29 juillet 2021

Pour être le premier…

Continuons à explorer les mystères de la numérotation des lignes de bus franciliennes et intéressons-nous à ce chiffre forcément pas comme les autres : le 1. En consultant vianavigo, on découvre qu’il existe tout de même 24 lignes portant cet indice. Ce n’est pas forcément gênant quand il s’agit de réseaux urbains locaux (par exemple Meaux et Fontainebleau), mais cela peut devenir gênant quand ces lignes se retrouvent en un même lieu.

Une fois de plus, transportparis vous emmène dans l’ouest parisien. Il existe, depuis peu, une ligne 1 reliant Rueil-Malmaison à Saint Germain en Laye, restaurant une continuité de desserte disparue depuis... la fin des tramways ! Elle reprend en effet l'ancien SGCMO Saint Germain en Laye - Chatou - Porte Maillot (notez que les problèmes de dénomination des lignes ne sont pas neufs...), qui faisait en réalité terminus aux casernes de Rueil-Malmaison. Elle est venue s’ajouter aux nombreuses lignes effectuant leur départ autour du château, près de la gare du RER A. Parmi elles, un service urbain, baptisé R1 (R comme Résalys, le nom du réseau de Saint Germain en Laye). Mais il y a aussi une ligne 1EX, qui ne va pas du tout à Rueil-Malmaison mais… à Versailles, le terminus étant effectué devant la gare Rive Gauche.

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Saint Germain en Laye - Place André Malraux - 23 février 2019 - Commençons par le réseau urbain local, portant l'indice R1. La lecture de la géographie des lignes n'est pas aisée car elles forment des boucles à double sens. © transportparis

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Saint Germain en Laye - Avenue Gambetta - 5 février 2021 - Le petit dernier... et ce n'est pas du fait de l'usage de GX137 à gabarit réduit : la liaison entre les gares de Rueil-Malmaison et de Saint Germain en Laye crée un nouvel usage de l'indice 1. © transportparis

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Saint Germain en Laye - Place André Malraux - 23 février 2019 - Bel arrière-plan royal pour la ligne 1 express reliant Saint Germain en Laye à Versailles : ça commence à faire beaucoup ! Cette ligne ne sera pas impactée par la création de T13 compte tenu d'un parcours très éloigné desservant un tout autre corridor. © transportparis

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Versailles - Rue Alexis de Tocqueville - 30 août 2019 - Le nouveau réseau urbain versaillais désigne ses lignes par des chiffres et non plus par des lettres (vous aussi, vous avez une petite musique en tête et le brushing de Patrice Laffont ?), ce qui aboutit à la situation d'une succession de correspondances entre des lignes portant le même indice... © transportparis

Et pas de chance : Versailles, qui distinguait jusqu’à présent ses lignes par des lettres (depuis la création du réseau de tramways, c’est dire son caractère historique) les désigne désormais par des chiffres… avec évidemment une ligne 1 entre le centre commercial Parly 2 et le pôle universitaire versaillais.

Bref, si le cœur vous en dit, vous pouvez aller de Rueil-Malmaison à Versailles par Saint Germain en Laye en ne prenant que des lignes portant le numéro 1. Rien que de très normal au regard du passé prestigieux de ces villes. La première pour Napoléon Ier (enfin, surtout Joséphine de Beauharnais), les deux autres pour Louis XIV (dont il ne faut pas oublier qu’il naquit à Saint Germain).

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10 mai 2021

Maisons-Laffitte : le 12 gagnant (oui mais lequel ?)

On ne le dira jamais assez : pour qu'il soit attractif, le service des autobus doit être compréhensible par tout un chacun, au moyen d'une offre régulière facilement mémorisable (on évitera ainsi les fréquences de 13, 17, 23 ou 37 minutes par exemple pour préférer 12, 15, 20 et 30) et d'un parcours aisément repérable, en évitant les tracés tourmentés et à l'aide d'arrêts visibles, correctement aménagés et renseignés.

L'exemple ici illustré pourrait passer pour anecdotique : il s'agit de la desserte du parc de Maisons-Laffitte, juste à côté de l'hippodrome, destinée à rejoindre la gare par un parcours en boucle dans ce quartier très cossu près de l'hippodrome. Mais la ligne 12 est affaire d'habitués. Elle propose en semaine 42 services par jour répartis sur 3 itinéraires, qui sont généralement imbriqués, formant ainsi une double boucle ayant pour pivot le couple mairie-gare.

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Maisons-Laffitte - Avenue Lesage - 25 avril 2021 - D'accord, il faut prendre le 12... mais un même indice pour 3 itinéraires potentiels : il s'agit certes d'un service intra-municipal sur un périmètre relativement restreint, mais il y a probablement matière à simplifier son tracé. On notera aussi que l'arrêt est dépourvu de trottoir, mais l'herbe est généreuse pour les nombreux chevaux des multiples écuries du quartier. © transportparis

Dans le cas présent, le parcours direct entre la gare et la place Colbert pourrait être assuré par le prolongement - déjà partiellement opéré - de la ligne 2 venant de Saint Germain en Laye... à condition de facilter la circulation des autobus entre la gare et la grille du parc avec une voie réservée dans chaque sens et réorganisation du stationnement (en file et non plus en épi), qui bénéficierait aussi à la ligne 262 venant du pont de Bezons. Ne resterait donc pour la ligne 12 que les boucles n°1 et 2 en généralisant le passage par le parc des sports.

Enfin, il est difficile de ne pas évoquer la numérotation puisqu'il existe pas moins de 17 usages de l'indice 12 en Ile de France (ce n'est pas un record). Un sujet à aborder dans le cadre du futur appel d'offres sur le lot n°33 couvrant le périmètre autour de Saint Germain en Laye et Maisons-Laffitte.

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Maisons-Laffitte - Place Colbert - 25 avril 2021 - Le centre Transdev de Conflans engage des autobus standards sur ce service, soit des Heuliez GX327 soit des Volvo 7900 Hybride comme sur ce cliché. © transportparis

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15 mars 2020

Réorganiser la numérotation des lignes de bus

La numérotation des lignes de bus en Ile de France constitue un empilage de vestiges propres à chaque exploitant et qui, pour l'usager occasionnel, confine au casse-tête. La situation est - à peu près - claire sur le territoire de la RATP, grâce à une simplification menée dans les années 1990 qui a permis l'éradication quasi complète des indices alphanumériques type 144A, 144B, devenant quelque peu confus quand on en arrivait au 344N barré !

En revanche, sur les réseaux Optile, il y a un peu de tout. En faire un portrait exhaustif relève de la mission impossible. Ce n'est pas totalement illogique : on compte 1079 lignes qui relèvent de réseaux différents quoique fréquemment superposés. Ainsi, en 2017, on comptait 4 réseaux départementaux (Albatrans, Seine-et-Marne Express, TRA et Val d'Oise), 32 réseaux urbains, 3 réseaux de bassin gérés par des collectivités, 4 réseaux urbains et 26 réseaux de bassins gérés par les transporteurs, auxquels s'ajoutent les autocars A14 Express et le réseau à la demande Filéo de la zone de Roissy.

La situation est plutôt claire sur certains réseaux bien organisés et qui ont pu par le passé avoir des liens avec la RATP : c'est le cas du réseau TRA en Seine Saint Denis (indices en 600), ou du réseau TICE autour d'Evry, pour la même raison. Au-delà, entre les chiffres, les lettres, la combinaison des deux, seuls les habitués sont capables de s'y retrouver. Même les lignes de création récentes n'ont pas échappé à quelques curiosités parfois déroutantes. Il existe ainsi 5 lignes 100 en Ile de France : Yerres - Rungis, Roissy - Chelles, Torcy - Créteil, Les Mureaux - Saint Quentin en Yvelines et Roissy - Persan avec, vous l'aurez remarqué, 2 lignes 100 au départ de Roissy. On compte aussi 20 lignes numérotées 1. L'exercice sur vianavigo est assez révélateur de cette situation pratique pour perdre le voyageur !

Autant dire qu'une nouvelle dénomination des lignes constitue un chantier de longue haleine, qui amènera à revoir l'ensemble de la signalétique et des outils d'information des voyageurs.

En première approche, il semblera difficile d'envisager une évolution de la numérotation des lignes actuellement exploitées par la RATP, pour 3 raisons : le grand nombre de voyageurs concernés, le nombre de lignes (à peu près le tiers de l'ensemble de l'Ile de France) et un ordonnancement certes perfectible mais déjà de bon niveau. C'est donc sur les réseaux Optile qu'il va falloir porter les efforts. Il faut cependant distinguer 2 situations dans ce vaste ensemble :

  • les lignes internes à chaque sous-ensemble : est-il gênant d'avoir une ligne 1 à Mantes la Jolie, une à Versailles et une à Melun ? A priori, non. En revanche, l'indice 1 attribué à une liaison Saint Germain en Laye - Versailles devient problématique quand chacun des 2 réseaux locaux a aussi sa ligne 1 ;
  • les lignes de connexion entre les différents bassins, bref des lignes d'intéret régional : celles-ci mériteraient d'être identifiées de façon réellement cohérente pour se distinguer des missions d'intérêt local.

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01 août 2019

Le Grand Paris passe aussi par les autobus (et les autocars)

Dites « Grand Paris » à quelqu'un que vous croisez dans la rue, il pensera évidemment d'abord aux nouvelles lignes de métro. S'il vous parle de la métropole, c'est déjà quelqu'un d'averti. Il faut bien reconnaitre que derrière les intentions initiales d'un grand plan d'urbanisme, il n'y a pas grand chose et d'une certaine façon, ce n'est peut-être pas plus mal car les schémas esquissés voici une dizaine d'années n'étaient probablement pas à la hauteur des défis sociétaux et environnementaux qui sont face à nous.

Plus que jamais, transport et urbanisme sont deux ingrédients qu'il faut urgemment coordonner pour maîtriser les flux et la consommation d'énergie. Cependant, il est évidemment illusoire de penser - ne serait-ce qu'une seconde - que le Grand Paris Express suffira à résoudre tous les problèmes de transport en Ile de France. C'est tourner le dos à la réalité des flux dans la Région.

C'est la raison pour laquelle transportparis ouvre un dossier consacré au rôle des autobus et des autocars. On compte en 2019 plus de 1500 lignes et 10 000 véhicules envron, soit une moyenne de 6 à 7 véhicules par ligne mais de très forts contrastes puisque certaines lignes en zone dense, notamment celles exploitées par la RATP, peuvent engager plusieurs dizaines d'autobus en ligne. Ce sont à la fois des maillons de proximité, pour la desserte fine des différents bassins de vie qui constituent la Région Ile de France, mais aussi un complément aux infrastructures ferroviaires pour assurer des liaisons, souvent en rocade, particulièrement en grande couronne où 80% des trajets ne sont pas liés au coeur de la métropole.

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Cesson - Rue de la gare - 15 avril 2015 - Devant la gare de Cesson, une batterie d'autobus attend les voyageurs du RER D. La coordination des réseaux, routiers et ferroviaires, est un élément essentiel de l'attractivité des transports en commun, surtout en grande couronne, sur des territoires de moindre densité où la fréquence est moindre. © transportparis

C'est aussi (d'abord ?) par la poursuite et l'amplification de la politique de renforcement de l'offre sur ces réseaux, par une lisibilité accrue de leur organisation, par des gains de performances grâce à des aménagements de voirie et, évidemment, par une capacité accrue, que les lignes d'autobus et d'autocars en Ile de France pourront capter au fil du temps un trafic plus nombreux pour essayer d'endiguer un trafic automobile qui n'a pas été réellement maîtrisé jusqu'à présent. Mais évidemment, sans action croisée entre les réseaux de transport et les choix d'urbanisme, les efforts sur les transports en commun risquent d'être de faible portée... même avec les milliards investis sur les grands projets à haute visibilité médiatique.

Notre nouveau dossier est en ligne et attend évidemment vos commentaires.