84,10 €... pour l'instant ?

07 décembre 2022

In extremis, le gouvernement a donc annoncé une mesure de soutien aux autorités organisatrices des transports urbains face à l'inflation des coûts de l'énergie (carburants et électricité). En Ile-de-France, 200 M€ de subvention ont été alloués pour l'exercice 2023. En conséquence, le coût de l'abonnement mensuel passera de 75,20 € à 84,10 €.

La Région a donc marqué un point face à l'Etat, après avoir rappelé son opposition à toutes les mesures visant à répartir la charge entre les différents financeurs des transports en commun (voir notre article du 28 novembre). Elle n'a pas perdu de sa ligne de mire la couverture des coûts supplémentaires, ceux temporaires liés aux JO 2024 et ceux, pérennes, du fait de la mise en service progressive du Grand Paris Express.

Un peu plus tôt, Ile-de-France Mobilités a demandé à ses opérateurs de revenir au niveau nominal d'offre, ce qui se révèle toujours aussi difficile compte tenu d'une pénurie de personnel.

Enfin, au début de l'année prochaine, se tiendra une conférence destinée d'abord à poser une nouvelle fois le débat sur le financement dans la durée des transports en commun, avec notamment la pression de la mise en service progressive du Grand Paris Express, mais au-delà sur la répartition entre les collectivités, les entreprises et les utilisateurs. Sur le plan technique, le développement des offres de rocades peut remettre en question un schéma tarifaire demeurant encore zonal et concentrique - il existe encore des abonnements zonaux (2-3 à 68,60 €, 3-4 à 66,80 € et 4-5 à 65,20 €) - et fondé sur des déplacements d'abord radiaux.

La question tarifaire est donc loin d'être réglée...

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Tags : Ile de France Mobilités, tarification

Commentaires sur 84,10 €... pour l'instant ?

Tout dépend de l'effet du GPE sur les usages :
* s'il amène de nouveaux usagers fréquents, cela fait de nouveaux abonnements donc de nouvelles recettes
* s'il suscite un report de certaines lignes existantes vers les nouvelles lignes, on pourra envisager d'alléger la desserte (donc de diminuer les dépendes d'exploitation) sur les lignes ainsi soulagées
* cependant, s'il conduit principalement à intensifier les usages d'usagers déjà abonné, alors il faudra trouver des sources de financement supplémentaires

Posté par Grand Veneur, 07 décembre 2022 à 14:25 | | Répondre
- on attend les nouveaux usagers en masse à la station "Triangle de Gonnesse" :)
  
  Posté par François13, 07 décembre 2022 à 19:07 | | Répondre
Pour diminuer les coûts d'exploitation de la ligne 18 du GPE, a-t-on envisagé de mettre des éoliennes dans le secteur de Saclay - Orsay - Palaiseau où la ligne passe en plein milieu des champs?

Posté par bergeron, 07 décembre 2022 à 17:13 | | Répondre
Il serait intéressant de voir combien ont coûté les pelliculages de rames aux couleurs d'IDFM, et non de laisser le matos tel qu'il est... Une source d'économie volontairement oubliée par Valérie, experte en dettes ?

Posté par ToineDeTours, 07 décembre 2022 à 19:47 | | Répondre
- Une source d'économie ? Pas si sûr. Les pelliculages ont une durée de vie limitée, de l'ordre de 7 à 8 ans en général. Et que n'entendrait-on pas si les trains présentaient une allure défraîchie. Le changement n'a concerné que les Z50000 et les trams-trains, puisque pour les Z2N, il s'agissait de toute façon d'une opération de rénovation incluant la mise à nu de la caisse.
  
  Posté par Redaction TRUP, 08 décembre 2022 à 08:52 | | Répondre
Personne ne parle de privatisation des lignes du GPE. Ne serait-ce pas une solution pour rentabiliser cette infrastructure moderne qui sera indépendante des réseaux historiques où les problèmes techniques et sociaux, d'origine syndicale pour le principal?
Aux élus de lancer cette idée, sans risque électoral, le GPE n'ayant pour le moment pas de salariés, excepté quelques cadres supérieurs recyclables facilement dans les administrations régionales peu susceptibles de bloquer le système.

Posté par bergeron, 08 décembre 2022 à 04:44 | | Répondre
- La loi affecte d'office les infrastructures à la RATP. IDFM choisira par appel d'offres les exploitants... si l'autorité organisatrice a les ressources pour financer une offre. Si on pouvait éviter d'en arriver à une situation façon SK de Noisy-le-Grand...
  
  Posté par Redaction TRUP, 08 décembre 2022 à 08:46 | | Répondre
- - D'accord, mais la loi peut changer et un courant majoritaire en faveur des privatisations peut arriver au sommet de l'état et faire voter des nouvelles lois qui confieront les infrastructures du GPE à des acteurs privés, du genre Eiffage, Vinci ou Bouygues comme cela est maintenant le cas pour certains des derniers tronçons de lignes TGV. ET alors ces acteurs pourraient confier l'exploitation des lignes à des opérateurs nouveaux, étrangers ou français, et pas seulement européens vu la taille des marchés.
    
    Posté par bergeron, 08 décembre 2022 à 10:26 | | Répondre
  - - Oui, d'ailleurs on voit que la privatisation des infrastructures de transport d'intérêt général fonctionne très bien pour les autoroutes...
      
      Posté par Grand Veneur, 08 décembre 2022 à 11:01 | | Répondre
    - Vinci est un professionnel prudent et ses actionnaires le savent. Il avait évité de se lancer dans l'aventure du CDG Express, prochain trou à boucher par on ne sait pas qui?
      
      Posté par bergeron, 08 décembre 2022 à 16:22 | | Répondre
    - Deux aspects :
      - soit il s'agit d'une privatisation totale de l'entretien et de l'exploitation, sans aucune subvention de la part d'IDF Mobilités, ce qui sous entend que les abonnements et tickets valides sur le reste du réseau ne le seront pas sur le réseau GPE, à la manière de Rhône Express à Lyon, d'Orly Express à Paris ou encore de CDG Express à l'avenir.
      Avec comme conséquence probable que les prix pour les usagers seront bien plus élevés que sur le reste du réseau car très peu de réseaux urbains ou suburbains arrivent à couvrir entièrement leurs frais d'exploitation et de maintenance avec les tarifs habituellement pratiqués.
      
      - soit IDF Mobilités garde la mainmise sur la tarification, ce qui permet d'intégrer le réseau GPE dans le reste du réseau IDF Mobilités, mais cela veut dire qu'IDF Mobilités devra subventionner le concessionnaire pour que celui-ci rentre dans ces frais (entretien du réseau + exploitation). De la même manière qu'il devra subventionner à la fois la RATP pour la gestion de l'infrastructure et le futur exploitant.
      Peut-être y-a-t-il avec cette formule moyen d'économiser un peu (quelques % ?), mais cela reste contre à confirmer.
      
      PS : j'ai du mal, en France en tout cas, à voir un seul partenariat public privé ferroviaire qui ait été bénéfique aux usagers...
      Orly Express a été un désastre qui s'est soldé par une faillite... (et des tarifs extrêmement élevés pour l'utilisateur)
      Rhône Express proposait des tarifs extrêmement élevés et empêchait Sytral de desservir l'aéroport avec des lignes de bus.
      CDG Express va coûter une blinde aux usagers.
      Le tunnel sous la manche est loin d'être un modèle de rentabilité, et les péages sont il me semble plutôt élevés
      L'exploitant de la ligne Perpignan - Figueras a fait faillite après seulement quelques années,
      Les péages de la LGV SEA doivent être les plus élevés de France,
      etc.
      
      Posté par chris2002, 10 décembre 2022 à 11:17 | | Répondre
Oui et la nature a horreur du vide donc la capacité libérée pourrait être réutilisée par d'autres voyageurs. Dans le meilleur des cas, il était question de 15% de délestage. Cela se sentira mais pas forcément suffisamment pour en arriver à réduire l'offre. Et n'oubliez pas que ces 15% sont à comptabiliser non pas par rapport au niveau de trafic de 2030 mais par rapport à celui de... 2008 !

Posté par Redaction TRUP, 08 décembre 2022 à 08:45 | | Répondre
- Non, mais ça peut éviter d'avoir à mettre en oeuvre des mesures supplémentaires pour améliorer l'offre.
  
  Par ailleurs, je doute de la validité de l'argument « la nature a horreur du vide ». On ne prend pas ces lignes (RER A, B, D) à l'heure de pointe par plaisir, mais par nécessité.
  
  Évidemment, il faut mettre cela en regard avec l'augmentation générale de la demande (ne serait-ce que pour des raisons démographiques), mais cela va dans le sens de ce que je disais : qui dit augmentation de la demande dit probablement augmentation des recettes générées.
  
  Bon, tout cela relève de la spéculation, quoiqu'il en soit.
  
  Posté par Grand Veneur, 08 décembre 2022 à 10:55 | | Répondre
Il est juste qu'une augmentation au fil de l'eau aurait été préférable.
En revanche, pour le niveau à terme de la tarification, il faudra probablement plutôt repenser complètement l'organisation du modèle et passer d'un système encore largement concentrique à un système en nid d'abeilles. Il n'y aurait pas de raison à payer plus cher un trajet Sevran - La Plaine qu'un trajet Issy les Moulineaux - Noisy-Champs.

Posté par Redaction TRUP, 08 décembre 2022 à 08:48 | | Répondre
Et ce gouvernement sort une aide de 100€ pour l'essence... Qui va encore plomber les finances publiques et pas dans l'intérêt général... Normal...

Posté par Jéré, 08 décembre 2022 à 10:43 | | Répondre
- Certains n'ont pas d'autre choix que la voiture pour aller travailler.
  
  Posté par Arnaud68, 08 décembre 2022 à 20:41 | | Répondre
- - Peut-être, mais là on parle d'argent public, qui doit donc être utilisé pour le bien commun, les transports donc et pas pour financer l'essence de Pierre, Paul, Jacques !
    
    Posté par Jéré, 15 décembre 2022 à 17:28 | | Répondre
  - - Ah bon, selon vous la voiture individuelle ne fait pas partie des transports ? Quand on finance les transports en commun, on ne finance pas in fine les déplacements de Pierre, Paul ou Jacques, peut-être ?
      
      On peut discuter de la mesure précise (subvention à un mode de déplacement peu efficace énergétiquement et entretenant la dépendance aux combusites fossiles), mais le fondamentalisme anti-véhicule individuel est d'une bêtise crasse.
      
      Posté par Grand Veneur, 16 décembre 2022 à 10:51 | | Répondre
    - - Comme dit précédemment, on parle d'argent public, donc d'argent qui doit servir dans l'intérêt public, les transports en commun, pas pour financer de l'essence pour un véhicule individuel, cette mesure n'est donc pas d'intérêt public. Quand on voit le coût de cette mesure...
        
        Posté par Jéré, 16 décembre 2022 à 11:56 | | Répondre
      - Vous ne savez pas lire ou vous le faites exprès ?
        
        Je répète : les transports en commun, tout comme les subventions à l'essence, servent in fine des intérêts *privés* : les intérêts de ceux qui prennent leur voiture sont aussi égoïstes que les intérêts de ceux qui prennent les transports en commun. Il n'y a aucune différence de principe ni de moralité entre ces deux politiques.
        
        Et puis, une fois que vous aurez compris cela, vous irez expliquer à ceux qui vivent en zone peu densifiée qu'ils plutôt devraient servir « l'intérêt public » en prenant des transports en commun qui n'existent pas.
        
        Posté par Grand Veneur, 16 décembre 2022 à 16:38 | | Répondre
      - Alors, ce n'est pas parce que quelqu'un n'a pas la même opinion que vous qu'il "ne sait pas lire". Vous êtes qui d'ailleurs pour me dire que je "ne sais pas lire" ?
        Pas d'attaques personnelles, merci !
        
        Oui, les avis peuvent diverger, mais ce n'est pas une raison. Exactement le genre d'attitude qui dissuade certains lecteurs de se joindre à la discussion et donc d'échanger !
        
        Justement, avec le coût de cette mesure, il y aurait matière à réfléchir autrement, comme trouver, apporter des solutions pour le développement des transports dans ces zones peu densifiée ou l'offre de transports se doit d'être renforcée.
        
        L'argent public serait de fait mieux utilisé, pour financer des offres de transports pour les populations des territoires. Cette mesure telle qu'elle est, est bien une bêtise à mon sens.
        
        Posté par Jéré, 20 décembre 2022 à 09:29 | | Répondre
      - Quand vous parliez d'intérêts publics vs. privés pour critiquer la décision de subventionner les carburants, ce n'était pas une question d'opinion, hein : votre argument était rigoureusement *faux*. D'ailleurs, je constate que vous n'insistez pas là-dessus.
        
        Passons à la suite...
        
        Oui, il faut développer les transports en commun. Mais ça ne se fait pas d'un claquement de doigts, et surtout ça prend du temps. En attendant, il est logique de pallier dans l'urgence aux problèmes posés par l'augmentation du prix des carburants. Même si à long terme ça paraît absurde (et même si on est d'accord que le développement des TC aurait dû se faire *avant*).
        
        Et il faut ajouter que les transports en commun ne peuvent remplacer le véhicule individuel dans tous les contextes, notamment dans un contexte d'habitat peu dense et très éparpillé. Ce qui rend les TC raisonnablement envisageables et efficaces, c'est la densité et la massification. Il y aura donc toujours un gros reste de déplacements en véhicule individuel (qui à terme doivent être électrifiés, histoire de se débarasser des combustibles fossiles pour de bon : mais là aussi, c'est une temporalité différente de celle d'une aide d'urgence pour passer le cap des mois en cours).
        
        Posté par Grand Veneur, 20 décembre 2022 à 14:05 | | Répondre
      - Navré, mais il y a bien une différence entre financer les transports en commun pour un territoire et ses bassins de population et se mettre à subventionner des carburants.
        
        Des alternatives, elles existent, bus/cars, transports à la demande, covoiturage... Sans parler d'améliorations côté TER.
        
        Pour le développement des transports, c'est comme tout, faut s'en donner les moyens et arrêter de procrastiner en la matière !
        
        Posté par Jéré, 31 décembre 2022 à 16:04 | | Répondre
      - @Jeje Je ne vois pas trop à quoi vous répondez. Je vous invite à relire mes explications ci-dessus. Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait « pas de différence » entre ces mesures, simplement que dans tous les cas il s'agissait bien de financer des intérêts particuliers avec de l'argent public.
        
        J'ajoute que les « alternatives » que vous énumérez fonctionnent toutes aux carburants fossiles (y compris les TER, dans beaucoup de zones peu denses... à supposer qu'ils existent déjà).
        
        Posté par Grand Veneur, 01 janvier 2023 à 13:30 | | Répondre
Il me semble tant qu'il n'y aura pas de contacteur systématiquement en sortie, ce n'est pas possible

Posté par cadikse, 08 décembre 2022 à 18:06 | | Répondre
La politique la plus démagogique dans l'histoire, ce fut bien le dézonage total du passé Navigo par la précédente majorité quelques mois à peine avant les élections régionales de 2015 (mesure qui n'a d'ailleurs pas permis de les gagner).

Posté par Arnaud68, 08 décembre 2022 à 20:44 | | Répondre
On se demande pourquoi il y a encore des zones, sauf pour les Parisiens qui doivent payer plein pot.

Posté par dbastien, 09 décembre 2022 à 23:14 | | Répondre
Le gros du problème est que l'Etat à refusé l'augmentation du versement mobilité payée par les entreprises, préférant donc que l'augmentation se répercute sur les voyageurs... L'aide de 200 millions de Clément Beaune ayant seulement permis une légère diminution de cette augmentation !

Posté par Jere, 31 décembre 2022 à 16:00 | | Répondre

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