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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
26 août 2016

RER A : bilan d'un deuxième été

Les quatre semaines de fermeture estivale du RER A ont concerné cette année la section La Défense - Nation. L'absence de la principale liaison est-ouest d'Ile de France n'est pas passée inaperçue, d'autant que le réseau Saint Lazare a encore une fois fait preuve de son extrême fragilité dans sa mission de suppléant, même si la situation a été globalement moins difficile que l'année dernière pour la simple raison qu'il faisait moins chaud : en 2015, on avait en effet enregistré de nombreux problèmes d'arrachage de la caténaire ou de voies liés à une chaleur accentuant les problèmes d'obsolescence des installations. Ceci dit, le 17 août dernier, la multiplication des incidents sur l'infrastructure et le matériel roulant s'est traduite par la présence de nombreux voyageurs abandonnant les trains pour marcher sur les voies. L'un d'eux a décidé de jouer à cache-cache (ou de chercher des Pokémon...) dans la tranchée des Batignolles, provoquant plus de 2 heures d'arrêt des circulations. Il a été condamné en comparution immédiate à 6 mois d'emprisonnement ferme et 23 000 € d'amende.

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Le radier du tunnel mis à nu pour installer un tapis antivibratile sous la couche de ballast : outre la maintenance patrimoniale de l'infrastructure, ce tapis réduira le niveau sonore lié au roulement et la propagation des effets de la sollicitation de l'ouvrage notamment dans les tréfonds d'immeubles. (cliché RATP)

Ainsi, cet été, 5200 m de voies ont été renouvelés : c'est 1000 m de plus que ce qui était prévu initialement, ce qui a permis de compenser les carences de l'année dernière, le programme de référence n'ayant pas été complètement réalisé. En résumé, les voies et installations de signalisation ont été déposées, le ballast également, de sorte à remettre le radier en béton à nu et le conforter, notamment pour limiter les infiltrations d'eau. Un tapis antivibration a été installé avant le déversement du nouveau ballast et la pose des nouvelles voies. Parallèlement, d'autres travaux ont été menés, comme par exemple la rénovation du revêtement des quais de la station Gare de Lyon. Voir plus d'images des travaux sur le site de la RATP.

A ce propos, on en profitera pour évoquer une autre opération réalisée sur le RER A, à La Défense, avec la rénovation de l'éclairage, le nettoyage et la remise en peinture de la salle d'échanges de La Défense, ce qui lui a donné un coup de neuf fort appréciable. Depuis son ouverture en 1970, son aménagement a plusieurs fois évolué mais l'espace s'est encombré et par conséquent assombri.

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La Défense - 3 septembre 2016 - Quelques tonnes de peinture et un nouvel éclairage pour la salle d'échanges mise en service en 1970. © transportparis

Pour 2017, le programme prévoit l'interception du trafic entre Etoile et Nation avec des travaux la dernière semaine de juillet et les trois premières semaines d"août.

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26 août 2016

CDG Express : un euro qui ne passe pas

Le gouvernement confirme l'intention d'instaurer une taxe de 1€ sur tous les billets d'avion au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Roissy pour contribuer au financement de CDG Express. Air France - KLM, par la voix de son président, a exprimé ses réticences sur ce projet considérant qu'il viendrait destabiliser le plan d'entreprise et lui ferait supporter une partie de la rentabilité du projet. Même discours de la part de la Fédération Nationale de l'Aviation Marchande. Toutes compagnies aériennes confondues, le projet de taxe représenterait 35 à 40 M€ par an. Elle serait instaurée dès 2017 pour poursuivre le financement des études et lancer les premières acquisitions foncières, compensant l'absence de ressources propres de l'Etat.

23 août 2016

Ligne K : le Francilien, enfin

Ce n'est pas la plus fréquentée des lignes Transilien, ni la plus densément desservie. Reliant Paris Nord à Crépy en Valois, la ligne K a depuis ces dernières années épuisé les séries les plus anciennes de matériel roulant et collectionné les mauvais résultats de régularité. La disparition des Z6100 au profit RIB certes modernisées mais malgré tout quadragénaires, tractées par des BB17000 quinqugénaires, ne pouvait être qu'un palliatif de courte durée. Le Francilien arrivera donc sur la ligne K à partir de septembre.

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Mitry-Claye - 10 avril 2012 - Outre la douzaine d'allers-retours Paris - Crépy en Valois, quelques navettes Crépy - Mitry en correspondance avec le RER B. Les prestations des RIB sont encore un peu plus réduites en Ile de France : tant mieux ! © transportparis

La première tranche optionnelle du Francilien, commandée après le vote du STIF le 11 décembre 2013, prévoit 24 rames longues dont 18 vont être engagées sur la ligne K et les 6 autres sur la ligne Creil - Pontoise, rattachée à la ligne H. De la sorte, les RIB auront été complètement éradiquées sur le réseau Nord. C'est d'ailleurs aussi le cas sur le réseau Saint Lazare avec l'achèvement de la livraison des 55 rames courtes de la tranche ferme.

23 août 2016

Voies sur berges : la Ville de Paris passe outre l'avis négatif

Avis négatif de la Commission d'enquête publique sur le réaménagement des voies sur berges en rive droite, entre les Tuileries et le port de l'Arsenal : le rapport met en avant l'impact des reports de la circulation sur les axes parallèles et notamment sur les quais "hauts", y compris sur des arrondissements hors du périmètre de l'enquête publique. L'étude d'impact environnemental est jugée insuffisante, ne permettant pas, selon la commission, d'évaluer réellement les effets sur la réduction de la pollution liée à la circulation automobile. La Commission souligne que le projet risque au contraire d'augmenter la pollution, et évalue l'augmentation du temps de trajet Tuileries - Arsenal entre 8 et 11 minutes.

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Pont au Change - 15 septembre 2015 - Parmi les lignes les plus concernées par les conséquences de la fermeture des voies sur berges de rive droite et le "tram sans rails et sans fil" : le 72 Hôtel de Ville - Parc de Saint Cloud à la régularité déjà bien moyenne... © transportparis

Le rapport est évidemment utilisé à des fins politiques entre majorité et opposition. La maire de Paris déplore le "déni d'urgence climatique" et met en avant un sondage IFOP selon lequel 60% des parisiens interrogés serait favorable au projet. Elle annonce donc passer outre l'avis de l'enquête publique.

Soit. Alors essayons de réfléchir à l'abri du brouhaha politico-politicien.

Supprimer les voies sur berges au profit des piétons apparaît de prime abord comme une mesure évidente pour éliminer une autoroute en plein coeur de Paris. Les berges de Seine constituent un site touristique d'attrait évident. Cependant, la pratique de ces lieux met en évidence une autre pollution qui n'est absolument pas prise en compte dans le dossier : les odeurs de gasoil par la circulation des bateaux-mouches vaut bien celle des automobiles !  S'intéresser à la pollution oui, mais à toutes les pollutions générées par l'usage de carburants d'origine fossile !

L'impact des reports de circulation semble donc quelque peu sous-évalué, d'autant que la circulation sur les quais hauts est déjà largement encombrée : les autobus sont pénalisés, malgré le couloir réservé. Le nombre de lignes est important, aboutissant à la formation de trains de bus, et le couloir accueille nombre de taxis, Open Tour et autres cyclistes qui en altèrent son efficacité. La maire de Paris soutient le projet d'un "tramway sans fil et sans rails" - disons plutôt d'un BHNS - sur les quais hauts... mais sans s'interroger sur l'impact des deux mesures, ni même si le positionnement le plus judicieux entre les quais et l'axe Rivoli - Saint Antoine.

Plus globalement, on pourra reprocher à la démarche actuelle de ne pas s'inscrire dans un schéma plus global : c'est un peu "on ferme ici et on verra bien ce qui se passera". Au final, il n'est pas avéré que la pollution diminue, surtout si les encombrements augmentent en importance... surtout sans mesure de compensation réellement efficace : ce n'est pas un BHNS sans analyse réelle des besoins qui pourra apporter la réponse satisfaisante !

8 août 2016

MP59 : le vénérable des souterrains

En service depuis 53 ans, le MP59 est le plus ancien matériel en service sur le métro parisien. Témoignage de la robustesse des solutions techniques de l'après-guerre et du savoir-faire en matière de maintenance de la RATP, ce matériel a participé à la modernisation des lignes 1 et 4 dans les années 1960. Il a pris la succession du MP55, pionnier du roulement pneumatique, sur la ligne 11 qui fait aujourd'hui office de point de repli pour 24 des 90 rames construites entre 1963 et 1974.

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Station Pyrénées - Ligne 11 - 14 septembre 2012 - 24 trains à 4 caisses circulent sur la ligne 11 en attendant son prolongement et l'arrivée du MP14. Les quinquagénaires MP59 seront-ils sexagénaires ? © transportparis

Le MP59 attend le prolongement de la ligne 11 des Lilas à Rosny Bois Perrier qui prévoit un nouvel atelier de maintenance compatible avec le nouveau matériel, le site actuel souterrain situé en aval du terminus Mairie des Lilas étant incompatible avec la disposition des nouveaux équipements électriques. Les voyageurs doivent donc être patients sur cette ligne puisque le renouvellement du matériel n'est pas envisageable avant 2020. Les amateurs de "vieilles tôles" en revanche ne manqueront pas de parcourir les 6,6 km de la ligne 11 pour goûter aux "joies" d'emprunter un matériel de conception après-guerre, qui sent, qui vibre, qui brinquebale dans tous les sens...

Le MP59 a donc droit à son tour à un dossier de transportparis qui attend vos commentaires !

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3 août 2016

Voies sur berges : quel report du trafic ?

La Ville de Paris confirme le lancement de son projet de fermeture des voies sur berge en rive droite, entre les Tuileries et le bassin de l'Arsenal. S'il est vrai qu'une semi-autoroute en plein coeur de Paris fait un peu tâche dans l'image d'Epinal de la capitale, il faut néanmoins se poser quelques questions liées à la circulation et plus particulièrement aux reports engendrés. La mairie envisage une première tranche dès octobre, mais il faudra tout de même attendre les conclusions de l'enquête publique, qui pourrait être un moment de confrontation de points de vue divergeants.

L'enjeu réside évidemment dans les conditions de report du trafic vers les quais de berge haute, qui sont déjà passablement encombrés et où les autobus, même avec des couloirs réservés, ont parfois bien du mal à évoluer. Les taxis ne manqueront pas de venir les envahir un peu plus ce qui en neutralisera le bénéfice pour les lignes de la RATP. La gestion des carrefours au droit des ponts ne manquera pas non plus de poser quelques problèmes, qui existent déjà comme au Pont Neuf.

Bref, il serait souhaitable d'assortir une mesure non exempte d'une dose médiatique d'un plan d'amélioration des conditions de circulation des autobus pour éviter que la fermeture des voies sur berge ne se traduise par une  nouvelle diminution de leurs performances, qui sont déjà bien faibles. Or de ce point de vue, pour l'instant, rien, mis à part l'attrape-gogo du "tramway sans rail et sans fil" annoncé par la majorité municipale.

Il faudrait plutôt se pencher sur un vrai sujet : réassocier les itinéraires entre la rue de Rivoli et les quais de rive droite ce qui pose inéluctablement la question de l'emplacement du site propre bus, sur les quais ou rue de Rivoli. Cette dernière ne manque pas d'intérêt, à la fois pour redynamiser le commerce par un plus grand espace évolu aux piétons et aux vélos, que pour optimiser les correspondances avec le métro.

A noter aussi cette mesure présentée en conseil des ministres aujourd'hui : le transfert des pouvoirs de police en matière de circulation du Préfet à la mairie. Une mesure historique puisque depuis Napoléon, Paris faisait exception dans ce domaine.

1 août 2016

Le métro à Orly en 2024 ?

C'est du moins l'objectif de la ligne 14, dont le prolongement de son actuel terminus Olympiades, dans le 13ème arrondissement de Paris, jusqu'à l'aéroport d'Orly vient d'être déclaré d'utilité publique le 29 juillet. Cette extension de 13,8 km parachèvera cette ligne dont le premier tronçon a été mis en service en octobre 1998, et qui, à l'époque, n'avait pas du tout pour objectif la configuration définie par le Grand Paris. Rappelons en effet qu'il était initialement envisagé de reprendre les branches Villejuif de la ligne 7 et Gennevilliers de la ligne 13. Avec son nouveau tracé, la ligne 14 formera une diamétrale nord-sud dans la première couronne entre Saint Denis Pleyel et Orly, proposant - enfin - une première liaison directe et commode entre le centre de Paris et l'aéroport.

Néanmoins, même avec des trains composés de 8 voitures, on restera prudent sur la gestion des flux sur la ligne, notamment du fait de la clientèle aéroportuaire généralement encombrée de bagages, ce qui pourrait provoquer une cohabitation délicate sur les sections les plus chargées de la ligne.

La mise en service en 2024, c'est à dire dans 9 ans, est étroitement associée à la candidature de Paris à l'organisation des Jeux Olympiques d'été de 2024 voire d'une Exposition Universelle en 2025. Vu les précédents retards annoncés sur les projets, y compris sur l'extension de la ligne 14 au nord, un retard sur la ligne 14 au sud n'est peut-être pas à exclure...

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