T13 : début des essais
Les premiers essais ont débuté ce 20 décembre sur la partie Grande Ceinture de T13, entre le dépôt des Matelots et l'ancienne gare de Saint Germain en Laye, rebaptisée Lisière Péreire. En principe, les tests sur la totalité du parcours, y compris la section urbaine vers le château de Saint Germain, débuteront le 7 janvier prochain.
Saint Germain en Laye - 22 décembre 2021 - Les Dualis pointent leur nez sur T13. Sur ce cliché, on a pris soin de rappeler que cette section reste alimentée en 25 kV, gérée en block automatique lumineux tout ce qu'il y a de classique, et de monter que les quais sont prévus à la longueur d'une seule rame, contrairement à T11 où les quais sont prévus pour des UM2. Mais il est vrai que le trafic attendu est modeste. © transportparis
Saint Germain en Laye - 22 décembre 2021 - Outre la signalisation , sur ce second cliché, nous vous invitons à regarder l'arrière-plan. Les voies en impasse sur la partie gauche amorcent la future phase 2 vers Poissy et Achères, dont le financement reste encore incertain, surtout après l'inflation du devis de 57%. Celles de droite amorcent la zone de transition vers la réglementation urbaine en marche à vue sous 750 V. Le plan de voie prévoit le passage d'une circulation à droite (en urbain dans Saint Germain en Laye) à une circulation à gauche (sur la partie ferroviaire). La rame U53803/4 (TT502) va donc circuler à contresens jusqu'aux communications situées au-delà du pont de la rue Péreire de laquelle a été prise cette photo. © transportparis
T13 : un dérapage de plus
La tangentielle Ouest continue de faire parler d'elle et rejoint le cortège des réévaluations massives du coût des projets. Singularité de T13 : une extrême complexité due à des choix techniques particulièrement discutables et d'un opérateur ferroviaire qui veut faire du transport urbain.
La première phase, entre Saint Germain en Laye et Saint Cyr, affiche déjà un surcoût d'environ 30%. On ne compte plus les années de retard d'une liaison qu'on annonçait en 2017 et qui ne devrait être lancée qu'en 2022. Elle est déjà riche en incongruités :
- circulation à droite sur la section urbaine dans Saint Germain en Laye, mais à gauche sur celle de Saint Cyr, hors voirie (on espère que le STPG a bien suivi) ;
- alimentation en 750 V continu sur les sections urbaines encadrantes mais en 25 kV 50 Hz sur la section centrale, alimentée par le groupe II (sous-station de Nanterre) et gérée par le central sous-station situé à Pont Cardinet ;
- poste de commandement centralisé situé dans l'atelier de Versailles Matelots, qui n'aura donc pas la main sur l'alimentation électrique de la majeure partie du parcours (la notion de centralisation est donc toute relative) ;
- block automatique lumineux tout ce qu'il y a de plus ferroviaire sur la Grande Ceinture alors qu'il n'y circulera que des trams-trains.
Mais voilà, certains esprits ont voulu à l'origine du projet préserver la possibilité de faire circuler du fret sur la Grande Ceinture, aboutissant à une configuration ferroviaire et aux complexités des interfaces avec le monde urbain alors que la probabilité d'y voir passer un train de marchandises est inférieure à celle de dénicher la combinaison gagnante de l'Euromillion (on vous fait grâce de la liste des itinéraires alternatifs utilisables avant d'avoir éventuellement besoin de passer par là !).
Pour autant, T13 continue d'aligner les incongruités et les dérapages budgétaires : alors que SNCF Réseau présente une augmentation de 57% du coût de la phase 2 entre Saint Germain et Achères, Ile de France Mobilités a tout de même validé le contenu des études d'avant-projet. Sur cette section, rappelons qu'il a été finalement - et heureusement - décidé de passer par le centre de Poissy pour assurer la correspondance avec le RER A et le RER E par la gare existante plutôt qu'en créant une nouvelle gare en pleine forêt (Chêne Feuillu). Néanmoins, il aurait été plus logique de s'affranchir du tracé ferroviaire traversant le golf de Saint Germain en longeant la RD30 que T13 rejoindra en amont de l'ancienne gare de Poissy Grande Ceinture (il y a toute la place avec l'emprise de... l'ancien tramway !). Cela aurait évité une première transition entre le régime ferroviaire et le régime urbain à l'entrée de Poissy et 2 autres de part et d'autre de l'ouvrage franchissant les voies ferrées à hauteur du raccordement des Ambassadeurs. Ne parlons même pas de l'inutilité du tracé retenu en pleine forêt, certes potentiellement un peu plus rapide mais qui ne dessert pas grand-monde entre Poissy et Achères.
S'il fallait démontrer qu'il aurait mieux valu, dans le cas présent, céder à l'autorité organisatrice l'emprise ferroviaire pour en faire un tramway rapide mais sous une seule réglementation et un seul environnement technique, c'est fait... mais malheureusement un peu trop tard.
Puisqu'il n'est pas envisagé de réaliser la phase 2 avant 2027 (pour l'instant), il serait peut-être utile (quoique courageux) de mettre un coup d'arrêt à la phase 2 et de reprendre le projet dans un souci de simplification. Evidemment, les élus des Yvelines tousseront un peu mais ils sont déjà pris d'une bonne quinte avec la facture actuelle et sans prendre la mesure des incongruités de l'actuel projet !
Ce serait aussi le moyen de tempérer quelques ardeurs locales, comme par exemple à Achères, où l'arrivée est prévue par l'ouest des voies ferrées mais avec une station à l'est de celles-ci, imposant une reprise lourde - et onéreuse - du pont-rail de la rue Camille Jenatzy dont on pourrait s'affranchir en positionnant T13 dans la gare routière.
T4 nous fournit déjà une pathétique démonstration de ce qu'il ne faut pas faire... mais les leçons ne semblent pas avoir été tirées de cette expérience.
T13 : les premiers rails
Alors que le service ferroviaire de la Grande Ceinture Ouest a disparu dans l'anonymat le plus total au début de l'été, les travaux de la Tangentielle Ouest, qui deviendra la ligne T13, franchisse un cap de plus avec l'apparition des premiers rails, ce qui donne l'occasion de constater l'évolution de la méthode de construction de la plateforme sur la partie urbaine de la ligne, ici sur la route des Loges en forêt de Saint Germain en Laye. Pas de dalle en béton de 90 cm d'épaisseur, mais des éléments préfabriqués (qu'on appelle auguets) sur un sol stabilisé, dans lesquels les attaches sont déjà fixées avant que soient glissés les rails (ici du rail à gorge type tramway).
Toujours dans le secteur de Saint Germain en Laye, les grilles Nord du parc sont fermées en raison de l'avancement des travaux du nouvel accès à la mezzanine du RER A et de la réalisation du mur de soutènement en limite du faisceau de remisage du RER.
A l'autre bout de la ligne, sur le site des Matelots à Versailles, l'édification du site de maintenance et de remisage progresse, les voies sont en cours de pose, la caténaire aussi, tandis que l'installation du poste de commandement de la ligne a débuté.
En ligne, la destruction des quais hauts a débuté pour créer les stations du tram-train avec des quais à 32 cm compatibles avec les Dualis, tandis que sur la RD7, l'ouvrage de franchissement ferroviaire du rond-point de la ferme de Gally est en voie d'achèvement.
Bref, T13 se met en ordre pour que dans 18 mois, les essais puissent commencer sur cette nouvelle liaison entre Saint Germain en Laye et Saint Cyr.
Sur le plan administratif, la ligne T13, bien que dans le réseau ferré national, sera réglementée par le décret Sécurité et Transports Publics Guidés, une ligne de tramway classique, malgré le maintien d'une section ferroviaire entre Saint Germain GC et Noisy le Roi, toujours alimentée en 25 kV par le réseau Saint Lazare. En dépit de ce manque évident de simplicité, espérons que T13 soit au rendez-vous...
La Grande Ceinture Ouest est fermée
Tellement anecdotique que personne - ou presque - ne s'en est rendu compte !
La desserte ferroviaire entre Saint Germain en Laye et Noisy le Roi, dite Grande Ceinture Ouest, a été arrêtée le 28 juin dernier. Des autobus assurent le trajet. La transformation de l'infrastructure pour devenir le maillon central de la Tangentielle Ouest, la future ligne T13, a donc débuté. De leur côté, les travaux à Saint Germain en Laye pour la section urbaine jusqu'au parc du château, dont l'entrée nord est actuellement fermée pour la réalisation de la future liaison directe avec la mezzanine de la gare du RER A.
T13 vers Cergy ? Quelques réflexions
C'est, reconnaissons-le, une perspective lointaine, d'autant que le projet sur lequel s'appuie notre étude a lui-même pris beaucoup de retard. En guise de troisième volet à notre dossier sur la tangentielle Ouest, nous avons voulu explorer les possibilités de jonction entre Achères et Cergy, figurant dans les intentions initales de ce projet de rocade à l'ouest de l'agglomération francilienne.
Dans ses principes actuels, son arrivée à Cergy est conditionnée à la possibilité de requalifier la RN184 dans la traversée de la Seine et de Conflans Sainte Honorine grâce à l'achèvement de la Francilienne (A104) entre Méry sur Oise et Orgeval. Bref, pas de tram-train sans réalisation d'une nouvelle autoroute dont la réalisation a été reporté largement après 2030... et plus près de 2040.
Mais que faire en attendant ? L'idée de transportparis propose d'amorcer cette réalisation non pas par Achères, mais par Cergy, et donc de débuter par un réseau de tramways dans cette agglomération, étendue et d'une densité moyenne, afin de compléter le maillage élémentaire par les lignes ferroviaires, à savoir le RER A, le RER C et les lignes Transilien H et Transilien J. Evidemment, l'infrastructure serait compatible avec la réalisation éventuelle de la jonction avec Achères... mais sa probabilité somme toute limitée ne doit pas censurer une réflexion sur la desserte interne de ce territoire.
Rappel : il y a déjà eu un tramway à Cergy, reliant Saint Germain en Laye à Pontoise via Poissy, Andrésy et Vauréal. C'était à l'époque une campagne maraichère...
Le nouveau dossier de transportparis attend évidemment vos commentaires.
On a roulé sur la GCO...
Un peu d'ironie dans notre titre, nous l'avouons !
La question des petites lignes de maillage du territoire, qu'on appelle les lignes de desserte fine du territoire, ne concerne pas l'Ile de France, alors qu'il y a certaines lignes classées UIC 7 à 9, ce qui confirme l'absurdité de cet outil. S'il fallait, comme le suggérait le rapport Spinetta, fermer les lignes parce qu'elles ne sont pas fréquentées, celle-ci serait probablement aux premières places du palmarès. A peine 2000 voyageurs par jour, ce qui fait peu sur une desserte cadencée au quart d'heure en pointe et à la demi-heure en journée. Avec 48 allers-retours proposés chaque jour, soit 96 circulations journalières, la moyenne n'est que de 21 voyageurs par train pour une capacité totale de 222 places assies par rame Z6400. Soit un taux d'occupation de 9%.
Mareil-Marly - 30 novembre 2018 - Depuis 2004, les 3 rames Z6400 utilisées sur la GCO ne craignent pas la surcharge. Mais il fallait un symbole : à quel prix pour quel utilité pour le territoire ? © transportparis
Emprunter la GCO relève d'une réelle volonté : en arrivant à Saint Germain en Laye par le RER A, il faut d'abord traverser la ville pour atteindre la gare de la Grande Ceinture. Le réseau d'autobus local n'est pas mis en correspondance par principe avec l'arrivée des RER : cela relève du hasard. Le parcours à pied prend une vingtaine de minutes. Via Saint Nom la Bretèche et le réseau Saint Lazare, la correspondance est à peine meilleure car les horaires ne sont pas coordonnés et il faudra attendre une bonne vingtaine de minutes en journée dans la forêt.
Saint Germain en Laye - Rue de la Surintendance - 19 mai 2018 - Résalys, le réseau de bus local, pourrait être mieux articulé avec les horaires du RER A, car la correspondance est particulièrement aléatoire, alors que l'offre d'autobus est plutôt limitée. Cest la ligne R2 itinéraire nord qui assure la liaison en principe la plus rapide dans le sens RER A - GCO. La logique de lignes en boucle n'est pas forcément très lisible... © transportparis
On remarque aussi que l'intérieur des rames sur la GCO n'est guère entretenu avec de nombreux déchets au sol, signe d'un abandon par la SNCF de ce service il est vrai fantomatique.
Mareil-Marly - 30 novembre 2018 - Du fret sur la GCO ? Non, quand même pas : SNCF Réseau fait quand même circuler le train nettoyeur haute pression pour limiter le problème récurrent des feuilles mortes en automne. La ligne traversant des zones très boisées, c'est tout de même nécessaire, même pour un trafic aussi anecdotique que celui de la GCO. © transportparis
La Grande Ceinture Ouest suscite de nombreux commentaires, tant parmi les amateurs que les professionnels depuis près de 20 ans. Symbole d'une vision inversée du service de transport (rouvrir un tronçon d'infrastructure quitte à ce qu'il soit inutile plutôt que s'interroger sur les réels besoins), on attend donc les effets de la transformation du moignon de ligne actuelle, entre Saint Germain en Laye et Noisy le Roi, prolongée vers le centre de Saint Germain et Saint Cyr, pour lui donner plus de sens par le maillage du RER A, du RER C et du réseau Montparnasse.
Etant donné le récent lancement des travaux pour l'arrivée de T13, transportparis a complètement retravaillé son dossier sur le projet de Tangentielle Ouest.
T13 : enfin le début des travaux !
Avec le lancement officiel des travaux de l'atelier de maintenance sur le site des Matelots à Versailles, débute donc enfin la réalisation de la Tangentielle Ouest, qui s'appelle désormais T13. A l'origine du projet, dont les caractéristiques ont été approuvées en son temps par le STIF en juillet 2006, sa mise en service devait intervenir en 2017, ce qui montre l'ampleur des difficultés dans la genèse de ce projet. C'est donc désormais en 2021 que devrait être mise en service cette ligne de tram-train dans sa première phase entre Saint Germain en Laye et Saint Cyr.
T13 réutilise l'anonyme laision dite Grande Ceinture Ouest entre Saint Germain en Laye et Noisy le Roi, rouverte en 2004 dans un esprit symbolique. T13 en constitue le prolongement et la transformation en train léger, avec notamment la création de deux sections de type urbaine, à Saint Germain en Laye pour rejoindre le terminus du RER A (ou du moins s'en approcher) et à Saint Cyr pour desservir la gare desservies par le trio de lignes C-N-U. La composante ferroviaire se limite donc à la section de la Grande Ceinture : la partie ouverte aux voyageurs va être fermée pour transformation des gares (notamment l'abaissement des quais) et la section Noisy le Roi - Saint Cyr va être reconstruite directement au standard tram-train.
Quoique complètement captive, il a été décidé de maintenir une section ferroviaire dans le réseau ferré national entre Saint Germain GC et Saint Cyr GC, ce qui est totalement saugrenu compte tenu de l'absence d'intérêt pour toute autre circulation par cet itinéraire. Le fret venant de Normandie en direction du sud transite par Epône-Mézières - Plaisir-Grignon. Bref, il aurait été nettement plus simple et plus économe de transformer la GCO, prolongée à ses deux extrémités, en tramway express, avec cession de l'infrastructure au Département des Yvelines ou au STIF (aujourd'hui Ile de France Mobilités).
Le coût total de la première phase atteint 304 M€ pour 18 km, soit 16,9 M€ du kilomètre, ce qui reste tout de même relativement élevé, conséquence d'un projet ne s'affranchissant que partiellement des lourdeurs du système ferroviaire pour une exploitation de toute façon en vase clos.
A lire également, le dossier de transportrail sur le tram-train en France.
T13 : nouvelle enquête publique pour Saint Germain - Achères
Nouvelle étape de concertation pour l'insertion de T13 - alias Tangentielle Ouest - entre Saint Germain Grande Ceinture et Achères Ville. Le tram-train circulera donc en voirie, dans Poissy, par le boulevard Gambetta, afin de desservir la gare de Poissy, plutôt que de créer une nouvelle gare en pleine forêt de Saint Germain, et donc de traverser le coeur de cette ville. L'enquête publique complémentaire s'achèvera le 9 février prochain.
Le tracé pour rejoindre la gare d'Achères Ville semble toujours aussi difficile. Depuis la gare, T13 devrait longer les voies du groupe V par une voirie desservant un nouveau quartier succédant à des friches industrielles jusqu'à l'avenue de Pontoise (RD30). Le projet prévoit ensuite de continuer par les rues Saint Sébastien et Adrienne Bolland pour rejoindre la Grande Ceinture et le raccordement des Ambassadeurs, avec au passage une courte section à voie unique, et pour couronner le tout deux changements de signalisation et d'alimentation avec une transition tram-train pour emprunter le raccordement existant puis une transition train-tram pour rejoindre une courte section urbaine pour arriver au pied de la gare d'Achères.
Solution radiacalement alternative de longue date proposée par transportparis : emprunter la RD30, suffisamment large et disposant d'une réserve parfaitement compatible avec l'insertion du tram-train à une vitesse de 70 km/h. Avantage : la desserte du lycée Charles de Gaulle, du centre commercial d'Achères, du lycée Louise Weiss et de l'ensemble des habitations situées à l'ouest d'Achères. La perte de temps, de l'ordre de 4 à 5 minutes, serait largement compensée dans le bilan de cette variante par la chalandise directement desservie par ce tracé. Ainsi, ceux qui pourraient gagner 20 minutes par le tracé des Ambassadeurs n'en gagneraient que 15, mais ceux qui aujourd'hui dans le projet T13 ne gagnent rien pourraient eux aussi profiter une réduction de temps de trajet de l'ordre d'une dizaine de minutes.
Tangentielle Ouest : protestations à Saint Germain
Alors que les premiers travaux de préparation de la future plateforme du tram-train ont débuté, une opposition assez conséquente se manifeste sur la réalisation de la jonction entre les deux gares de Saint Germain en Laye, celle du RER et celle de la Grande Ceinture. En cause, l'abattage d'arbres sur la route des Loges. Les opposants jugent ce projet onéreux et inutile et suggèrent de le remplacer par des minibus électriques, éventuellement autonomes, en passant par le centre-ville.
Le STIF rejette ces propositions, qui, outre le fait qu'elles ne répondent pas à l'objectif d'accéder directement au RER A, arrivent bien tardivement, après l'ensemble des procédures de concertation et d'enquête publique, d'autant qu'elles s'appuient sur des postulats assez contestables. Certes, un nombre non négligeable de chênes sont abattus, mais les règles environnementales sont respectées dans le projet et une compensation écologique est prévue sur l'ensemble de la ligne T13. En outre, il s'agit de créer une section de tramway et non d'un projet routier bien plus dommageable sur l'environnement forestier.
Sur le fond, la desserte actuelle entre Saint Germain en Laye et Noisy le Roi ne transporte pas grand monde, c'est un fait, mais c'est justement parce qu'elle va de "nulle part" à "pas grand chose", sans correspondance avec le reste du réseau ferroviaire autre que la ligne L à Saint Nom la Bretèche. Le projet T13 a l'avantage de connecter à Saint Cyr et à Saint Germain en Laye la Grande Ceinture avec les lignes A, C, N et U. Par conséquent, il constituera une vraie rocade entre des points de maillage du réseau ferroviaire.
Cependant, on rappellera l'analyse de transportparis du projet de tangentielle Ouest - le dossier ayant été au passage mis à jour - pouvant se résumer en quelques points :
- le prolongement à Saint Cyr est pertinent pour faciliter la liaison tant avec Versailles que Saint Quentin en Yvelines ;
- la jonction interne à Saint Germain en Laye permet de connecter la rocade et le RER A, axe principal de liaison vers Paris via La Défense ;
- la liaison avec Poissy, avec desserte de la gare existante par une section en voirie, assurera une seconde connexion avec le RER A mais aussi avec le futur RER E ;
- en revanche, le tracé vers Achères doit être modifié pour transiter par la voirie plutôt que la forêt, afin d'élargir la chalandise du projet ;
- la pertinence du tram-train multi-systèmes n'est pas avérée sur une ligne qui n'accueillera que ces circulations ;
- enfin, la jonction vers le centre de Saint Germain doit prévoir une connexion vers Poissy, l'axe dominant en termes de flux étant d'abord Saint Germain - Poissy - Achères, ce que le projet ne rend possible qu'avec correspondance alors qu'existent aujourd'hui des offres directes par bus.
TGO, TTME : premiers travaux
A l'ouest : la phase 1 démarre
Les premiers travaux de la première phase de la tangentielle ouest - qui s'appellera donc T13 - ont débuté sur la section de la Grande Ceinture entre Saint Germain en Laye et Saint Cyr. Il a d'abord fallu commencer par débrouissailler les deux sections non utilisées, de part et d'autre de l'anonyme liaison dite "Grande Ceinture Ouest" entre Saint Germain et Noisy le Roi, avant de pouvoir déposer les installations d'origine qui n'ont pas vu passer un train depuis une bonne quinzaine d'années.
D'un coût de 306,7 M€ pour 18,8 km (soit 16,3 M€ du km), la ligne T13 assurera donc dans un premier temps la liaison entre le RER A et les lignes C, N et U en gare de Saint Cyr, avec la construction de deux nouvelles sections sous réglementation urbaine entre la gare de Saint Germain Grande Ceinture et le château d'une part, entre la gare de Saint Cyr Grande Ceinture et la gare RER - Transilien d'autre part. Si à Saint Cyr, la correspondance sera relativement aisée, à Saint Germain en Laye, l'emplacement du terminus sera assez éloigné des accès au RER A. Il faudra passer à travers le parc du château (quand il est ouvert) ou par la voirie pour le rejoindre.
Le service sera cadencé aux 10 minutes en pointe et à la demi-heure en journée. Avec les deux connexions aux extrémités, on peut espérer une fréquentation plus importante que les 1500 voyageurs de l'actuelle desserte assurée toutes les 20 minutes par 3 Z6400... quand elles sont disponibles.
Le coût est porté à 49% par la Région, à 30% par le Département des Yvelines et à 21 % par l'Etat. Par ailleurs, le STIF devra commander des Dualis à Alstom pour exploiter cette ligne qui sera alimentée en 25 kV sur le RFN existant et en 750 V continu sur les sections nouvelles.
La deuxième phase du projet est encore en phase d'études car la reprise du tracé pour desservir la gare de Poissy ont entrainé un décalage du calendrier. A ce sujet, nous rappellerons notre proposition de tracé alternatif. Si le tram-train doit bien arriver par le boulevard Gambetta, il ne semble pas opportun d'emprunter l'emprise de la Grande Ceinture au travers du golf de Saint Germain notamment : il conviendrait de passer le long de la RD190 sur l'accotement jadis utilisé par les CGB et le tramway Saint Germain - Poissy - Pontoise. De la sorte, le T13 s'éviterait un raccordement complexe entre la Grande Ceinture et la voirie, sans réelle perte de temps sur le trajet.
Au-delà, vers Achères, le tracé suggéré par la forêt ne semble pas pertinent puisqu'il ne dessert aucune zone d'habitation. En alternative, le tracé par la RD30 semble plus efficace : compatible avec des vitesses soutenues (70 km/h), il desservirait un lycée, une zone d'entreprises, un centre commercial et les lotissements nord d'Achères. Il éviterait notamment une séquence techniquement absurde "urbain - ferroviaire - urbain" sur quelques centaines de mètres au droit du raccordement des Ambassadeurs en pleine forêt, et une courte section de voie unique.
Notre dossier sur la tangentielle ouest.
Au sud : les travaux préliminaires
La première phase du tram-train qui à terme reliera Versailles à Evry débute également. Première étape, les travaux de déviation des réseaux souterrains et la préparation de l'ouvrage qui permettra au tram-train de passer sous les voies de la ligne Paris - Toulouse en gare d'Epinay sur Orge. Longue de 20,4 km, la ligne T12 Massy - Evry sera un véritable tram-train : entre Massy et Epinay, la ligne T12 utilisera les mêmes voies que les circulations fret avant de rejoindre une section urbaine de type tramway qui, aux dernières nouvelles, sera bien alimenté en 1500 V de bout en bout sur la section urbaine, comme la Grande Ceinture.
Le coût de Massy - Evry atteint 516 M€ (soit 25,3 M€ / km) , financé à 53% par la Région, à 28% par l'Etat, 15% par le Département et 4% par SNCF Réseau. Le coût plus élevé s'explique par la plus grande longueur de section urbaine à créer et une insertion moins aisée dans un environnement plus urbain et plus autoroutier.
Cette première phase entraînera la disparition du RER C entre Juvisy et Massy Palaiseau, remplacé par une correspondance à Epinay sur Orge. La section Versailles Chantiers - Massy Palaiseau sera temporairement récupérée par les missions transitant via Pont de Rungis. Le prolongement de T12 à Versailles Chantiers achèvera une première phase d'élagage du RER C dans le sud parisien.
Dans Evry, l'arrivée du T12 pourrait amorcer la constitution d'un réseau de tramways, sous couvert d'alimentation en 1500 V et avec un gabarit à 2,65 m, ce qui écarte toute idée de connexion T7 - T12 par une section Juvisy - Evry.