus le long des quais rive gauche...alors que le projet initial prévoyait bien les deux, ce qui aurait constitué un ajout pour la partie entre l'Institut du Monde Arabe et la Place St-Michel.<br /> <br /> Les Architectes des Bâtiments de France posent également leurs propres conditions casse-tête, assorties d'un veto...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Sur les solutions, je pense qu'il manque deux points : <br /> <br /> 1/ la fusion de certains arrêts, en lien avec le réexamen du positionnement précis<br /> <br /> 2/ la création de véritables axes forts où la circulation motorisée est quasi supprimée (par ex rue de Rivoli, Quatre-Septembre/Réaumur), en lien avec des réassociations d'itinéraire
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