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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens

Métro parisien : signalétique et publicité

L'indispensable signalétique

Au commencement était l’affiche en toile peinte ou en papier collé sur la voûte. Puis vint rapidement la plaque émaillée aux lettres majuscules blanches sur fond bleu. Elles indiquaient sur les quais le nom de la station. La signalétique dans les couloirs utilisait les fameuses « mains » pointant couloirs et escaliers. Sur les quais, les premières plaques indiquaient la destination et le numéro de ligne. Ce dernier finit par disparaître, les Parisiens repérant leurs lignes par les terminus : pourtant, ces numéros figuraient sur les plans directeurs officiels de la CMP.

l2-villiers-chef-de-station1952

Intéressant  cliché daté de 1952 à la station Villiers : on s'intéressera moins à cette employée qui prend la pose qu'à ce qui l'entoure. A sa droite, le tableau des retards rempli à la craie. Derrière elle, la plaque directionnelle de la correspondance avec la ligne 2 (notez qu'il n'y a pas de numérotation sur la signalétique qui date des origines). On aperçoit la plaque de correspondance vers la ligne 3 en direction de Levallois et, au-dessus, le bloc lumineux pour repérer le couloir de correspondance et la fameuse main directionnelle. (cliché X)

poinconneur-1965

Le poinçonneur de la station Strasbourg Saint Denis au début des années 1950, à la vie bien morose : une simple ampoule l'éclaire, il est en plein courant d'air et assez mal assis. Notez les plaques directionnelles vers Charenton et Montreuil... ainsi que l'état assez moyen des maçonneries er du carrelage... Cela ne date pas d'hier ! (cliché X)

PILI-1937-1955

Dans les années 1930, la CMP avait expérimenté les premiers plans lumineux d'indication des itinéraires : le voyageur appuyait sur le bouton correspondant à sa destination. Aussi simple qu'efficace, et cela a amusé quelques générations de parisiens en agaçant leurs parents... (cliché X)

La compagnie installa des panneaux lumineux de couleur orange portant le mot CORRESPONDANCES permettant de distinguer ces couloirs des sorties. En haut des escaliers, une plaque bleue, avec main (ou flèche) directionnelle, précisait la direction et listait les stations et les correspondances. Par la suite, des blocs lumineux allaient améliorer leur visibilité dans des stations, ne l’oublions pas, assez chichement éclairées jusqu’au développement des tubes fluorescents.

signaletique-saint-lazare-annees1960

Saint Lazare vers 1955 : les quais de la ligne 3 viennent de bénéficier d'un carrossage et le cliché met en avant les essais de nouvelle signalétique des correspondances. Remarquez les plaques d'éveil à la lacune quai-train dans cette station en courbe, fixées sur les structures métalliques du plafond. (cliché X)

Ce système bien conçu dans sa simplicité donnait une excellente lisibilité par les grandes lettres majuscules et la disposition des panneaux dans les stations et les couloirs. Il perdura quasi sans changements jusque vers 1980, les années passant, adaptant ici ou là la fonte des caractères ou la couleur des fonds de plaque.

C’est avec le style Andreu-Motte que les plaques adoptèrent le numéro des lignes dans un cercle. La plaque directionnelle de quai devenait blanche tandis que les plaques d’itinéraires, avec la liste des stations et correspondances conservaient leur fond bleu mais avec une indication de ligne sur elle aussi sur fond blanc. On assista, dans les années 1980, au retour du numéro de ligne, cerclé, précédé d’un M lui aussi cerclé, découlant de la charte mise en œuvre à l’arrivée du RER.

La signalétique actuelle découle de la charte de 1992, avec le code couleurs et la police Parisine, en minuscules, diminuant la lisibilité des indications. La disparition du repère orange pour les correspondances a accentué la perte de repères immédiatement identifiables dans les stations. Pire encore : l’apparition de numéro de sortie sans rappel du lieu, engendre des situations allant du cocasse à l’irritant, l’usager cherchant désespérément où il se trouve … sans compter quelques « pertes » en cours de cheminement. Il manque de nombreuses plaques directionnelles dans les couloirs et il faut parfois avoir une bonne vue pour trouver son chemin. Ainsi, on peut aisément se retrouver exactement là où on ne le souhaite pas dans des stations comme Gare de l’Est, Châtelet, Opéra et République, car les plaques ne sont pas forcément implantées au « bon » endroit.

L’apparition des écrans SIEL (Système d’Informations En Ligne), donnant les temps d’attente des deux prochains trains, fut en revanche un progrès appréciable, même si le Métro parisien offre des fréquences soutenues, y compris en soirée. Leur installation a cependant un peu plus encombré les stations, masquant d’autres indications ou étant elles-mêmes masquées par d’autres panneaux mal placés. Le summum a été à Saint Lazare (ligne 13), où les panneaux SIEL masquent une partie des indications… et l’ajout d’un chronomètre pour le temps de stationnement. Depuis 2012, les écrans Image procurent progressivement une amélioration de l’information dynamique : aux sorties, les temps d’attente des bus et tramways apparaissent de façon lisible ; aux accès, progressivement, les panneaux viennent donner l’information avant le passage de la ligne de contrôle, ce qui permet de se replier vers un itinéraire alternatif en cas de perturbation.

L’interface entre le Métro et le RER est fluctuant : il est plutôt bon avec les lignes exploitées par la RATP. L’information entre les lignes exploitées par la SNCF et le Métro est en revanche très lacunaire. Elle est tout simplement absente sur les écrans RATP qui n’indiquent pas les lignes Transilien. Le STIF devrait imposer une exhaustivité de l’information.

De la réclame à la publicité

Pour mettre un peu de couleurs dans les stations et surtout faire rentrer des recettes, la réclame apparut d’abord sous la forme d’affiches peintes sur toile simplement collées sur le carrelage. Elle trouva aussi place sous les nez de quais, de façon très linéaire et répétitive. Elle fut même peinte sur les voûtes des tunnels, à la gloire de certains apéritifs aujourd’hui disparus ou sur le revers des marches des escaliers.

distributeurs-metro

Clichés intéressants à bien des égards. D'abord la signalétique avec ces petites plaques émaillées, dont les descendantes sont apparues avec Renouveau du Métro. Outre la réclame sur les voûtes, dans les tunnels, sur le bord des quais et dans les couloirs, on a vu aussi apparaître rapidement les premiers distributeurs automatiques. A gauche, la jeune demoiselle récupère quelques bonbons, pendant que ses parents sont sous le feu de la publicité pour un apéritif... mais la publicité collée promeut les vertus de l'huile d'olive. A droite, le métro pensait à l'élégance de ses voyageuses avec un distributeur de bas nylon... mais où cette cliente allait-elle changer son bas filé ? Heureusement, la station Palais Royal disposait de toilettes très bien décorées... (clichés X)

Les cadres publicitaires firent leur apparition dès les années 1905, tout d’abord par un liserai de papier qui marquait un cadre, puis par des cadres réels. Les dimensions variaient entre le Nord-Sud et la CMP. Dans la mesure du possible, ils furent standardisés au moyen du carrossage des stations Nord-Sud. La rénovation de ces stations entraina la mise au format CMP, plus grand, des cadres. Cependant, jusqu’aux années 2010, la publicité dans le métro restait essentiellement le fait d’affiches papier collées. Dans les années 1990, apparut le principe du pelliculage, financé par un annonceur à la faveur de campagnes événementielles. Certaines d’entre elles donnèrent lieu à des résultats surprenants, rompant pour un temps avec la monotonie du réseau. Désormais, les écrans occupent une place de plus en plus importante, notamment dans les carrefours stratégiques du réseau et des stations, permettant d’augmenter le nombre de publicités diffusées sur le réseau.

On notera en revanche qu’à bord des trains, les publicités sont restées limitées aux extrémités de voiture. Les affiches collées à l’extérieur des voitures et sur les vitres ont disparu pour l’essentiel à la création de la RATP.

Suite du dossier : les accès

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