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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
10 février 2016

Ponctualité ferroviaire : pas d'amélioration avant 2025 ?

C'est l'analyse de la Cour des Comptes, se livrant dans son rapport annuel à une actualisation des conclusions qu'elle avait présentées en 2010. Elle constate les efforts mis en oeuvre pour augmenter les moyens destinés à améliorer l'état de l'infrastructure et les conditions d'exploitation, tout comme le renforcement progressif des contrats entre le STIF et les opérateurs.

En s'intéressant aux RER A et B, la Cour des Comptes note que ces lignes n'ont jamais atteint les 94% de ponctualité contractuelle depuis 6 ans, même si elle apprécie l'amélioration significative du RER B passant de 80 à 88%. Peut-être faudrait-il aussi comparer l'évolution de la fréquentation de ces lignes et détailler l'origine des causes de non-conformité pour se livrer à une analyse plus précise. Sur le volet contractuel, le niveau des pénalités de la SNCF a triplé entre 2010 et 2015 passant de 6 à 19,5 M€. A première vue, augmenter encore le niveau de la sanction apparaît politiquement pertinent mais peut s'avérer économiquement contre-productif, l'augmentation de la pénalité pouvant fort bien se retrouver dans les provisions pour risques de l'opérateur.

L'analyse de la Cour sur l'impact de l'état du réseau sur la régularité rejoint en revanche les études menées par les expertises spécialisées dans l'ingénierie ferroviaire. Le vieillissement du réseau n'a pas été enrayé. Les efforts consentis par le STIF permettront au mieux de conserver l'état actuel du réseau en 2025. La Cour pointe par exemple la situation des caténaires du RER C âgées de 90 ans. Le renouvellement est étudié, mais se heurte aux conditions de réalisation vu l'impact sur l'exploitation.

Etrangement, la Cour conclut sur la nécessité de modérer la contrainte exercée sur la circulation automobile, faute de pouvoir disposer de transports en commun suffisamment fiables et capacitaires pour conduire une politique de report modal plus consistante.

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Commentaires
I
Je suis partagé sur ce sujet :<br /> <br /> - d'un côté les nouvelles infrastructures (Eole à l'ouest, MGP), limiteront les trafics dans le réseau existant (typiquement Châtelet ne sera plus envahi par des gens qui viennent de la banlieue Nord et qui se rendent à la Défense). Cela impliquera une amélioration des conditions de transport et de la régularité (qui est partiellement corrélé au trafic)<br /> <br /> <br /> <br /> - de l'autre, compte tenu des 10 ans qui viennent de s'écouler avec des travaux en quasi continue sur l 'infrastructure du réseau Transilien, constater que le niveau de qualité du réseau n'est même pas à l'ordre du jour à moyen terme est plus qu'inquiétant. Comme visiblement ce n'est pas un problème de financement, mais plutôt de ressources (en expertise et en plage travaux), il faudrait peut-être passer à la vitesse supérieure : à quand des fermetures longues de lignes ou de sections pendant les périodes d'été, comme cela se fait sur le RER A, ou même sur l'autoroute A6 ?
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B
Et si on trouvait un moyen de transport non polluant, pas encombrant, pas cher à l'achat, pas cher en aménagement de voirie, permettant de couvrir 15 a 20 km en moins d'une heure en zone dense, on aurait pas une solution pour un grand nombre de déplacement au sein de la petite couronne ?<br /> <br /> une piste, c'est un mot de quatre lettres.
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T
C'est souvent l'ennui des rapports de la Cour des Comptes : ils font des constats justes mais en tirent des conclusions trop souvent absurdes, et c'est bien dommage.<br /> <br /> Il faut toujours garder en tête que ce sont des comptables, de surcroît à courte vue, donc leurs avis sont toujours à nuancer.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le fond du sujet : pas étonnant. Le réseau est en ruine car aucun véritable investissement n'a été consenti sur le réseau ferré pré-existant ( "pré-RER" ) depuis les années 1970 (électrifications en 25 kV) et l'entretien "courant" n'a pas été fait non plus...<br /> <br /> Par contre la conclusion de la Cour des Comptes se trompe sur sa conclusion en effet : les réseaux routiers sont tout aussi engorgés que les transports publics aux heures de pointe, et il coûterait bien plus cher d'étendre le réseau routier, en prenant en compte les effets catastrophiques sur la santé des habitants. Et à Paris (ainsi que dans quelques communes de proche couronne), il est absurde de vouloir continuer encore aujourd'hui de faire passer des voitures à 50 km/h dans des rues de moins de 10 m de large, ce qui est encore trop souvent le cas, et ce au détriment des piétons, représentant pourtant l'immense majorité des trajets en surface.
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