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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
20 septembre 2016

Information : la multimodalité doit encore progresser

Il y a des progrès, ne le nions pas. L'information des voyageurs sur les réseaux franciliens progresse. Plans dynamiques, annonces sonores et visuelles, écrans d'état du trafic, applications Smartphones etc... Sur la durée, le chemin accompli depuis 20 ans est déjà conséquent.

Mais la technique va vite, plus vite que leur mise en oeuvre à grande échelle sur les réseaux, et c'est là qu'apparait le décalage et l'insatisfaction des voyageurs. D'autre part, ceux-ci supportent de moins en moins le cloisonnement des opérateurs et singulièrement entre la RATP et la SNCF.

A la RATP, les écrans Image installés dans les stations de métro et de RER renseignent les voyageurs sur l'état du trafic des lignes RATP et sur les 5 lignes de RER. En revanche, aucune information sur le réseau Transilien (lignes H, J, K, L, N, P, R et U).

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Ecran Image de la RATP dont le déploiement sur l'ensemble du réseau est en voie d'achèvement : une signalétique claire et des messages concis. En revanche, le réseau ferroviaire se limite aux 5 lignes de RER. Une multimodalité partielle. © transportparis

A La Défense, on a même assisté à une régression avec la disparition de l'écran géant installé dans les années 1990 lors de la rénovation de la salle d'échanges. Il indiquait les départs des lignes RER, Transilien, Métro, Tramway et Bus. Le nouvel écran d'indique que les départs Transilien. Pour les informations sur le RER A, prière de vous reporter aux écrans RATP situés au-dessus des lignes de contrôle des billets. Pour le métro, pas d'information avant le quai. Idem pour le tramway. Quand la modernisation des équipements peut s'avérer régressive.

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Installé lors de la rénovation de la salle d'échanges de La Défense au début des années 2000, cet immense mur d'informations délivrait les horaires de toutes les lignes RATP et SNCF : bus, tramway, métro, RER et Transilien... © EPADESA

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... mais après sa rénovation, il ne diffuse plus que les horaires de Transilien sur les côtés. Au centre, l'écran diffuse des messages publicitaires. Un non sens... mais probablement une source de revenus plus importants ! © transportparis

A la gare de Lyon, la différence de traitement de l'information des voyageurs dans la salle d'échanges du RER est frappante. La SNCF a installé ses écrans TFT dans l'ensemble de la gare . Les prochains trains du RER D sont affichés dès la ligne de validation et rappelés dans l'ensemble du hall. Pour le RER A, la RATP maintient toujours d'antiques écrans de télévision à tube cathodique présents uniquement sur la ligne de validation. Ensuite : rien !

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Gare de Lyon - Outre la différence de génération des écrans, le traitement de l'information entre les RER A et D est très différent : le voyageur du RER A ne retrouvera de l'information qu'une fois à quai alors que celui du RER D profitera d'une répétition régulière des informations. © transportparis

A la SNCF, l'information repose sur les PIVIF décentralisés sur chaque ligne et la mise en oeuvre de radios sur chaque ensemble de ligne, diffusant tous les quarts d'heure des flashes sur l'état du trafic. La coordination entre les deux progresse mais reste encore perfectible, y compris sur le plan technique. Difficile de faire une annonce dans plusieurs gares sans courir le risque de la voir couverte par le bruit de passage d'un train. Difficile de combiner message compréhensible et voisinage des riverains : cependant, certains messages adoptent un ton très feutré, typé "France Culture" ce qui le rend généralement inaudible même sans train, compte tenu de la qualité des hauts-parleurs en gare.

Plus complexe en revanche est le cas de la qualité du message et donc de l'état de connaissance du trafic par ceux qui fabriquent l'information. Et c'est probablement dans ce domaine qu'il y a encore des progrès pour la SNCF.

A bord des trains, le Francilien est présenté en exemple mais la diffusion des informations sur la bande composée de 4 petits écrans 4/3 sont peu lisibles. Les écrans situés aux coins de chaque voiture, diffusant des messages institutionnels (de la SNCF et de la Région) seraient eux bien plus efficaces car nettement plus lisibles. Les messages compatibles avec ce support seraient nettement plus importants, proches de ceux diffusés sur le même type de support à bord des MI09 et des MP05 de la ligne 1.

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A bord des MI09, les écrans alternent le thermomètre de ligne jusqu'au terminus, l'annonce de la prochaine gare et les correspondances offertes avec les réseaux ferrés (RER, métro et tramway). En revanche, l'information sur les correspondances Transilien est encore une fois plus spartiate. © transportparis

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A bord du Francilien, l'information est diffusée par les écrans de plateforme de format réduit alors que les écrans diffusant des messages institutionnels de la Région et de la SNCF sont visible de tous. © transportparis

Enfin, il reste un terre de mission : l'information entre opérateurs. C'est lors du passage d'un réseau à l'autre que peut se perdre la chaîne de l'information du voyageur quant à l'état du trafic. Historiquement, entre RER RATP et autobus RATP, l'information a été rapidement mise en place au moyen d'écrans dans les gares.

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Sous l'impulsion du STIF, les nouveaux écrans en gare annoncent les correspondances Bus quels que soient les opérateurs (dans le cas présent sur le RER E). Dans certaines gares, comme à Ermont-Eaubonne, la réciprocité a abouti à l'installation d'écrans Infogare sur les quais de la gare routière pour anticiper l'information des voyageurs. (cliché SNCF)

Côté SNCF, le principe est plus récent et s'intègre dans les projets d'aménagement des pôles d'échanges coordonnés par le STIF et les collectivités locales. C'est particulièrement le cas quand le réseau de bus est opéré par Keolis. Cela se passe de mieux en mieux avec Transdev. En revanche, avec la RATP, la continuité n'est guère de mise : des écrans ont commencé à être déployés dans les principaux pôles d'échanges pour annoncer les correspondances avec les lignes exploitées par la RATP. A l'inverse, difficile de savoir ce qu'il se passe sur le réseau SNCF lorsqu'on circule sur le réseau RATP... et réciproquement ! Pour le voyageur "c'est au pied du train qu'on découvre qu'il ne roulera pas".

Allez, un peu d'espoir : que le STIF arrive à améliorer la communication sur le trafic entre les deux principaux opérateurs franciliens !

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Commentaires
I
En matière d'information voyageur, il y a les médias... et l'information proprement dite, et c'est souvent là que le bât blesse. Historiquement les opérateurs concentrent plutôt leurs efforts sur le règlement des problèmes que sur la communication client (cas basique du conducteur qui consulte son livret de dépannage plutôt que d'informer les voyageurs).<br /> <br /> <br /> <br /> Même si cette situation évolue, la chaîne de diffusion de l'information interne est pertinente quand il s'agit d'évènements de grande envergure, mais pour des problèmes plus ponctuels (et qui pourtant sont aussi importants pour les voyageurs, qui seraient en mesure d'adapter leur trajet en conséquence), ça devient beaucoup plus compliqué.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à savoir ce qui se passe chez le voisin, on est tout de suite dans une autre dimension !<br /> <br /> <br /> <br /> Au-delà de ce point, il y a deux sujet en incidente : dans quelle mesure les informations fournies par les applis de smartphone ne seraient plus pertinentes (et moins chères à mettre en œuvre que des interfaçages lourds de systèmes informatiques des opérateurs), pour peu qu'on leur laisse accéder aux données (open data).<br /> <br /> <br /> <br /> Dans quelle mesure, aussi, on arrivera un jour à passer à la vitesse supérieure, qui consiste à utiliser ces informations dans l'évolution instantanée de l'offre de certains opérateurs, renforçant ainsi l'agilité des transports publics, qui n'est pas sa vertu cardinale.<br /> <br /> <br /> <br /> A minima cela pourrait concerner les réseaux de bus et de cars (il y a un problème sur une ligne du réseau principale (RER, TN), on adapte la fréquence ou la capacité des lignes de bus affluentes pour orienter les flux vers les axes lourds environnants (je prends un exemple vécu : ligne P en rade, les voyageurs se reportent vers le A et font la correspondance à Torcy vers Chelles et Vaires via la ligne 19 des transports départementaux... si la capacité est au rendez-vous !).<br /> <br /> <br /> <br /> Dans le cas du métro, cela consiste à jouer sur les fréquences dans la limite du débit de la ligne.<br /> <br /> <br /> <br /> Le nec plus ultra étant d'associer les deux : avoir une offre multiopérateur qui s'adapte aux circonstances, et le faire savoir en temps réel aux passagers...<br /> <br /> <br /> <br /> Je sais que cette proposition n'est pas simple, surtout en heures de pointe, mais je sais aussi que les répartiteurs savent faire des miracles lorsqu'on les sollicite gentiment ! :p
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V
Sur le Francilien, effectivement le système d'information voyageurs à base d'écrans est trop petit et illisible. Avec l'absence d'une temporisation de fermeture de portes, ce sont les deux faiblesses de ce matériel qui n'en demeure pas moins excellent.<br /> <br /> <br /> <br /> Par comparaison, les trains S-tog de Copenhague utilisent un système à base de LED, large, lisible et très simple : https://www.flickr.com/photos/gtamas/4489755655/<br /> <br /> J'ai pu les re-découvrir pas plus tard que ce week-end ; malheureusement l'état du parc est aujourd'hui très dégradé par des graffitis omni-présents, montrant que ce n'est hélas pas l'apanage de contrées plus méridionales...
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S
La SNCF et la RATP ont toujours manifesté de la mauvaise volonté à travailler ensemble, c'est assez honteux. Ce qui doit primer c'est le service à l'usager, quel que soit l'acteur concerné.
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W
Ce constat a aussi été fait à Lyon où l'intermodalité laisse parfois à désirer (voir l'enquête du Sytral http://www.sytral.fr/include/viewFile.php?idtf=4406&path=e8%2F4406_339_AVIS-les-testeurs.pdf, le point 3 met ce problème en évidence)
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