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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
25 octobre 2021

Bus : une chute du trafic révélétrice en zone dense

Ce n'est pas une surprise : la fréquentation du réseau de surface au coeur de la métropole parisienne diminue. C'est particulièrement le cas des lignes dans Paris où malgré le renforcement de l'offre, la chute est la plus forte sur la période 2016-2019. En petite couronne, la situation est à peu près stable, mais l'offre ayant été légèrement accrue, il y a tout de même matière à se poser des questions.

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Il semble assez évident d'interroger la qualité du service pour essayer de trouver une réponse à cette chute du trafic. La vitesse commerciale des autobus est trop faible du fait d'un niveau élevé de circulation automobile, de nombreux travaux qui amplifient la congestion. En cause également, la porosité accrue des voies réservées aux autobus, que ce soit par un laisser-aller concernant les livraisons, l'augmentation du trafic de cyclistes et les évolutions d'aménagement de la voirie qui amènent à diminuer le niveau de séparation entre le trafic général et les autobus. Remplacer un séparateur par une simple bande peinte, c'est déjà créer les conditions d'une régression. Supprimer un couloir pour autobus est un non-sens.

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Bondy - Pont de Bondy - 17 janvier 2021 - A Paris et en petite couronne, les lignes d'autobus sont en perte d'attractivité : le renouvellement du parc par des véhicules hybrides, au biogaz ou électriques n'est pas une mesure suffisante pour améliorer l'image. C'est sur la performance du service et sa qualité (fiabilité, information, confort) qu'il va vraiment falloir se pencher... La ligne 143 est l'une des rares à avoir bénéficié de véhicules articulés dans le périmètre actuellement exploité par la RATP au cours des 10 dernières années. © transportparis

Dans Paris, il est évidemment difficile de se prononcer sur la pertinence de la refonte des lignes opérée en avril 2019, mais une évidence semble s'imposer : le rattrapage du trafic perdu pendant la crise sanitaire et l'inversion de la tendance structurelle qui l'a précédée ne sera possible qu'avec un plan d'envergure d'amélioration de la qualité de service à court terme avec un plan d'actions sur 3 ans :

  • lisibilité du réseau : il faudra probablement restructurer la restructuration et être beaucoup plus offensif, notamment en matière de réassociation des itinéraires (sur la rue de Rivoli, le boulevard Sébastopol, le boulevard Saint Germain, la rue de Réaumur, les grands boulevards pour commencer) quitte à bousculer les voies cyclables (le plus souvent par simple permutation : un couloir bus à contresens sur le boulevard Sébastopol à la place de la piste cyclable libérant le couloir de l'axe formé par les rues Saint Martin, Beaubourg et du Renard) ;
  • performance : augmentation de 30% de la vitesse commerciale par des aménagements séparant mieux le service public de transport en commun de surface des autres usages de la voirie, mais aussi par une révision du nombre et de la position des arrêts et un réexamen des carrefours pour évaluer l'utilité réelle de certains feux tricolores (pourquoi n'y a-t-il par exemple aucun Stop sur les voiries secondaires ?) ;
  • capacité : des bus qui roulent de façon plus fluide et plus rapide, c'est le meilleur moyen pour augmenter l'offre à moindre coût et par les temps qui courent, cette productivité par le haut devrait être érigée en priorité absolue. En complément évidemment, accélérer l'équipement des axes principaux en autobus articulés ;
  • qualité de service : c'est un point sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Outre le fait que plus le temps passe, moins les sièges sont confortables dans les transports en commun, la technologie semble de plus en plus défaillante avec des bornes d'information des voyageurs trop souvent muettes aux arrêts et des écrans dans les bus qui le sont tout autant (quand ils ne sont pas bloqués sur un unique message). Dans cette catégorie, on va donc retrouver l'information des voyageurs, le confort aux arrêts (avec des abris qui abritent réellement) et dans les véhicules.
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Commentaires
T
IL faudrait penser à décongéstionner les points noirs comme la zone allant du rond point Rhin et Danube au pont de saint Cloud aux heures de pointe car les bus sont obligés de devier..il y a un conglomérat .de véhicules amassés .Aussi endroit mériteraient un couloir de bus dans les deux sens et non une piste cyclable à double sens comme la Route de la Reine/avenue du maréchal de lattre de Tassigny.Les camions de poubelles bloquent aussi les rues Il faudrait qu'ils passent en dehors des heures de pointe le soir tard ou très tôt le matin,j'ai déja vu des SUBB bloqués à cause d'eux!C'est pour boulogne.Pour Paris il faudrait essayer de reconvertir les pistes cyclables en couloirs de bus!
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T
Sur le seul sujet de la gestion des carrefours (le reste ayant été dit) : le feux tricolore est installé de façon intempestive car le conducteur moyen à Paris est infoutu de céder la priorité au piéton. <br /> <br /> Remplacer par un stop, ou mieux un cédez-le-passage, implique ou de laisser en plan les piétons les plus vulnérables (enfants, personnes âgées, à mobilité réduite), ou d'enfin éduquer à coups de verbalisations en masse les conducteurs de tous véhicules...et vue la densité piétonne, il m'est d'avis que le bus ne serait pas toujours gagnant, sauf à ce que de nouveau le piéton soit méprisé.<br /> <br /> Un bon exemple est la rue Raymond Losserand, où les feux ont été petit à petit remis en marche.<br /> <br /> <br /> <br /> Cependant certaines suppressions pourraient se faire sans trop de difficulté, par exemple rue des Petits-Champs...mais les bus (ici les 29 et 39) pourraient ne pas y gagner étant donné l'énorme pression piétonne du quartier, en particulier aux heures de repas et en soirée.
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D
J'ai écrit que la RATP a fait des efforts pour tenir compte des modifications "temporaires" d'itinéraires, mais cela reste au cas par cas.<br /> <br /> Il a fallu plus de 5 ans pour tenir compte de la fermeture de la rue devant l'Elysée, plus de 2 ans pour tenir compte de la déviation hors de l'avenue de Friedland des 22 et 52 (qui doit durer encore un an, sinon plus). 22 et 52 qui vers l'Etoile reprennent temporairement (2 mois) l'avenue de Friedland, mais sans s'arrêter à Balzac. Allez vous-y retrouver !<br /> <br /> En revanche, heureuse surprise, les plans du PC ont été modifiés officiellement avec les travaux du T3. Sauf que j'ai vu hier 3 bus PC emprunter ... l'ancien itinéraire boulevard Berthier. Etaient-ils sans voyageurs ?<br /> <br /> Il y a encore beaucoup d'efforts à faire !
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H
Pour rebondir sur la qualité de l'information...<br /> <br /> <br /> <br /> La rue d'Amsterdam n'est plus ouverte à la circulation des bus du Nord au Sud depuis mai/juin 2020, ce qui fait que les 21 et 95 passent par la place de l'Europe et la rue de Rome (en commun donc avec le 80).<br /> <br /> Pourtant, ni les arrêts de bus ni l'application ne donnent le temps d'attente avant le prochain bus sur ces deux lignes dans la partie déviée.<br /> <br /> <br /> <br /> Et je ne parle pas du confort des sièges, que j'appelle "sièges fakir", ou de la "vitesse" commerciale, car je risquerais de devenir malpoli.
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H
Pas étonnant vu que la vitesse moyenne est de 10 km/h. La qualité de service, c'est uniquement des bus confortables (bon, les sièges sont de plus en plus durs pour soit disant les protéger du vandalisme et alléger le véhicule) et émettant moins de CO2, mais aussi la vitesse commerciale de fond (c'est ce que dit l'article !).<br /> <br /> <br /> <br /> "Première solution proposée : "écraser" les cyclistes, pour réassocier des itinéraires bus.<br /> <br /> Outre que l'effet sur la fréquentation des bus reste à prouver, c'est sacrifier un mode de transport dont l'usage grandit tous les ans, et qui contribue significativement à réduire la circulation automobile et la saturation des transports en commun (donc une solution évidente pour améliorer la mobilité générale), pour aider un mode de transport utile mais amené au mieux à rester stable.<br /> <br /> Paris est dense et petite, il va falloir apprendre à partager aussi."<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis désolé de le dire, mais autoriser à faire circuler les vélos dans les couloirs de bus participe à la diminution de leur vitesse commerciale. Je le vois à Lyon où les bus sont ralentis. Et impossible de les dépasser car sur la file d'à côté, il y a les voitures en file indienne qui avancent à petits pas.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne dis pas ça pour mettre en cause les cyclistes, moi-même, je fais du vélo. Ce ne sont pas eux qui ont décidés de leur propre chef de circuler dans les couloirs de bus, mais les décideurs publics qui l'ont autorisé. Quand bien-même je circule aussi dans les voies de bus, je n'aime pas qu'un véhicule de 15 tonnes me colle derrière, surtout qu'on n'arrête pas un bus comme on arrête une voiture.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, c'est très bien que les déplacements en vélos s'accroissent, mais dans ce cas, il devrait y avoir quand c'est possible des voies dédiées pour les vélos et non partagées avec des bus.<br /> <br /> <br /> <br /> En ce qui est du partage de la voirie, c'est une histoire vieille comme la lune ! La cohabitation avec les modes de déplacements ont toujours été difficiles. Et c'est l'affaire de tous ! Beaucoup de piétons pensent qu'en étant prioritaires ils n'ont pas à regarder ce qui se passent autour d'eux ! C'est pas parce que le feu est vert qu'il ne faut rien regarder. Moi-même étant parfois inattentif, il n' était pas loin de m'arriver des bricoles ! Ensuite, je me suis fait un jour engueuler par un cycliste parce que je m'étais arrêté au feu rouge et qu'il pensait pas que je ferai ça...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais ce qui me préoccupe plus aujourd'hui, ce sont les trottinettes électriques. Et je suis d'accord, ce n'est pas la circulation des vélos qui impacte le plus la circulation des bus mais les stationnements et arrêts anarchiques comme les livraisons. Aucune réflexion ne semble avoir été menée sur ce sujet notamment les créneaux horaires autorisés.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour l’information horaires bus, oui ça pêche. Dans mon ancienne commune parisienne, aucune panneau n'a été remonté après remplacement des abris de bus.<br /> <br /> <br /> <br /> "Dans ce désordre laissé en l'état par la Préfecture de Police, impossible d'envisager et d'espérer une circulation normale des transports en commun de surface. Inutile de mettre des bus à remorques tels demandés par Benjamin Grivaux, ils ne peuvent pas manœuvrer dans les carrefours ni dépasser les fourgonnettes arrêtées dans les couloirs de bus..."<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne comprends pas cette proposition. Cela règle peut-être la capacité mais pas la fluidité et la vitesse commerciale.<br /> <br /> <br /> <br /> "La rue Réaumur ou le boulevard de Sébastopol sont assez larges pour introduire un couloir de bus en contresens. Idem pour la rue de Rivoli, même s'il ne serait pas facile politiquement de réduire la largeur de la piste cyclable sur cet axe."<br /> <br /> <br /> <br /> C'est parfaitement réalisable, même si c'est aux premiers abords déroutant pour les piétons. Ce système existe à Lyon rue Marius Berliet ou Cours Gambetta et ça marche très bien, sauf quand un livreur s'interpose ou que c'est embouteillé à un carrefour. Mais j'ai l'impression que la PP est réticente à imaginer ce scénario.<br /> <br /> <br /> <br /> Ah, la piste cyclable ! On peut aussi légèrement réduire la largeur des trottoirs, rien ne l'interdit et comme ça, la piste pour vélos ne sera pas trop réduite !<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, peut-être que l'on devrait réfléchir au retour du tram dans Paris pour avoir des lignes plus performantes et plus capacitaires pour délester le métro, non ? Et voir si trolleybus ne pourrait pas aider à la transition énergétique ? Je sais, je suis utopiste.
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G
Usager très occasionnel du bus, j'ai pu goûter aux joies de l'absence d'information voyageur : le calculateur ViaNavigo qui envoie vers un arrêt de bus où s'affiche la mention mystérieuse « service pas encore commencé »... C'est fortement dissuasif pour l'usager.
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J
Première solution proposée : "écraser" les cyclistes, pour réassocier des itinéraires bus.<br /> <br /> Outre que l'effet sur la fréquentation des bus reste à prouver, c'est sacrifier un mode de transport dont l'usage grandit tous les ans, et qui contribue significativement à réduire la circulation automobile et la saturation des transports en commun (donc une solution évidente pour améliorer la mobilité générale), pour aider un mode de transport utile mais amené au mieux à rester stable.<br /> <br /> Paris est dense et petite, il va falloir apprendre à partager aussi.
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N
Pour la circulation des bus dans Paris, le désordre ne provient pas de la RATP, mais de la Préfecture de POice qui ne fait pas respecter le Code de la Route. <br /> <br /> 1 - Combien de livraisons et de véhicules arrêtés dans les couloirs de bus, quasiment jamais verbalisés?<br /> <br /> 2 - Combien de véhicules engagés dans les carrefours pour un changement de direction et bloquant tout le carrefour alors qu'un véhicule ne doit s'engager que s'il est sûr de dégager le carrefour avant que le feu passe au rouge? Voir par exemple sur le Carrefour Sébastopol - Grands Boulevards au niveau Strasbourg-St-Denis.<br /> <br /> 3 - Combien de véhicules non autorisés, lotos, voitures particulières sans les zones "Paris aux écoles, jamais verbalisées. Voir pendant la journée le rue Louis Blanc entre Les rues Château-Landon et Philippe de Girard.<br /> <br /> Dans ce désordre laissé en l'état par la Préfecture de Police, impossible d'envisager et d'espérer une circulation normale des transports en commun de surface. Inutile de mettre des bus à remorques tels demandés par Benjamin Grivaux, ils ne peuvent pas manoeuvrer dans les carrefours ni dépasser les fourgonnettes arrêtées dans les couloirs de bus...
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B
Je vous rejoins entièrement sur la lisibilité du réseau. Dans le cas de certains boulevards, je pense qu'il faut les passer à double sens. La rue Réaumur ou le boulevard de Sébastopol sont assez larges pour introduire un couloir de bus en contresens. Idem pour la rue de Rivoli, même s'il ne serait pas facile politiquement de réduire la largeur de la piste cyclable sur cet axe.
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D
J'habite dans un quartier sinistré en 2019 (entre autres, suppression de 2 lignes), donc je ne suis pas surpris par la baisse de fréquentation. <br /> <br /> Un simple exemple : là où il me fallait compter 35 min pour arriver à ma destination, il faut aujourd'hui prévoir au minimum 1 heure, et encore avec le risque d'être en retard ! Donc il faut trouver une autre solution que le bus.<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut ajouter aux problèmes cités:<br /> <br /> - le manque de régulation (d'accord, c'est difficile, mais on devrait dans Paris être sur d'avoir le prochain but à moins de 15 min, c'est trop souvent plus de 20 min, et souvent après 2 ou 3 bus qui se suivent à vue !)<br /> <br /> - l'abondance des déviations pour travaux, qui rend souvent le service illisible. La RATP a fait dernièrement un effort en en tenant maintenant compte dans le suivi et les affichages aux arrêts, même si parfois on vous invite à vous rendre à un arrêt ... où les conducteurs n'ont pas consigne de s'arrêter.<br /> <br /> <br /> <br /> On peut aussi s'interroger sur l'allongement de nombreuses lignes, sachant qu'il faudrait vraiment être masochiste (ou être plongé dans sa lecture) pour faire le voyage de bout en bout. Cela ne favorise pas la régularité.
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B
Oui, oui et oui !<br /> <br /> Au passage, il faut savoir que les services de la voirie de la ville de Paris ont érigé en principe de ne pas mettre de stop ou cédez-le-passage. Donc priorité à droite parfois contre-productive, ou équipement en feux, coûteux et souvent aussi contre-productif.
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