19 juillet 2018

Le Grand Paris des bus en avril 2019

Un nouveau plan dans l'attente de travaux

Le Conseil d'Administration d'Ile de France Mobilités a acté l'objectif de refonte du réseau d'autobus parisien en avril 2019. Le coût des réaménagements de voirie sera financé par l'autorité organisatrice à hauteur de 70%, le solde étant pris en charge par la Ville de Paris et la RATP. Le coût d'exploitation liée à l'augmentation de l'offre atteint environ 40 M€ par année pleine. Il va falloir mettre les bouchées doubles pour que les travaux soient prêts en temps et en heure.

Cependant, la consistance du réseau semble encore avoir évolué si on en juge par l'annexe de cette délibération d'Ile de France Mobilités, qui ne mentionne pas les lignes sans aucune modification.

Une performance du réseau qui s'effondre

Cependant, il est aussi urgemment nécessaire d'engager une démarche de fond pour améliorer les conditions de circulation des autobus. Les premiers essais sur les nouveaux itinéraires, réalisés sans voyageurs, ont été plutôt inquiétants, avec des temps de parcours extrêmement longs (1h47 entre Porte des Lilas et Levallois Louison Bobet pour la nouvelle configuration de la ligne 20) et une régularité médiocre : le risque est évidemment de ne pas assurer l'offre, de recourir à des services partiels à profusion et donc de rater l'objectif. Or, actuellement, 8% de l'offre contractuelle n'est pas produite en raison des difficultés de circulation. La politique de la Ville de Paris a eu pour effet collatéral de fortement impacter l'évolution des autobus et le laxisme des autorités en matière de stationnement et de livraisons amplifie ce mouvement. Et le phénomène ne se limite pas aux axes parallèles aux voies sur berges...

Il faut aussi ajouter la prolifération du nombre de feux tricolores à Paris et leur évidente non-coordination. On comptait environ 9000 feux installés sur les carrefours parisiens au début des années 1990, ils sont prêts de 15000 aujourd'hui...

Néanmoins, il serait question d'avancer vers la vidéoverbalisation des véhicules circulant et/ou stationnant dans les couloirs réservés aux autobus, en utilisant les caméras existantes sur la voirie. Il n'est que trop temps...

Finalement, le seul bus rapide dans Paris, c'est celui de l'équipe de France de football...

Prolongement du T3b : un avant-goût

Le prolongement du T3b entre la porte de La Chapelle et la porte d'Asnières en fin d'année sera l'occasion du prologue de cette réorganisation du réseau :

  • les lignes PC1 et PC3 fusionnent en une seule ligne PC Pont du Garigliano - Porte d'Asnières exploitée en bus articulés
  • la ligne 341 Porte de Clignancourt - Mairie de Clichy - Etoile circulera les samedis et dimanches
  • la ligne 84 Panthéon - Porte de Champerret sera prolongée de l'autre côté du périphérique à Levallois (Alsace) pour desservir le centre commercial So Ouest
  • la ligne 163 Porte de Champerret - Nanterre Préfecture sera prolongée à Pont Cardinet
  • le terminus des lignes 137 et 166 à la porte de Clignancourt est modifié, avec une boucle via la porte des Poissonniers


13 avril 2018

10 000 PV pour les couloirs de bus et les pistes cyclables

Il est vrai qu'on a ici un peu l'habitude d'être critique envers une mairie de Paris qui tend un peu trop souvent le bâton... Alors pour une fois, saluons tout de même cet effort. Depuis le début de l'année, avec le passage de relais entre la Préfecture et la Ville concernant la police de circulation et de stationnement, un renforcement de la verbalisation de l'arrêt, du stationnement et de la circulation dans les couloirs d'autobus  et les pistes cyclables a été engagé. Résultat, depuis le 1er janvier, 10 000 PV ont été dressés. Soit une moyenne de 111 PV par jour. C'est un début... mais il va falloir passer la seconde car c'est bien peu par rapport aux infractions quotidiennement rencontrées ! D'où la nécessité de passer à la vidéoverbalisation, par exemple avec un système embarqué sur les autobus.

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06 mars 2018

La RATP envisage la vidéoverbalisation

Alors que la vitesse moyenne des autobus a chuté de 4% dans Paris entre 2014 et 2017, la RATP entend bien faire respecter les couloirs réservés à ses autobus, essentiels pour échapper autant que possible à l'intensité du trafic parisien. Or ces aménagements sont de moins en moins respectés, notamment par les livreurs, qui se les accaparent de façon outrancière. La police est plus que passive sur ce sujet et les usagers trinquent : arrêt en plein milieu de la chaussée (idéal pour respecter l'affichage d'un réseau 100% accessible), circulation avec le flux général etc...  Les couloirs d'autobus deviennent donc une file de stationnement pour les camions de livraison.

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Paris - Boulevard Saint Germain - 28 août 2010 - Le respect des couloirs de bus, la gestion des livraisons, le développement du vélo : autant de sujets mal gérés aujourd'hui par les forces de police parisienne et malmenés une ville de Paris qui mise sur la communication quitte à passer sous silence les détails qui dérangent. La vitesse moyenne des autobus dans Paris diminue. Il faut rapidement redresser la barre faute de quoi des mesures comme la fermeture des voies sur berge, si logique soient-elles dans la durée, seront à court terme inaudibles... © transportparis

La RATP envisage d'équiper une partie de son parc d'autobus de caméras afin de verbaliser de façon systématique tout véhicule stationnant de façon illicite dans les couloirs. Rappelons en effet que le stationnement pour livraison n'est que toléré, et encore, uniquement entre 9h30 et 16h30. En dehors de cette plage, l'arrêt de tout véhicule est strictement interdit dans les couloirs d'autobus.

Cependant, certains syndicats de la RATP protestent contre cette mesure qualifiée de "flicage" (non, c'est juste vous permettre d'améliorer vos conditions de travail et le service public...) quasdiment considéré comme une forme de concurrence contre les forces de police (mais qui aujourd'hui sont inefficaces). Et ce n'est pas la première fois que la RATP tente de mettre en oeuvre ce principe : la preuve !

Sans compter que d'autres surfent sur cette vague un brin démagogique pour considérer que la Ville de Paris veut encore une fois punir les automobilistes et les livreurs en empêchant l'activité économique : foutaise ! Il s'agit juste de faire respecter le Code de la Route et donc un minimum de règles de vie en collectivité.

En revanche, il existe un véritable sujet de logistique urbaine qui doit être pris à bras le corps, non pas à l'échelle de la Ville de Paris, mais bien d'une aire plus large : peut-être pas celle de la Région, mais au moins de celle de la métropole, c'est à dire de l'agglomération continue, disons Paris et les départements de petite couronne (92, 93, 94 a minima). L'essor du commerce par Internet, l'évolution des horaires d'ouverture des commerces, la recherche de la réduction des délais de livraison constituent autant de facteurs bousculant objectivement l'organisation actuelle. Mais en attendant, il faut mettre un peu d'ordre et un rappel au règlement ne peut faire de mal.

Donc, les couloirs de bus sont réservés aux transports en commun aux heures de pointe et tolèrent les livraisons entre 9h30 et 16h30, uniquement pour les couloirs en position latérale et dans le sens de la circulation. Pour les voies à contresens (comme boulevard Saint Germain côté Assemblée Nationale) et les sites propres axiaux (comme sur le boulevard Montparnasse), il est évident que les livraisons  et la circulation de voitures particulières sont totalement interdites.

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