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transportparis - Le webmagazine des transports parisiens
3 juin 2013

T5 se dévoile mais reste en essai

Sa mise en service était prévue fin 2011, mais les déboires de la technologie combinés aux difficultés financières du constructeur - voilà qui apprendra aux décideurs à faire des choix douteux - ont retardé la mise en service de la ligne T5, longue de 6,6 km, entre le marché de Saint Denis et la gare de Garges Sarcelles. Ce week-end, une rame était exposée au public.

Ainsi, les futurs utilisateurs - les pauves ! - du T5 ont découvert ce qui constitue aujourd'hui le tramway le plus cher du monde rapporté à sa capacité, puisque chaque rame STE3 de 127 places - seulement ! - ont coûté la bagatelle de 3,4 millions d'euros, ce qui revient à plus de 28300 € par place offerte. En guise de comparaison, les Citadis 402 du T3, longues de 44 m et offrant 304 places, n'ont coûté que 3,1 millions d'euros, soit environ 10200 € par place offerte.

Ils ont aussi découvert ce matériel étriqué - 2,20 m de large, n'offrant que 3 portes et tout juste 20% de places assises, pour une capacité à peine supérieure à celle d'un autobus articulé de 18 m, alors que le STE3 affiche 24 m. A longueur identique, un autobus bi-articulé offre 150 places, soit 27 de plus que le Translohr - et ne coûte que 600 000 €, soit 4000 € la place.

Bref, si les élus de Seine Saint Denis avaient eu une réflexion rationnelle, ils auraient choisi la solution du trolleybus bi-articulé, électrique lui aussi, tout en étant sur pneumatiques, et pouvant circuler en site propre. A moins d'un million d'euros, le Swisstrolley, tel qu'on le trouve à Genève et à Zurich, aurait constitué une substantielle économie pour les finances publiques, tout en garantissant un niveau de fiabilité et de sécurité bien supérieurs aux piètres prestations du Translohr. Mieux, ils auraient pu faire l'économie d'un atelier de maintenance, le trolleybus pouvant être maintenu par un dépôt d'autobus, simplement doté des équipements spécifiques à la traction électrique (pour s'en convaincre, voir le cas de Limoges et de Lyon).

Quant à la mise en service, elle dépend de la fin de la période d'essai et de l'homologation du STE3, dont c'est la première - et espérons la seule - présence en France...

Rappelons enfin que grâce à la clairvoyance de ses promoteurs, le "tramway sur pneus" ne peut être connecté à la ligne T1 au terminus du marché de Saint Denis, contrariant la possibilité de constituer un réseau maillé de lignes de tramways dans un département qui a pourtant bien besoin d'une amélioration de son offre de transport public. Ainsi par exemple, les usagers du T5 ne pourront jamais bénéficier d'un accès direct au métro...

Bientôt, un dossier complet de transportparis sur le cas du "tramway sur pneus" en région parisienne.

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