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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
mi09
6 juillet 2012

Un schéma directeur pour le RER A

Le schéma directeur du RER A a fait un pas supplémentaire puisque ses orientations ont été définies et devraient être confirmées au prochain conseil d'administration.

Avec désormais plus d'un million de voyageurs par jour, le RER A demeure dans une situation d'extrême tension. Trafic considérable lié à une politique d'aménagement du territoire qui conduit à une transhumance est-ouest quotidienne, absence de lignes de rocades pour délester les radiales vers le centre de Paris, modalités d'exploitation différenciées entre les deux exploitants et gestionnaires d'infrastructures, perspectives de trafic toujours en hausse et conditions de transport toujours jugées difficiles.

En 2008, il a bien été décidé d'engager le remplacement des MI84 d'une capacité notoirement insuffisante, avec une première tranche de 60 MI09 dont la livraison est en cours, avec à ce jour un tiers de l'effectif déjà en ligne. La deuxième tranche de 70 unités entrainera le retrait du MS61, qui malgré ses 45 ans de service, demeure aujourd'hui une référence incontestée en matière d'efficacité et d'adéquation à une ligne à très fort trafic.

010712_MI09saint-germain3Saint Germain en Laye - 1er juillet 2012 - Une vingtaine de MI09 sont déjà en ligne, symbolisant le premier acte de l'amélioration du fonctionnement du RER A. Mais le renouvellement du matériel n'est que la face la plus visible d'un projet bien plus conséquent dont l'aboutissement est prévu vers 2020. © transportparis

Un programme d'infrastructures

Néanmoins, le matériel roulant ne peut pas tout faire (il peut même avoir des effets contaires !) et des opérations plus lourdes sont indispensables pour améliorer le fonctionnement de la ligne notamment par des installations.

Sur le domaine de la RATP, le sujet principal consiste en la mise en oeuvre d'un pilotage automatique sur la partie centrale. Depuis 1989, la section Nanterre - Vincennes est équipée du SACEM (Système d'Aide à la Conduite et à la Maintenance) : ce système annule la signalisation latérale classique et transmet au conducteur une information de vitesse définie par rapport aux possibilités de la section donnée et de la position du train précédant. L'objectif du pilotage automatique, à l'image de ce qui existe sur les lignes de métro classique, est de gérer la fonction traction - freinage, la présence humaine étant requise pour le niveau de sécurité de l'exploitation. Le pilotage automatique sera complété d'une fonction destinée à maîtriser les temps de stationnement, condition essentielle pour garantir les 30 passages par heure et par sens dans le tronçon central.

Sur le domaine de RFF, les sujets portent d'abord sur les conditions d'exploitation des trains à 2 niveaux en cas de rupture de l'interconnexion, ceux-ci n'étant pas admis à Paris Saint-Lazare. Ensuite, le schéma directeur porte sur la signalisation et la création d'installation de contresens entre Nanterre et Sartrouville et sur l'hypothèse d'une "gare haute" à Nanterre Université pour les trains de Cergy et Poissy, associée à une réflexion sur l'évolution de la desserte du groupe III.

Entre les domaines de la RATP et de RFF, la question de la suppression de la relève à Nanterre Préfecture reste posée mais elle semble moins porteuse encore que celle du RER B à la gare du Nord puisqu'elle ne concerne que 12 des 30 trains par heure de la ligne.

La réorganisation des dessertes

En outre, la généralisation des rames MI2N/MI09 permettrait de repenser l'organisation des dessertes, par exemple en décroisant le mariage actuel des branches : l'offre venant de Cergy et Poissy pourrait aller sur Boissy plutôt que sur Marne la Vallée (12 trains interconnectés correspondant à la desserte actuelle de la branche Boissy), tandis que celle de St Germain pourrait aller sur Marne la Vallée plutôt que Boissy. Le volet desserte examine et évalue également les diverses demandes de prolongation des missions ou de suppression des sauts de puce.

L'idée d'une nouvelle gare à Nanterre Université, sur le viaduc ces branches de Cergy et de Poissy, est également étudiée pour améliorer la liaison entre la boucle de Montesson et l'université.

De façon plus technique, le fonctionnement des terminus et les capacités de remisage du matériel ont été examinés : source de perturbations, le schéma directeur propose d'adapter les sites de Saint Germain, Cergy, La Varenne et Chessy.

Concernant la gestion des situations perturbées, le schéma directeur s'est penché sur les possibilités d'amélioration des terminus intermédiaires, au Val de Fontenay, à La Défense et à Nanterre, zone d'autant plus préoccupante que le retrait des MI84 entraînera l'impossibilité d'envoyer des RER A à Paris Saint-Lazare lors d'une rupture d'interconnexion, les MI2N et MI09 étant trop longs, trop hauts et non équipés des équipements KVB requis pour circuler sur le réseau.

L'information et la qualité de service

Et puis évidemment, les habituels sujets sur la réactivité de l'information des voyageurs, avec la mise en oeuvre de 500 écrans de nouvelle génération délivrant une information multimodale en temps réel, l'amélioration des circulations dans 6 gares, la rénovation de 8 autres , la propreté des installations et des rames (avec toute la limite que cela suppose étant donné qu'à la base, ce sont les voyageurs qui ont des comportements salissants...)

Les premières mesures aboutiraient à partir de 2017 : trop long pour certains élus qui exigent des améliorations immédiates. Malheureusement, Paris ne s'est pas fait en un jour, et remédier aux carences de fonctionnement du RER A impose des travaux de grande ampleur qui ne sont pas réalisables en quelques semaines... d'autant plus qu'il faut maintenir l'exploitation. Et puis on pourra toujours rétorquer que les problèmes du RER A sont d'abord le reflet de décisions déastreuses en matière d'aménagement du territoire...

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5 décembre 2011

MI09 : une inauguration présidentielle

Il y a trois ans, le président de la République avait décidé qu'il fallait des rames à deux niveaux sur le RER A, reniant la décentralisation de la gestion des transports parisiens qu'il avait lui même signée quand il occupait d'autres locaux, en face, place Beauveau. L'année suivante, la commande était notifiée, sans surprise : il s'agissait simplement de reconduire l'architecture définie en 1992 pour le projet MI2N et le mettre au goût du jour dans l'urgence. Résultat, le même groupement Alstom - Bombardier était reconduit après une procédure de mise en concurrence pour le moins limitée, ce qui permettait accessoirement à ces deux entreprises de profiter de leur position dominante pour imposer leur prix.

En début d'année, le premier exemplaire du MI09, appellation de la nouvelle série de MI2N, était présentée. Et cette fois-ci, ce 5 décembre, c'est la mise en service du premier train formé de deux éléments qui a été célébrée avec le chef de l'Etat en maître de cérémonie, reléguant les financeurs, la RATP et le STIF, aux rangs de convives.

D'ici la fin du mois, dix éléments seront mis en ligne et ensuite, c'est au rythme de deux par mois que les 60 exemplaires commandés seront livrés. A l'issue de cette livraison, les MI84 auront été retirés du RER A : insuffisamment capacitaires, leur retrait pose la question de leur réaffectation car leur durée de vie résiduelle en 2014 serait de l'ordre de 15 ans. Or hormis quelques rames qui pourraient aller sur la ligne B, aucune autre ligne n'est adaptée à ce matériel.

Il reste encore à décider la seconde tranche de 70 éléments pour remplacer à partir de 2015 les MS61 qui restent encore les rames les plus aptes à desservir cette ligne transportant un million de voyageurs par jour.

9 février 2011

RER A : présentation du MI09

Hier 8 février, la RATP et le STIF ont présenté l'un des deux premiers éléments MI09 produits par le groupement Alstom - Bombardier, sorti d'usine seulement 16 mois après la signature du marché entre la RATP et Alstom.

080211_MS61+MI09boissyBoissy-Saint-Léger, 8 février 2011 - Cinquante années séparent ces deux matériels : le MS61, conçu en 1961, a été mis en service entre 1967 et 1980, et reste encore aujourd'hui un matériel adapté à la desserte du RER A ; le MI09, présenté pour la première fois, incarne pour la RATP un tournant déterminant dans l'amélioration du service de cette ligne vitale pour la région parisienne. © transportparis

16 mois c'est peu, très peu dans le domaine ferroviaire. Le MI09 est une version "2.0" du MI2N conçu au début des années 1990 et dont 53 rames ont été produites pour le RER E exploité par la SNCF et 43 pour le RER A exploité principalement par la RATP. Il est cependant permis de parler de nouveau matériel puisque l'évolution technologique a conduit à reprendre de nombreux équipements, et en particulier la chaîne de traction : bref, il ne faut pas se fier seulement aux apparences, en dépit de l'allure - étonnante - de la face frontale de ce nouveau matériel.

080211_MI09boissy6Boissy-Saint-Léger - 8 février 2011 - Le MI09 arbore une livrée dépouillée, à base de blanc, du vif argent institutionnel du STIF et du vert jade de la RATP. Le design de la face frontale étonne et ne manque pas d'animer les conversations...© transportparis

On ne s'étendra pas sur les différences d'approche du problème épineux du fonctionnement du RER A, fréquenté par 300 millions de voyageurs par an, un million par jour de semaine : la solution de généraliser le matériel à deux niveaux a été prise de façon très rapide et très directive puisque même l'Elysée s'en est mêlé.

Les 60 premières rames remplaceront d'ici 2014 les 59 MI84 livrés au milieu des années 1980 mais qui, insuffisamment capacitaires et plus courts que les autres matériels de la ligne, ne sont plus adaptés au service.Leur réutilisation n'est pas évidente compte tenu que leurs caractéristiques limite leur réutilisation à des dessertes de type RER aux caractéristiques de la RATP : bref, hors le RER B, point de salut... pour une partie du parc tout au plus, car que faire de 60 rames ?

Les 70 rames suivantes auront la tâche - délicate sur le plan subjectif voire émotionnel - de remplacer les MS61, matériel RER par excellence dont la conception - bien que remontant à exactement 50 ans cette année ! - constitue encore aujourd'hui une référence.

Il faudra donc à la RATP déployer - une fois de plus serait-on tenté de dire - une certaine habileté à l'exploitation pour tirer tout le profit de ce nouveau matériel et de ses 1300 places. Le respect d'un temps de stationnement de 50 secondes dans les gares centrales de Paris est en effet un véritable défi quotidien, d'autant plus qu'un matériel plus capacitaire implique plus de temps pour utiliser pleinement les surfaces disponibles... mais pas trop, faute de quoi, le débit des 30 trains contractuels par heure ne peut être garanti... sachant qu'à terme, chaque train perdu représentera 2600 places évaporées.

Et il y a du pain sur la planche puisqu'aujourd'hui, l'exploitation du RER A ne parvient au mieux qu'à passer 24 trains par heure, soit 10000 à 12000 places perdues chaque heure. Aussi, si l'objectif de capacité accrue veut être pleinement tenu, outre l'arrivée de ces matériels de très grande capacité, chaque train "regagné" aura un effet multiplicateur très bénéfique au confort des voyageurs.

Enfin, un mot des chiffres : 130 rames de 112 m de long, comprenant 5 voitures dont 3 motrices, comprenant chacune 3 portes de 2 m d'envergure, 283 tonnes à vide, 3900 kW de puissance, une accélération de 1.05 m/s², une vitesse de pointe de 120 km/h... et 1300 places totales, pour un investissement total de 1,75 MM€ dont 650 M€ de subvention directe par le STIF.

Pour le premier voyage en public, prière d'attendre la fin des essais d'homologation... Rendez-vous à Noël...

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