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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
5 janvier 2017

Autolib' : qui épongera les pertes ?

Le service de location de voitures électriques Autolib' est exploité en délégation de service public par le groupe Bolloré. Lancé en 2011, le contrat actuel prendra fin en 2023. L'équilibre économique devait être atteint au bout de 7 ans, avec au moins 80 000 abonnés utilisant le service durant une heure à raison de deux locations par semaine. Aujourd'hui, Autolib' se targue de 131 000 abonnés, mais le bilan financier est nettement moins flatteur. Le délégataire met en avant la poursuite du développement du service dans 97 villes d'Ile de France, mais la trajectoire à horizon 2023 prévoit un déficit de 179 M€. Or, le contrat passé avec ces 97 villes plafonne le montant du déficit à charge du délégataire à 60 M€, le reste étant pris en charge par les collectivités. C'est ce que révèlent depuis quelques jours successivement Libération, Le Canard enchaîné et Le Figaro  ainsi que le site L'interconnexion n'est plus assurée.

En réalité, si le nombre d'abonnés est très important, le taux et la durée d'utilisation restent en-deça des prévisions du modèle économique initial. L'année 2016 a même été marquée par une tendance continue à la baisse de l'utilisation du service par les abonnés, de l'ordre de 30% entre janvier et novembre 2016.

 

Autre difficulté pour Autolib', la concurrence d'autres services, comme Uber et les services de VTC, formes modernes pour se faire transporter sans conduire, dans des véhicules classiques et généralement à la propreté supérieure. Et puis le nombre d'abonnés a augmenté plus vite que le nombre de véhicules : essayez de trouver une Autolib' le dimanche soir autour d'une gare parisienne...

En outre, les coûts d'entretien sont élevés car certains utilisateurs et automobilistes sont peu respectueux : les ateliers de réparation sont parfois encombrés et les accidents pas toujours déclarés par leurs responsables. Aussi, les communes partenaires ont décidé d'augmenter les tarifs du service. Le groupe Bolloré propose quant à lui de réduire la voilure en fermant les stations les moins utilisés, et d'augmenter les recettes en recouvrant les voitures de publicités. Et a minima, de quoi motiver un sérieux coup de frein dans le développement du service...

Et puis l'essor d'Autolib', de l'aveu même d'un élu parisien dès 2013, ne réduit pas le nombre de voitures en circulation en région parisienne : seuls 40% des abonnés possèdent une voiture, et le service s'avère plutôt dans les faits une alternative aux transports en commun.

Ce n'est pas le seul sujet "Bolloré" concernant la mobilité en Ile de France : le déploiement des Bluebus électriques sur la ligne 341 se fait toujours attendre puisque seuls 11 véhicules sur 23 ont été réceptionnés, ce qui conduit la RATP à maintenir le parc d'autobus Diesel Lion's City sur la ligne, d'autant que le Bluebus n'a semble-t-il pas encore fait ses preuves puisque sa présence en ligne reste rare. Son entrée dans le monde du transport urbain ne se fait donc pas sans difficultés...

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Commentaires
P
Les autolib de Paris sont des véhicules souvent sales et peu ragoutants. La densité des stations n'est pas régulière et comme pour les Vélib, certains sont toujours pleines et d'autres toujours en manque de véhicules. Pour les Vébib, la proximité permet de s'en sortir à peu de pas, avec les AUtoib, c'est une affaire et les abonnés déçus une fois ou deux peuvent laisser tomber.<br /> <br /> Bolloré et la Mairie de Paris ont un problème devant eux qui va couter quelques millions d'euros. Qui paiera, les contribuables même s'ils n'utilisent jamais le service.
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P
Je n'ai toujours pas compris pourquoi ces initiatives privées doivent être à la charge de la collectivité lorsqu'elles ne fonctionnent pas aussi bien que prévu.<br /> <br /> <br /> <br /> Sauf erreur, un entrepreneur privé prend ses risques lorsqu'il investit. Le profit qu'il tire de son investissement constitue la rétribution de son risque. Si son affaire ne marche pas, il perd tout ou partie de sa mise. C'est ainsi que nombre de compagnies ferroviaires ont fait faillite au 19ème siècle jusqu'à la consolidation du réseau ferré français. Mais peut-être n'ai-je rien compris aux relations actuelles entre les collectivités (Etat, régions, communes etc...) et le privé..<br /> <br /> .<br /> <br /> Plus précisément, je fais confiance à V. Bolloré dans ses relations avec les collectivités pour gagner coté face et ne pas perdre coté pile. Mais à qui incombe la responsabilité de ces contrats foireux ? Pas à ceux qui en profitent, mais aux collectivités qui les signent.
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C
Clairement sur le 341 il n'y a pas 50% de bluebus qui circulent.
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