Matignon se donne un peu de temps encore pour écouter les élus locaux et pour arbitrer. Le suspense devient insoutenable. La question est à l'image d'une célèbre émission musicale de RTL : Stop ou encore. Pour l'instant, le Premier Ministre penche plutôt en faveur de la préservation des principes du projet. Mais le rapport de la Cour des Comptes est tellement alarmant que la fuite en avant serait non seulement incomprise et probablement incompréhensible. Donc que faire ?
En attendant, transportparis a largement amendé et actualisé le dossier sur la saga du Grand Paris. Voici près de 4 ans que nous avions pressenti que le projet se heurterait violemment à la réalité. C'est chose faite. Edouard Philippe est face à une question que se posait Gilbert Bécaud : Et maintenant ? Que vais-je faire ?
Enfin, je suis en désaccord avec votre vision du M15 Est. En effet, le quartier du Val de Fontenay est en plein développement et si on veut rééquilibrer les emplois tertiaires à l'est, il faut des infrastructures lourdes donc une desserte par la ligne 15 appelée à être la colonne vertébrale d'Île-de-France (avec les RER A et B), LA ligne phare. Aussi, le RER E est en limite de capacité sur cette section et sa capacité ne pourra augmenter du fait des interdépendances avec la ligne P et les TET vers le Grand Est.
Voici donc mes propositions pour le GPE :
- Maintient du tracé de la ligne 15 mais en rajoutant une station supplémentaire au pied de la Gare de Villiers-sur-Marne évitant la contraignante construction de la gare de BVC sur le RER E. Idem pour la ligne 14 Sud et le M11 vers Noisy-Champs.
- ligne 16 : modification du tracé entre Le Bourget et Clichy. Désormais, celui passera par le centre de Drancy et Livry-Gargan afin de desservir une zone densément peuplée mais où l'offre en transports lourds est faible. La ligne 5 du métro sera ainsi délestée et on évitera de doublonner le RER B. Le bilan socio-économique sera beaucoup plus conséquent et surtout, la périurbanisation consommatrice de terres fertiles ne sera pas favorisée. Bref une véritable desserte de cœur d'agglomération. Pour baisser les coûts, on peut envisager la réalisation de la ligne avec un petit gabarit de type métro parisien (2,45m de largeur, 3e rail mais avec des rames longues de 90m). Assurément moins cher qu'une ligne à grand gabarit alimentée en 1,5 kV.
- Ligne 17 : Mêmes choix techniques que pour le M16 (puisque tronc commun). Abandon du tracé vers l'inutile Triangle de Gonesse au profit de la création d'une station sur le site de l'ancienne usine PSA pour desservir le futur quartier qui va être aménagé (et qui selon la mairie sera un quartier mixte et non une cité-dortoir). Desserte de TOUS les terminaux de l'aéroport Charles de Gaulle (et non juste le T2 et le T4) pour capter au maximum la clientèle aéroportuaire. En effet, on observe une très forte utilisation du RoissyBus et des Bus Directs au Terminal 1 car la rupture de charge à Roissypôle est dissuasive. Les erreurs du passé seront donc réparées. Seule la desserte du Terminal 2G sera ignorée mais dans la vie, il y a des choix à faire... La desserte du Mesnil Amelot sera abandonnée car inutile, il faut plutôt miser sur Roissy-Picardie pour la desserte de l'aéroport depuis le sud-est picard. CDG Express sera également abandonné car ne répondant pas aux besoins pour un coût quasi similaire.
- Ligne 18 : Absolument inutile. À jeter à la poubelle.
- Saint-Denis Pleyel : réaliser une passerelle routière/piétonne classique et non une "ville sur pont" façon Venise pour maîtriser les coûts. Un pont à 500 millions d'euros, hors de question ! Réaliser un couloir souterrain entre le RER D et le pôle Saint-Denis Pleyel pour éviter de réaliser les correspondances sous la pluie. Envisager la création de quais pour la ligne H mais à très long terme vu le coût. Mettre à l'étude également que le quai du M15 en provenance de La Défense soit en face du quai du M17 vers Roissy pour simplifier au maximum l'accès à Roissy depuis l'Ouest francilien car bcp de voyageurs prennent le taxi afin de ne passe trimbaler ses valises dans les escalators (c'est le cas de ma mère prête à claquer 50 € dans un taxi au lieu de prendre le RER à La Défense pour aller à l'aéroport pourtant moins cher quand on voyage seul à mon grand désespoir).
Voilà un Grand Paris Express ambitieux, vitrine de l'Île-de-France tout en répondant à des besoins concrets de mobilité.