Il y a 50 ans : le RER à Saint-Germain-en-Laye
Le premier octobre 1972, la RATP reprenait l'exploitation de la section comprise entre les gares de Nanterre-Université et de Saint-Germain-en-Laye après la dernière circulation la veille au soir d'une automotrice Standard Ouest-Etat affectuant le trajet depuis la gare Saint Lazare. Les MS61 rejoignaient la station Auber avec la mise en service commercial du raccordement de service - provisoire devenu définitif - entre La Défense et Nanterre-Université.
Pour les voyageurs, passer d'un matériel des années 1920 - novateur en son temps - à ce qui fut à l'époque l'un des matériels les plus réussis pour une exploitation de banlieue, a été un progrès considérable. Les gares avaient été modernisées, reconstruites pour la plupart. A Saint-Germain, l'arrivée du RER avait entrainé la construction d'une nouvelle gare, parallèle à celle de la SNCF, mais entièrement souterraine et de plus grande dimension pour accueillir les trains plus longs. L'accès direct à La Défense et les connexions possibles avec le métro tant à Etoile qu'à Auber allaient aussi simplifier les déplacements. Il fallut encore attendre 5 ans pour opérer la jonction avec la ligne de Boissy-Saint-Léger et donner naissance au RER A, elle aussi transférée à la RATP dès 1969.
Une exposition sur 185 ans de chemins de fer et de tramways à Saint-Germain-en-Laye se tient à l'espace Paul et André Véra (à Saint-Germain), jusqu'au 6 novembre.
Nanterre Ville : un chantier prototype ?
C'était l'objectif de la RATP : faire du chantier de rénovation de la gare de Nanterre Ville le laboratoire pour les gares de surface du RER A. Les travaux ont commencé en février 2019... et on ne peut pas dire qu'il est terminé. Il serait plus exact de dire qu'il est délaissé. Puisque manifestement, les réunions de chantier ont été rares, transportparis en organise une...
La rénovation du bâtiment principal, côté nord, est le plus avancé, mais pas achevé. Outre les sols, toujours dans l'état de 1972, on note que les panneaux de mélaminé installés pour recouvrir les revêtements d'origine comprennent encore quelques trous. Un morceau de faux-plafond boisé a été aménagé, mais il ne couvre qu'une partie de la salle d'attente en direction de Paris. Côté sud, il manque toujours un distributeur de billets sur l'accès principal près de la rue Maurice Thorez. Le couloir entre l'accès du boulevard du Couchant et le bâtiment principal a perdu en largeur sur une partie de son linéaire avec un carrossage posé sur le revêtement ancien. La petite salle d'attente en direction de Saint Germain a été un peu mieux traitée. C'est le seul élément qui semble vraiment traité.
Nanterre Ville - 26 juin 2022 - Le hall principal côté Paris : les nouveaux habillages sont quasiment terminés, mais utilisent des matériaux très basiques. La RATP n'a pas oublié de changer la ligne de contrôle avec des équipements dont le fonctionnement reste médiocre (qui peut même se fermer sur vous après avoir réglementairement validé). Le sol reste celui de 1972. Il n'y a pas de petites économies. © transportparis
Nanterre Ville - 26 juin 2022 - Il n'y a pas de petites économies : pour refaire la façade du bâtiment principal, il a fallu déposer le carrelage des quais posé dans les années 1990 sur les faïences bleues datant de 1972. Les nouveaux équipements sont posés sur des murs en piteux état au mépris le plus total de l'agrément du voyageur qui se retrouve dans une gare à l'abandon. Le premier cliché est pris sur le quais en direction de Paris, le second vers Saint Germain en Laye. © transportparis
Sur les quais, le festival de malfaçons est sidérant : les nouveaux écrans ont été fixés sur des murs qui ont perdu des carreaux, sur des saignées non rebouchées. Même chose pour les plans rétro-éclairés. Les nouveaux abris de quais ne brillent pas par leur pose rectiligne. Certains morceaux de toiture ont déjà disparu, d'autres morceaux sont en train de se désolidariser. Les nouveaux luminaires ont été fixés sur les bras métalliques des abris mais ils n'avaient pas été prévus en conséquence : aussi fallut-il fixer des platines plus larges pour suspendre ces nouveaux équipements dont l'alignement est plus qu'improbable.
Nanterre Ville - 26 juin 2022 - Vue générale vers Paris des quais : même pour la bande podotactile, le renouvellement est plus que sélectif (et en plus, elles sont mal fixées). Remarquez aussi que les nouveaux abris de quai partent déjà en lambeaux puisqu'il manque plusieurs morceaux de métal sur la finition de l'arête en direction de Paris. © transportparis
Sur les murs, une partie du carrelage de la rénovation du début des années 1990 a été déposée, laissant apparaître celui d'origine, de couleur bleue, manifestement pour prélever quelques faïences pour achever la rénovation d'un parement sur le bâtiment principal. Les rambardes en bordure de quai ont toutes été remplacées avec une grille aux mailles de largeur variable. Les accès sont matérialisés par une zone de carrossage vert jade.
Nanterre Ville - 26 juin 2022 - Sur le quai en direction de Saint Germain en Laye, on note qu'une fine couche de bitume a été récemment rajoutée. Sur les murs, les nouveaux équipements ont été posés sans terminer la rénovation du revêtement. Quant au doublon de signalétique, on pourra tout de même noter que l'ancien cadre (au premier plan), donne plus d'information que le nouveau, puisqu'il indique une sortie par escalier. © transportparis
Bref, ce chantier est assurément un prototype... de ce qu'il ne faut pas faire : comme on peut le constater dans le métro, le conception de la modernisation des espaces manque sérieusement d'imagination et le contrôle de la réalisation des travaux... d'efficacité. En conclusion : tout est à refaire ! Mais qui va s'en soucier ? Ile de France Mobilités semble avoir du mal à contrôler ce type d'opération. La RATP s'en désintéresse ouvertement (vu le résultat) et méprise les voyageurs : même avec les effets de la pandémie, il n'est pas acceptable de mettre plus de 4 ans pour rénover une gare. Combien a-t-il fallu de temps pour la reconstruire voici 50 ans ? La mairie de Nanterre pourrait donner de la voix, car la porte d'entrée au centre historique de la commune n'est pas vraiment flatteuse.
RER A : Cergy l'emporte face à Poissy
Du moins est-ce temporaire. Les élus de Cergy-Pontoise veulent plus de RER : transportparis a récemment relaté la nouvelle mobilisation locale. Mais pour habiller Cergy, il faut déshabiller Poissy. Une mesure qui, sur le plan structurel, n'est réaliste qu'à condition d'avoir prolongé le RER E à Mantes la Jolie et dévier de Cergy vers Poissy la desserte de la ligne L (groupe III) pour préserver le trafic de cabotage entre Poissy et la boucle de Montesson.
Une expérimentation va être menée durant 6 mois en réorientant une mission (et une seule) de Poissy vers Cergy. Satisfaction des élus de Cergy-Pontoise... mais un sentiment totalement différent du côté de Poissy, où l'intervalle passera de 12 à 24 minutes, avec évidemment des effets sur la charge du train qui refermera ce grand intervalle. Il s'agit d'un essai, dont la portée semble tout de même difficile à évaluer car il aura du mal à être effectué en hyperpointe, tandis qu'un essai en flanc de pointe sera jugé non représentatif faute d'un flux suffisant.
Qu'en sera-t-il quand sera envisagée la mesure structurelle, c'est-à-dire l'échange entre la mission Poissy du RER A et la mission Cergy de la ligne L ? Certes les gares entre Achères et Cergy auront bien 6 RER par heure en journée et 10 en pointe, mais sur le plan géographique, les voyageurs perdront l'accès direct aux gares situées entre Nanterre Université et Paris Saint Lazare.
Cergy souhaite toujours plus de trains
L'agglomération de Cergy-Pontoise revient à la charge en demandant à court terme une augmentation du nombre de trains du RER A. Rappelons qu'actuellement, le service en heure de pointe comprend 5 trains par heure et par sens, renforcés par autant de trains de la desserte du groupe III de Saint Lazare (ligne L). En journée, le cadencement propose 6 trains par heure et par sens. Avant 2018, la desserte comprenait 6 trains par heure toute la journée sur chacune des missions, mais la ligne L n'allait pas plus loin que Nanterre-Université.
Cergy-Pontoise souhaite un rééquilibrage avec la branche de Poissy qui dispose d'une offre identique mais pour une fréquentation 4 fois moindre, et suggère de revenir à 6 RER par heure, en récupérant un train de la branche de Poissy. Mesure simpliste qui aboutirait à envoyer, une fois par heure, une rafale de 2 trains sur la branche de Cergy puisqu'il faut assurer un intervalle régulier sur le tronc commun entre Nanterre et Maisons-Laffitte et bien évidemment sur le tronçon central.
Le seul moyen de densifier la desserte par le RER A de Cergy serait d'envoyer à Poissy les trains de la ligne L qui, aujourd'hui vont à Cergy. Or ceux-ci ne circulent essentiellement qu'en pointe. En outre, cette mesure priverait Poissy de sa liaison avec La Défense. Par conséquent, cette recomposition ne peut être envisagée qu'à la mise en service du RER E jusqu'à Mantes la Jolie.
Cergy Préfecture - 27 août 2021 - La Z50585/6 en solo assure une rare liaison d'heure creuse entre Paris et Cergy : c'est bien par une réorganisation croisée RER A - RER E - ligne L qu'il sera possible de renforcer la liaison Cergy - La Défense. Patience... © transportparis
La livrée bleu-blanc-rouge fait de la résistance
Elle est apparue pour la première fois voici un peu plus de 40 ans, faisant même l'objet d'une charte entre la RATP et la SNCF convenue en 1979. La livrée tricolore bleu-blanc-rouge avait été définie d'un commun accord pour le matériel des lignes de RER. Premier matériel concerné, le MI79 pour le RER B, qui était alors en cours de livraison. Les franciliens découvraient ces nouveaux trains au cours de l'année 1980, en prélude à la première interconnexion RATP-SNCF à la gare du Nord.
Par la suite, la SNCF appliqua cette livrée aux Z2N réceptionnées à partir de 1983 et venant notamment sur le RER C puis le RER D. Cependant, ce matériel fut aussi engagé sur des lignes de grande banlieue non estampillées RER. De son côté, la RATP l'appliqua aux MS61 lors de leur passage en révision dans les années 1980, et bien évidemment aux MI84 réceptionnés pour l'interconnexion de Nanterre Préfecture. On la retrouva aussi sur les MI2N, tant ceux du RER A que ceux du RER E, mais dans une version plus discrète.
Au milieu des années 1990, la SNCF envisagea la modernisation de son parc de banlieue et développa la marque Transilien. Dans un premier temps, le passage en révision du matériel fut l'occasion d'appliquer la livrée RER aux Z6400, aux VB2N ainsi qu'aux locomotives en charge de ces voitures (BB8500, BB17000 et BB25500). A partir de 2002, une nouvelle livrée fut développée par la SNCF pour l'ensemble de ses trains, sans faire de distinction entre Transilien et RER, pouvant créer une confusion inverse dans les esprits.
Néanmoins, la livrée tricolore de 1979 fait de la résistance : elle n'a pas été éliminée par la livrée Transilien à dominante bleue avec berlingots colorés sur les portes, ni par la première décoration mixant l'identité du STIF et celle des opérateurs. Alors que les couleurs d'Ile de France Mobilités (deux tons de gris et un bleu pâlot) sont de plus en plus visibles, la dernière Z2N série 20900 arborant encore sa livrée d'origine bleu-blanc-rouge part en rénovation mi-vie.
Sainte Geneviève des Bois - 9 juin 2015 - La livrée bleu-blanc-rouge a été portée par une partie des Z20900 climatisées réceptionnées entre 2001 et 2004. Ce fut la dernière application de cette charte dont l'usage est allé au-delà de sa destination initiale. © transportparis
En revanche, ces 3 couleurs font de la résistance du fait du retard pris dans la rénovation des MI84 du RER B et des MI2N du RER A (ceux du RER E étant voués à disparaître avec les RERng).
Gif sur Yvette - 13 octobre 2021 - La rénovation des MI84 du RER B s'enlise, et ces rames sont toujours quasiment dans leur état d'origine, hormis la disposition des banquettes modifiée pour dégager les plateformes. © transportparis
RER A : la rénovation des gares avance (parfois lentement...)
Plusieurs gares du RER A sont en travaux, d'importance plus ou moins lourde, dans un même but de rénovation : dans Paris, il s'agit de Charles de Gaulle Etoile et Auber, pour partie de Nation, et en banlieue, de Vincennes, Nogent sur Marne et Nanterre Ville.
Point commun : la lenteur de réalisation. Certes, il n'est pas facile d'opérer de tels chantiers sur une ligne très fréquentée, surtout quand les gares sont souterraines avec donc une organisation complexe. Compte tenu des plages restreintes de travail la nuit, les interventions sont logiquement ralenties. Ajoutez les effets de la pandémie qui renforce la complexité de cette logistique.
Néanmoins, on peut constater des avancées, à des doses très variables.
Au chapitre des bonnes nouvelles, la salle d'échanges d'Auber se révèle et montre l'ampleur de la rénovation, qui donne toute sa mesure à cette voûte aux dimensions exceptionnelles. Le couloir de correspondance avec la station Opéra a été rouvert après rénovation mais la signalétique de correspondance à Opéra est pour partie complètement à reprendre car le fléchage présente d'importantes lacunes faisant perdre du temps aux voyageurs. Sur les quais, petit à petit, on voit apparaître le nouvel habillage de la station : les carrossages métalliques redeviennent à la mode. Dans les couloirs, le principe des mosaïques bleu, blanc et rouge a été reconduit. La correspondance vers Havre-Caumartin va prochainement être mise en chantier.
A Charles de Gaulle Etoile en revanche, c'est pour l'instant le statu quo : palissades sur les quais, salle d'échanges Friedland toujours fermée avec des cheminements allongés pour les voyageurs. Seule opération réellement achevée, le couloir entre l'accès Champs-Elysées et sa salle des recettes.
A Vincennes, le hall a été rénové et dégagé, facilitant la circulation des voyageurs et un nouvel accès a été aménagé sur le hall principal, tandis que les accès secondaires côté Paris ont été agrandis. A quai, le nouveau revêtement en carrelage jaune. On y découvre le nouveau mobilier (qui n'a pas encore totalement perdu son film de protection). Les boîtiers lumineux arrondis de la signalétique rappellent - est-ce voulu - les équipements d'origine du RER. Le nouvel éclairage est assez réussi, donnant un peu de rythme dans un espace linéaire. On note aussi quelques petites tablettes avec des prises USB pour créer un peu de convivialité. En revanche, il faudra améliorer l'étanchéité de la station car il pleut sur certaines tables et certains sièges !
Vincennes - 19 mai 2021 - Trois vues des quais de la gare de Vincennes, qui en sont aux finitions, avec un zoom sur les nouveaux équipements de signalétique et d'information, les espaces d'attente avec leur éclairage renforcé et les petites tablettes, avec d'étonnants miroirs (légèrement déformants...). © transportparis
A Nogent sur Marne, les quais ont troqué leur carrelage jaune datant de 1969 par de nouvelles faïences avec motif, d'une couleur blanche. Le mobilier arbore un orange fleurant bon les années 1970, et la même couleur a été appliqué au carrossage qui matéralise les entrées et sorties : une forme de rappel du style des stations de métro dans le style Motte ?
Nogent sur Marne - 29 janvier 2012 - Souvenir de la gare avant rénovation. Ne manque plus qu'un MS61 en livrée d'origine ! © transportparis
Nogent sur Marne - 19 mai 2021 - Le changement saute aux yeux avec cette faïence blanche (mais pas de carreau métro, ouf !). Les carrossages métalliques font un retour en force sur le réseau parisien, comme on l'a vu sur le prolongement de la ligne 14. © transportparis
A Nanterre Ville, gare laboratoire pour les rénovations en surface, les travaux avancent lentement, de façon désordonnée et avec une qualité de réalisation qui laisse à désirer.
Nanterre Ville - 15 avril 2021 - Sur les quais, la construction des nouveaux abris a commencé il y a environ 2 ans et leur réalisation s'effectue à la vitesse à laquelle Joligibus balaie toutes les demi-dalles de son camp jusqu'à Rome, le tout pour un résultat à la géométrie assez aléatoire. Qui plus est, les nouvelles poutres n'avaient pas prévu d'accueillir les luminaires, et il a fallu bricoler des platines pour les installer. Dans le bâtiment principal, la salle d'attente présente le même état depuis près d'un an, avec un bout de faux-plafond. Le pilotage de ce projet s'avère pour le moins défaillant... et la pandémie n'explique probablement pas tout. © transportparis
RER A : pilotage automatique, 4 ans après
Le premier train du RER A utilisant le pilotage automatique entre Fontenay sous Bois et Nanterre circulait en avril 2017. Moins de 2 ans plus tard, la totalité des trains était équipée et utilisait cette fonctionnalité du SACEM, prévue dès sa conception dans les années 1980 mais mise en sommeil à l'époque car il fallait déjà faire admettre aux conducteurs les nouveautés liés à l'effacement de la signalisation latérale et du report en cabine des ordres de conduite.
La RATP annonce que le pilotage automatique a entrainé une réduction du temps de parcours moyen entre Vincennes et Nanterre de 2 minutes 15 secondes, légèrement supérieure aux estimations initiales, mais on peut aussi observer une tendance à réguler le trafic avec des stationnements un peu plus longs dans les gares.
Le pilotage automatique fait partie d'un ensemble d'opérations d'amélioration de l'exploitation :
- le nouveau centre de commandement unifié RATP-SNCF de Vincennes,
- l'arrivée des 140 MI09,
- la nouvelle grille horaire allégée avec 27 trains par heure dans la pointe du matin et 24 trains le soir, incluant, en semaine, le décroisement des branches : Cergy et Poissy vers Boissy Saint Léger, Saint Germain en Laye vers Marne la Vallée.
Cependant, depuis mars 2020, le tampon de chloroforme sur les transports en commun ne permet plus de procéder à une analyse dans la durée, et il faudra mesurer le niveau de trafic probablement à l'automne prochain pour réétalonner l'évaluation de la qualité de l'exploitation de la ligne. Un écrêtement durable des pointes ne peut pas faire de mal... mais attention aux effets de bords sur les flancs de pointe mais aussi sur la journée. Rendez-vous dans quelques mois pour commencer à discerner une tendance ?
La transformation de la gare Val de Fontenay
Créée en 1977 à la mise en service du RER A, la gare du Val de Fontenay le met en correspondance avec la banlieue Paris-Est, aujourd'hui assurée par le RER E. Le pôle d'échanges voit transiter en moyenne 115 000 voyageurs par jour. Il est aujourd'hui de capacité insuffisante puisque l'accès au RER E impose le transit par les quais du RER A. La gare des autobus, déjà remaniée, n'arrive plus à écouler correctement le trafic ni à proposer de bonnes conditions d'attente aux voyageurs. En outre, 3 projets vont concernés à moyen terme ce pôle avec un potentiel doublement de sa fréquentation :
- le tramway T1 Est, avec l'arc Bobigny Pablo Picasso - Val de Fontenay ;
- la ligne 1 du métro prolongée depuis Château de Vincennes ;
- la ligne 15 du Grand Paris Express.
Val de Fontenay - 12 avril 2013 - La gare des autobus du Val de Fontenay avait déjà bénéficié d'un réaménagement. En arrière-plan, le bâtiment circulaire de la gare du RER. L'espace s'est révélé rapidement trop exigu et l'accumulation de projets desservant ce pôle imposent un changement en profondeur. © transportparis
L'enquête publique sur la transformation du pôle se déroule jusqu'au 26 mai. On notera évidemment l'enjeu d'intégration du projet de BHNS dit Bords de Marne (sur l'axe du bus 113) et la commodité de l'accès au T1, assez excentré. A ce titre, il serait intéressant de faciliter la possibilité d'étendre le tramway, dans une future jonction avec le TVM (dont la conversion en tramway fait partie des scénarios d'une étude).
RER A : des travaux qui durent en gare...
Alors que la gare de Vincennes semble en voie d'achèvement, d'autres chantiers sont toujours en cours sur le RER A mais leur avancement est bien plus contrasté. Officiellement, les travaux de Châtelet Les Halles sont achevés... mais on reste perplexe sur la consistance et la qualité des finitions (on a fini par arrêter de compter les câbles qui pendouillent...)
Vincennes - 25 septembre 2020 - Si la salle des recettes est quasiment terminée, il y a encore du travail sur les quais, mais on peut déjà remarquer le carrelage à 2 tons de jaune, un peu plus clair que la teinte qui avait été retenue en 1969. L'éclairage reste provisoire et ce sera un autre élément important dans l'impression donnée par la rénovation de cette gare. © transportparis
Dans Paris, les stations Etoile, Auber et Nation sont en cours de rénovation. La situation la plus avancée, du moins pour ce qui est visible de l'usager, est à Auber, où l'estacade provisoire est en cours de démontage, ce qui permet de revoir la voûte de la salle d'échanges. L'accès côté Opéra est toujours fermé, au moins jusqu'en avril 2021. Même chose à Etoile, avec la rénovation de l'accès Ouest.
Sur les quais, point commun à ces stations souterraines, la largeur a été réduite pour isoler la zone de chantier et des assises provisoires ont été installées. C'est aussi à Auber qu'on peut furtivement entrevoir les nouveaux revêtements : un carrossage à base de panneaux métalliques sur une ossature fixée aux murs succèdera à la mosaïque beige datant de la création de la gare en 1971. Les couloirs de liaison vers la salle d'échanges semblent conserver en revanche la mosaïque bleue tandis qu'à la fin des travaux, le faux plafond rouge sur les quais devrait être de retour.
Paris - Station Auber - 6 septembre 2020 - Carrelage neuf depuis déjà de nombreux mois, parois de chantier réduisant la largeur des quais : les travaux avancent lentement et les voyageurs ne voient guère d'évolution significative sur les quais. On espère un effet de surprise à la fin des travaux ! © transportparis
Paris - Station Auber - 6 septembre 2020 - Tiens, la nouvelle décoration commence à apparaître : si le bleu des liaisons vers la salle d'échanges n' pas changé, voici donc un premier morceau du carrossage, pilier de la nouvelle décoration de la station. © transportparis
Paris - Station Auber - 6 septembre 2020 - La voûte de la salle d'échanges d'Auber se dévoile et on espère que l'étanchéité a bien été réalisée. La suite de l'habillage va pouvoir être réalisée. La réouverture de la liaison avec la station Opéra est très attendue... © transportparis
A Etoile, la liaison entre la salle d'échanges et l'accès Champs-Elysées a déjà été rénovée pour faire bonne impression à la clientèle touristique (qui va bien finir par revenir quand ce fichu virus nous fichera la paix). A quai, on note surtout la disparition des cadres publicitaires suspendus qui étaient au-dessus de la zone vitrée sur les rames MS61 et MI84, mais qui obstruaient la visibilité depuis les salles hautes des MI2N et MI09. Le résultat est immédiat et donne une agréable impression de volume. Cependant, il y a encore beaucoup à faire dans cette gare, en particulier dans les couloirs, dont l'éclairage est obsolète, encrassé et pénalisé par des choix de couleurs datés (la gare a ouvert en 1970). On attend donc la réouverture de la salle d'échanges Ouest, prévue en début d'année 2021, pour évaluer l'ampleur de la modernisation.
Paris - Station Charles de Gaulle Etoile - 6 avril 2014 - Les cadres publicitaires suspendus étaient l'une des singularités de cette station. Leur hauteur était définie en fonction de la hauteur des baies des rames MS61. © transportparis
Paris - Station Etoile - 6 septembre 2020 - Les publicités ont disparu et, comme à Auber, les palissades masquent la zone de chantier. L'éclairage est provisoire et il faut donc ici aussi espérer que le changement d'univers annoncé sera à la hauteur de la communication de chantier. © transportparis
A Nation, pour l'instant, les travaux se limitent sur les quais à la neutralisation des confessionnaux et à la dépose des cadres historiques supportant les panneaux de desserte.
Paris - Station Nation - 25 septembre 2020 - La première gare souterraine du RER A, ouverte en 1969. Les confessionnaux sont obturés et les blocs intégrant les anciens panneaux lumineux de desserte devraient être déposés. © transportparis
Un peu plus à l'ouest, les quais de la gare de La Défense sont en partie occupés par les travaux des futurs accès au couloir de correspondance vers la gare du RER E en cours de réalisation sous le CNIT, mais il n'est pas encore prévu de moderniser la gare du RER A : l'oeuvre de Vicariot a plutôt bien résisté au temps.
Toujours plus à l'ouest, la situation de la gare de Nanterre Ville semble un peu plus inquiétante car les abris de quai ont été supprimé depuis près de 18 mois et le chantier avance avec lenteur (façon Caïus Joligibus qui travaille par demi-dalle).
Enfin, plus discret, du point de vue du voyageur, la mezzanine de la gare de Saint Germain en Laye est en travaux sur son flanc nord pour créer la correspondance avec la station du T13.
Nanterre : repenser la desserte d'un territoire complexe
Connue des gourmands pour sa brioche, la commune de Nanterre compte 95 000 habitants sur un territoire des plus variés : des bords de Seine au mont Valérien, de La Défense à un centre ancien aux allures de village, c'est cependant une ville morcelée entre différents quartiers qui entretiennent finalement assez peu de relations. On peut même dire que, bien qu'accueillant une des plus importantes universités d'Ile de France, Nanterre n'est pas à proprement parlé une ville étudiante.
Sa desserte se révèle assez complexe. Outre les 3 gares du RER A (dont une en commun avec la ligne Transilien L), le réseau d'autobus doit composer avec une organisation de la voirie pas toujours très fluide et un urbanisme qui a éparpillé les grands équipements sans créer de véritable continuité naturelle.
Nanterre - Place Plainchamp - 16 août 2014 - Sur cette place où convergent pas moins de 7 artères, un Citélis Line de la ligne 157 vient de traverser le centre-ville en direction du pont de Neuilly. © transportparis
Pourtant, Nanterre est bien lotie en projets : le prolongement du RER E, le Grand Paris Express, et le T1 Ouest. Trois projets, trois modes de transport sur un même territoire : c'est pour le moins inédit et mérite que transportparis s'y intéresse dans un dossier consacré au maillage de cette ville par les différentes lignes de bus, un des moyens d'intégration des différents quartiers dans la commune.