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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
24 février 2021

Grand Paris Express : à l'impossible, nul n'est tenu

Le Parisien a révélé hier que le Premier Ministre devrait mettre fin aux fonctions de M. Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris. En cause, le gouvernement reprocherait à la SGP son incapacité à respecter le calendrier de mise en service des différentes lignes, et notamment des sections appelées à desservir les sites olympiques à l'été 2024. On le sait, le calendrier de réalisation du Grand Paris Express est très politique et pas assez technique... mais la technique finit par s'imposer, quelles que soient les positions politiques. Il y a 10 ans, M. Sarkozy annonçait bien la mise en service de l'intégralité du réseau en 2020.

Il est donc grand temps que le politique devienne adulte. Dans le cas de la SGP, ce qui pose réellement problème, c'est moins le rythme de réalisation des lignes que le choix de certaines sections à faible trafic et la dérive des coûts de construction. Manifestement, les symboles politiques l'ont encore emporté sur les sujets de fond... L'ancien Premier Ministre Edouard Philippe avait demandé une réduction de 10% du coût du projet (alors estimé autour de 35 MM€), mais depuis, la révision à la hausse des estimations est supérieure au niveau des économies espérées.

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17 février 2021

T1 : la DUP jusqu'à Rueil-Malmaison

Cela fait partie des sujets qui passent parfois sous le radar (pan sur le bec !)... mais le Préfet des Hauts de Seine a bien signé en octobre dernier la Déclaration d'Utilité Publique de la section Colombes Quatre Chemins - Rueil-Malmaison de la section Ouest de T1.

Le projet devrait être décomposé en 2 phases, du fait d'une forte adhérence avec les travaux de la ligne 15 du Grand Paris Express à hauteur de la place de la Boule à Nanterre. Aussi, le tramway arrivera d'abord à la mairie de Nanterre avant d'aller à Rueil-Malmaison de sorte à ne pas interférer avec la construction de la station de métro.

L'extension comprend aussi la réalisation d'un nouveau dépôt, puisque les sites actuels du parcours sont soit de capacité insuffisante soit trop éloignés du rayon d'action puisque les rames devraient circuler entre Gennevilliers et Rueil-Malmaison. Le site de Montreuil et celui de Bobigny sont trop loin. Le site de Colombes est saturé par les besoins de T2. Le nouveau dépôt sera situé au pied du RER E, entre la Seine et l'A86, qui devra être franchie par un raccordement de service.

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Nanterre - Avenue Joliot-Curie - 26 septembre 2020 - Un grand axe rectiligne : un terrain pas très compliqué pour insérer le tramway. Mais il faudra être patient ! © transportparis

Ce projet reprend essentiellement le tracé du bus 304 et amène à poser quelques questions :

  • il y aura certainement maintien de l'offre bus entre la place de La Boule et le terminus de Rueil-Malmaison : la ligne 258 Rueil - La Défense et la ligne 259 Nanterre - Saint Germain en Laye ;
  • le tramway est connecté au RER A et à la ligne L à Nanterre Université, mais ne donne accès qu'à la moitié de l'offre du RER A... et évite le RER E ;
  • à Rueil-Malmaison, le tramway ne rejoindra pas le RER A, alors qu'il existe un flux conséquent du fait du relatif éloignement de la gare vis-à-vis de la ville.

D'où nos suggestions, dans notre schéma directeur des tramways, pour ce secteur :

  • conversion de la ligne 258 au tramway : création d'une section La Défense - La Boule
  • création d'une branche La Boule - Gare de Rueil-Malmaison
  • création d'une liaison entre la préfecture de Nanterre et le pont de Levallois via le site Préfecture / La Folie, Charlebourg, La Garenne Colombes et Bécon les Bruyères ;
  • le tout donnant naissance à une ligne La Défense - Rueil-Malmaison (château) en tronc commun avec le T1 Ouest et une ligne Pont de Levallois - Gare de Rueil-Malmaison en tronc commun sur l'avenue Joliot-Curie à Nanterre.

Ce qui amènerait à reprendre tout le carrefour de la place de La Boule pour intégrer l'ensemble des raccordements nécessaires... la conséquence d'une vision très cloisonnée des dossiers sans plan d'ensemble.

17 février 2021

RER D : vers l’arrêt général au Vert de Maisons

Sans attendre NExTEO, qui semble susciter encore quelques débats, Ile de France Mobilités financera le redécoupage du block existant entre Paris et Créteil sur les voies Bis, pour un montant de 6,5 M€, afin de pouvoir arrêter tous les trains du RER D en gare du Vert de Maisons. L’arrivée de la ligne 15 du Grand Paris Express motive cette décision. Cepdndant, la mise en service de cette ligne est annoncée en 2025, mais qu'en sera-t-il vraiment ? Et NExTEO doit arriver avant la fin de la décennie sur la ligne. Autant dire que ce redécoupage risque de ne pas servir très longtemps...

Il est aussi dommage que la correspondance ait été « imposée » dans la gare la plus contraignante par son exiguïté. Il est dommage de ne pas avoir envisagé la fusion des gares de Maisons-Alfort et du Vert de Maisons en une seule, située à 500 m environ au sud de la première et à 500 m au nord de la seconde… sur un espace plus vaste qui aurait permis de créer un grand pôle d’échanges, qui n’aurait pas oublié la connexion avec les bus.

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Maisons-Alfort Alfortville - 14 février 2021 - La deuxième rénovation des Z2N est désormais bien présente sur la ligne D, avec la livrée Ile de France Mobilités. Petite nouveauté, les feux à diodes font leur apparition. Le redécoupage du block de Paris à Créteil est une mesure de court terme, alors que NExTEO est censé arriver sur la ligne d'ici 6 à 7 ans. © transportparis

16 février 2021

Une écotaxe francilienne

Un rapport établi par 9 parlementaires franciliens propose la mise en oeuvre d'une écotaxe sur le trafic des poids lourds en Ile de France. De prime abord, un sujet polémique, probablement condamné à rester sagement dans un placard, car entre la campagne des élections régionales de juin et l'imminence des débuts de la campagne de l'élection présidentielle, il y a trop de mauvais souvenirs (en rouge d'abord et en jaune ensuite) pour s'y plonger tête baissée. Elle serait d'une part destinée à réduire les flux de transit par l'Ile de France et d'autre part à procurer des ressources afin d'investir sur la modernisation des réseaux ferroviaires et routiers. Il n'est pas inutile en effet de prendre en considération objectivement les besoins des voies rapides d'Ile de France, dont beaucoup sont dans un état dégradé.

Cette proposition est assortie d'un rappel quant à l'utilisation des autoroutes franciliennes pour développer des services d'autocars express, notamment en grande couronne, au besoin en aménageant ces axes pour faciliter leur circulation à la traversée des secteurs régulièrement encombrés (comme récemment réalisé sur la RN118 du côté de Vélizy). Cependant, elle suppose des aménagements parfois conséquents pour créer des arrêts intermédiaires dans des conditions correctes : un simple arrêt de bus sur une autoroute n'entre pas dans ce champ et il faudrait plutôt s'inspirer de la gare réalisée sur l'A10 à Briis sous Forges.

Autre suggestion de ces élus... mais attention, tenez-vous au pinceau, on enlève l'escabeau : la réduction des tarifs des titres de transport pour les habitants de la grande couronne. Mais n'ont-ils pas été les premiers bénéficiaires du Navigo au tarif unique, ce qui n'est pas sans poser quelques questions (outre l'équité sociale) quant aux capacités de financement d'amélioration des services, en particulier en grande couronne ?

La question du coût à la charge des voyageurs va probablement être l'un des sujets de la prochaine campagne des élections régionales (et les transports en général vont certainement occuper une place de choix) mais alors qu'il y a tant d'inconnues (et plus encore depuis un an) sur les capacités de financement tant des projets que des services, est-il raisonnable d'en faire la pierre angulaire d'une politique des transports ?

Ceci dit, ces élus franciliens ne sont pas seuls, car une partie de leurs collègues alsaciens expriment le même souhait pour des raisons assez similaires. Seront-ils entendus ? Les précédents incitent à la plus grande prudence... et sur le fond, la régionalisation de l'écotaxe n'est pas forcément une mesure simple : faudra-t-il une vignette par Région ?

15 février 2021

Roissy : le terminal 4 abandonné

Estimée entre 7 et 9 MM€, et occupant pas moins de 167 hectares pour accueillir 450 vols supplémentaires par jour et 40 millions de voyageurs par an, la construction d'un nouveau terminal à l'aéroport de Roissy a été abandonnée : l'Etat demande au groupe Aéroport de Paris de présenter un autre projet plus en phase avec les enjeux écologiques. Fortement contesté, notamment par les riverains, l'abandon de ce projet intervient au moment de la présentation de la Loi Climat, qui suscite déjà bien des commentaires. Cette orientation faisait partie des conclusions de la Convention Citoyenne pour le Climat.

Cette annonce concerne très directement un autre projet : la ligne 17 du Grand Paris Express, qui devait le desservir. Après l'abandon du centre commercial Europacity, dont le site fait d'ailleurs l'objet d'une Zone A Défendre, il y aurait de quoi poser sérieusement la question de poursuivre la réalisation de cette ligne, évalué à au moins 3 MM€, car la prévision de trafic se retrouve complètement remise en question. Pour autant, du côté de la SGP, la position officielle est de maintenir le cap. Coûte que coûte, au risque de réaliser une ligne de métro transportant des banquettes ?

La FNAUT a saisi le Premier Ministre par un courrier lui demandant de surseoir aux travaux au-delà du Bourget, tout en reposant quelques questions de fond sur l'intérêt de cette ligne 17 et d'un tel investissement dont les 2 principaux générateurs de trafic sont abandonnés. Avec les 3 MM€ de cette ligne, il y aurait bien mieux à faire pour le Val d'Oise.

Pour autant, le sujet de la desserte de Roissy reste toujours épineux, puisque les obstacles s'accumulent sur CDG Express après le jugement du Tribunal de Montreuil. Deux projets initiés par l'Etat, quelque peu en concurrence... ayant en commun une contestation soutenue, le tout dans un contexte désormais compliqué par les incertitudes sur l'évolution du trafic aérien dans les années à venir.

 

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4 février 2021

MI20 : Alstom ne lâche pas

Eh bien non ! Rebondissements de jour en jour dans l'attribution du MI20 pour le RER B. Alstom ne lâche pas l'affaire et a d'abord tenté d'obtenir de la RATP une médiation pour ajuster son offre, considérant que les conditions économiques de l'offre concurrente étaient à ses yeux irréalistes. La RATP, soutenue par la SNCF, n'a pas donné suite considérant que l'analyse des offres rendaient le résultat incontestable. Réplique instantanée d'Alstom qui déclare envisager de ne pas honorer le marché. Et cette fois-ci, c'est la Région qui monte au filet, rappelant que le groupe Alstom avait, rien qu'en Ile de France, engrangé près de 20 MM€ de contrats entre les métros, les tramways, les RER, et en intégrant les commandes en cours pour des matériels développés par Bombardier.

Le coup de poker d'Alstom, qui a retiré son offre ce 4 février en fin de journée, est inédit, mais pas réellement surprenant (on se souviendra du RERng et des rames Citadis de T7 et T8, rien que pour l'Ile de France). La moutarde commence à monter au nez des deux opérateurs et de l'autorité organisatrice. Reste à savoir avec quels cartes l'industriel tente son coup... mais il pourrait aussi se retrouver en grande difficultés : il y a manifestement consensus RATP-SNCF-IDFM, et cela pourrait faire tâche d'huile, d'autant qu'il y a en France quelques marchés à attribuer, pour du tramway par exemple (dont en Ile de France 130 rames pour T1 et ses extensions).

Enfin, pour l'instant, CAF reste silencieux, mais pour combien de temps ?

2 février 2021

La fin des locomotives en Ile de France

L'arrivée des Régio2N sur le réseau Montparnasse marque une étape de plus, et probablement la dernière, dans l'élimination des rames tractées réversibles dans le parc de Transilien. Combinées aux commandes en cours de production de Franciliens pour le réseau Saint Lazare, les VB2N vont donc quitter la scène ferroviaire en Ile de France et avec elles, les dernières locomotives : les 67 BB27300 et 13 des 14 BB7600 issues de la transformation de BB7200 pour les compléter.

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Rambouillet - 10 octobre 2020 - Les Régio2N sont apparus sur le réseau Montparnasse d'abord sur les TER Centre. La version francilienne fait ses débuts... le début de la fin pour les BB27300. © transportparis

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Rambouillet - 11 février 2015 - Arrivée de la BB7605 au terminus de Rambouillet en tête de 7 voitures VB2N : des prestations omnibus pour lesquelles elles ne sont pas vraiment à l'aise. © transportparis

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Paris Saint Lazare - 9 juillet 2007 - La BB2723 était alors toute pimpante, car elle avait été mise en service quelques mois plus tôt. Les VB2N franciliennes venaient de sortir de rénovation. On aperçoit à deoite une VO2N en livrée d'origine, qui disposait encore de sièges en skaï fleurant bon les années 1970. © transportparis

Dans son nouveau dossier, transportrail vous propose de revenir sur l'origine de ces deux séries et dresse un bilan de leurs prestations. Quant à leur avenir, s'il est évident que les BB7600 iront à la réforme, le sort des BB27300 reste des plus incertains.

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