RATP : un président optimiste ?
S'exprimant à Ville, Rail et Transports, le président de la RATP a indiqué que le rétablissement du service était en cours, avec 90 % du trafic sur les lignes d'autobus et 96 % dans le métro. Ces statistiques générales paraissent encore assez optimistes. Tout un chacun peut constater que les intervalles annoncés aux arrêts et en station sont parfois bien plus longs que la référence, sans compter leur caractère souvent très irrégulier.
Paris - Station Avenue Emile Zola - 23 septembre 2023 - Sur la ligne 10, les intervalles sont déjà assez distendus, mais ils peuvent atteindre parfois 10 minutes par la combinaison d'effectifs pas toujours suffisants et d'une gestion du trafic perfectible. © transportparis
Paris - Place Raoul Dautry - 23 septembre 2023 - La ligne 95 reçoit actuellement de nouveaux autobus MAN Lion's City articulés fonctionnant au biométhane, proposant un bon niveau de confort (mais une livrée toujours de plus en plus sombre). Cependant, les fréquences sur cet axe important sont à la fois détendues et irrégulières.Sur la gauche du cliché, une noria de GX337 électriques, notamment de la ligne 96, perturbée en raison d'une manifestation coupant son parcours à l'Hôtel de Ville. © transportparis
En surface, les autobus sont pénalisés par de difficiles conditions de circulation : sur des lignes majeures comme le 21, le 27 ou le 62, des intervalles de plus de 10 voire 15 minutes en heures de pointe ne sont pas exceptionnels. Dans le métro, ce fonctionnement erratique concerne toutes les lignes et pose la question de la régulation, quand les écrans annoncent 7, 9 voire 10 minutes d'intervalle sur des lignes très chargées (3, 7, 9 par exemple).
Assurément, les recrutements ne sont pas faciles : entre les incertitudes sur le périmètre confié à la RATP dans le cadre de la procédure d'allotissement, les conditions de travail, en particulier en surface où il faut fréquemment avoir un moral d'acier, et les effets de l'inflation et des difficultés de logement, il n'est pas aisé d'embaucher et surtout de conserver les salariés. Il semblerait que les réseaux de grande couronne et ceux des agglomérations autour de l'Ile-de-France aient moins de difficultés : salaires peut-être moins élevés, mais coût de la vie inférieur par la moindre pression sur le logement et conditions de travail un peu moins stressantes pour les conducteurs de bus et de tramways. Peut-être quelques pistes d'explications...