Jeux Olympiques et tarification des transports franciliens

L’annonce de la tarification des transports franciliens pendant les Jeux Olympiques suscite une certaine incompréhension voire de la colère. Il faut toutefois remettre l’histoire dans le bon ordre.

Initialement, les transports en commun auraient dû être gratuits pour les détenteurs d’une entrée sur l’un des sites olympiques. Le comité d’organisation avait prévu un budget en ce sens, couvrant les coûts d’exploitation du renforcement de la desserte et des services spéciaux créés pour l’occasion. La facture des installations olympiques augmentant, le comité d’organisation a en réalité renoncé à ce principe afin de maîtriser le besoin de financement supplémentaire, exportant donc la charge sur les collectivités et donc sur Ile-de-France Mobilités. A défaut d'être compensée pour la prestation assurée, l'autorité organisatrice, devant présenter un budget en équilibre, doit donc faire payer le coût des dessertes aux visiteurs.

Aussi, durant la période olympique, le ticket T+ passera de 2,15 € (nouveau tarif au 1^er janvier 2024) à 4 €. En carnet de 10, de 17,30 € à 32 €. Pour les franciliens, le conseil est simple : faites des provisions avant le 20 juillet 2024 pour tenir jusqu’au 9 septembre, premier jour post-tarification spéciale !

Le ticket à la journée, lui, sera plus intéressant : 16 € au lieu de 20,10 € et il donnera accès à Orlyval, ce qui n’est pas le cas en temps normal. Le forfait à la semaine sera en revanche porté à 70 € contre 32 €.

Ceci étant, compte tenu du prix des billets pour assister aux compétitions et de celui des hébergements, ces tarifs devraient pour nombre de visiteurs représenter l’épaisseur du trait... Evidemment pour des touristes n'ayant que faire de l'olympiade, l'addition sera salée.

Quant aux franciliens, les abonnés Navigo ne sont pas concernés au-delà de l’augmentation de l’abonnement au 1^er janvier, passant de 84,20 € à 86,40 €.

Il faut aussi noter qu’avec le prolongement de la ligne 14 à Orly, et indépendamment des Jeux Olympiques, le ticket T+ ne sera pas valable uniquement pour l’accès à la station. Un tarif spécial sera appliqué, calqué sur l’actuel Orlybus, soit 11,50 €. Si les principaux concernés sont les voyageurs très occasionnels, il faudra quand même vérifier si des « semi-occasionnels » utilisant des tickets en carnet par exemple ne seront pas pénalisés s’ils ont une correspondance (métro – bus) par exemple à l’aéroport. Et qu’en sera-t-il lors de l’ouverture de la ligne 18 ?

Comments

[Organe]

Ça reste une décision catastrophique qui sera un permis de facturer illimité pour tout le monde pendant les JO.



Et la garantie d'alimenter un copieux marché noir.

[rame]

@Tomari, il me semble que durant les JO le prix standard du RER sera de 6€.

[Hiro]

Je pense que la correspondance entre la 14 et la 18 permettront d'éviter ce surcoût.

Mais est-ce que la destination Aéroport d'Orly sera surfacturée pour les pass Navigo ? Ce n'est pas le cas de CDG sur le RER B.

[dbastien]

Merci d'avoir clarifié ce qu'était "la gratuité pendant les JO" et ce que le COJO avait promis de prendre en charge.

Les Grands-Parisiens, dans leur immense majorité ne comprennent déjà pas bien comment sont financés les transports en temps normal.

Cette fois-ci on a donc entendu "C'est la faute à Hidalgo", "C'est la faute à Macron", et plus rarement "C'est la faute à Pécresse".

Il serait quand même intéressant de savoir si les JO apporteront à la région des ressources supplémentaires (essentiellement augmentation de la CVAE) qui auraient pu compenser les coûts supplémentaires de transport.

[tomari]

Je me demande ce qu'ils vont faire des billets de RER origine->destination qui se retrouvaient moins cher que les T+ (par exemple : Vert-de-Maisons->Paris est à 2,48€ en carnet de 10...), sachant que les billets île de France sont plafonnés à 5€ ça devient un peu cocasse.

[Estrade]

Et l image de ces jeux dans tout ça avec ces tickets spéciaux? Rdv dans moins d un an...

[GV]

tant mieux, les JO vont déjà couter suffisamment cher comme ca à la région et à nos impots, autant qu'ils en profitent pour rentrer de l'argent.