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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
12 juillet 2020

Travaux plein pot sur EOLE

Il y a évidemment du retard du fait du confinement sanitaire, mais le programme de travaux arrive à reprendre le rythme... et l'été s'annonce animé sur le groupe V du réseau Saint Lazare !

Le tunnelier Virginie continue sa progression entre Courbevoie et Paris. Dans Paris, les chantiers de la porte Maillot demeurent évidemment les plus impressionnants avec l'excavation de la future gare, coordonné avec l'arrivée du tunnelier qui traversera le cadre de la nouvelle gare avant de continuer en direction du quartier Saint Augustin. Mais un autre chantier débute dans Paris, à l'est cette fois, avec l'élargissement de l'ouvrage ferroviaire sur le canal Saint Denis, en lien avec la création du terminus intermédiaire au-delà de la gare Rosa Parks. Après la pose des deux nouveaux arcs, le mois de juillet sera consacré à la réalisation du nouveau tablier qui accueillera les nouvelles voies.

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A plus de 30 mètres sous Courbevoie, le tunnelier Virgine a repris un rythme soutenu puisque son record s'établit à 24 mètres creusés en une journée. C'est à ce jour le plus important équipement de la sorte en action en France avec une roue de coupe de 11 mètres de diamètre. (cliché SNCF Réseau - EOLE)

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Elargissement mi-juin du pont du chemin de fer sur le canal Saint Denis, au-desus du quai de la Gironde, pour les futures installations du terminus intermédiaire du RER E après la gare Rosa Parks. (cliché SNCF Réseau - EOLE)

A Courbevoie, les riverains du chantier vont profiter de la disparition d'ici fin août de la conduite de marinage, le tapis roulant qui reliait le puits Gambetta et la base fluviale d'évacuation des déblais du chantier en surplombant la voirie.

Sur le parvis de La Défense, des palissades sont apparues devant le CNIT, pour réaliser les gaines d'aération, rendant pour la première fois le chantier vraiment visible sur ce site, alors que le creusement en sous-oeuvre de la gare se pousuit, au-dessus d'un ouvrage posé sur vérins provisoires. Il faut aussi ajouter une nouvelle étape dans la réalisation du couloir de correspondance entre la gare du RER E et les quais de T2 et du groupe II (lignes L et U), sans passer par la salle d'échanges existantes.

Sur le site de Nanterre La Folie, les voies et les poteaux de la caténaire ont fait leur apparition, y compris dans la zone de la gare, tout comme les abris sur les quais de la future gare de La Folie. Plus à l'ouest, le lancement de l'ouvrage sur la Seine a débuté en direction de Bezons. La passerelle piétons-vélos, qui utilise les mêmes piles, suivra dans la foulée.

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Le futur saut de mouton, dans son état mi-juin 2020, permettant aux RER venant de Mantes la Jolie de rejoindre la gare de Nanterre La Folie. Les conducteurs auront une vue spectaculaire sur La Défense et Paris au sommet de cet ouvrage réalisé dans un environnement complexe, coincé entre la Seine et l'A86. (cliché SNCF Réseau - EOLE)

Sur la ligne Paris - Mantes via Poissy, les travaux de réaménagement des gares sont terminés à Houilles - Carrières sur Seines et sont en cours aux Mureaux et à Epône-Mézières, où la nouvelle grue sera installée durant le long week-end du 14 juillet. A Poissy, le nouveau souterrain reliant le quai 1 (sens Paris - Mantes) à la gare routière sud, devrait prochainement être livré.

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Poissy - 10 juillet 2020 - Trois vues des évolutions d'aménagement de Poissy, avec d'abord la nouvelle configuration de la voie 2 bis et l'allongement côté Mantes du quai, où on notera aussi que la mixité avec le RER A n'est plus possible du fait de la différence de niveau ; puis la nouvelle trémie, côté Paris, sur les voies 1 et 1bis pour rejoindre la gare routière sud sans transiter par le hall de la gare déjà bien encombré ; enfin, le débouché de ce court souterrain, dans l'arrière-cour de la gare (les arrêts de bus étant à droite du cliché). © transportparis

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Poissy - 10 juillet 2020 - Une bonne chose : le fléchage pour rejoindre les arrêts de bus est clairement indiqué sur les quais (sur les poteaux des abris) et au-dessus des escaliers, puisque les arrêts sont répartis sur 3 sites distincts © transportparis

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Les Mureaux - 10 juillet 2020 - C'était une des gares où la modernisation des aménagements allait être les plus visibles. Pour l'instant, c'est un peu le chantier. Le quai impair est en cours de rehaussement (c'est déjà fait voie 1) tandis que le quai 2 est déjà à sa nouvelle cote. Les abris étaient en fort mauvais état, d'où leur élimination totale pour le nouveau modèle utilisé sur toute la ligne, hérité de ceux dessinés pour le RER D à Créteil Pompadour. © transportparis

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Les Mureaux - 28 juin 2020 - La gare des Mureaux en plein travaux et les nouveaux abris font leur apparition par les airs. Une organisation de chantier adaptée aux modalités d'intervention en milieu urbain : la grue est située au sud des voies d'où est prise la photo. (cliché SNCF Réseau - EOLE)

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Epône-Mézières - 10 juillet 2020 - Quais à 760 mm dans cette gare desservie également par le réseau Montparnasse qui va prochainement recevoir des Régio2N à plancher bas incompatibles avec des quais de 920 mm. Les nouveaux abris sont en place : l'installation de la nouvelle passerelle côté Paris, qui permettra un accès plus aisé au parking, est l'un des motifs de la longue coupure du trafic durant le pont du 14 juillet. © transportparis

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Epône-Mézières - 11 juillet 2020 - Et voici la nouvelle passerelle qui accueillera les ascenseurs, l'actuelle étant trop légère pour les supporter. La travée virevolte à plus de 10 mètres au-dessus des voies. Les gares d'EOLE changent d'allure et de dimension... (cliché SNCF Réseau - EOLE)

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Mantes la Ville - 10 juillet 2020 - Le bâtiment voyageurs Sud a été la première réalisation sur la gare de Mantes la Jolie. Il précède un réaménagement plus complet de l'ensemble de la gare et du pôle d'échanges. Sur ce flanc du faisceau ferroviaire, la gare routière accueille plutôt les lignes interurbaines, la desserte interne de l'agglomération étant plutôt au nord des voies ferrées. © transportparis

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Mantes la Jolie - 10 juillet 2020 - Le bâtiment côté Ville au nord de la gare va être conservé mais notablement restructuré. Il est actuellement fermé au public. L'objectif est notamment d'offrir une plus grande capacité d'accueil et de nouveaux services en gare. © transportparis

Dans le secteur de Mantes la Jolie, le menu est des plus consistants, avec la poursuite de la transformation du bâtiment Nord de la gare, la suppression du passage à niveau sur le raccordement des Piquettes (qui relie les voies Cherbourg aux voies Le Havre), mais aussi des opérations plus lourdes. Débutent ainsi les travaux du saut-de-mouton, qui permettra aux trains venant de la ligne de Cherbourg (par la voie 2C) de rejoindre la voie Le Havre - Paris (2H) sans cisailler l'entrée de la gare côté Paris. La dépose des voies de remisage peut débuter puisque des capacités ont été reconstituées à Flins (groupe V) et Issou-Porcheville (groupe VI). Entre Epône et Mantes, la troisième voie devrait être engagée après la fin du génie civil : une opération complexe car située dans le lit majeur de la Seine, qui doit être compensée par des déblais afin de maintenir la capacité d'étalement du fleuve en période haute (sinon, c'est le RER qui est inondé !)

En outre, les voyageurs du RER E subissent les interceptions de la ligne du fait du rehaussement des voies dans les gares de Haussmann Saint Lazare et Magenta, qui s'est avéré plus long à réaliser que prévu. Toujours sur la ligne existante, la base d'essais NExTEO de Gagny va passer à la phase d'équipement pour tester les nouveaux outils de signalisation et de gestion des trains.

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2 juin 2020

Et voici le RERng

Le premier RERng a été assemblé et les essais vont débuter sur la voie située le long de l'axe Paris - Strasbourg du côté de Nançois-Tronville. Il s'agit d'un élément à 7 caisses destiné au RER D, ici acheminé en marchandise roulante (c'est logique, il n'est pas encore homologué pour circuler tout seul). Pour mémoire, les rames du RER E auront 6 voitures.

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Entre Valenciennes et Woippy - 26 mai 2020 - Acheminement par Fret SNCF d'une rame sortie des usines du valenciennois (Alstom à Petite-Forêt et Bombardier à Crespin). La relève francilienne approche. (cliché X)

27 mai 2020

Nouvelles frictions autour de CDG Express

Jusqu'à présent assez discret, le nouveau président de SNCF Réseau Luc Lallemand est en train de se frotter aux relations institutionnelles avec les élus locaux, au premier rang desquels les présidents de Région. En Ile de France, Valérie Pécresse n'a manifestement pas digéré la remise en cause du calendrier des travaux sur le secteur Nord, passablement chargé par de nombreux projets de renouvellement et de développement, et en particulier le décalage de l'introduction de NExTEO, le système de pilotage semi-automatique, sur le RER B et le RER D. Qualifiant de « décision unilatérale » un report de cette opération de plus de 900 M€ couvrant un large périmètre, soit la totalité du RER B et la section de Saint Denis à Villeneuve Saint Georges sur le RER D et contrevenant aux négociations difficiles menées par le Préfet de Région, madame Pécresse enjoint donc SNCF Réseau de respecter les termes de l'accord initial, c'est à dire de ne pas impacter le calendrier des travaux sur les lignes de RER, prévoyant une mise en service entre 2026 et 2029 de ces nouvelles installations, en lien avec l'arrivée des nouveaux matériels roulants RERng et MIng.

Néanmoins, on peut tout de même considérer plausible - voire inéluctable - un décalage des projets du fait des conséquences du confinement et de la destabilisation sur plusieurs mois sinon années de la planification des travaux sur le réseau ferroviaire. Sans compter l'impact économique et financier de cette crise...

Evidemment, cette pomme de discorde a été l'occasion de réactiver les argumentaires des opposants au projet CDG Express, mais il ne s'agit que d'une partie de la difficulté tant le nord francilien additionne les projets impactant le RER B et le RER D. Même ce projet, la situation technique serait difficile et ce n'est probablement qu'un début car la question des ressources budgétaires pourrait venir remettre en cause les engagements précédents sur les investissements, mais aussi sur l'exploitation des transports en commun (voir notre article à transporturbain). Comme l'Etat n'a pas l'air de se soucier de la situation des transports publics, on ne peut qu'être inquiet...

14 novembre 2019

RER E : un peu plus au sud-est

Du 15 novembre au 16 décembre se déroule l'enquête publique relative à l'évolution de la desserte à l'est sur la branche de Tournan du RER E, avec le prolongement à Roissy en Brie des trains de l'actuelle mission Villiers sur Marne. L'objectif principal de cette opération est de rééquilibrer la charge des trains entre les missions Tournan et Villiers sur Marne, face à une augmentation du nombre de voyageurs entre Tournan et Villiers sur Marne.

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Emerainville Pontault-Combault - 17 mars 2015 - Une brique de plus dans l'évolution du RER E : c'est moins visible que le prolongement à Mantes la Jolie, mais c'est aussi le moyen d'accompagner l'évolution des besoins, cette fois-ci dans l'est parisien. © transportparis

Cette opération nécessite principalement la création d'une troisième voie entre Villiers sur Marne et Emerainville Pontault-Combault, où débute une zone de dépassement à 4 voies, emportant la reconstruction du bâtiment de la gare des Yvris et le renouvellement du poste de signalisation d'Emerainville. Des aménagements complémentaires sont également prévus sur le faisceau de garage de Gretz-Armainvilliers et la gare de Tournan, en lien avec l'augmentation du parc de matériel roulant lié à cette opération et à la mise en service de l'extension à Mantes la Jolie. Le coût total de cet opération est évalué à 160 M€. SNCF Réseau annonce une réalisation entre 2024 et 2026, probablement juste après le prolongement à Mantes la Jolie.

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De la sorte, les gares d'Emerainville et Roissy en Brie disposeront en pointe de 8 trains par heure et de 6 en journée, contre actuellement 4 en pointe et seulement 2 en journée. La gare des Yvris sera desservie par la mission Roissy en Brie et non plus par la mission Tournan qui fera un petit saut de puce. Le temps de parcours sera revu à la baisse sur cette section car la troisième voie permettra la suppression des surstationnements liés aux dépassements des RER E par des trains rapides : aujourd'hui, selon les cas, ils doivent se faire doubler soit par un Transilien (mission Coulommiers ou Provins) soit par un Transilien et un TER de l'axe Paris - Mulhouse. Le gain de temps pourrait atteindre environ 5 minutes.

18 octobre 2019

RERng : première sortie d'usine

Cette fois-ci, cela devient concret. Le premier élément RERng a été assemblé sur le site d'Alstom à Petite-Forêt. Il dévoile ses formes sur ce film sur la voie d'essai interne. En 2 ans et demi, le projet, dont la naissance avait été un peu délicate, est devenu maintenant une réalité, mais Ile de France Mobilités veille au grain pour que la cadence soit tenue afin que les rames puissent arriver en temps et en heure sur le RER D (en version 7 caisses - 130 m) et sur le RER E (en version 6 caisses - 112 m). Ce nouveau matériel part désormais pour 18 mois d'essais avant d'obtenir son autorisation de circulation sur le réseau ferroviaire. Espérons une naissance heureuse...

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2 septembre 2019

Cergy le Haut : la 4ème voie... enfin !

En matière ferroviaire, il faut souvent faire preuve de patience... mais cette fois-ci, c'est fait. Le terminus de Cergy le Haut, commun au RER A et à la ligne Transilien L dispose d'une quatrième voie à quai pour fluidier l'exploitation et mieux encaisser les aléas du quotidien.

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En offrant une possibilité supplémentaire de réceptionner les trains et d'alterner entre la manoeuvre en arrière-gare et le crochet court, la branche de Cergy devrait donc logiquement voir ses statistiques de régularité progresser. Avec la pose de 723 m de voies supplémentaires et la réalisation d'un mur de soutènement de 180 m, le coût de l'opération atteint 25 M€ et a été financé par... la Société du Grand Paris, au titre des accords précédemment conclus entre l'Etat, la Région et la SGP pour utiliser une partie des recettes fiscales perçues par cette dernière au profit du réseau existant. Parallèlement, SNCF Réseau a financé 16 M€ de travaux sur la rénovation des voies existantes à Cergy le Haut.

C'est donc en principe la fin des multiples phases d'interception de l'exploitation de cette branche du réseau francilien empruntée en moyenne par 75 000 voyageurs par jour.

23 août 2019

L'alternat existe Gare du Nord...

... Je l'ai rencontré !

Trois fois de suite en une semaine : la période estivale serait-elle propice aux expériences ?

Premier cas

Surstationnement d'un RER B à Châtelet les Halles suite à l'utilisation du signal d'alarme. Le train concerné est à destination de Mitry-Claye, suivie d'une mission terminus Gare du Nord. Plutôt que de lui imposer un stationnement dans la rampe Saint Michel - Les Halles, ce train a été dévié sur la voie 4, habituellement utilisée par le RER D. Bonne initiative du régulateur, puisque le besoin prioritaire était de faire descendre des voyageurs de ce train venant du sud : ceux à destination du nord pouvaient embarquer à bord de la mission Mitry surstationnant. Premier bon point !

Deuxième cas

Deux RER D arrivant à au bloc à Gare du Nord, suite à quelques aléas dans le nord parisien. Puisque le premier RER B se situe à 5 minutes, le régulateur utilise judicieusement la voie 42, habituellement affectée au RER B, pour y recevoir le premier RER D, évitant ainsi de ralentir le second. Outre cette bonne mesure, le conducteur du premier RER D bénéficiant de la voie libre a pu filer à bonne allure dans le tunnel vers Châtelet les Halles. Deuxième bon point !

Troisième cas

Illustration en image : 3 RER B annoncés sur la voie 44, habituellement affectée au RER D, alors que le trafic semble s'écouler de façon presque normale sur les 2 lignes.

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3 trains sur les 6 à venir en 20 minutes du RER B sur la voie 44. Etonnant... © J.J. Socrate

Difficile d'avoir les deux écrans sur le même cliché, mais on notera quand même que la succession des 4 premiers trains B-D-D-B en 16 minutes est asez régulière... Cependant, les 3 dernières missions devront probablement être réarbitrées car le KFOS et le ZACO risquent de se gêner au moment où a été prise cette photo.

12 juillet 2019

Le RER E fête ses 20 ans

Le 12 juillet 1999, le RER E était inauguré entre Chelles et Haussmann Saint Lazare et largement médiatisé par la longueur des travaux, le coût de réalisation et les tracas rencontrés sur le chantier (voir le reportage du 20 heures de France 2 et du 19/20 de France 3). Décidé 10 ans plus tôt, la réalisation d'un second axe est-ouest parallèle au RER A devait désengorger ce dernier et éviter le transit par Châtelet les Halles des flux arrivant par la gare du Nord. Il procurait aussi une nouvelle possibilité d'accès au quaetier Saint Lazare. Les voyageurs bénéficiaient d'un nouveau matériel, le MI2N, développé en commun avec la RATP, même si la version SNCF adoptait ses propres particularités, et de deux nouvelles gares souterraines, Magenta et Haussmann Saint Lazare. Une troisième s'est plus récemment ajoutée, Rosa Parks, dans le 19ème arrondissement, près de la porte d'Aubervilliers.

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Haussmann Saint Lazare - 21 juin 2008 - Le RER E s'est aussi distingué par l'architecture des deux nouvelles gares, cathédrales souterraines dotées de 4 voies à quai. Largement dimensionnées, séparant les flux entrants et sortants, elles constituent aussi un signal fort donné à la réalisation de cette ligne et incarnent une image plus contemporaine du RER... surtout pour la SNCF. © transportparis

Pour ses 20 ans, la cinquième ligne de RER peut constater que les chantiers de son prolongement, bien plus tardif qu'initialement envisagé et sur un tracé différent, vont bon train (c'est le cas de le dire) : que ce soit le percement du tunnel de 8 km entre Haussmann Saint Lazare et Nanterre La Folie et la réalisation des deux nouvelles gares de la Porte Maillot et de La Défense, la transformation du site de La Folie, qui constituera l'un des points névralgiques de l'exploitation, les ouvrages de raccordement aux voies du groupe V entre Nanterre et Bezons, l'adaptation des gares de Houilles à Mantes la Jolie, incluant les nouveaux bâtiments dans cette dernière, le réaménagement des voies à Poissy, la préparation de l'achèvement de la troisième voie entre Aubergenville et Mantes la Jolie et la réalisation d'un technicentre au futur terminus, l'ensemble des chantiers a été engagé, certains sont même déjà réalisés, comme dans certaines gares.

Rendez-vous en décembre 2022 pour l'arrivée du RER E à Nanterre La Folie... si tout va bien !

10 juillet 2019

NExTEO sur RER B et D : doit mieux faire !

788,1 M€ aux conditions économiques actuelles, 907 M€ à horizon de mise en service complète : c'est le coût annoncé pour le déploiement de NExTEO, le système de pilotage automatique et de régulation du trafic, sur les RER B et RER D. Et il y a de quoi tousser un peu... même s'il faut noter que ce coût intègre le renouvellement des postes d'aiguillage qu'il aurait de toute façon fallu traiter.

Certes, le bilan économique serait largement positif, par deux méthodes différentes d'évaluation, celles d'Ile de France Mobilités et celles de l'Etat. Certes, le gain de capacité sera de 20% sur le tronçon Châtelet - Gare du Nord commun aux deux lignes, et même de 45% sur la zone équipée du RER D. Certes, le gain de régularité devrait osciller autour de 4 points sur les deux lignes.

Mais les études d'avant-projet aboutissent à un résultat assez sidérant : NExTEO n'arriverait pas à assurer le plan de transport nominal des deux lignes, soit 20 trains par heure et par sens sur le RER B et 12 trains sur le RER D, sur la section commune Châtelet - Gare du Nord. Pourtant, il est bien indiqué un gain de capacité de 20% dans le paragaphe précédent...

Aujourd'hui, l'exploitation arrive à engager en moyenne 29 trains par sens à l'heure de pointe, soit 3 trains de perdus par heure. Demain avec NExTEO, 2 trains de plus seraient absorbées.

Or, il faut le rappeler et insister fortement sur ce point, le cantonnement actuel du tunnel commun a été conçu pour un intervalle de 85 secondes compatibles avec 40 trains par heure et par sens. Alors comment peut-on en arriver là, avec une régulation du trafic plus poussée encore, l'automatisation du pilotage des trains entre les gares, l'amélioration des performances procurées par l'arrivée de nouveaux matériels roulants, notamment sur le RER D où les Z2N sont en retrait des MI79 ?

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Châtelet les Halles vers Gare du Nord - quai du RER B - 26 mai 2019 - Beaucoup de choses sur le quai, alors décomposons : d'abord le miroir qui permet au conducteur de surveiller directement les échanges de voyageurs. Quand le bordure blanche réapparaît, c'est le moment d'activer la sonnerie de fermeture des portes. Un équipement très Métro. Ensuite, le signal de sortie de station qui présente ici Voie Libre. A l'extrême gauche les écrans de rétrovision, qui complètent la visibilité du train procurée par le miroir. Flanqué à droite du premier écran, un triangle bleu clignotant. Il indique au conducteur le moment pour engager la séquence de fermeture des portes, de sorte à pouvoir démarrer sur Avertissement (signal au jaune) tout en le rassurant sur le fait qu'il aura Voie Libre au signal suivant, à la convergence avec la voie du RER D. Mais comme vous pouvez le constater sur cette photo, le conducteur a attendu d'avoir le signal à Voie Libre pour partir. Et après on s'étonne que le tunnel ne débite pas assez... © transportparis

Pourtant, le périmètre de déploiement est plus large qu'on ne l'aurait pensé initialement :

  • 2026 : Saint Denis / La Plaine - Villeneuve Saint Georges
  • 2027 : Châtelet - Bourg la Reine
  • 2028 : branche de Robinson + La Plaine - Sevran Beaudottes / Sevran-Livry
  • 2029 : Bourg la Reine - Saint Rémy les Chevreuse

Ainsi, seules les deux branches au nord du RER B ne seront pas équipées. L'intégralité du périmètre RATP sera couvert, conséquence du besoin de rénover les équipements de signalisation datant de la conversion de la ligne de Sceaux au RER.

Il faut espérer que la suite des études aboutira à de meilleures conclusions, faute de quoi l'incapacité de NExTEO au très haut débit ferroviaire plombera son avenir et donnera du grain à moudre aux partisans d'un nouvel itinéraire pour le RER D, dont le coût serait au moins deux fois plus élevé et l'horizon potentiel de réalisation considérablement éloigné. 

La transformation de l'exploitation doit encore franchir un nouveau palier...

 

30 juin 2019

RER E : premiers aménagements à Nanterre La Folie

Ce sera un lieu stratégique du prolongement du RER E à plusieurs titres. Nanterre La Folie, ce sera d'abord une gare avec une fonction particulière. Elle marque la renaissance d'un site ferroviaire qui comprenait plusieurs activités. Implantée sur l'ancien triage de marchandises de La Folie, les trains venant de l'Est parisien y feront terminus, d'où sa configuration largement dimensionnée avec 6 voies à quai, dont 4 seront destinées aux missions de Chelles, Villiers sur Marne et Tournan. Les deux autres seront utilisées par les missions de Mantes la Jolie, au passage.

La gare commence à prendre réellement forme dans un environnement urbain qui lui-même est en pleine transformation. Elle est la pierre angulaire de la transformation du quartier des Groues qui sera aussi desservi par le Grand Paris Express dont la station sera située au nord de la gare du RER E. De nouveaux ponts franchissant le faisceau ferroviaire sont prévus, dont l'un est déjà partiellement réalisé en prolongement de la rue Célestin Hébert, d'où a été prise la photo ci-dessous de la passerelle de la gare, qui fera aussi la liaison avec la station de la ligne 15. Il est intéressant de noter que les accès ont été réalisés avant même les quais. Le bâtiment voyageurs, à l'angle du boulevard de La Défense et de la rue Célestin Hébert, commence à prendre forme, tout comme l'immeuble qui sera érigé en partie au-dessus des voies ferrées, qui doit accueillir le nouveau siège de Vinci : le groupe est d'ailleurs un acteur majeur du projet, constructeur de la gare de La Défense, sous le CNIT, et lauréat des marchés d'alimentation électrique... et responsable de rejets de béton dans le lit de la Seine issus de la centrale de production située près du port de Nanterre (et à deux pas de l'actuel siège du groupe).

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Nanterre - 16 juin 2019 - La passerelle de la future gare est installée y compris la partie la plus à gauche, qui temporairement ne débouchera que sur une zone de travaux, ceux de la future station de la ligne 15 du Grand Paris Express. A droite, l'amorce du bâtiment voyageurs de la gare du RER E. © transportparis

Deuxième fonction de la gare de Nanterre La Folie : l'accès au faisceau de remisage et de petite maintenance qui est en cours de réalisation sur les terrains des anciens ateliers situés entre les voies des groupes III et V. Ces installations complèteront les deux technicentres : celui existant de Noisy le Sec et celui en construction à Mantes la Jolie.

Nanterre La Folie sera aussi le point de transition entre la signalisation classique de la branche Mantes la Jolie et NExTEO, le système de pilotage automatique du tronçon central jusqu'à Pantin.

Toujours dans la zone de Nanterre, le raccordement aux voies du groupe V, entre l'A86 et la Seine, a connu en juin une étape importante avec l'achèvement et le positionnement définitif du bow-string qui permettra aux trains venant de Mantes d'enjamber les deux voies existantes (accès à Paris Saint Lazare) pour rejoindre la gare de La Folie. Le tablier de franchissement de la Seine progresse également et intègre les supports d'une passerelle pour piétons et cyclistes, entre Nanterre et Carrières sur Seine.

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Pour un grand viaduc, il fallait un grand pont : durant les 4 jours du week-end de l'Ascension, le bow-string fabriqué à Lauterbourg et assemblé sur place à Nanterre a été déplacé pour être positionné dans l'axe du saut de mouton qui permettra aux RER venant de Mantes la Jolie d'accéder à Nanterre La Folie. © L. Gossent

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