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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
4 février 2021

MI20 : Alstom ne lâche pas

Eh bien non ! Rebondissements de jour en jour dans l'attribution du MI20 pour le RER B. Alstom ne lâche pas l'affaire et a d'abord tenté d'obtenir de la RATP une médiation pour ajuster son offre, considérant que les conditions économiques de l'offre concurrente étaient à ses yeux irréalistes. La RATP, soutenue par la SNCF, n'a pas donné suite considérant que l'analyse des offres rendaient le résultat incontestable. Réplique instantanée d'Alstom qui déclare envisager de ne pas honorer le marché. Et cette fois-ci, c'est la Région qui monte au filet, rappelant que le groupe Alstom avait, rien qu'en Ile de France, engrangé près de 20 MM€ de contrats entre les métros, les tramways, les RER, et en intégrant les commandes en cours pour des matériels développés par Bombardier.

Le coup de poker d'Alstom, qui a retiré son offre ce 4 février en fin de journée, est inédit, mais pas réellement surprenant (on se souviendra du RERng et des rames Citadis de T7 et T8, rien que pour l'Ile de France). La moutarde commence à monter au nez des deux opérateurs et de l'autorité organisatrice. Reste à savoir avec quels cartes l'industriel tente son coup... mais il pourrait aussi se retrouver en grande difficultés : il y a manifestement consensus RATP-SNCF-IDFM, et cela pourrait faire tâche d'huile, d'autant qu'il y a en France quelques marchés à attribuer, pour du tramway par exemple (dont en Ile de France 130 rames pour T1 et ses extensions).

Enfin, pour l'instant, CAF reste silencieux, mais pour combien de temps ?

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Commentaires
O
MODERATION - 05.02.2021<br /> <br /> <br /> <br /> On se calme et on boit frais et on évite de se balancer des noms d'oiseaux et des accusations à la figure.<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut quand même remettre les choses au carré : si Bombardier a lâché la branche Transport, c'est d'abord et surtout pour sauver sa branche Aéronautique, en cédant la branche qui marchait mieux. Certes, tout n'était pas rose, mais personne ne peut se prévaloir d'avoir les fesses propres. <br /> <br /> <br /> <br /> Les histoires de gabarit, en France, c'est un sujet assez extérieur aux industriels, c'est la responsabilité du gestionnaire d'infrastructures et de l'Etat qui ne lui donne pas les moyens. Sauf pour les Coradia Liner, où Alstom et la SNCF ont oublié de tirer les enseignements du Régiolis.Bref, de temps en temps, il faut s'écouter mutuellement...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le reste, des réunions en hauts lieux se déroulent cet après-midi, donc on va mettre pour l'instant les commentaires en sourdine, puisqu'on peut considérer que tout ou presque a été dit...<br /> <br /> <br /> <br /> ... sauf que Alstom n'en est pas à son premier coup du genre. Mais c'est la première fois que l'entreprise va aussi loin, bafouant les engagements pris auprès de l'Etat et de l'UE pour avoir l'accord de fusion en limitant le risque d'abus de position dominante... qui éclate à la figure à la première occasion.
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B
Merci Jojo, j' ai la confirmation que vous travaillez chez Alstom.
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T
Si le contrat est signé, alors Alstom devra "casquer" (et pas qu'un peu), j'ignore totalement comment une décision aussi stupide et irréfléchie a pu être prise !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant Alstom a un service juridique qui n'est pas censé être mauvais...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En premier lieu, tant que la durée de validité de l'offre n'est pas échue, le cocontractant public demeure seul décisionnaire de l'opportunité de signer un contrat. Si le contrat est signé (même si le partenaire privé souhaite se dédire) alors les prestations sont dues... point final.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En deuxième lieu, soit on applique les pénalités contractuelles jusqu'à ce que les prestations soient faites (y compris pour 0 euros avec en plus des sommes à verser à la collectivité, bref des rames gratuites), soit on résilie pour faute le contrat. Et dans ce dernier cas cela fait mal car le cocontractant public peut alors choisir (hors marchés et ce même si le fournisseur avait soumissionné dans une autre offre seul ou en groupement) qui il veut pour réaliser le matériel, la différence de prix avec le prix du marché incombe alors exclusivement au cocontractant fautif (donc si on multiplie le prix par 2 ou 3 c'est Alstom qui paiera la différence, je doute que les actionnaires goutent à ce mets avec plaisir).<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En troisième lieu, si Alstom espère une quelconque mansuétude de la part des décideurs publics, chose plus ou moins traditionnelle opérée à son profit et dont seuls les juristes et la Cour des comptes semblaient s'émouvoir, sur ce coup là c'est mal barré d'autant plus que tout contribuable francilien (cela en fait du monde) peut attaquer Alstom en Justice (suivant le merveilleux régime des "autorisation de plaider")...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Seule possibilité juridique pour y échapper: refuser de fournir les certificats fiscaux et sociaux en invoquant le fait qu'Alstom ne serait pas en conformité avec ses obligations fiscales et sociales en France. Politiquement suicidaire (et cela n'exclut pas sa responsabilité pour faute au profit de la collectivité) et de nature à l'exclure de tout ou parties des appels d'offres et contrats publics y compris ceux en cours (adieu TGV et autres). <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bref si ce que la presse raconte est vrai, on est soit face à l'une des plus grandes erreurs industrielles des 40 dernières années (vu les montants), soit sur quelque chose qui touche à la viabilité à très court terme d'Alstom (et là c'est économiquement explosif)...<br /> <br /> <br /> <br /> Wait and see :)
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C
La question qu'il reste donc est : est-ce que CAF peut reprendre à son compte l'appel d'offres, quitte à y associer un autre partenaire ?<br /> <br /> Car sauf si Bombardier était le maitre d'oeuvre et CAF un sous-traitant sans pouvoir de décision, CAF a aussi son mot à dire...
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B
Jojo, le réseau ferré Français est tel quel depuis longtemps, c' est le Régiolis qui n' était pas conforme !<br /> <br /> <br /> <br /> Vous ne seriez pas d' Alstom ? Je me doute que vous allez dire non !
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B
Bergeron, d' où tenez vous l' info que Alstom perdrait de l' argent avec les conditions du contrat ? D' abord, "le risque" serait partagé avec CAF (qui n' a pas plus d' intérêt à perdre de l' argent), et l' offre Bombardier-CAF était pourtant rentable pour les 2 candidats, à ma connaissance (la vente à perte étant interdite (et déconseillé financièrement !)), donc Alstom ne pouvait que s' y retrouver.............sauf si de substantielles augmentations de salaires ont été promises aux salariés de Bombardier pour accepter cette fusion (c' est le cas ?) ; si "non" à cette question, aucune raison pour qu' Alstom revienne sur ce contrat.....................sauf chantage..........qui devra être sanctionné dans les prochains contrats !
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B
Alstom se serait carrément retiré de l’offre Bombardier - CAF : https://www.lefigaro.fr/economie/rer-b-pourquoi-alstom-retire-l-offre-de-bombardier-transport-20210204<br /> <br /> <br /> <br /> Surtout on notera que certains arguments du PDG d’Alstom sont assez risibles « le gabarit n’est pas conforme aux normes », « les bogies de CAF n’ont jamais été proposés ». Quand on sait que justement le Régiolis d’un certain Alstom a causé des soucis niveau gabarit, et que des bogies pour des rames 2N avec un plancher au dessus des bogies à 970 mm n’existent que sur le papier chez Alstom aussi...<br /> <br /> <br /> <br /> Au vu de la situation, CAF pourrait honorer lui-même l’offre... ou s’associer avec un autre industriel (Siemens, Stadler...). Il y a déjà eu un précédent avec le contrat espagnol des Velaro, où Siemens, associé à Alstom et CAF a finalement dû faire cavalier seul à la fin. Mais Siemens était le meneur de l’offre, alors que dans ce cas CAF ne l’est pas. En tout cas, sauf retournement extraordinaire de situation, je ne vois pas Alstom remporter ce marché, ne serait-ce qu’à cause de leur attitude !
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B
Aucune présence en UE, Mickaël ? Et les 3 rames pour le Léo Express ? La Tchéquie n' est pas en UE ?
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J
Pas de "bid bond" ( garantie à première demande, généralement entre 5 et 10 pour 100 de l'offre) pour des contrats à 3 Md€ ultra stratégiques pour la région et les opérateurs ? Non mais allô quoi ?
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J
La RATP a largement sa part de responsabilité.<br /> <br /> Si les critères de notation des offres, et notamment les critères techniques, étaient clairs, explicites et partagés, les soumissionnaires pourraient être notés de manière équitable.<br /> <br /> La conséquence, c'est 2 offres à des prix très différents, dont une pour laquelle Bombardier a cassé les prix (comme sur beaucoup de ses projets en cours). On voit où cette stratégie l'a mené, à la perte de sa branche ferroviaire rachetée par son principal concurrent. Il était incité sur son offre finale à poursuivre cette stratégie, car il avait déjà connaissance du rachat par Alstom, et voulait charger de manière pérenne son site de Crespin. Quand on sait qu'on va être racheté et que la maison mère épongera la dette, c'est facile de casser les prix.<br /> <br /> On comprend aisément qu'Alstom ne souhaite pas suivre cette stratégie suicidaire, et payer des frais de dédits et / ou de procédure judiciaire, plutôt que de perdre des centaines de millions d'euros sur un marché casse-gueule.
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B
Mickaël, consultez un peu wikipédia, sans oublier le matériel de la future LGV Moscou - Kazan.
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F
Il faut comprendre Alstom, à force de charger les devis (en l’absence de concurrence et chantage à l’emploi) c’est difficile de croire que des gens peuvent faire moins cher <br /> <br /> <br /> <br /> Pitoyable, j’espère que la région va annuler le contrat
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M
Avec la fusion alstom/bombardier, quelle concurrence peut on espérer dans les transports francilien ?<br /> <br /> <br /> <br /> Dans les dernièrs marchés passés y a t il d'autres constructeurs que bombardier/alstom ?<br /> <br /> <br /> <br /> Les constructeurs des mi79/mi84 ont l'air d'avoir été absorbé par alstom et bombardier !
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F
"pour l'instant, CAF reste silencieux, mais pour combien de temps ?"<br /> <br /> <br /> <br /> avec ce que dit d'eux le PDG d'Alstom... ils doivent être contents :)<br /> <br /> <br /> <br /> "Nous avons expérimenté une seule fois un consortium avec CAF sur un contrat de métro [à Porto Alegre, au Brésil, en 2012]. Et, objectivement, cela a été une catastrophe. CAF était responsable des bogies, comme il l’est sur le contrat du RER B. Cela s’est très mal passé, et la flotte a été à l’arrêt pendant deux ans. Est-ce cela que l’on veut ? "<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/04/henri-poupart-lafarge-pdg-d-alstom-sur-le-contrat-du-rer-b-les-conditions-ne-sont-pas-reunies_6068741_3234.html<br /> <br /> <br /> <br /> F.
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B
Cela me rappelle le tramway de Besançon, ou Alstom, à défaut du tram, aurait pu avoir au moins les moteurs (Ornans est à 25 kms) . Mais non, pas intéressé, et des critiques sur les élus Bisontins . Il est temps que Alstom est une vrai concurence en face de lui ! Et si CRCC créait des usines en France (je plaisante) ?
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A
Ce qu'il aurait fallu c'est un premier ministre ancien élu d'une commune sur le RER B, là Alstom aurait eu beaucoup moins de poids pour faire le gamin. Chose qu'il fait depuis des lustres. Il aurait était souhaitable que les gens se réveillent sur cette entreprise dès l'épisode du fiasco Eurostar. Episode se concluant avec l'intervention de la SNCF achetant des TGV Duplex supplémentaires pour qu'Alstom se calme et retire son recours face à Siemens.<br /> <br /> Que faire ici? ...
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M
Avec un peu de recul on peut comprendre la position des deux parties: IDFM pour des raisons évidentes: un contrat signé doit être honoré. Et Alstom qui estime que l'offre de Bombardier était largement sous-évaluée et ne souhaite pas s'engager là-dedans. Malheureusement dans la vie, prendre la tutelle du personne, c'est aussi reprendre ses dettes. <br /> <br /> Toutefois je me demande comment sont écrits les contrats à ce niveau, j'imagine qu'en cas de soudain désistement de l'industriel (de facto) désigné sur un appel d'offres il doit y avoir de lourdes pénalités appliquées ?<br /> <br /> Mais avant d'en arriver là on passera forcément par un long rififi politico-médiatique... Curieux de voir comment cela va se terminer et difficile de ne pas imaginer Alstom y perdre des plumes...<br /> <br /> En attendant la décision prise de rénover les MI84 n'aura jamais été aussi judicieuse, et j'irais même jusqu'à défendre la levée d'option pour la dizaine de rames supplémentaire, de sorte à éliminer les MI79 les plus rincés. Au bénéfice d'Alstom bien-sûr...
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