Restructurer le réseau d'autobus parisiens
La configuration du réseau d’autobus parisiens remonte dans ses principes à 1945. La CMP administrant provisoirement le réseau de surface avant la constitution en 1948 de la RATP avait défini les principes d’une nouvelle organisation de la desserte avec une forte complémentarité entre bus et métro. Principalement structuré autour des gares parisiennes et de quelques points centraux (notamment le secteur Châtelet - Hôtel de ville), le réseau a aujourd'hui vieilli.
Un réseau immuable ?
Le réseau a aujourd’hui vieilli au sens que la ville a évolué beaucoup plus rapidement que sa desserte. Principal décalage, le plus faible maillage du réseau dans les arrondissements périphériques. Résumé assez schématiquement, l’offre est importante dans le cœur de Paris, mais le trafic est plus élevé dans les arrondissements limitrophes. C’est notamment le résultat des troncs communs et d’une prise de conscience assez tardive de la nécessité de réviser la desserte de Paris pour répondre à ses évolutions démographiques et urbaines, avec notamment la réalisation de plusieurs projets de transformation des quartiers.
Puisqu’il est question des défauts du réseau parisien, il faut aussi faire état de sa médiocre lisibilité malgré le principe de numérotation. En dépit d’une cartographie plutôt bien réalisée, le réseau est assez difficile à appréhender du fait des nombreux troncs communs, des itinéraires dissociés.
Il faut aussi évoquer son fort cloisonnement dans les limites de la ville de Paris puisque sur les 58 lignes principales, seule une petite moitié (24) franchit le périphérique… et encore, dans des proportions très limitées pour 3 d’entre elles (39, 66, 94) dont le terminus se situe juste après les limites de la ville.
Enfin, comment ne pas évoquer les conditions d’exploitation et la lenteur des autobus parisiens ? En cause, la gestion des carrefours, la démultiplication des feux tricolores, l’absence de passage prioritaire, le non-respect (surtout par les taxis et les livraisons) des couloirs qui leur sont en principe réservés, et la faible distance entre arrêts. Dans les années 1950 et 1960, le nombre d’arrêts fut augmenté en « officialisant » la descente entre deux arrêts, d’autant plus facile à l’époque avec les autobus à plateforme arrière ouverte (il suffisait d’enlever la chaîne…).
Les objectifs de notre proposition
Une restructuration du réseau d’autobus dans Paris devrait poursuivre les objectifs suivants :
- renforcer la desserte des arrondissements périphériques marqués par un fort déséquilibre entre le nombre d’habitants et la densité d’offre ;
- donner plus de lisibilité au réseau ;
- rationaliser les troncs communs ;
- améliorer la desserte des gares ;
- diminuer l’effet de frontière du boulevard périphérique ;
- améliorer la régularité ;
- réviser le nombre et le positionnement des arrêts en évitant en principe d’avoir un espacement inférieur à 250 m entre deux arrêts, principe pouvant être modulé selon les besoins (on pensera par exemple aux grandes places, pour éviter de multiples traversées de voirie pour accéder aux arrêts) ;
- assurer le respect des couloirs réservés et des arrêts.
La proposition objet du nouveau dossier de transportparis s’intéressera essentiellement aux cinq premiers points. La numérotation proposée n’a rien de figé : nous avons choisi de conserver la trame existante et de donner des indices provisoires aux nouvelles lignes. Elle essaie de s'appuyer sur les principes de 1945 mais le lecteur constatera qu'ils ne sont plus véritablement adaptés, notamment face à l'objectif de mailler Paris et la première couronne. Notez également que nous n'avons pas pris en considération les Traverses et autres Montmartrobus.
Téléchargez directement notre document détaillant le contenu du projet : Restructuration_bus_Paris