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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
28 janvier 2019

Le Parquet National Financier enquête sur le Grand Paris Express

Un signalement de la Cour des Comptes sur les dérapages financiers du projet en 2018, des soupçons d'irrégularité dans les procédures d'appels d'offres (il est question de favoritisme) et la saisine de l'association Anticor motivent l'ouverture d'une enquête par le Parquet National Financier. Trop de marchés à bons de commandes, des procédures d'appels d'offres un peu trop souvent contournées (164 marchés passés sans mise en concurrence des entreprises), une commission d'examen des offres au rôle limité, une très forte externalisation des missions de maîtrise d'ouvrage et, comme le soulignait déjà la Cour des Comptes l'an dernier, un risque de dette colossale (celle de SNCF Réseau serait une peccadille en comparaison)... La liste des griefs commence à s'allonger.

Sur la question du coût du projet, il convient tout de même de pondérer un peu l'argumentation. Il fallait être d'une naïveté confondante pour croire à une estimation à 20 MM€, même à 25 MM€ et à un objectif de mise en service dès 2020. La pression mise sur le secteur du BTP a un prix, à la hausse, sur le montant des offres, et la sphère politique l'accentue encore afin de tenir les promesses (du moins l'espère-t-elle) faites au Comité International Olympique pour que Paris obtienne les JO en 2024.

Distinguer ce qui relève de l'affichage (l'écart entre le coût annoncé et le coût réel du projet) et ce qui serait la conséquence d'irrégularités dans la gestion du projet risque de ne pas être une mince affaire pour le PNF, au risque de soulever le tapis sous lequel les différents gouvernements qui se sont transmis le dossier depuis 2008 ont manifestement planqué pas mal de poussière !

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Commentaires
T
Je trouve que seule la ligne 15 serait utile car elle serait en réalité la moyenne ceinture et offrirait assez de correspondances pour les banlieues autour nombreux projets de tramways express,BHNS,c'est aussi à la SNCF de faire de gros efforts si les trains RER et Trains marchaient c'est à dire sans incidents ni grèves cela arrangerait beaucoup de gens en instaurant un service garantie voyageur.La ligne 14 risque de saturer en desservant Orly.
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I
Pour commencer c'est illégal, dans la mesure du code des marchés publics. Après je pense qu'il faut y regarder d'un peu plus près avant de crier à l'extorsion.<br /> <br /> <br /> <br /> Plus simplement il faut avoir en tête que l'ampleur des travaux a conduit à avoir recours à un grand nombre d'ingénieries françaises et européennes, ce qui revient à dire qu'il y avait peu de concurrence dans la mesure où les besoins étaient considérables.Cela renvoie à ce que j'exprimais un peu plus haut de la perversité dont ce dossier a été conduit, sans qu'aucune des parties ne puisse se dispenser d'une part de responsabilité.
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C
La situation ubuesque du Grand Paris Express tient au fait qu'il a été lancé au plus haut niveau de l'Etat, par le Président lui-même, à l'époque Sarkozy, et qu'après l'alternance de 2012, il a été confié, à une ministre sous-douée, Cécile Duflot, qui avait le pouvoir de rectifier tout ce qui clochait déjà dans ce méga-projet, mais n'a RIEN fait, ni rectification, ni même un quelconque suivi de ce qui est devenu un monstre financier et urbanistique.<br /> <br /> <br /> <br /> Un livre récemment paru sur le GPE, écrit par un de ceux qui ont suivi le projet depuis ses prémices. révèle que la seule action de C. Duflot à propos du GPE durant ses deux ans où elle a été ministre, a été de lire un discours préparé par un de ses collaborateurs et dont elle avait pris connaissance 10 mn auparavant...<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd’hui, 8 ans après le lancement du GPE, revenir en arrière est politiquement très difficile, chaque commune ou chaque département ayant lancé qui ses ZAC, qui ses grands projets autour de la promesse de l’arrivée "prochaine" du GPE.
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P
Le GPE doit être remis totalement à plat, quitte à remettre en cause les DUP signées et se retrouver à faire des mises en service en 2040. La priorité doit être accordé à la rénovation du réseau existant pour laquelle il manque encore des crédits notamment concernant le RER C (nœud de Brétigny, renouvellement des voies qui sont vétustes au sud de Saint-Michel) et le RER D (terrier de Bercy, nœud de Corbeil, quadruplement des voies entre Juvisy et Grigny dont j'expliquerai la nécessité lorsqu'un article sur les RER B ou D sortira) quitte à suspendre les autres projets. En clair, tant que la qualité de service n'est pas satisfaisante sur les lignes existantes, aucune infrastructure nouvelle ne doit être construite sauf si elle est destinée à désaturer une ligne existante (ligne 14 Nord pour la ligne 13 et Sud pour l'OrlyBus, le RER B Sud et la ligne 7, T9 pour le bus 183, Eole, LNPN pour le RER A3) donc pas de GPE, pas de T1 Est et pas de prolongement de ligne de métro sauf pour désaturer une ligne. C'est radical et controversé mais c'est une question de principe. <br /> <br /> <br /> <br /> Quand on aura accompli ce travail, là on pourra envisager de remettre GPE sur la table mais en hierarchisant :<br /> <br /> <br /> <br /> Les tronçons prioritaires du GPE<br /> <br /> <br /> <br /> - Ligne 15 Ouest entre Pont de Sèvres et Mairie d'Aubervilliers pour délester La Défense, le bus 178 et les RER B et D.<br /> <br /> <br /> <br /> - Ligne 16 entre Sevran-Beaudottes et Noisy - Champs pour améliorer l'accès aux pôles d'emplois de Champs-sur-Marne et Roissy depuis les radiales de l'est parisien et désenclaver Clichy-Montfermeil<br /> <br /> <br /> <br /> Les tronçons moins urgents mais pas inutiles :<br /> <br /> <br /> <br /> - ligne 15 Est entre Mairie d'Aubervilliers et Champigny <br /> <br /> <br /> <br /> Les tronçons à abandonner :<br /> <br /> <br /> <br /> - ligne 18 : la majorité des gens qui travaillent dans le plateau de Saclay habitent dans le coin ce qui est logique vu qu'il y a à proximité des logements pas chers donc on évitera de favoriser les longues distances avec un métro totalement surdimensionné. Un téléphérique entre la gare d'Orsay-Ville et l'IUT d'Orsay et entre la gare de Lozère et Polytechnique viendrait déjà diminuer la pression sur le BHNS et la gare de Massy-Palaiseau.<br /> <br /> <br /> <br /> - ligne 15 entre Champigny et Noisy-Champs. On favorise la périurbanisation à MLV et c'est malsain même s'il y a pas mal d'activités. Et cela rajoute de la complexité à la ligne 15 qui va devenir un 6 illisible au lieu d'être une vraie rocade. Pour éviter le gâchis, on peut toujours intégrer à la ligne 16 pour améliorer l'accès au Val-de-Marne depuis le 93.<br /> <br /> <br /> <br /> - ligne 16 entre Sevran Beaudottes et Pleyel : les zones desservies sont insuffisaments denses et on risque encore une fois de stimuler la périurbanisation alors même que la densification est l'aménagement du territoire à privilégier pour éviter d'augmenter exagérément l'éloignement des salariés franciliens vis-à-vis de leur lieu de travail.<br /> <br /> <br /> <br /> - ligne 17 : il y a évidemment le problème d'EuropaCity qui constitue une verrue en terme d'aménagement du territoire alors même que les petits commerces voire les centres commerciaux voisins (O'Parinor et Aéroville) risquent l'asphyxie sans parler des espaces agricoles fertiles qui risquent de sauter. Mais surtout, la ligne 17 n'est pas adaptée à la desserte de l'aéroport Charles de Gaulle. C'est mieux que CDG Express compte tenu des fréquences, du maillage avec les autres lignes, du tarif, de la meilleure résilience en cas de pépin sur Paris Nord mais il y a un risque réel de rabattre trop de touristes sur la ligne 14 alors même qu'elle aura déjà à traîter les voyageurs d'Orly et dans laquelle le cabotage interne sera intense. Raison pour laquelle je préfère un prolongement de la ligne 12 à l'aéroport CDG avec un parcours non-stop depuis La Courneuve à 80% en plein air qui à l'avantage d'être beaucoup moins chargée que la ligne 14, d'offrir une liaison sans rupture de charge vers 2 pôles non desservies par le RER B (Saint-Lazare et Montparnasse) ainsi qu'un maximum de correspondances avec des lignes dans Paris intra-muros pour les touristes ce dont est incapable CDG Express et la ligne 17. En attendant, le RER B dispose déjà d'une sérieuse marge d'amélioration notamment au niveau de l'architecture du MR (donc le 2+2 intégral est interdit pour une ligne desservant un aéroport international).
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I
Les responsabilités sont multiples, et clairement les ingénieries ont profité du fait que la SGP, talonnée par le gouvernement pour aller vite, a dit oui à toutes les demandes des élus locaux, parfois déraisonnables... J'ai bien résumé le truc !?<br /> <br /> <br /> <br /> Dans la pratique, commencer le réseau du GPX pour tous les bouts était une erreur, puisqu'il s'agit bien d'un projet qui mettra une génération à se matérialiser, ce qui veut dire qu'il y aura des étapes inéluctables de révisions et de modifications de la consistance du réseau nouveau.<br /> <br /> <br /> <br /> Une sortie par le haut de ce contentieux consisterait à pérenniser la construction/prolongation des lignes 14 et 15 et à arbitrer entre la ligne 17 et le CDG Express. Pour le reste, faisons un truc fou : un grand débat sur les transports en IdF... La contribution de TransportParis serait déjà prête !
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B
Et après on nous culpabilisera sur "La Dette" !
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