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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
14 novembre 2014

Saint Lazare : moins de trains et plus lents

Montée au créneau, l'Association des Usagers de La Défense avait mis en avant les dysfonctionnements récurrents de l'exploitation des lignes Paris - Versailles rive droite / Saint Nom la Bretèche et les carences du schéma de desserte sur les liaisons entre communes de la petite banlieue, notamment depuis La Défense. Elle avait fait des propositions, relayées par une partie des élus locaux, qui avaient été présentées au STIF, à la SNCF et à RFF en 2013. 

Les trajets vers La Défense représentent plus de 50% des voyageurs quotidiens. Seulement un quart du trafic effectue un trajet depuis ou à destination de Paris. Dans ces conditions, l'idée directrice du nouveau projet était de centrer les dessertes sur La Défense.

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Saint Cloud - 2 juin 2013 - Entrée de la gare de Saint Cloud côté sud, avec une Z6400 débouchant du tunnel de Montretout. L'exploitation du groupe II devient de plus en plus chaotique, avec officiellement 8,5 trains sur 10 à l'heure sur une journée... mais seulement 5 à 6 trains ponctuels à l'heure de pointe.  Les Z6400 approchent du cap des 40 ans, et la fatigue se fait aussi ressentir. © transportparis

L'offre actuelle comprend, dans le sens de la pointe, 7 trains par demi-heure avec 2 directs Versailles (La Défense et de Saint Cloud à Versailles), 2 directs Saint Nom (Bécon à La Défense et de Saint Cloud à Saint Nom), 2 directs Marly le Roi (Bécon à La Défense et de Saint Cloud à Marly) et un omnibus Versailles (toutes gares à partir de La Défense). A cette trame s'ajoutent la desserte au quart d'heure de la ligne U La Défense - La Verrière, desservant toutes gares de La Défense à Saint Cloud, mais aussi une hyperpointe comprenant 4 Marly et 2 Versailles entre 7h30 et 8h20.

En contrepointe, l'offre comprend 6 trains avec 2 directs Versailles, 2 directs Saint Nom et 2 omnibus Saint Cloud (toutes gares à partir d'Asnières). Ainsi par exemple, on ne compte qu'un train tous les quarts d'heure entre Asnières et La Défense.

La nouvelle desserte proposée se veut d'abord symétrique entre la pointe et la contrepointe afin de faciliter l'accès à La Défense dans les deux sens. Il n'y aurait plus aucun train direct. Les missions Versailles sont unifiées, avec une desserte systématique de Pont Cardinet, Clichy Levallois, Asnières, La Défense, Suresnes Mont Valérien et des gares de Saint Cloud à Versailles. Les missions Saint Nom restent directes jusqu'à Bécon, puis desservent Courbevoie, La Défense, Puteaux, Le Val d'Or et toutes les gares de Saint Cloud à Saint Nom. Sur la ligne U, l'arrêt du Val d'Or disparaît mais les trains desservent Sèvres Ville d'Avray et Chaville rive droite. Le système de desserte est fondé sur des missions cadencées aux 10 minutes.

En heures creuses, la desserte sur une demi-heure passe de 5 trains à 4 trains en 30 minutes avec 2 directs Versailles et 1 direct Saint Nom qui assurent tous une desserte Paris - La Défense - Saint Cloud, tandis que 2 omnibus assurent la desserte des gares de Bécon à Saint Cloud. Le nouveau schéma décline l'offre de pointe avec 2 missions Versailles et 2 missions Saint Nom, avec dans les deux cas maintien de la desserte à la demi-heure de la ligne U qui perd toujours son arrêt au Val d'Or. La branche de Saint Nom voit donc son offre doubler.

Les temps de parcours évoluent évidemment à la hausse. Autour de 3 minutes depuis les extrémités de ligne vers La Défense, sauf depuis La Verrière qui conserve un temps stable. En revanche, depuis Paris, les temps augmentent de 6 minutes sur la branche de Versailles et de 5 minutes sur celle de Saint Nom. On rappellera que l'introduction du KVB, la pratique de la VISA (vitesse sécuritaire d'approche) avaient déjà coûté fort cher à ces deux lignes puisqu'en 1989 par exemple, les trains directs Versailles (un seul arrêt à La Défense entre Paris et Saint Cloud) étaient tracés en 24 minutes, contre 32 aujourd'hui et 39 demain. Il faut aussi rappeler qu'on pouvait circuler jusqu'à 110 km/h au-delà de Bécon et à 90 entre Paris et Bécon. Aujourd'hui, les trains plafonnent à 70 et généralement, les arrivées à La Défense se font au pas. Pour un trajet de 23 km, la vitesse moyenne passe donc en 25 ans de 57,5 km/h à 35,4 km/h. 

Si l'objectif d'amélioration de la desserte entre les communes de banlieue et La Défense est indiscutable, la dégradation de la performance n'est pas négligeable et met en avant les limites des outils et méthodes d'exploitation actuels. En outre, la corrélation entre le temps de parcours et la robustesse des dessertes mériterait d'être étudiée de façon plus poussée et plus indépendante. La priorité semble aujourd'hui donnée à l'amélioration des statistiques contractuelles de ponctualité plus qu'à moderniser de fond en comble les conditions d'exploitation des dessertes de banlieue. Robustesse et performance ne sont pas incompatibles.

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Commentaires
A
Aberrant dans la mesure où il y avait moyen de faire mieux tout en gardant à peu près les temps de parcours actuel. D'autant plus qu'ils le disent eux-mêmes, 3 flux principaux gravitant autour de La Défense (Banlieue Nord 92 - La Défense en contrepointe/St Nom - La Défense/Versailles - La Défense en pointe) & 1 flux gravitant vers Paris (Banlieue Nord 92 - Paris en pointe). Le reste des flux étant moins importants :<br /> <br /> Création de Paris - Suresnes omnibus cadencés au 15"<br /> <br /> Création de Paris - Asnières - La Défense omnibus St Nom au 10"<br /> <br /> Création de Paris - Bécon - La Défense omnibus Versailles au 10"<br /> <br /> La U omnibus sur tout le parcours au 15"<br /> <br /> <br /> <br /> Avantages (non exhaustif): - Desserte identique sur le tronçon central qui pose problème<br /> <br /> - Temps de parcours restant compétitif -> 3 min de perdues sur tronçon central et 2 min entre La Défense & Paris<br /> <br /> - La L reste un atout de décharge de la A<br /> <br /> - Retour des 35" de parcours sur la U<br /> <br /> - St Cloud dispose comme avant 95 de ces 4 voies à quai libres (très important pour l'exploitation)<br /> <br /> - La Défense dispose d'une voie de réserve en exploitation normale en pointe et cette voie peut désormais servir pour des terminus partiels de la L ou accueillir un train en plus de la U (pas le cas aujourd'hui puisqu'en pointe 2 voies sont nécessaires)<br /> <br /> - Bécon & Asnières auraient respectivement autant de trains et plus de trains directs Paris, tout en ayant toutes dessertes confondues plus de trains.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans la solution "chimère" qu'ils proposent, on avantage les uns au détriment des autres, on créé de nouveaux problèmes (Val d'or - Suresnes, détentes horaires, moins de trains) pour un résultat déjà mitigé sur le papier. D'autant plus que l'on ne fait que reporter dans le temps et l'espace le problème principal : l'investissement qui doit passer par la création d'aiguilles permettant des terminus partiels ou le bon écoulement des flux en exploitation (Bécon, La Défense, St Nom, Marly), KVB-P à défaut de l'hypothétique NexT, retour des VL d’antan (90 à 120), débridage à 800A des 6400, renforcement de la sous-station d'Asnières etc. D'autre part, en dehors des arrêts de la U, on ne tient même pas compte du T6 qui va, j'en suis sûr, changer la donne au niveau de la charge entre Paris & La Défense (et Viroflay).<br /> <br /> <br /> <br /> Mais bon de toute façon avec le couple RFF/SNCF, le message est clair depuis quelques années: à nous de vous faire préférer votre voiture.
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T
@Patrick<br /> <br /> En effet. Les arrêts qui étaient desservis par ces missions sont "répartis" sur les missions directes St-Nom et Versailles.<br /> <br /> <br /> <br /> @class66220<br /> <br /> J'ai le souvenir d'une Z50000 qui patinait un peu entre Paris et Bécon un jour de pluie légère... et les conducteurs n'ont pas vraiment le choix : il faut démarrer le plus vite possible, le train suivant n'étant parfois qu'à deux minutes derrière !
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C
Il ne faut pas oublier que en termes d'accélération et de freinage les Z50000 sont quand même plus performantes et les Z6400 surtout en cas d'adhérence dégradée. Et les conducteurs de St-Lazare n'y vont pas avec la pédale douce. Il est clair que le KVB-P a minima aurait du etre installe entre St-Lazare et St-Cloud en attendant Nexteo. Les rames de la U doivent etre preequipees puisque celles de la C en sont équipées. Ensuite il y a le problème eternel de la répartition des voyageurs et surtout ceux qui tiennent a etre les premiers a descendre a St-Lazare et qui bourrent en tête de train et ca aussi ca dégrade la performance des arrêts. C'est un phénomène qui n'est pas propre a la ligne L mais a toutes les lignes Transilien pour etre au plus près de la sortie...
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P
Si j'ai bien compris le document du comité de ligne, il n'y aura tout simplement plus de missions tout omnibus terminus Saint Cloud?
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T
@Byzance<br /> <br /> Tout n'est évidemment pas la faute des usagers, mais tout de même : de nombreuses personnes travaillant à La Défense n'ont pas d'horaires fixes... si les écoles ouvraient 30 minutes plus tôt, ceux qui doivent accompagner leurs enfants pourraient partir un peu plus tôt. Il est nécessaire que les administrations publiques montrent l'exemple et s'adaptent à ce type de contraintes.<br /> <br /> L'exemple de ce qui s'est passé à Rennes est assez éloquent : le décalage de seulement 15 minutes du début des cours a évité à l'agglomération d'acheter trois rames de métro supplémentaires et a clairement désengorgé le métro en hyperpointe.<br /> <br /> Rennes n'est pas Paris, mais c'est un exemple de ce que l'on peut faire en décalant de seulement quelques dizaines de minutes les horaires des différents usagers...<br /> <br /> <br /> <br /> @Maxking<br /> <br /> Le problème n'est pas seulement la vitesse maximale : ce sont aussi les temps d'arrêt excessifs et les systèmes d'exploitation non adaptés à un tel trafic.
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B
"si les usagers décalaient leur heure de départ" Un usager se déplace quand il en a besoin. Il n'est souvent pas maître de ses horaires de travail.
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M
Il aurai pu améliorer les vitesse entre Paris et Saint Cloud parce que 40 minutes pour aller à Versailles
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B
Le concept de la nouvelle grille est de supprimer la présence simultanée de trains direct et de trains omnibus sur les mêmes voies.<br /> <br /> C'est cela qui va dans le sens de la robustesse.<br /> <br /> En effet, s'il y a omnibus et direct, il faut impérativement que le direct ne rattrape pas l'omnibus. Cela implique donc que chaque train respecte strictement son horaire ou bien qu'il y ait des marges importantes c'est à dire moins de trains.<br /> <br /> <br /> <br /> Grosso modo, on peut faire passer au maximum jusqu'à une trentaine d'omnibus à l'heure (cas du RER A dans Paris). <br /> <br /> En situation mixte comme actuellement sur la L2 : 2 directs et deux omnibus entre La Défense et St Cloud, on plafonne manifestement à moins de 16 à l'heure.<br /> <br /> <br /> <br /> La solution retenue, c'est d'avoir des trains qui se partagent un même nombre d’arrêts et donc une vitesse moyenne équivalente.<br /> <br /> Par contre, je n'ai pas bien compris l'impact en terme de places assises sur chaque tronçon. J'ai l'impression que la suppressions des missions Paris St Cloud correspond à une réduction du nombre de places assises. Et dans ce cas, il est probable que les dysfonctionnement soient nombreux ; actuellement les temps d’arrêts dans certaines gares sont déjà manifestement inadaptés.
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B
Dommage de ne pas marquer l’arrêt à Bécon pour les missions Versailles. <br /> <br /> Le quartier d'affaire des Bruyères se développent très fortement et on le constate dans la fréquentation de la gare.<br /> <br /> Une autre idée pourrait être de prolonger la ligne U jusqu'à Bécon.<br /> <br /> <br /> <br /> La grande question, est d'arriver à gérer tout ce trafic. Actuellement ce n'est pas une réussite. Tous les jours, matin et soir, des trains retardés, supprimés, etc <br /> <br /> Au point que j'ai supprimé mes alertes transiliens ! A ce stade ils feraient mieux de prévenir les jours ou ça fonctionne correctement !
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I
Il y'a quand même quelque chose de gênant dans la nouvelle desserte, aucun train qui dessert Le Val d'Or, dessert Suresnes Mont Valérien et inversement. Résultat les voyageurs voyageant entre ces deux gares devront faire un aller retour par Saint-Cloud ou La Défense ou marcher pour prendre un tramway bondé.
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T
Les procédures sont les fautives principales dans cette affaire. Cela a impliqué une baisse importante des vitesses maximales... A quand le "choc de simplification" ?<br /> <br /> Une entrée fracassante dans le XXIème serait fort appréciable : la mise en place du cantonnement mobile entre Paris et la bifurcation du parc de St-Cloud, avec relèvement à 110 km/h entre Pont Cardinet et Sèvres, apporterait un saut qualitatif très important.<br /> <br /> Nos bonnes vieilles Z6400, qui fonctionnent encore bien, rejoindront un jour ou l'autre le musée... c'est dommage, car le conception était excellente pour l'époque et assure encore aujourd'hui un bon niveau de confort et possèdes des performances digne des automotrices d'aujourd'hui...<br /> <br /> Les Z50000 n'assureront sans doute pas un bond qualitatif majeur (contrairement aux "trains bleus" à leur époque), car leur performance sont à peine supérieures (accélération identique), et leur confort pas vraiment meilleur (sièges PVC, courants d'air sous les sièges)... au moins on progresse au niveau information voyageur (quoique), intercirculation et accessibilité PMR (même si à PSL ce n'est toujours pas assuré). Espérons qu'elles soient facilement modifiable pour adopter le futur "standard" NExT (il ne vaut mieux pas y compter, vu qu'ils sont bourrés d'électronique et de câbles...).<br /> <br /> J'ai surtout une grosse inquiétude au niveau des échanges voyageurs : avec moins de portes, on risque d'obtenir un "effet entonnoir", avec neutralisation d'un des 3 flux voyageurs simultanés censés passer à chaque porte. On risque de finir avec 2 flux par porte (soit autant qu'aujourd'hui), avec un nombre moindre de portes... à voir. (J'essayerais de voir ça à Pont Cardinet d'ici un mois... si j'ai le temps !)
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