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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
26 octobre 2020

RATP : plus de biogaz et moins d'électriques

Changement radical de posture pour la décarbonation du parc d'autobus de la RATP. A l'origine, la RATP annonçait un puissant essor de l'autobus électrique qui devait constituer 80% de son effectif en 2025. Avec actuellement environ 150 bus électriques dans ses dépôts, le rythme des livraisons est incompatible avec cet objectif et le maintien de coûts d'achat élevés ne rend pas l'objectif plausible, d'autant que subsistent des questions assez déterminantes sur l'autonomie de ces véhicules. Economiquement, le bus électrique est au moins 2 fois plus cher que l'autobus thermique au gasoil : de l'ordre de 450 000 € pour un véhicule de 12 mètres, contre 230 000 € pour les motorisations conventionnelles... et il faut ajouter en moyenne 200 000 € tous les 7 ans pour le renouvellement des batteries. L'autobus hybride est un peu moins cher - 350 000 € - mais ses résultats ne sont pas jugés assez efficaces. Reste donc le bus à moteur thermique fonctionnant au biogaz, qui, à 300 000 €, semble présenter un bon rapport coût - efficacité.

Résultat, l'objectif est abandonné si tant est qu'il eut été possible de l'atteindre : la RATP annonce un effectif de 1500 bus électriques en 2025, soit un petit tiers du parc, complété par les 1000 véhicules hybrides déjà livrés. C'est donc le biogaz qui devrait tirer son épingle du jeu avec un effectif qui devrait atteindre 2200 véhicules soit près de 10 fois plus qu'aujourd'hui, puisque seuls les dépôts de Créteil et de Massy sont équipés pour recevoir ces véhicules (et les stations de recharge associées). Ainsi, après le premier appel d'offres, initialement prévu pour 1000 bus électriques mais qui devrait accoster entre 780 et 800 voitures, devrait être annoncé un nouveau marché de 700 autobus l'année prochaine.

plan-bus-2025-revisité-2020

A l'échelle régionale, Ile de France Mobilités annonce à horizon 2030 que les autobus électriques représenteront 30% de l'effectif. Les 70% restants fonctionneront au biogaz.

Néanmoins, une consultation est en cours pour la fourniture d'autobus bi-articulés électriques, ainsi que leur dispositif de recharge, pour les futures lignes TZen4 et TZen5, ce qui devrait se traduire par une compétition entre Van Hool et son Exqui.city et Hess avec son Lightram.

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Commentaires
O
Loin de moi l'idée de jouer les cassandre pessimistes, mais le biogaz n'est clairement pas non plus une solution de masse pour les transports (et j'insiste sur le "masse").<br /> <br /> <br /> <br /> L'électrique en batterie a plein de défauts qui ont déjà été de nombreuses fois cités et expliqués sur ce site et en commentaires.<br /> <br /> Mais le biogaz produit de manière industrialisée induit un appauvrissement des sols et de la terre qui peut être catastrophique environnementalement parlant au niveau local. Au lieu de laisser pourrir et se décomposer :<br /> <br /> - dans les forêts de culture les feuilles et branches mortes après les coupes,<br /> <br /> - dans les champs les restes des cultures après les moissons ou bien encore le lisier après l'hiver,<br /> <br /> On envoie tout ça dans de grosses cuves pour maitriser et centraliser le processus de création de méthane.<br /> <br /> Alors oui, au lieu d'être perdu dans l'atmosphère le méthane est ainsi récupéré pour être valorisé. Oui le digestat issue de la méthanisation est épandu dans les champs.<br /> <br /> Mais localement on a privé tout un pan de la faune de faire son travail de décomposition, perturbant du même fait la chaine alimentaire (on s'attendrit des ours polaires mais rarement des vers de terre). En outre, le méthane issue de la décomposition des végétaux fait partie d'un cycle présent... depuis que les végétaux existent et se régule très bien sans l'homme. Vouloir s'attaquer à des cycles de GES qui ne sont pas de notre ressort plutôt que s'attaquer à ceux dont nous sommes la cause (énergies fossiles), n'est-ce pas refuser d'affronter le vrai problème ?<br /> <br /> <br /> <br /> Après encore une fois TOUT EST QUESTION DE MESURE et d'échelle. De la même manière qu'il est mensonger de faire croire à un train électrique alimenté par des panneaux solaires sur son toit (https://mrmondialisation.org/un-premier-train-solaire-en-inde/ (non mais sérieusement un rapide calcul de puissance montre à quel point la production est ridicule par rapport à la conso du train); il est tout aussi aberrant de dire "tout le parc automobile français peut rouler à l'hydrogène/au Biogaz/à l'électrique" car cela impliquerait des contreparties très néfastes.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour l'alimentation d'un réseau de transport, outre la solution de l'électrique sans batterie (Trolleybus <3) qui peut vraiment doubler/tripler/quintupler même de taille sans conséquence écologique majeure, les autres solutions de type Bio-gaz, hydrogène et batterie devraient être réservées à des usages spécifiques et réfléchis : fourgonnette de la poste en campagne, livraison en périphérie urbaine, etc. qui ne peuvent eux connaitre d'autres substitutions au pétrole.
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R
Du biogaz ou de l'électricité propre, y'en n'aura pas pour tout le monde. En réserver une partie pour la RATP est légitime.<br /> <br /> Cependant, je pense que le biogaz est indirectement issu des énergies fossiles, puisque si on s'interroge sur leurs provenances, on devrait voir que le volume des déchets organiques est corrélé à la consommation énergétique globale.
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C
Faut pas croire que l'électrique c'est le saint graal non plus. <br /> <br /> Déjà a question des batteries, de leur production (à cause des terres rares nécessaires notamment) et de leur recyclage est loin d'être trivial. <br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite si les bus électriques devaient être alimentés par les centrales à charbon allemande (par exemple), autant garder des bus diesel...<br /> <br /> <br /> <br /> Et l'hydrogène c'est la même chose. Même avec un procédé de production "propre" genre électrolyse, encore faut-il que l'électricité provienne d'une source propre, et ça c'est pas forcément gagné. De plus le rendement global doit être extrêmement mauvais...
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V
Iil serait intéressant de mesurer combien de pétrole nécessite cette production de "biogaz", et de comparer avec la consommation de diesel pour faire tourner ces bus.<br /> <br /> <br /> <br /> Certes, on s'évite la pollution dans les villes, ce qui n'est pas négligeable, mais on ne sert toujours pas des énergies fossiles.<br /> <br /> <br /> <br /> https://fr.wikipedia.org/wiki/Biogaz
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M
Un virage de bon sens et pragmatique, c'est suffisamment rare pour être mentionné. Rappelons pour les personnes en manque de connaissance à ce sujet que le Biogaz est le produit de la valorisation des déchets organiques produits par l'homme. Valorisés ou non ils finissent par se décomposer et le méthane produit par cette décomposition finit dans l’atmosphère. Ici, on décide de la valoriser par un intelligent procédé de stockage.<br /> <br /> Il n'existe pas de Biogaz en provenance des gisements de Russie. Lorsque c'est le cas, on parle de gaz naturel. Attention à la confusion des termes car on fait ici la différence entre le carbone en cycle court et le carbone en cycle long. Ici le pragmatisme vient du fait que l'on ne vient pas ajouter à l'équation du réchauffement climatique du carbone enfoui sous terre depuis des millions d'années. <br /> <br /> En terme de rejets de particules, le gaz est sans équivalent par rapport aux autres modes de combustion thermique, et c'est bien cela qui importe en ville.
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B
Je me trompe, ou bien le biogaz est synonyme de renouvelable mais pas de décarbonation ?
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