29 août 2022

Paris - Provins en traction électrique

Depuis ce matin, les installations électriques de la ligne Paris - Belfort - Mulhouse entre Gretz-Armainvilliers et Nogent-sur-Seine sont utilisées par les trains du service commercial, de même que la courte antenne de Provins, intégrée au réseau Transilien (ligne P). L'une des deux dernières poches de traction thermique d'Ile de France a donc vécu.

Le bénéfice de cet investissement de 192 M€ pour 79 km (à double voie de Gretz à Nogent, à une voie de Longeville à Provins) est accru par le fait que les trains ne changent plus de mode de traction en ligne du côté de Roissy-en-Brie, une dizaine de kilomètres avant la fin effective du domaine électrique mais en gare pendant l'arrêt commercial de Nogent-sur-Seine. Les missions Transilien sont pour leur part totalement électriques.

Pas de changement pour le matériel roulant pour l'instant puisque les AGC ne seront remplacés par des Franciliens qu'au mois de novembre. En attendant, la puissance accrue (1700 kW sous 25 kV contre 900 kW à la jante en thermique) sera peut-être utilisée pour réduire les petits retards grâce à des montées en vitesse plus rapides. 

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Longueville - 29 août 2022 - Mêmes matériels mais pantographes levés tant pour le B82679/90 pendant son rebroussement sur une relation Paris - Provins que le B85037/8 assurant le Paris - Vesoul de milieu d'après-midi. Pour l'Ile de France, l'électrification augmentera la capacité d'emport de cette liaison de grande couronne. Pour Grand Est, une amélioration de la fiabilité est espérée (outre la satisfaction politique découlant de ce projet monnaie d'échange de la participation de l'ancienne Région Champagne-Ardenne au développement du réseau à grande vitesse vers l'est). © transportrail

Le bénéfice de cette électrification est surtout au crédit des voyageurs franciliens puisqu'elle permettra donc d'engager un matériel plus capacitaire, même s'il n'est apte qu'à 140 km/h, même si ses assises sont moins confortables et même si les Franciliens sont dépourvues de toilettes (critère revenant fréquemment dans les requêtes à la SNCF et à IDFM). Autre point : l'accès aux trains ne se fera plus de plain-pied puisque les quais restent à une hauteur de 550 mm. C'est probablement un prochain chantier à engager dans les gares... dont la plupart sont en rénovation !

En Ile de France, l'élimination de la traction thermique est aussi le moyen de rationaliser le parc sur la banlieue Est : ce sera le cas dès novembre, puisqu'une partie des AGC pourra être cédée à d'autres Régions. Reste donc à engager le dernier projet, serpent de mer depuis un quart de siècle : l'électrification de Trilport - La Ferté-Milon.

Quant à la phase 2 de Nogent-sur-Seine vers Troyes, le calendrier prévisionnel envisagé désormais une mise en service en 2028 ou 2029. L'intérêt réside uniquement dans la réduction de l'usage de la traction thermique sur les trains allant vers Troyes et au-delà Belfort et Mulhouse.

PS : le même article est publié à transportrail, avec un accent mis sur les enjeux nationaux.

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07 janvier 2019

2019 : les principales nouveautés de l'année

Dans certains magazines, l'heure est aux prévisions astrologiques. A priori, les projets listés par transportparis devraient être mis en service en 2019.

Il y aura peu de nouveautés sur les réseaux ferrés puisqu'on assistera à l'été au prolongement symbolique de 900 m de la ligne T1 de Gennevilliers Les Courtilles à Asnières Quatre Routes, et, en fin d'année, à l'ouverture de la branche Gargan - Montfermeil du tram-train T4 avec pour la première fois une exploitation vraiment urbaine par Transilien. Mise en service partielle puisque seule une partie de la boucle du terminus sera livrée, l'autre étant différée du fait de travaux immobiliers importants qui n'auraient pas supporté certains retards au risque de perdre des subventions essentielles.

De façon plus ponctuelle, au mois de mars, sera livrée la 4ème voie du terminus de Cergy le Haut qui devrait donner un bol d'air salutaire à l'exploitation du RER A et de la ligne Transilien L (groupe III). Le Centre de Commandement Unifié du RER A sera également mis en service à cette occasion.

Au chapitre des grands travaux, on espère que les prolongements des lignes de métro 4, 11, 12 et 14 du métro n'essuieront pas de nouveaux retards... à défaut d'être mis en service. Sur le réseau métropolitain, on notera le coup d'envoi donné en fin d'année 2018 aux opérations de gabarit sur la ligne 6 afin de préparer l'arrivée des MP89CC actuellement sur la ligne 4, et qui en seront chassés par l'automatisation de la ligne qui se déroule pour l'instant au rythme nominal.

Du côté de la SNCF, le programme est assez chargé avec d'abord le prolongement du RER E et le percement du tunnel entre La Défense et le secteur Saint Augustin, la poursuite des travaux sur le site de Nanterre La Folie et le saut de mouton de Nanterre pour rejoindre le groupe V. Ensuite, les deux tangentielles T12 et T13 entrées dans une phase active de chantier depuis la fin de l'année. Enfin, cette première semaine de janvier marque le coup d'envoi des travaux d'une opération longtemps débattue et contestée : la première phase de l'électrification de la ligne Paris - Troyes entre Gretz-Armainvilliers et Longueville ainsi que l'antenne de Provins devrait être mise en service en 2021. Les chantiers se déroulent pour l'instant en soirée avec interception du service après 20h30. La ligne sera fermée du 13 juillet au 15 août ainsi que durant le week-end des 12 et 13 septembre, avec notamment la destruction du tunnel des Bouchots qui ne dégage pas le gabarit pour l'électrification.

Le Grand Paris Express continuera lui aussi à faire des - gros - trous dans le paysage afin de poursuivre la mise en chantier des différentes sections de la ligne 15. Il lui faudra aussi ses arrières, c'est à dire son financement : les préconisations du député Gilles Carrez seront-elles entendues ? Pour le coup, une voyante ne serait pas de trop...

Enfin, trois réseaux d'autobus vont être complètement restructurés à Meaux, Versailles et à Paris... mais nul doute que c'est ce dernier qui fera le plus couler d'encre !

 

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02 juin 2016

Paris Est : le STIF relance deux électrifications

Au cours de son Conseil d'administration tenu hier, le STIF a notamment approuvé le programme de modernisation du réseau Paris Est. On retiendra de ce programme 3 mesures principales, à commencer par la relance de deux projets d"électrification destinés à répondre à des enjeux bien différents.

Meaux - La Ferté Milon

Actuellement desservie d'abord par des navettes Meaux - La Ferté Milon assurées en AGC bimode, la ligne dispose aussi de 2 allers-retours matin et soir assurant une liaison directe avec Paris, sans arrêt de Paris à Meaux. Assurés en RIB avec BB67400, ces trains sont menacés de disparition compte tenu de l'âge avancé du matériel roulant.

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Meaux - 31 août 2010 - Un AGC arrivé de La Ferté Milon s'apprête à rejoindre la voie de tiroir avant de se remettre à quai sur la voie 1, de l'autre côté du quai duquel est prise la photo. Les quais pourraient être rehaussés à 920 mm si les AGC quittaient cette liaison : l'accessibilité de la gare de Meaux n'est pas possible sans l'électrification de la ligne de La Ferté Milon. Une solution présentée voici plus de dix ans... © transportparis

Dès le début des années 2000, l'électrification de la section Trilport - La Ferté Milon avait été envisagé, mais n'a jamais pu être concrétisée jusqu'à présent. Cette électrification est avant tout destinée à simplifier les conditions d'exploitation en gare de Meaux et rendre cette dernière accesible. Le principe relancé consiste en la mise en place d'un nouveau schéma de desserte avec le prolongement de la moitié des Paris - Meaux (directs Chelles et omnibus au-delà), cadencés au quart d'heure en pointe et à la demi-heure en journée. De la sorte, il y aurait bien un train toutes les 30 minutes en pointe et toutes les heures en journée. La perte de temps liée à la desserte de Chelles, Vaires, Lagny et Esbly serait compensée par la suppression de la correspondance à Meaux. Le service serait assuré par des Francilien en UM2. Certes surcapacitaires au-delà de Trilport mais avec une simplification de l'exploitation.

Ainsi, les mouvements en avant-gare de Meaux avec cisaillement de la voie 2 pour mise à quai du train pour La Ferté Milon disparaitraient. En outre, en éliminant la dualité de hauteur d'accès du matériel desservant Meaux (plancher bas pour les AGC, plancher haut pour le reste), il deviendrait possible de rehausser à 920 mm les quais de cette gare ne disposant que de 3 voies à quai.

Gretz - Provins

L'électrification de Paris - Troyes reste plombée par un bilan socio-économique négatif. En revanche, sur la seule section francilienne, le bilan pourrait être légèrement positif. En effet, les AGC même en UM3 arrivent en limite de capacité sur la liaison Paris - Provins. Les trains étant directs de Paris à Verneuil l'Etang, ils n'offrent aucune liaison avec le RER E ce qui pénalise les temps de trajet interbanlieue. En outre, le STIF souhaite ajouter un arrêt sur ces trains dans la future gare de correspondance avec la ligne 15 du Grand Paris Express. Or, censée être desservie également par le RER E et les trains de la branche Coulommiers, cette gare sera munie de quais de 920 mm. Incompatible avec l'AGC.

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Provins  - 6 mars 2009 - Même en UM3, les AGC ne suffisent plus à absorber le trafic sur la ligne de Provins. Dans son communiqué, le STIF explique que l'électrification et l'arrivée du Francilien amélioreront le confort avec des sièges plus larges et la climatisation... alors que les dimensions des assises sont identiques et les AGC sont climatisés : en revanche, le pas de siège est plus généreux et les rames sont munies de toilettes. © transportparis

De la sorte, la capacité supplémentaire procurée par l'exploitation de la ligne Paris - Provins en Francilien permettrait de desservir Bry Villiers Champigny, qui bénéficierait en plus des 8 RER E de 4 trains directs pour Paris Est. Il serait également possible d'ajouter un arrêt à Gretz sur les trains de Provins, notamment pour faciliter l'accès à Tournan.

En revanche, les trains Paris - Provins perdraient en performance (140 km/h au lieu de 160) et en confort (pas de siège de 1650 mm sur Francilien contre 1750 mm sur AGC, pas de toilettes). En revanche, une centaine de places assises fixes supplémentaires seraient proposées par rapport aux UM3 AGC.

Au total, une vingtaine de Francilien supplémentaires pourraient être acquis pour anticiper ces deux opérations. Reste à savoir si le STIF pourra recueillir leur financement auprès de la Région, du Département de Seine et Marne et de SNCF Réseau.

RER E : plus de trains à l'est ?

Le plan de modernisation de Paris Est s'intéresse également à la desserte du RER E, avec l'augmentation de l'offre sur chacune des branches. Le STIF acte le principe de prolonger la mission Villiers sur Marne à Roissy en Brie afin de délester la mission Tournan. Le rééquilibrage sera amplifié par le ralentissement de la mission Tournan qui devra desservir les correspondances à Bry Villiers Champigny (avec la ligne 15), à Rosny Bois Perrier (avec la ligne 11), et devenir omnibus entre Noisy le Sec et Paris. Pas forcément de quoi réjouir ceux qui vont perdre jusqu'à 10 minutes par trajet... mais un bilan à pondérer par les facilités offertes par les correspondances nouvelles.

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Emerainville - 17 mars 2015 - L'affluence grandissante dans les gares des Yvris, d'Emerainville et de Roissy en Brie pose un problème de capacité sur la mission Tournan : le prolongement de la mission Villiers du RER E et un nouvel équilibrage des dessertes privilégiant la fréquence à la vitesse, est désormais décidé. © transportparis

En outre, le programme intègre - à plus long terme - la création de 2 nouvelles missions sur le RER E ayant pour terminus Gagny et Val de Fontenay. Celles-ci sont cependant liées à des opérations à réaliser à l'ouest. Dans les conditions d'exploitation actuellement prévues, le terminus de Nanterre la Folie ne pourra gérer qu'une mission de plus par rapport à l'offre actuelle, soit 20 trains au lieu de 16. Pour passer à 24, il faudra réexaminer sa gestion (4 voies de terminus et 3 voies d'arrière-gare), ou attendre de pouvoir diamétraliser des missions vers l'ouest, dans le cadre d'un passage à 12 trains par heure au-delà de Nanterre, ce qui suppose la réalisation de la section francilienne de LNPN.

Notre dossier de propositions sur le réseau Est.

Posté par ortferroviaire à 19:41 - - Commentaires [17] - Permalien [#]
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