Bus articulés : toujours aussi rares
Il y a eu des progrès, mais on est encore loin du compte. L'augmentation de capacité des lignes d'autobus exploitées par la RATP, révélant les limites - pour ne pas dire son inadéquation - de ce mode de transport à certains axes, avance avec la plus extrême lenteur. Il est vrai qu'elle est conditionnée à l'accroissement de la capacité de remisage dans les dépôts, ce qui, objectivement, n'est pas chose aisée compte tenu de leur localisation souvent dans un environnement urbain très dense.
Le dimensionnement du parc d'une ligne est aussi tributaire de la vitesse commerciale, donc des conditions de circulation et du degré de priorité accordé au réseau de surface dans l'aménagement de la voirie : à service identique, augmenter la vitesse commerciale (donc réduire le temps de parcours) diminue le nombre de véhicules nécessaires, ce qui, in fine, libèrerait une partie de la capacité nécessaire pour l'introduction d'autobus articulés.
Il faut aussi admettre que les gestionnaires de voirie ne facilitent pas toujours - pour ne pas dire qu'ils contribuent rarement - à ce mouvement, avec des aménagements fréquemment au plus juste, et une frilosité certaine à adapter certains carrefours à la giration de ces autobus.
On ne peut malheureusement que faire la conclusion que l'efficacité des transports en commun, surtout en surface, n'est pas un sujet pris à sa juste mesure par la puissance publique. Pourtant, il y a quelques millions d'euros par an à économiser. Et ça, c'est un sujet ô combien d'actualité ! Mais aujourd'hui, les esprits sont ailleurs...
Dans Paris, le bilan est pour l'instant à somme nul : si le 38 a été équipé en avril 2019, le 43 est repassé au format standard. En banlieue, depuis leur introduction (il faudrait parfois dire réintroduction) sur les lignes 143, 170, 180, 258 et 275, que s'est-il passé ? Peu de choses à vrai dire : la ligne 206 est la seule ligne complètement exploitée en véhicules de 18 m. Ils assurent aussi quelques services sur la ligne 113 et les services partiels de la ligne 308.
Villiers-sur-Marne - Rue du chemin de fer - 17 novembre 2022 - Deux illustrations des évolutions timides sur le réseau d'autobus exploité par la RATP : la ligne 206 a troqué ses MAN Lion's City standards pour des Urbanway 18, tandis qu'une partie du service de la ligne 308 relève désormais d'Urbino 18 fonctionnant tous deux au gaz naturel. © transportparis
Bus : augmentation de capacité dans le Val de Marne
Réorganisation de 3 lignes de bus dans le secteur de Villiers sur Marne afin d'augmenter la capacité d'emport et de gérer au plus près la charge des différentes lignes.
- la ligne 206 Noisy le Grand Mont d'Est - Pontault-Combault (place Beilstein) est limitée au Plessis-Trévise (Verdun) et exploitée par autobus articulés ;
- une nouvelle ligne 209 la remplace entre la gare de Villiers sur Marne et Pontault-Combault
- la ligne 207 Noisy le Grand Mont d'Est - La Queue en Brie (hôpital) est renforcée de services partiels en pointe entre la gare de Villiers sur Marne et la mairie du Plessis-Trévise ;
- à compter du 14 juin, la ligne 308 sera dotée d'autobus articulés sur les services partiels entre la gare de Villiers sur Marne et la zone industrielle de Chennevières.
Emerainville - 17 mars 2015 - Raccourcie, la ligne 206 délaisse le parcours Le Plessis-Trévise - Pontault-Combault assurée par la nouvelle ligne 209. Ce Lion's City est vu à proximité de la gare d'Emerainville qu'on aperçoit en arrière-plan. © transportparis
Villiers sur Marne - Rue Galliéni - 16 juillet 2013 - La ligne 207 est renforcée au moyen d'un service partiel en milieu de parcours. Une disposition assez peu courante, mais la liaison entre Noisy le Grand et Villiers sur Marne est aussi assurée, par un itinéraire complémentaire, par la ligne 206 qui bénéficie d'autobus articulés. © transportparis
Villiers sur Marne - Rue Pierre Sémard - 21 décembre 2013 - La ligne 308 va elle aussi bénéficier d'un renfort avec autobus articulés sur des services partiels. Difficile pour nous de ne pas rappeler que la ligne 15 du métro passera sous la gare de Villiers sur Marne... sans s'y arrêter... © transportparis
Bilan, les autobus articulés progressent sur 2 nouvelles lignes dans l'agglomération parisienne... mais le rythme d'équipement est quand même un peu lent...
Plus c’est long et plus c’est … efficace !
Nous entrons à Paris comme ailleurs en France, dans cette période agitée que l’on nomme « électorale » en vue des prochaines élections municipales. Les candidats y vont de leurs idées et nous entendons de tout. Libre à chacun évidemment d’exprimer son programme, nous sommes en démocratie et c’est le propre de nos pays libres. Mais il nous arrive d’entendre certaines assertions pour le moins curieuses et, soyons-en certains, qui vont à l’encontre de l’intérêt collectif ou, à tout le moins, montrent une forme de méconnaissance qui frise le passéisme borné.
Il y a quelques jours, un des candidats aux élections parisiennes évoquant le sujet des encombrements dans la capitale se piqua de trouver un des fautifs (nous disons bien « un des fautifs », il y en avait d’autres). Attaquant la municipalité actuelle qui ne lui semble pas faire le nécessaire, voilà que ce candidat énonce que les « autobus à soufflet » sont parmi les responsables de ces encombrements ; que lorsque ces autobus qui lui paraissent trop longs, stoppent à un carrefour, ils engendrent des embouteillages et que ce monsieur serait favorable à des autobus plus petits avec plus de fréquence. Cette envolée naïve a eu pour effet une bronca assez sèche de la part des associations d’usagers et des usagers eux-mêmes. Ledit candidat a tenté de se rattraper comme il pouvait en affirmant qu’il ne supprimerait pas les « autobus à soufflet » et qu’il était favorable sur les avenues larges. Mais le mal était fait.
« Autobus à soufflet », image naïve de ce qui est, chacun l’aura compris, l’autobus articulé. Voilà ce malheureux véhicule accusé d’être parmi les fauteurs de trouble de la circulation parisienne. Ce ne serait pas si bête à entendre qu’il nous faudrait en rire tant l’argument est spécieux. Allons, Monsieur le Candidat, serions-nous revenus à la belle époque des années 1965-67 où la Préfecture de Police affolée par l’arrivée d’autobus de onze mètres (SC10 et PCMR) craignait une augmentation des encombrements et imposait de fait la mise en service d’autobus à gabarit réduit de neuf mètres (PGR) qui étaient censés se faufiler dans lesdits encombrements (on n’a jamais compris comment ils se faufilaient du reste) ? Serions-nous revenus en 1928-30 lorsque les journaux acquis aux idées du lobby automobile, hurlaient avec une minorité que les tramways bloquaient les carrefours de leur barrière à roulettes ? Et pour faire bonne figure, Monsieur le Candidat propose de généraliser la voiture électrique partout. Allons-y de bon cœur, la solution est toute trouvée : moins de véhicules thermiques individuels et plus de véhicules individuels électriques ! Mais où les mettre ? Il n’y a pas de réponse. Sans doute, la réduction du nombre « d’autobus à soufflet » sera la solution …
Paris - Boulevard de Port-Royal - 9 février 2014 - Très contestés car parfois perfectibles, les aménagements du site propre de la ligne 91 entre la place du 18 juin 1940 et le quai de la Rapée ont permis aux autobus de s'extraire en partie du trafic automobile. Restent les taxis et les vélos... © transporturbain
Mais enfin, revenons dans le monde présent et bien réel que Monsieur le Candidat ne semble pas connaître. Les transports parisiens traversent actuellement une période passablement mauvaise avec une municipalité qui s’ingénie à complexifier leur exploitation, voire à supprimer des couloirs qui leur étaient réservés. Les réaménagements urbains plus ou moins heureux, loin de réduire la circulation automobile, vont jusqu’à créer des encombrements là où il n’y en avait pas ou plus. De fait, les autobus se retrouvent englués dans ces débordements et la vitesse commerciale en pâtit, les usagers devant prendre leur mal en patience dans des conditions de plus en plus difficiles. Pensons aussi aux machinistes qui y perdent des heures et leur calme.
Sur un parc de près de six milles voitures, le nombre d’autobus articulés représentent à peine 5% de ce parc, nombre nettement insuffisant pour un réseau comme celui de la capitale dont la capacité de transport est trop réduite. Il devrait à tout le moins y avoir un millier de voitures articulées et plus de la moitié des lignes dite « intra muros » devrait en être équipées, ceci en attendant mieux car il sera obligatoire – nous n’en sommes plus à une éventualité – de remplacer les autobus par des tramways sur les dix ou douze grosses lignes de l’intérieur de Paris à commencer par la circulaire intérieure (« Tramway des Gares ») et la grande artère nord-sud le 38.
Ah évidemment, il ne s’agit plus de petits autobus de dix-huit mètres de long mais bien de motrices de quarante mètres ou plus … Eh ! oui Monsieur le Candidat, des véhicules de cette longueur, il y en a partout en Europe et, au risque de vous surprendre, qui passent dans des rues dont vous n’imaginez pas l’étroitesse.
Mais revenons à ce fauteur supposé d’encombrement : « l’autobus à soufflet ». Est-il venu à l’idée de Monsieur le Candidat que lorsqu’un autobus se trouve immobilisé à un endroit ou à un autre, il y a plusieurs raisons possibles ?
- Il est à un arrêt pour charger et décharger les voyageurs et l’autobus est prioritaire ;
- Il est bloqué par un feu de circulation, parfois mal à propos, non régulé sur le feu précédent, obligeant le machiniste à stopper son véhicule au beau milieu d’un carrefour … Encombré par des automobiles individuelles ;
- Il est bloqué … par un encombrement.
Mais quel est cet encombrement ? Une horde de véhicules individuels prenant une place considérable de voirie et envahissant une longueur de chaussée qui, avec un seul autobus articulé serait réduit des deux-tiers car – Eh ! oui, Monsieur le Candidat – « un autobus à soufflet » peut transporter environ cent-vingt personnes et prend de fait moins de place que les automobiles.
Alors quoi ? Devrons-nous entendre encore ces incongruités d’un autre âge qui ont fait les beaux jours du tout-automobile que nous payons très cher aujourd’hui au point d’étouffer notre capitale ? L’auteur ne le pense pas.
Nous aimerions beaucoup, toute étiquette politique mise à part, que nos candidats prennent conscience du retard accumulé et de l’effort nécessaire pour améliorer les transports urbains dans la ville ; de mettre au point un véritable plan de développement d’un réseau de tramways cohérents au sens large ; d’un plan de priorité des transports sur la circulation générale et, par-dessus tout, de cesser de considérer que le transport urbain est un mal nécessaire pour des captifs. Ce discours est suranné et sans fondement. A raisonner au plan individuel au détriment de la collectivité, Monsieur le Candidat va contre l’individu même. Il serait bon que les transports en marche ne sous-entendent pas … A pieds …
Prague - Karmelitská - 30 janvier 2016- Prague est une des plus belles capitales d’Europe ! 30 mètres de long dans les petites rues prestigieuses de la cité, le centre n’est pas asphyxié, loin s’en faut puisque c’est le tramway qui est le principal véhicule. La circulation automobile est maîtrisée au nécessaire. Paris ne serait-elle pas au même niveau que la capitale de la République tchèque ? © Th. Assa
Vienne - Skodagasse - 17 mai 2017 - Vienne, capitale impériale, capitale de l’Autriche. Une des plus visitées du monde à l’égal de Paris. Les motrices modernes longues de près de trente-cinq mètres assurent un service efficace et là aussi dans les petites rues du centre. La circulation automobile est contrôlée afin de ne pas envahir les quartiers historiques à la voirie étroite pour le plus grand confort des habitants dont la qualité de vie est améliorée. Les candidats aux élections municipales parisiennes seraient-ils aveugles pour ne pas savoir que leurs idées sont dépassées ? © Th. Assa
Ligne 38 en articulés... pas de la première jeunesse
Continuons notre tour d'horizon des évolutions du réseau de bus parisien avec l'une des opérations emblématiques, attendue de longue date : l'exploitation de la ligne 38 en autobus articulés. Prolongée de la gare du Nord à la porte de La Chapelle en remplacement de la ligne 65, la ligne 38 constitue désormais une diamétrale nord-sud Porte de La Chapelle - Porte d'Orléans. Son fort trafic s'accommodait mal de l'exploitation en autobus standards : l'arrivée d'autobus articulés constitue donc une amélioration des conditions de transport.
Le service est assuré à l'aide de 42 autobus dont 21 Lion's City livrés entre 2009 et 2013, complétés par 3 Citélis 18... et 18 Agora L qui affichent 16 ans au compteur. Sacré retour en arrère pour une ligne qui était auparavant exploitée avec des Lion's City hybrides neufs, récupérés par les lignes 21 (à l'occasion de la fusion avec le 81), 59 (création) et 88 (prolongement à la porte d'Auteuil).
Paris - Place du Châtelet - 17 mai 2019 - Les Agora avaient disparu de la ligne 38 en décembre 2013 : ils font un retour sur la ligne en version articulée. C'est la conséquence du retard pris dans le renouvellement du parc : certaines séries doivent jouer les prolongations. A gauche du cliché, le terminus du 47 qui ne monte plus à la gare de l'Est. © transportparis
RATP : les bus articulés continuent leur - lente - progression
Deux nouvelles lignes ont été converties à l'autobus articulé en fin d'année 2018 : la ligne 180 Villejuif (Louis Aragon) - Charenton (Ecoles) et la ligne 275 La Défense - Pont de Levallois, respectivement en remplacement de Citaro C2, mutés sur les lignes, 297 et 299 principalement et d'Agora S V3 partant à la réforme. Dans les deux cas, l'exploitation est désormais assurée par des Urbanway 18 hybrides.
Courbevoie - Place Hérold - La ligne 275 bénéficie de l'augmentation de capacité uniquement en semaine, le service des samedis et dimanches demeurant assuré en autobus standards. Première affectation pour les voitures de la ligne 275, qui arborent la nouvelle livrée Ile de France Mobilités. © transportparis
Le rythme d'équipement reste lent, tributaire de l'augmentation de capacité de remisage des dépôts et des aménagements de la voirie pour faciliter l'insertion de ces véhicules. La prochaine conversion concernera une ligne parisienne très attendue : la ligne 38 Gare du Nord - Porte d'Orléans.
Le 38 en bus articulés... enfin !
C'est confirmé : la ligne 38 Gare du Nord - Porte d'Orléans sera exploitée par autobus articulés dans le cadre du Grand Paris des bus, la réorganisation des lignes parisiennes. Il était temps ! Avec 25 000 voyageurs par jour, elle fait partie du peloton de têtes des lignes les plus chargées du réseau parisien. Ce n'est pas une nouveauté : quand la ligne s'appelait 8 et qu'elle était exploitée avec des compositions de tramways formées d'une motrice L et d'une remorque A, elle était aussi parmi les plus fréquentées des lignes parisiennes... et avec des résultats annuels plus de deux fois supérieurs à ceux de notre époque puisqu'elle transportait plus de 21 millions de voyageurs par an en 1926, contre un peu plus de 9 millions en autobus aujourd'hui (chiffres issus du livre de Jean Robert, Les Tramways parisiens). Et pourtant, le réseau métropolitain était déjà largement constitué.
Paris - Place du Châtelet - 25 février 2017 - Les Lion's City hybrides seront donc les derniers autobus standards engagés sur la ligne 38. L'exploitation en autobus articulés (on peut supposer qu'il s'agira d'Urbanway hybrides) viendra restaurer la capacité unitaire des véhicules qui circulaient sur la ligne dans les années 1930... © transportparis
L'exploitation en autobus de 110 places en remplacement de véhicules de 65 places n'est donc qu'un juste retour des choses, d'autant plus que la ligne 38 absorbera la section Gare du Nord - Porte de La Chapelle de l'actuelle ligne 65 Gare de Lyon - Porte de La Chapelle qui disparaîtra. Et la section Gare du Nord - Porte de La Chapelle n'est pas la moins chargée...
RATP : deux nouvelles lignes de bus en articulés
D'ici la fin de l'année, deux lignes vont être dotées d'autobus articulés. Le projet porté par Ile de France Mobilités prend du temps, entre les délais de livraison du matériel, l'adaptation des dépôts et les modifications ponctuelles de voirie.
Ainsi, le 5 novembre prochain, les voyageurs de la ligne 180 Villejuif Louis Aragon - Charenton Ecoles découvriront leurs nouveaux véhicules : des Urbanway 18 hybrides, déjà réceptionnés et actuellement engagés dans l'attente de la fin des travaux sur différentes lignes (notamment 27 et 62). Le tracé sera modifié dans Vitry pour faciliter la circulation des autobus articulés. Remisée actuellement à Vitry, elle sera mutée à Ivry.
Vitry sur Seine - Avenue de la Libération - 14 août 2015 - Sur le site propre de la ligne 183, qui accueillera prochainement le tramway T9, un Citaro C2 sur la ligne 180, dernier matériel standard engagé sur la ligne avant l'introduction d'autobus articulés qui viendront améliorer les conditions de transport des voyageurs sur cet axe. © transportparis
Le 3 décembre suivant, ce sera le tour de la ligne 275 La Défense - Pont de Levallois : même matériel roulant... mais en semaine uniquement, car les samedis et dimanches, cette ligne repassera en autobus standards en utilisant le parc de la ligne 278 La Défense - ZAC des Bruyères qui, elle, fait relâche le week-end.
Courbevoie - Place Hérold - 11 septembre 2010 - Courte ligne assurant la connexion de Courbevoie d'une part à La Défense et d'autre part au terminus de la ligne 3 du métro à Levallois, le 275 n'en est pas pour le moins chargé. Cependant, les bus articulés ne seront présents qu'en semaine. © transportparis
Retour des bus articulés sur la ligne 258
Ce devait être un grand programme apportant un bol d'air salutaire à l'exploitation de nombreuses lignes de bus de la RATP. L'équipement des lignes 26, 150, 170 et leur retour sur la ligne 143 avaient constitué une première étape prometteuse. Il était question d'enchaîner avec plusieurs autres lignes, y compris dans Paris, notamment le 38 et le 60. Mais pas d'articulés en vue sur ces lignes. Question de tempo, et surtout de gestion de l'augmentation de la capacité de remisage dans les dépôts.
Sauf contretemps de dernière minute, le 1er septembre prochain, la ligne 258 sera exploitée en autobus articulés Urbanway hybrides à 4 portes. Il s'agira encore une fois d'un retour puisque la ligne fut équipée de PR180.2 entre 1985 et 1995.
Puteaux - Avenue Georges Clémenceau - 10 mars 1995 - Les PR180.2 ont circulé durant 10 ans sur la ligne avant d'être victime d'une politique de lutte anti-fraude faisant passer le R312 à 2 portes pour un véhicule plus confortable en dépit de la perte de près de 50 places...© B. Basset
Puteaux - Avenue Paul Doumer - 15 septembre 2015 - Les Citélis avaient pris la succession des R312 et seront donc remplacés par des Urbanway 18 hybrides, qui plus est dotés de 4 portes.© B. Basset
Cependant, les autobus articulés ne circuleront pas sur l'intégralité du parcours La Défense - Saint Germain en Laye : la ligne 258 sera limité au parcours La Défense - Rueil Jonchère. Une nouvelle ligne 259, assurée en autobus standard (une partie des Citélis actuellement sur le 258) assurera la desserte entre Rueil et Saint Germain en Laye : elle sera amorcée à Nanterre Université et reprendra la desserte actuellement assurée entre Nanterre et Rueil par la ligne 163, qui sera limitée au parcours Porte de Champerret - Nanterre Préfecture.
RATP : la ligne 143 en articulés
Le programme d'équipement des lignes à fort trafic en autobus articulés avance assez lentement. Après les lignes 26 (Gare Saint Lazare - Nation), 150 (Porte de La Villette - Gare de Pierrefitte-Stains), 170 (Porte des Lilas - Gare de Saint Denis), c'est une autre ligne du nord-est parisien qui bénéficie de véhicules de grande capacité : la ligne 143 (Gare de La Courneuve Aubervilliers - Gare de Rosny sous Bois) avec l'apparition des premiers Urbanway 18 hybrides dotés de 4 portes.
Noisy le Sec - Avenue Leclerc - 16 février 2016 - Les Citaro C2G avaient inauguré le diagramme à 4 portes pour fluidifier les échanges aux arrêts. Les Urbanway 18 à motorisation hybride ont judicieusement adopté cette configuration. © transportparis
L'essai effectué à bord d'un de ces nouveaux véhicules donne une impression similaire à celle des véhicules Heuliez quant à la motorisation, assez nerveuse, mais passablement bruyante dès que le moteur est sollicité. Le stop-and-start génère des vibrations supérieures à celles des modèles MAN. A l'intérieur, on notera aussi l'exiguité des deux places situées face à la porte du fond et la présence d'un second emplacement pour les fauteuils roulants. La disposition à 4 portes est en revanche bénéfique pour la gestion des arrêts de même que les portes louvoyantes coulissantes.
Pour cette ligne, l'équipement en articulés est en quelque sorte un retour puisqu'elle avait déjà été équipée de tels véhicules du 1er octobre 1984 au 16 janvier 1995 avec des PR180MI.
Les Omnicity équipant jusqu'à présent la ligne 143 sont mutés sur la ligne 63 Gare de Lyon - Porte de La Muette en remplacement des Agora Line.
Paris : la ligne 26 passe en articulés
Place de la Trinité - 8 octobre 2013 - La ligne 26 désormais exploitée en autobus articulés MAN Lion's City NG272. Le texte défilant de la girouette ne facilite pas la lisibilité de la destination, pas plus que les inutiles mentions "SNCF - RER" accolées à la mention "Gare Saint Lazare". © transportparis
Depuis hier matin, la ligne 26 Gare Saint Lazare - Nation est exploitée en autobus articulés. Faisant partie des lignes les plus chargées du réseau parisien avec environ 43 000 voyageurs par jour, elle est la troisième ligne ainsi convertie aux véhicules de grande capacité, après le 272 Gare d'Argenteuil - Gare de Sartrouville, ainsi doté lors du prolongement de T2 au pont de Bezons en novembre dernier, et après le 150 Porte de la Villette - Gare de Garges-Sarcelles, équipé des voitures libérées par la mise en service du T3b un mois plus tard.
C'est notamment dans les quartiers du nord-est parisien que le besoin se faisait le plus ressentir : le maillage du métro est moins dense dans les 19ème et 20ème arrondissements et la rue des Pyrénées est un axe majeur entre les Buttes Chaumont et le cours de Vincennes. On retrouve d'ailleurs des caractéristiques assez similaires à d'autres lignes de bus ayant le même rôle de desserte des arrondissements péricentraux, comme le 31 Gare de l'Est - Etoile, le 60 Porte Montmartre - Place Gambetta, le 62 Porte de Saint Cloud - Porte de France, le 64 Place d'Italie - Place Gambetta.
La ligne 26 récupère les voitures de la ligne 95 qui est elle dotée de voitures neuves. Si la première est doublement gagnante en passant en articulés et qui plus est avec d'excellents Lion's City de MAN, on n'en dira pas autant du 95 qui reçoit des Citélis 18 moins performants et surtout moins bien aménagés, puisque sans plateforme dégagée face à la porte arrière, Irisbus ayant implanté des sièges plutôt qu'un espace d'accueil des voyageurs. Dans les effets collatéraux, la ligne 32 Gare de l'Est - Porte d'Auteuil a perdu ses Citélis 12 et récupéré les Agora S de la ligne 48 Palais Royal - Porte des Lilas : un retour de 13 ans en arrière pour les usagers du 32...
Place de Clichy - 8 octobre 2013 - La ligne 95 a reçu de nouveaux Citélis 18 arborant la désormais traditionnelle livrée du STIF. Moins bien aménagés que les Lion's City, seront-ils adaptés à cette importante ligne elle aussi très fréquentée ? © transportparis
Désormais, les lignes parisiennes 26, 27 31, 43, 80, 91, 95 et PC3 sont dotées d'autobus articulés. En banlieue, leur présence reste encore très modeste et cantonnée aux lignes 105, 150, 183, 187, 208, 272, 304, ainsi que les deux lignes en site propre TVM et 393 et le du Orlybus - Roissybus.
Au total, le parc d'autobus articulés de la RATP ne représente aujourd'hui qu'à peine 10 % du total de la flotte. Après la ligne 26, d'autres lignes devraient (re-)passer en articulés : pour Paris, il est question des lignes 38 Gare du Nord - Porte d'Orléans, 60 Porte Montmartre - Place Gambetta, 92 Gare Montparnasse - Porte de Champerret et 96 Gare Montparnasse - Porte des Lilas. En banlieue, le programme devrait porter sur une vingtaine de lignes.